Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a décidé de se rendre lundi à Bruxelles pour discuter de « questions urgentes », et notamment de l’Iran, avec des responsables européens, a annoncé dimanche soir un responsable du département d’Etat.
Il va en conséquence annuler son passage à Moscou, qui était prévu lundi, mais se rendra bien ensuite à Sotchi, station balnéaire russe sur la mer Noire, pour rencontrer le président russe Vladimir Poutine et son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, a ajouté ce responsable peu avant le départ du secrétaire d’Etat de Washington.
Un Conseil des affaires étrangères de l’Union européenne est prévu lundi à Bruxelles, mais le département d’Etat n’a pas précisé quelles rencontres sont prévues à l’agenda de Mike Pompeo. La diplomatie américaine s’est bornée à dire qu’il s’entretiendrait notamment avec des responsables de la France, du Royaume-Uni et de l’Allemagne, les trois pays européens signataires de l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien.
L’Iran a annoncé le 8 mai, un an après le retrait américain de cet accord international, qu’il suspendait certains de ses engagements pris dans le cadre de ce texte.
Et Téhéran a adressé un ultimatum aux Européens, toujours attachés à cet accord, pour qu’ils sortent d’ici deux mois les secteurs pétrolier et bancaire iraniens de leur isolement provoqué par les sanctions américaines, faute de quoi la République islamique renoncera à d’autres restrictions imposées à son programme nucléaire.
Les Européens ont toutefois rejeté cet ultimatum.
De son côté, l’administration américaine de Donald Trump multiplie les pressions sur l’Iran, accusé de préparer des attaques « imminentes » contre des intérêts américains au Moyen-Orient.
Le Pentagone a annoncé vendredi l’envoi dans la région d’un navire de guerre transportant des véhicules, notamment amphibies, et d’une batterie de missiles Patriot, s’ajoutant au déploiement d’un porte-avions et de bombardiers B-52.
Mike Pompeo a déjà annulé ces derniers jours des déplacements à Berlin et au Groenland pour se consacrer au dossier iranien.
A Moscou, le secrétaire d’Etat devait notamment rencontrer le personnel de l’ambassade des Etats-Unis, rencontrer des chefs d’entreprise américains et se recueillir devant la tombe du soldat inconnu pour rendre hommage aux militaires tombés dans la guerre contre les nazis.