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Pour Macron, « l’Europe doit dialoguer avec la Russie »

"L'Europe doit dialoguer avec la Russie", laquelle doit de son côté "faire des efforts", a affirmé Emmanuel Macron dans une…

« L’Europe doit dialoguer avec la Russie », laquelle doit de son côté « faire des efforts », a affirmé Emmanuel Macron dans une interview mardi soir à la chaîne publique suisse RTS.

« L’Europe, dans cet ordre multilatéral que je défends, a besoin de rebâtir une nouvelle grammaire de confiance et de sécurité avec la Russie et ne doit pas exclusivement passer par l’Otan », a estimé le chef de l’Etat.

« Il y a eu un geste militaire, on ne peut pas faire comme si rien ne s’était passé », a-t-il dit en référence à l’annexion de la Crimée. Pour lui, « sans avancée claire et tangible sur le processus de Minsk » (pour cesser les combats dans l’est de l’Ukraine), « il ne peut y avoir une reformation du G8 », qui était redevenu G7 sans la Russie après l’annexion.

« Mais il doit y avoir une discussion stratégique. C’est pour cela que cette semaine j’aurai à nouveau une longue discussion, nourrie, avec Vladimir Poutine, à la fois en tant que président de la France et du G7 », a précisé M. Macron.

Vladimir Poutine n’a pas été invité, ni la Russie mentionnée par les présidents français et américain lors des cérémonies du 75e anniversaire du Débarquement de Normandie.

« Nous avons des désaccords mais on travaille ensemble », a assuré M. Macron, citant notamment la coopération pour une solution politique en Syrie. Et « on se tromperait à laisser la Russie se tourner vers la Chine », a-t-il plaidé.

Pour M. Macron, la Russie « est un grand pays, qui a vécu des drames avec nous » et il ne faut « jamais oublier ce qu’ils ont payé » pendant la Seconde guerre mondiale.

Le président Macron a par ailleurs plaidé pour que « les Européens s’équipent européen » pour leurs matériels stratégiques comme l’armement ou les télécoms, dans un souci de « souveraineté européenne ».

« Si l’Europe veut exister, on ne peut pas dire qu’on doute de l’engagement des Etats-Unis et ne pas acheter d’équipements européens », a-t-il lancé.

« On doit pouvoir dire à nos concitoyens qu’on sait produire ce dont on a besoin pour fonctionner en autonomie », citant « les télécoms, les câbles sous-marins, la défense, l’information et la manière de se déplacer ».

Interrogé par ailleurs sur ses favoris pour les futurs dirigeants de l’UE, il a seulement souhaité que deux hommes et deux femmes accèdent aux quatre postes-clés (présidence du Parlement, de la Commission, du Conseil et représentant diplomatique de l’UE).

Il a aussi assuré, à propos d’une hypothétique candidature d’Angela Merkel, « le voudrait-elle, je la soutiendrais ».

Quant à la mort du petit chêne offert à Donald Trump l’an dernier, « j’en enverrai un autre » , a-t-il promis. « Le symbole était de le planter ensemble. Le pauvre n’a pas survécu car il a été soumis à un régime un peu dur », a-t-il souri (l’arbre est mort après avoir été placé en quarantaine) mais « il ne faut pas voir un symbole là où il n’y en a pas ».

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