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Présidentielle au Cameroun: 3e jour d’examen des recours post-électoraux

Le Conseil constitutionnel camerounais a entamé jeudi son troisième jour d'examen des recours post-électoraux déposés après le scrutin présidentiel du…

Le Conseil constitutionnel camerounais a entamé jeudi son troisième jour d’examen des recours post-électoraux déposés après le scrutin présidentiel du 7 octobre, audience durant laquelle l’opposant Maurice Kamto a contesté la régularité de 32 procès-verbaux, a constaté l’AFP.

L’examen des recours post-électoraux, qui se fait au Cameroun avant la proclamation des résultats, est la dernière étape avant que le Conseil constitutionnel n’indique qui est le vainqueur officiel de la présidentielle.

Mercredi soir, la défense de M. Kamto – qui a revendiqué la victoire le 8 octobre – a dénoncé l’irrégularité de 32 procès-verbaux qui représentent plus de 1,3 millions de votes sur un total de 6,6 millions d’inscrits.

« Le plus simple c’est qu’on sorte tous les 32 procès-verbaux. L’élection se joue là. Pourquoi ils ont peur de les sortir », a réclamé Me Emmanuel Simh, un des avocats de M. Kamto.

« Les débats sont clos », lui a rétorqué Clément Atangana, président du Conseil, en cloturant la séance dans la cacophonie.

Le Conseil, qui a examiné durant plus de douze heures mardi et mercredi le recours déposé par M. Kamto, a indiqué qu’il en prononcerait le délibéré jeudi à 18H00 (17H00 GMT).

Durant les échanges, longs et parfois houleux, les seize avocats de M. Kamto ont soutenu que l’élection avait été émaillée de « fraudes massives et systématiques ».

Des représentants légaux du parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), d’Elections Cameroon (Elecam), du ministère de l’Intérieur et même un membre du Conseil constitutionnel, ont répondu pour systématiquement réfuté ces allégations.

Le directeur général adjoint d’Elecam, Abdoul Karimou, a par exemple affirmé qu’un candidat « sérieux » devrait être en possession des procès-verbaux des 25.000 bureaux de vote du pays, ce qui n’est pas le cas de M. Kamto qui plaide lui que ses représentants ont été expulsés de dizaines de bureaux de vote le jour du scrutin.

Un membre du Conseil constitutionnel, Emile Essombe, par ailleurs président de la Commission nationale de décompte des voix, a évoqué la « malhonnêteté intellectuelle » des avocats de M. Kamto, brandissant trois procès-verbaux pour l’exemple.

Mais, ceux-ci n’étant pas signés sur chaque page, les avocats de M. Kamto ont de nouveau dénoncé leur irrégularité: « On ne peut présenter devant aucun tribunal une feuille de présence signée et des chiffres non signés, et l’accepter, car on pourrait signer la feuille de présence pendant que les chiffres sont bidouillés derrière », s’est insurgé un avocat de M. Kamto.

Le Conseil constitutionnel a jusqu’à lundi pour publier les résultats.

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