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Procès de son ex-chef de campagne: Trump dénonce « un jour très triste »

Le président américain Donald Trump a dénoncé vendredi "un jour très triste" en commentant les délibérations qui se poursuivaient dans…

Le président américain Donald Trump a dénoncé vendredi « un jour très triste » en commentant les délibérations qui se poursuivaient dans le procès pour fraudes bancaire et fiscale de son ex-chef de campagne Paul Manafort, le décrivant comme « quelqu’un de très bien ».

Au deuxième jour des délibérations, le verdict ne semblait pas imminent, les 12 jurés ayant demandé dans l’après-midi, pour des raisons personnelles, à pouvoir écourter leur réunion à huis clos dès 17H00 (21H00 GMT) et à la poursuivre lundi.

Le juge T.S Ellis, du tribunal d’Alexandria, en banlieue de Washington, a accepté.

Il avait plus tôt confié en audience publique avoir reçu des « menaces » pour ce procès, et être sous la protection de la police. Le magistrat répondait alors à la demande d’un groupe de médias de lever le secret sur plusieurs points, notamment les noms des jurés, six hommes et six femmes.

« J’ai reçu des critiques et des menaces, je peux imaginer que eux aussi en recevraient », a-t-il répondu en rejetant cette demande. « Je suis sous protection policière. Je ne me doutais pas du tout que ce dossier susciterait autant d’émotions ».

– « Chasse aux sorcières » –

Signe de l’intérêt pour ce procès ultra-médiatique: le président américain n’a pas hésité à critiquer publiquement vendredi dans des termes forts la procédure en cours.

« C’est un jour très triste pour notre pays », a-t-il affirmé à propos du premier procès émanant de l’enquête du procureur spécial Robert Mueller sur les soupçons de collusion en 2016 entre son équipe de campagne et Moscou.

Ce dossier n’est qu’une « chasse aux sorcières », a encore martelé Donald Trump.

Ex-consultant politique républicain et lobbyiste, Paul Manafort, 69 ans, est jugé depuis le 31 juillet pour fraudes fiscale et bancaire –entre 2010 et 2014– liées aux dizaines de millions de dollars tirées de ses activités de conseil auprès de l’ex-président ukrainien Viktor Ianoukovitch, soutenu par Moscou.

Ces faits concernent donc ses finances personnelles et ne sont pas liés aux soupçons de collusion, mais ils ont été découverts au cours des investigations de l’équipe Mueller.

« C’est très triste ce qu’ils ont fait à Paul Manafort », a encore affirmé Donald Trump devant des journalistes, alors que son ex-conseiller risque de finir sa vie en prison.

Interrogé sur la possibilité d’une grâce présidentielle en cas de condamnation, il a répondu: « Je n’en parle pas ».

Paul Manafort « a travaillé pour moi pour une très courte période », a réaffirmé Donald Trump, assurant que c’était « quelqu’un de très bien ».

Ex-consultant républicain très renommé à Washington, M. Manafort fut son chef de campagne pendant une période-clé, entre mai et août 2016.

Incarcéré, il est apparu plus fatigué vendredi lors des audiences publiques, mais toujours vêtu d’un élégant costume.

– 18 chefs d’inculpation –

Après 12 jours de témoignages marqués par les descriptions colorées de vestes improbables, de riches demeures et de massif de fleurs taillés à la forme de son initiale « M », les jurés doivent trancher, à l’unanimité, sur 18 chefs d’inculpation.

Les procureurs accusent M. Manafort d’avoir sciemment contourné les lois pour s’enrichir en fraudant le fisc américain, puis d’avoir présenté de fausses déclarations à des banques pour obtenir des prêts, lorsque ses revenus se sont asséchés, après la fuite de Viktor Ianoukovitch d’Ukraine en 2014.

Entre 2010 et 2014, il contrôlait 31 comptes non déclarés à l’étranger, par lesquels sont passés plus de 60 millions de dollars, selon les procureurs.

La défense le présente comme un professionnel trop occupé pour s’occuper du menu détail de ses comptes et blâme un ex-adjoint, Rick Gates, témoin vedette du procès.

Ce dernier, âgé de 46 ans, a plaidé coupable et coopère avec l’équipe Mueller. La défense a attaqué de front sa crédibilité.

Parmi la trentaine d’individus déjà visés par Robert Mueller, Paul Manafort est le seul Américain à avoir refusé de passer un accord avec la justice pour éviter un procès.

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