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Pompeo promet des « progrès » dans la relation avec le Bélarus

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a promis samedi de "réels progrès" dans la relation avec le Bélarus, proche allié…

Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a promis samedi de « réels progrès » dans la relation avec le Bélarus, proche allié de Moscou dont il a souhaité défendre la « souveraineté » lors de la première visite à ce niveau depuis 1994.

Après un long gel, les relations se sont récemment réchauffées entre Washington et cette autoritaire ex-république soviétique nichée entre la Russie et l’Union européenne, autrefois qualifiée de « dernière dictature d’Europe » par les Etats-Unis.

« Nous avons confiance dans notre capacité à faire, ensemble, de réels progrès dans toutes les dimensions de notre relation », a déclaré M. Pompeo lors d’une rencontre avec le président bélarusse Alexandre Loukachenko.

De son côté, M. Loukachenko a salué cette visite. « C’est très bien que vous ayez pris le risque de venir à Minsk après les malentendus variés entre le Bélarus et les Etats-Unis », a-t-il dit.

S’exprimant lors d’une conférence de presse avec son homologue bélarusse Vladimir Makeï, M. Pompeo a applaudi un « pas solide vers l’amélioration des relations et des liens plus étroits ». Il a dit vouloir aider le Bélarus, très dépendant de Moscou, à « construire son propre pays souverain ».

Il a affirmé que les Etats-Unis étaient prêts à « fournir 100% de tout le pétrole nécessaire à des prix compétitifs », alors que Minsk est engagé dans un bras de fer avec le Kremlin pour ses approvisionnements en énergie et est à la recherche de nouveaux fournisseurs pour réduire sa dépendance aux hydrocarbures russes.

« Nous sommes le plus gros producteur de pétrole au monde et tout ce que vous avez à faire, c’est de nous appeler », a lancé M. Pompeo.

– Tournée en ex-URSS –

Cette visite s’inscrit dans une tournée de plusieurs jours dans l’ex-URSS commencée en Ukraine et qui se terminera en Asie centrale, au Kazakhstan et en Ouzbékistan, deux autres pays proches de Moscou.

Washington souhaite « normaliser » ses relations avec Minsk, tandis que le président bélarusse cherche à réduire sa dépendance vis-à-vis de son allié russe, qui est également son principal fournisseur d’énergie. Une tentative vue d’un mauvais oeil par Moscou qui veut au contraire resserrer davantage les liens, dans un contexte de projet global devant aboutir à terme à l’unification des deux pays.

Les Etats-Unis et le Belarus n’ont pas échangé d’ambassadeur depuis 2008 à la suite des sanctions économique imposées par Washington deux ans plus tôt pour protester contre des élections « fondamentalement non-démocratiques » et la répression politique. Ces sanctions ont été levées en partie en 2016 et désormais Washington cherche à rétablir les liens diplomatiques.

« Nous aurons un ambassadeur ici prochainement », a dit M. Pompeo. Il a ajouté voir dans le Bélarus « une grande opportunité » pour les entreprises américaines.

Interrogé sur le piètre respect des droits humains au Bélarus, M. Pompeo a assuré que Minsk a « fait de réels progrès », tout en reconnaissant que « du travail reste à faire ». « De nouveaux progrès sont la seule voie vers la levée des sanctions », a-t-il souligné.

La dernière visite d’un représentant américain à Minsk remonte à août 2019, lorsque le conseiller d’alors pour la sécurité nationale de la Maison Blanche John Bolton a rencontré M. Loukachenko.

Les deux hommes avaient alors proposé d' »ouvrir un nouveau chapitre » dans leurs relations, au risque d’irriter la Russie, principal créditeur du Bélarus avec une dette qui s’élevait à 7,52 milliards de dollars fin 2018.

Le président Alexandre Loukachenko a pour habitude de jouer habilement des pressions pour obtenir des concessions de Moscou ou de l’Union européenne, qui a levé en grande partie en 2015 ses sanctions après la remise en liberté de prisonniers politiques.

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