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Qu’est-ce que le backstop, ou « filet de sécurité irlandais »?

C'est la disposition de l'accord de Brexit que veut éliminer le Premier ministre britannique Boris Johnson: le "filet de sécurité",…

C’est la disposition de l’accord de Brexit que veut éliminer le Premier ministre britannique Boris Johnson: le « filet de sécurité », ou « backstop », censé éviter le retour d’une frontière physique entre l’Irlande et l’Irlande du Nord.

En empêchant le retour d’une frontière physique entre la République d’Irlande (Etat membre de l’UE) et l’Irlande du Nord voisine (province britannique), cette disposition vise à préserver les accords de paix de 1998, qui mirent fin à trois décennies de violences entre communautés, mais préserver aussi l’intégrité du marché unique européen.

Cette disposition figure dans l’accord de divorce conclu en novembre dernier entre Bruxelles et l’ex-Première ministre britannique Theresa May, mais rejeté à trois reprises par les députés de Westminster. Il s’agit d’une solution de dernier recours qui n’entrerait en vigueur qu’après une période de transition si aucune autre solution n’est trouvée entre Londres et Bruxelles.

Concrètement, ce mécanisme consiste à créer un « territoire douanier unique », englobant l’UE et le Royaume-Uni, ce qui limiterait la capacité de Londres à négocier des traités commerciaux avec des pays tiers.

Inimaginable pour les partisans d’un divorce sans concession avec Bruxelles qui estiment que cela arrimerait leur pays indéfiniment à l’Union européenne.

L’Irlande du Nord resterait en outre alignée sur un nombre limité de règles du marché unique européen, par exemple les normes sanitaires pour les contrôles vétérinaires. Cette disposition est rejetée par la formation unioniste (pro-britannique) nord-irlandaise DUP, alliée des conservateurs britanniques. Et elle est considérée comme une atteinte à la souveraineté du Royaume-Uni, puisqu’une de ses provinces serait régie par des lois différentes, décidées ailleurs.

Si le « backstop » était appliqué, il faudrait une décision commune pour y mettre fin, avec la nécessité de trouver une autre relation commerciale excluant tout contrôle douanier à la frontière avec l’Irlande.

Boris Johnson a affirmé lundi encore que son gouvernement ne mettrait « jamais » de contrôles physiques entre les deux Irlande, même en cas de Brexit sans accord et donc même sans le « filet de sécurité » irlandais.

Son homologue irlandais Leo Varadkar a lui relevé que Londres n’avait à ce jour présenté aucune alternative « réaliste », à moins de deux mois de l’entrée en vigueur du Brexit le 31 octobre.

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