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Projet d’annexion d’un pan de la Cisjordanie: réactions indignées dans le monde arabe

Réactions indignées et inquiètes se sont succédé mercredi dans les capitales arabes, au lendemain de la promesse faite par le…

Réactions indignées et inquiètes se sont succédé mercredi dans les capitales arabes, au lendemain de la promesse faite par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu d’annexer partiellement la Cisjordanie occupée en cas de réélection.

En pleine campagne électorale, M. Netanyahu a promis, s’il était réélu, d’annexer à l’Etat d’Israël « la vallée du Jourdain et la partie nord de la mer Morte ». La vallée du Jourdain représente environ 30% de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.

Alors que l’Union européenne a réagi en affirmant, par la voix de son porte-parole, que le plan d’annexion de Netanyahu compromettait les perspectives de paix, l’engagement de M. Netanyahu a suscité un tollé dans les capitales du monde arabe.

« Cette annonce constitue un développement dangereux et une nouvelle agression israélienne qui déclare son intention de violer le droit international », ont réagi mardi soir les chefs de la diplomatie des Etats membres de la Ligue arabe.

Dans leur communiqué, ils ont également assuré que l’annexion envisagée « minerait les chances de progrès dans le processus de paix » israélo-palestinien.

Les ministres ont aussi réitéré la position arabe de soutien aux « droits légitimes et inaliénables des Palestiniens », dont celui d’établir un Etat selon les frontières de 1967 et avec Jérusalem-Est comme capitale.

Peu après l’annonce de mardi soir, une haute responsable palestinienne, Hanane Achraoui, avait également assuré à l’AFP que le projet du candidat Netanyahu ruinerait « toute chance de paix », n’hésitant pas à parler de « nettoyage ethnique ».

Réalisée, cette promesse « entraînera toute la région dans la violence », a renchéri le chef de la diplomatie jordanienne, Aymane Safadi.

Gardienne des lieux saints musulmans à Jérusalem-Est –secteur palestinien de la ville occupé et annexé depuis 1967 par Israël–, la Jordanie est le seul pays arabe avec l’Egypte à avoir conclu un traité de paix avec Israël, en 1994.

Mercredi matin, le régime syrien a accusé Israël d' »expansionnisme ».

« L’annonce de Netanyahu intervient dans le cadre de la nature expansionniste de l’entité colonisatrice », a estimé une « source » citée par l’agence officielle Sana.

– « Dangereuse escalade », selon Ryad –

A Ryad, dans la nuit, la promesse de M. Netanyahu a été qualifiée de « dangereuse escalade », selon l’agence SPA citant la cour royale.

L’Arabie saoudite a demandé une « réunion d’urgence » des ministres des Affaires étrangères des 57 membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI).

Le royaume saoudien, proche allié des Etats-Unis dans la région, a également appelé la communauté internationale à « condamner et rejeter la déclaration (de Benjamin Netanyahu) et à considérer toute action résultant de cette promesse comme nulle ».

L’ONU a mis en garde Israël mardi.

« Une telle perspective serait dévastatrice pour la possibilité de relancer les négociations, la paix régionale et l’essence même d’une solution à deux Etats », Israël et la Palestine, a affirmé le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric.

L’annonce de M. Netanyahu intervient à une semaine de législatives qui s’annoncent âprement disputées.

M. Netanyahu, qui fait campagne à droite et courtise l’électorat des colons juifs favorables à l’annexion de la Cisjordanie, est actuellement au coude-à-coude avec son plus proche rival, l’ancien chef de l’armée Benny Gantz, à la tête du parti centriste « Bleu-blanc ».

A ce jour, plus de 600.000 Israéliens mènent une coexistence souvent conflictuelle auprès de trois millions de Palestiniens en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

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