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Procès de Gbagbo « La Cour a une expérience limitée pour statuer sur un non- lieu » (Accusation)

À la reprise du procès conjoint de l'ex-président Laurent Gbagbo et de son ancien ministre Charles Blé Goudé, l'accusation a…

À la reprise du procès conjoint de l’ex-président Laurent Gbagbo et de son ancien ministre Charles Blé Goudé, l’accusation a répliqué, lundi, à la Cour pénale internationale (CPI) que la Chambre a « une expérience limitée pour statuer sur un non-lieu ».Pour le Bureau du Procureur, le procès doit connaître son  « terme » avec l’audition des témoins de la défense qui a introduit une requête pour l’abandon des charges contre ses clients Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, sur laquelle la Cour devrait se prononcer pour cette reprise du procès.

« Cette Cour a une expérience très limitée de ce type de requête », a indiqué le Procureur Mc Donald au juge-président Cuno Tarfusser qui avait résumé les précédentes procédures et expliqué la requête de la défense  de MM. Gbagbo et Blé.

Selon lui, « les contre-arguments de la défense pour un non-lieu sont sans preuves réelles » et par conséquent, « la cour devrait permettre la poursuite de la procédure en appelant les témoins de la défense ».

Pour le Congrès  panafricain pour la justice et l’égalité des peuples  (COJEP, parti de Blé Goudé) qui a organisé une séance de projection de l’audience du jour au Baron de Yopougon (Ouest d’Abidjan), l’accusation fait du « dilatoire en formulant son argumentaire autour de témoignages favorables aux thèses du pouvoir actuel ».

« Nous sommes sereins. Aujourd’hui, aucun des 108 témoins de l’accusation n’a pu établir la culpabilité du Président Laurent Gbagbo et du ministre Charles Blé Goudé. L’accusation ne se repose sur rien. Et donc, nous attendons de cette reprise, l’acquittement pur et simple de nos camarades », a confié à APA, Rosselin Bly, Secrétaire général adjoint du COJEP.

Pour M. Bly, « la réconciliation nationale que le pouvoir chante passe par l’élargissement de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Il n’y a que cet acquittement qui peut ramener la vraie cohésion sociale. Nous avons foi en la Cour pour faire droit à la requête des avocats des détenus de La Haye », espère-t-il.

Comme lui, Sam l’Africain, président de la Nouvelle Alliance pour la Côte d’Ivoire et la patrie (NACIP), invité spécial du COJEP pour cette séance de projection, a soutenu faire « confiance aux juges. Entre ce que dit l’accusation et l’intime conviction du juge, il ne devrait pas avoir match. Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé vont regagner bientôt leur pays », a prophétisé le leader politique.

« Je demande aux camarades démocrates de rester mobilisés. J’ai démontré aux yeux du monde entier que Gbagbo et Blé n’ont rien fait. J’ai démonté toutes les contre-vérités dites sur eux. Le monde regarde la CPI. Soyons sereins. Cette reprise peut durer, « des jours ou des semaines mais au bout c’est le non-lieu qui sera prononcé », a encore dit Sam l’Africain.

C’est sur une note d’espoir de revoir « Laurent Gbagbo et Blé Goudé  bientôt libres» que les centaines de leurs partisans  ont regagné leur domicile à l’issue de la projection de la reprise du procès.

L’ex président ivoirien, Laurent Gbagbo et son ancien ministre de la jeunesse, Charles Blé Goudé, sont poursuivis pour crime contre l’humanité et crimes de guerre, liés à la crise postélectorale  qui a secoué la Côte d’Ivoire entre décembre 2010 et  avril 2011, ayant causé la mort de plus 3000 personnes.

Laurent Gbagbo âgé de 73 ans est détenu au  pénitencier de la Haye depuis novembre 2011 tandis que son coaccusé y  séjourne depuis mars 2014. Les affaires à l’encontre des deux hommes ont  été jointes le 11 mars 2015. Les deux ont plaidé non coupables à l’ouverture du procès le 8 janvier 2016.

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