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« Qu’espèrent-ils encore »? A Caracas, les pro-Guaido enthousiastes

"Voilà mon passeport! Et me voici, sain et sauf!" : devant des milliers de ses partisans qui craignaient son arrestation,…

« Voilà mon passeport! Et me voici, sain et sauf! » : devant des milliers de ses partisans qui craignaient son arrestation, Juan Guaido veut montrer qu’il est rentré lundi au Venezuela par la voie légale et sans se cacher.

Président autoproclamé en janvier, reconnu dans la foulée par une cinquantaine de pays, il avait bravé une interdiction de quitter le pays en se rendant en Colombie il y a une dizaine de jours.

Le voilà de retour d’une tournée dans cinq pays du continent, fêté par ses fidèles, en blazer bleu marine et chemise blanche à la tribune, où il déclenche des cris enthousiastes en apparaissant avec sa jeune épouse.

« Voici votre président! » lance l’opposant de 35 ans.

« Quelle émotion », s’écrie une femme au parterre. « Et eux qui disaient qu’ils allaient l’arrêter » ironise son compagnon, évoquant les avertissements du président Nicolás Maduro prévenant que le député devrait s’expliquer devant la justice.

– « Oui c’est possible! » –

Comme président de l’Assemblée nationale, Guaido est théoriquement couvert par l’immunité parlementaire, et il se montre souriant et détendu.

Dans le vol commercial qui l’a ramené de Colombie, via Panama, il s’est adressé au micro de l’équipage aux voyageurs vénézuéliens qui se trouvaient à bord et dont plusieurs ont posté leur vidéo sur Twitter en arrivant.

« Alors, possible ou pas possible ? » demande-t-il. Et les passagers de répondre en scandant depuis leur siège « Sí se puede! » – « Oui c’est possible » de forcer au départ le président Maduro, que Guaido qualifie d' »usurpateur » après une élection pour un deuxième mandat jugée frauduleuse par la communauté internationale.

A son arrivée à l’aéroport de Caracas, il s’est présenté souriant et détendu aux officiers de l’immigration. Ceux-ci, affirme-t-il ensuite aux journalistes, l’ont accueilli par des « Bienvenue Monsieur le Président », tandis qu’un groupe de diplomates d’une douzaine de pays européens et américains – nord et sud – s’étaient déplacés pour assurer un comité d’accueil vigilant « par sécurité ».

– « Qu’espèrent-ils encore? » –

C’est en convoi diplomatique qu’il a quitté l’aéroport pour rejoindre le rassemblement auquel il avait convié ses partisans. « Est-ce qu’on a peur? » a-t-il demandé à la foule. « Nooon ! » a répondu la clameur.

« Ce n’est pas par des menaces qu’on va nous arrêter », a constaté leur champion.

Au fil d’un discours de 40 minutes, Juan Guaido s’est moqué de Nicolas Maduro, comparant ses habits de président à un déguisement de carnaval et promettant que l’aide humanitaire restée bloquée aux portes du pays le 23 février finirait par arriver « tôt ou tard » pour pallier les pénuries.

« Que peuvent-ils encore espérer? » a-t-il demandé à propos des dignitaires du régime toujours fidèles à Maduro, alors que les Etats-Unis n’ont pas écarté une intervention militaire en plus des sanctions fianancières déjà imposées au gouvernement.

Alors qu’à la tribune Juan Guaido entonnait l’hymne national avec la foule, un hélicoptère militaire est passé dans le ciel. Puis l’opposant a quitté la tribune pour escalader un échafaudage et saluer ses partisans avant de gagner un fourgon au milieu d’une haie d’honneur.

Dans la foule, Natali Aponte, 48 ans, s’est réjouie: « Que Guaido ait pu venir jusqu’ici sans être arrêté montre qu’ils sont en train de perdre la partie. Le Gouvernement, c’est lui. Notre président. Et on va en finir sans tarder » .

En fin de journée, fériée pour cause de carnaval, M. Maduro ne s’était pas exprimé.

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