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Pretoria accusé de ne pas faciliter l’arrestation d’un fugitif du TPIR

Une institution judiciaire créée par les Nations unies a accusé l'Afrique du Sud de ne pas coopérer à l’arrestation d'une…

Une institution judiciaire créée par les Nations unies a accusé l’Afrique du Sud de ne pas coopérer à l’arrestation d’une personne inculpée par l’ex-Tribunal pénal pour le Rwanda (TPIR) pour son rôle dans le génocide des Tutsi de 1994.

« Depuis le mois d’août dernier, mon Bureau a demandé la coopération d’urgence de l’Afrique du Sud pour l’arrestation d’un fugitif se trouvant sur son territoire », a déclaré mercredi devant le Conseil de sécurité le procureur du Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI), Serge Brammertz.

Son allocution transmise jeudi à l’AFP ne donne aucune indication sur l’identité de la personne mais, selon des sources juridiques, le suspect recherché en Afrique du Sud est Protais Mpiranya, qui commandait la garde du président rwandais de l’époque, Juvénal Habyarimana.

Le MTPI assure les fonctions résiduelles du TPIR, qui a fermé ses portes fin 2015 et était chargé de juger les responsables du génocide qui a fait environ 800.000 morts en 1994 au Rwanda, surtout dans la minorité tutsi.

M. Brammertz, qui présentait un rapport au Conseil de sécurité, a souligné que son bureau « n’a cessé de renouveler ses demandes et a cherché, à plusieurs reprises, à engager un dialogue direct avec les autorités sud-africaines ».

« Mon bureau n’a malheureusement reçu que des réponses de pure forme l’informant que ses demandes avaient été transmises aux autorités concernées et qu’elles faisaient l’objet d’un examen », s’est plaint le magistrat international.

« Hier, l’Afrique du Sud a confirmé par une note verbale son entière détermination à coopérer avec mon Bureau. J’espère que cette fois-ci, les actes suivront sans délai », a poursuivi le procureur.

C’est la première fois que l’Afrique du Sud est accusée de ne pas faciliter l’arrestation d’une personne mise en accusation par le TPIR.

Par le passé, c’est le Kenya qui avait été souvent accusé de protéger le milliardaire Félicien Kabuga, accusé d’avoir financé le génocide.

Rappelant que « cette année a été celle de la 25e commémoration du génocide rwandais », Serge Brammertz a demandé la coopération des Etats pour que « les derniers fugitifs mis en accusation par le TPIR soient traduits en justice ».

Sur la liste des accusés du TPIR en fuite, figurent, en plus de MM. Mpiranya et Kabuga, l’ex-ministre de la Défense, Augustin Bizimana, le lieutenant-colonel Phénéas Munyarugarama, qui commandait un camp militaire de l’est du Rwanda, deux anciens maires, un ex-inspecteur de police judiciaire et un ancien restaurateur.

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