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Présidentielle ivoirienne: Affi pour un rapport de l’élection sur « 3 mois » ou une « transition de 12 mois au moins »

Le président du Front populaire ivoirien (Fpi, opposition), Pascal Affi N'Guessan, a évoqué mardi à Abidjan un report de l'élection…

Le président du Front populaire ivoirien (Fpi, opposition), Pascal Affi N’Guessan, a évoqué mardi à Abidjan un report de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 sur « trois mois » ou une « transition de 12 mois au moins pour tout mettre à plat », à l’issue d’un échange avec une mission conjointe de la Cedeao, de l’Union africaine (UA) et de l’ONU. Selon M. Affi, « aucune condition n’est réunie » pour faire l’élection présidentielle  ivoirienne du 31 octobre 2020. De ce fait, « dans l’hypothèse où nous nous concentrons sur les élections (il faut) trois mois » pour le report en vue d’organiser un scrutin crédible.   

Mais, « dans l’autre hypothèse où nous voulons reconstruire totalement, c’est ce que nous avons dit à la mission, que notre préférence aurait été qu’aujourd’hui que nous ouvrions une transition de douze mois au moins, pour mettre tout à plat ».  

Soutenant ses propos, il a déploré que depuis ces trente ans, la Côte d’Ivoire vit des situations de violence. Or, le pays a besoin de refondation, donc on peut prospecter ce « projet politique » en vue d’une issue heureuse.  

« Si nous ne voulons pas de cette transition, alors, il faut qu’on garantisse des élections véritablement transparentes. Et dans ce cas, il faut qu’on se donne trois mois», a-t-il insisté devant la presse, à sa sortie d’audience.  

« Nous n’avons pas une autre hypothèse. Pour nous, il faut que les élections à venir se tiennent avec tous les candidats, avec toutes les parties prenantes, parce que c’est cela qui est dans l’intérêt de la Côte d’Ivoire », a-t-il déclaré.  

Pour le président du Fpi, le parti de Laurent Gbagbo, « il ne s’agit pas de faire des élections tronquées qui vont déboucher sur des violences et sur l’élection de quelqu’un qui n’est pas légitime, ou qui n’est pas le choix de la grande majorité des Ivoiriens ».  

Dans l’optique de garantir « la paix, pour la stabilité du pays, pour que nous pussions rompre avec ces trente ans de violence politique, il faut que cette année, nous nous donnions le temps et les moyens d’élections véritablement transparentes et apaisées », a-t-il soutenu. 

Il reste un peu plus de trois semaines pour la tenue du scrutin. Etant donné que le temps imparti est infirme pour faire de profonde réforme, « il faut nécessairement reporter les élections pour que nous engagions un dialogue  national sur toutes ces questions et que nous trouvions les compromis nécessaires », a-t-il dit. 

M. Affi a réitéré devant la mission que la Commission électorale indépendante (Cei) soit « reformée » et que « le Conseil constitutionnel aussi ait à sa tête une autorité qui inspire confiance, qui peut rassurer quant à la proclamation effective des résultats issues des urnes ».

Il devrait, pour ce faire, être mis en œuvre aussi bien au niveau local qu’au niveau central de la Commission électorale indépendante, une réforme afin que « l’opposition soit dignement représentée et que ces élections à venir se tiennent dans la paix et la stabilité ». 

Le chef du parti de Gbagbo a salué la présence de la mission conjointe Cedeao, union africaine avec l’ONU. Il pense que « l’implication de la Cedeao et de l’Ua signifie que la communauté africaine, et au-delà la communauté internationale, a pris conscience des menaces qui pèsent sur la Côte d’Ivoire et des risques d’affrontements qui peuvent être le résultat d’élections mal organisées ».  

 « Que chaque acteur aille à cette compétition, pas en comptant sur la Cei ou le Conseil constitutionnel pour être élu, mais, en comptant sur son projet politique et son message en direction des électeurs. Et donc sur la confiance que les Ivoiriens peuvent lui accorder », a lancé l’ex-Premier ministre Affi Nguessan.    

M. Affi a échangé avec les délégations de la mission conjointe de la Cedeao, de l’Ua et de l’Onu,  au siège de la représentation de la Cedeao sise à Cocody (Est d’Abidjan). Ils ont abordé les conditions d’organisation d’élections transparentes, crédibles et inclusives. 

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