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Présidentielle américaine: Bloomberg parie sur le vote des Noirs

Le milliardaire américain Michael Bloomberg a poursuivi jeudi son offensive pour charmer l'électorat noir, qui sera déterminant dans le choix…

Le milliardaire américain Michael Bloomberg a poursuivi jeudi son offensive pour charmer l’électorat noir, qui sera déterminant dans le choix du candidat démocrate chargé de défier Donald Trump à la présidentielle en novembre.

En vue: le « Super Tuesday » du 3 mars, lorsqu’une quinzaine d’Etats, parmi lesquels le Texas, se rendront aux urnes pour les primaires démocrates.

« Ce mois-ci, nous regardons en arrière et célébrons l’histoire noire ensemble, car l’histoire noire fait partie de l’histoire américaine », a déclaré l’ancien maire de New York à propos du Black History month depuis le musée des Buffalo Soldiers, un régiment de soldats afro-américains, où il inaugurait sa campagne « Mike pour l’Amérique noire ».

Ce rassemblement marquait la sixième visite de M. Bloomberg au Texas depuis son entrée dans la course à l’investiture démocrate en novembre.

Avec 19 permanences et plus de 150 employés locaux, Michael Bloomberg a gonflé ses effectifs plus que tout autre candidat démocrate au Texas.

Cet Etat est clé lors des primaires démocrates car il distribue un nombre très important de délégués –228-, soit plus que l’ensemble des 4 premiers Etats qui votent en février et où le milliardaire a choisi de ne pas se présenter. Le candidat démocrate qui obtiendra une majorité de délégués (1.991) sera désigné pour représenter le parti face à Donald Trump.

Plus que tout autre aussi, Michael Bloomberg a investi sa fortune personnelle dans des campagnes de publicité: près de 300 millions de dollars dans le pays entier, dont environ 29 millions au Texas, selon des statistiques de Kantar/Campaign Media Analysis Group.

La campagne au Texas de ce géant de l’information financière, âgé de 77 ans, met particulièrement l’accent sur la population noire.

– Polémique, excuses –

Pendant sa dernière visite à Houston, fin janvier, M. Bloomberg avait déjà évoqué un programme économique à destination des propriétaires et hommes d’affaires noirs.

Jeudi soir, le neuvième homme le plus riche du monde, selon Forbes, a réitéré ses excuses pour les interpellations et fouilles arbitraires de la police new-yorkaise (« stop-and-frisk ») dont il était jusqu’ici un ardent défenseur au nom de la lutte contre la criminalité.

« J’ai défendu cela, avec le recul, pendant trop longtemps, parce que je ne comprenais pas alors la peine involontaire que cela causait à de jeunes familles noires et hispaniques et à leurs enfants », a-t-il déclaré.

Cette polémique pour laquelle l’ancien maire de New-York s’était excusé en novembre 2019 vient de refaire surface à la faveur d’un enregistrement circulant sur les réseaux sociaux, et retweeté cette semaine par Donald Trump, où l’on entend M. Bloomberg dire: « Mettez les flics là où se trouve le crime, dans les quartiers où vivent des minorités ».

M. Bloomberg a été défendu jeudi soir par un soutien texan de poids, le maire démocrate noir de Houston, Sylvester Turner: « C’est important pour moi d’entendre qu’il était reconnu que cette politique mise en place n’était pas la bonne (…) et je l’ai entendu », a déclaré M. Turner, qui a ajouté: « On ne juge pas les gens sur leurs erreurs mais sur leur capacité à reconnaître leur culpabilité et à oeuvrer collectivement vers le progrès ».

« J’ai été vraiment impressionnée par ses excuses sur l’erreur qu’il a commise, il faut du courage pour présenter ses excuses devant des gens et admettre qu’on a tort », a commenté à l’AFP Yolanda Richard, membre de Moms against Molesters venue écouter M. Bloomberg.

« Pour moi, Bloomberg est vraiment celui qui pourrait battre Trump. On a tous vu ce qu’il se passait dans ce pays, dans la Maison Blanche, et on a besoin d’une alternative », a pour sa part estimé Niiobli Armah, un retraité également présent dans le public.

Alors qu’il ne s’est encore présenté à aucune primaire, le milliardaire a vu sa cote nettement grimper dans les sondages depuis son entrée en lice, arrivant même jusqu’à la troisième place de la moyenne des études d’opinion menées à travers les Etats-Unis.

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