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Procès d’Aube dorée: à la barre, le chef des néonazis grecs plaide non coupable

Le chef d'Aube Dorée, Nikos Michaloliakos, qui a comparu mercredi sur le banc des accusés pour la première fois en…

Le chef d’Aube Dorée, Nikos Michaloliakos, qui a comparu mercredi sur le banc des accusés pour la première fois en plus de quatre ans depuis le début du procès de ce parti néonazi grec, a « plaidé non coupable » comme il l’avait fait lors de l’instruction.

« Je veux plaider non coupable, (ce procès) est un complot politique ayant comme cible le parti », a indiqué cet homme de 61 ans, accusé surtout de « direction et constitution d’une organisation criminelle ».

Il est aussi accusé d' »instigation morale » pour le meurtre du rappeur antifasciste Pavlos Fyssas, 34 ans, poignardé en 2013 près d’Athènes par un membre du parti.

C’est cet incident qui a déclenché les poursuites pénales contre 69 personnes, dont le chef d’Aube dorée et une vingtaine d’ex députés ou membres du parti.

« Il n’y a pas d’organisation criminelle » et « nous sommes des nationalistes et non pas des néonazis », a souligné Nikos Michaloliakos, rejetant ces accusations, à l’instar de la plupart d’autres ex-députés et cadres du parti.

Selon la partie civile, des pièces à conviction et des témoignages ont démontré « l’organisation hiérarchique » du parti et la mise en place « des milices »: des groupes d’hommes en noir, portant des symboles similaires à la croix gammée, sillonnant les rues d’Athènes surtout au pic de la crise (2010-2013) en Grèce, en tabassant à coups de pied ou de barres de fer les migrants et leurs opposants politiques.

« Il n’y a pas eu de milices », a répondu sèchement mercredi Nikos Michaloliakos à la présidente de la cour criminelle.

Lors de son entrée dans une salle comble mercredi matin, il a été hué par des dizaines de sympathisants de gauche et du mouvement antifasciste ainsi que par la mère de Pavlos Fyssas, Magda, présente dans la plupart des audiences depuis le début de ce procès en avril 2015.

Devant le bâtiment de la cour d’appel où se déroule le procès, un rassemblement a été organisé par des mouvements de gauche et antifascistes scandant « Assassin » ou « Pavlos vit ».

Qualifié « d’historique » par la partie civile, ce procès a entraîné le déclin du parti, qui n’a pas réussi à faire élire de député lors des dernières élections de juillet.

Aube dorée est entré pour la première fois au Parlement en 2012, surfant sur la crise et le discrédit alors de la classe politique.

Nikos Michaloliakos est le dernier des accusés à être entendu par la cour avant le réquisitoire et le verdict, prévu d’ici janvier 2020.

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