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Quatre journalistes marocains convoqués par la justice française

Quatre journalistes marocains sont convoqués par la justice française suite à une plainte déposée pour « injure » à l'encontre…

Quatre journalistes marocains sont convoqués par la justice française suite à une plainte déposée pour « injure » à l’encontre d’un ancien capitaine de l’armée de l’air marocaine, une affaire qui pose la question de la souveraineté du Maroc et de sa justice.Ainsi, le Directeur de publication de « Challenge.ma », Adil Lahlou Kamal, le Directeur de publication du site d’information « Quid.ma », Naim Kamal, le chroniqueur Jamal Berraoui et la journaliste freelance, Narjis Rerhaye ont été convoqués le 08 octobre prochain pour comparaitre devant le Tribunal de grande instance de Paris.

M. Adil Lahlou a affirmé que cette affaire relève de la compétence de la justice marocaine car il s’agit d’un « différend entre des ressortissants marocains, l’un résidant en France, l’ex-capitaine Mustapha Adib, et les autres au Maroc ».

La vice-présidente chargée de l’instruction au tribunal de grande instance de Paris, signataire de la convocation, « n’a pas tenu compte de la convention judiciaire qui existe entre le Maroc et la France », a-t-il déclaré.

M. Lahlou souligne que cette affaire doit être jugée au Maroc car le procès est du ressort des tribunaux marocains, mettant l’accent sur la nécessité de l’application de la convention judiciaire signée entre le Maroc et la France.

Le Directeur de publication du portail d’information « Quid.ma », Naïm Kamal, et la journaliste freelance, Narjis Rerhaye, également convoqués par la justice française, ont fait part, dans un communiqué, de leur « profond étonnement » quant à cette convocation suite à une « plainte infondée » pour « diffamation ».

Ils ont également exprimé leur « profond » étonnement de voir la justice d’un pays tiers prétendre, au nom de l’accessibilité de leur site en France, les juger pour « un fait fallacieux qui plus est ne la concerne aucunement » et de procéder à leur convocation « sans aucune forme de considération pour les attributs de souveraineté du Maroc.

Pour rappel, les quatre journalistes y compris Naïm Kamal et Narjiss Rerhaye sont convoqués dans le cadre de l’affaire concernant l’ancien capitaine de l’armée de l’air marocaine Mustapha Adib. Les deux premiers avaient en effet publié, en 2014, « un article à charge contre ce militant ayant dénoncé la corruption au sein de l’armée marocaine à la fin des années 90, et qui avait tenté, en juin 2014, de s’introduire dans la chambre d’hôpital du général Abdelaziz Bennani à Paris, à qui il avait déposé une lettre l’accusant de corruption et d’être responsable de la mort de soldats ».

Selon le site d’information arabophone « Hespress », le ministère marocain de la Justice a convoqué, lundi 3 septembre, le magistrat français de liaison au Maroc, suite à l’affaire Adib.

Une source du ministère, citée par le site d’information, affirme que « Rabat a exprimé sa surprise face à la convocation de citoyens marocains par la justice française, notant qu’elle constitue une violation de l’accord de coopération judiciaire entre le Maroc et la France ».

La fonction de magistrat de liaison consiste à faciliter la coopération judiciaire en matière pénale et civile. La France dispose aujourd’hui de 15 postes de magistrats de liaison en Algérie, Allemagne, Brésil, Canada, Espagne, Etats-Unis, Italie, Maroc, Pays-Bas, Qatar, Roumanie, Royaume-Uni, Sénégal, Serbie, Tunisie et de 3 postes de conseillers juridiques en ambassade (Russie, Chine, Turquie).

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