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Politique et polémiques à la Une des journaux camerounais

Les résultats des élections législatives du 9 février, proclamés en fin de semaine dernière par la Cour constitutionnelle, retiennent l'attention…

Les résultats des élections législatives du 9 février, proclamés en fin de semaine dernière par la Cour constitutionnelle, retiennent l’attention des journaux camerounais parus lundi, lesquels continuent de porter un regard attentif sur la situation controversée des droits humains en zone anglophone.Pour un taux de participation de l’ordre de 43,79%, ainsi qu’en fait état Mutations, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) conserve la majorité absolue à l’Assemblée, note Émergence. Malgré un recul par rapport à la dernière législature, cette formation, renchérit L’essentiel, sort grand vainqueur des dernières législatives avec 139 députés en attendant la reprise des élections dans 11 circonscriptions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

De l’analyse des données qu’en fait cette publication, il ressort de ces chiffres, en attendant la reprise du scrutin dans certaines circonscriptions, que 28 sièges sont occupés par les partis de l’opposition. Au total, résume le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, 8 partis politiques seront représentés à la Chambre basse avec déjà 58 femmes et 90 nouvelles figures dans l’hémicycle.

Le RDPC est même en passe de faire mieux que lors de la législature précédente, au cours de laquelle il totalisait 148 députés sur 180 possibles, analyse Mutations. «Le pouvoir de Yaoundé gagnerait donc à ne pas s’en gargariser, du moins à ne pas dormir sur ses lauriers électoraux.»

Ce que Le Messager retient, lui aussi, c’est majorité obèse dont il se demande à quoi elle va lui servir au pouvoir de Yaoundé. Pour le Front social démocratique (SDF), premier parti de l’opposition parlementaire crédité de 5 sièges contre 18 auparavant, l’espoir de remonter la pente, ose le même journal, réside désormais dans la reprise annoncée du scrutin législatif dans 11 circonscriptions des régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (NO/SO).

Si cette élection a été annulée à ces endroits pour cause d’insécurité, le SDF espère, dans la même logique et selon The Sun, que de nombreux résultats des municipales, organisées le même jour, seront également reprises au terme des 27 recours déposés.

Des résultats provisoires des élections dans les collectivités territoriales décentralisées, Municipal Updates ressort un chiffre qui démontre à quel point la parité reste une vue de l’esprit au Cameroun : seulement 33 femmes portées à la tête des 360 mairies du pays. Ce à quoi, complète The Median, il convient d’ajouter les 57 femmes élues à l’Assemblée.

La tempête électorale est donc loin d’être passée, insiste The Advocate à propos du NO/SO. Cet orage politique est loin d’avoir effacé le spectre des violences, répondent en écho Mutations et Le Guideon, qui prennent en exemple l’incendie criminel perpétré, samedi à l’entrée de Bamenda, le chef-lieu du Nord-Ouest, sur un bus de transport interurbain de 70 places par un groupe armé se réclamant des séparatistes.

Reste que la polémique s’envenime et que les rapports se dégradent au fil des rapports des ONG étrangères de défense des droits humains sur la situation dans cette partie du pays, le gouvernement allant, mentionne Mutations, jusqu’à accuser ces institutions de partialité et de collusions avec les indépendantistes.

Localement aussi, appuient Émergence, The Horizon et The Post, elles sont plus d’une trentaine, les organismes évoluant dans le même domaine et qui notifient elles aussi des exactions imputées aux forces de défense et de sécurité. Le pouvoir de Yaoundé, souligne pour sa part The Star, peut au moins se targuer de ne pas être le seul en cause puisque les milices séparatistes sont elles aussi pointées du doigt dans plusieurs autres cas de violations des droits de l’homme.

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