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Qui sont les acteurs de la guerre au Yémen?

La guerre au Yémen oppose des forces progouvernementales, soutenues par l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, à des rebelles,…

La guerre au Yémen oppose des forces progouvernementales, soutenues par l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, à des rebelles, appuyés par l’Iran et qui ont pris le pouvoir dans la capitale Sanaa début 2015.

Les rebelles Houthis

Les Houthis sont d’obédience zaïdite, branche du chiisme qui se concentre dans le nord du Yémen et représente environ un tiers de la population. Le mouvement qui les représentent s’appelle Ansarullah (« Les partisans de Dieu »). Il est dirigé par un jeune chef politico-religieux, Abdel Malek al-Houthi.

S’estimant marginalisés après l’insurrection de 2011 contre l’ex-président Ali Abdallah Saleh, les Houthis – des combattants aguerris – ont lancé une offensive fulgurante depuis leur fief de Saada (nord) et sont entrés à Sanaa en septembre 2014 avec la complicité d’unités restées fidèles à Ali Abdallah Saleh.

Ils ont pris totalement Sanaa en janvier 2015 et forts de leur succès, ils ont avancé dans l’ouest, l’est et le centre avant de progresser vers le sud où ils se sont emparés de la ville portuaire d’Aden en mars 2015, poussant le président Abd Rabbo Mansour Hadi à s’exiler en Arabie saoudite qui a alors pris la tête d’une coalition pour stopper les rebelles.

Cible régulièrement de missiles balistiques tirés par les Houthis, l’Arabie saoudite accuse l’Iran, son principal rival régional, et le Hezbollah libanais pro-iranien de conseiller et d’armer les Houthis. L’Iran dément. Selon Washington, des armes iraniennes ont été transférées au Yémen.

Le parti de Saleh

Ali Abdallah Saleh, qui a été au pouvoir pendant 33 ans, a été allié aux Houthis de 2014 à 2017. Mais, en décembre 2017, de violents combats ont opposé ses partisans aux Houthis qui lui ont reproché une ouverture vers l’Arabie saoudite.

Saleh a été tué par des Houthis et ses fidèles se sont éparpillés, mais son parti, le Congrès populaire général (CPG), qui a longtemps dominé la vie politique, reste une force avec laquelle il faut compter.

Le CPG est « forcé de faire un choix » entre le gouvernement et les Houthis, estime un diplomate.

Le président

Impuissant au début face à la rébellion, le président Hadi n’a repris l’initiative qu’à l’été 2015, grâce à l’intervention de la coalition sous commandement saoudien.

Ryad et Abou Dhabi ont fourni aux partisans de M. Hadi des équipements ultra-modernes et déployé des forces spéciales. La contre-offensive a permis la reconquête de cinq provinces du sud, puis du détroit stratégique de Bab Al-Mandeb.

En 2017, les forces progouvernementales ont lancé une vaste opération dans le sud-ouest avec l’objectif de reconquérir toutes les zones sur la mer Rouge. Mais ces offensives piétinent, notamment autour du port de Hodeida (ouest).

Le Mouvement sudiste, qui milite pour la renaissance du Yémen du sud, pays indépendant avant 1990, est engagé dans le camp anti-rebelles mais, en janvier 2018, des forces séparatistes se sont affrontées au camp de M. Hadi, affaiblissant le président à Aden.

Les groupes jihadistes

– Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa), né de la fusion en 2009 des branches saoudienne et yéménite du réseau jihadiste sunnite, a profité de l’affaiblissement du pouvoir central pour renforcer son emprise dans le sud et le sud-est du Yémen.

Aqpa mène des opérations à la fois contre les Houthis et contre les forces progouvernementales. Il organise ponctuellement des attaques à l’étranger, comme celle qu’il a revendiquée contre le journal français Charlie Hebdo en 2015.

Le groupe reste la cible des Etats-Unis et de la nouvelle administration Trump qui a mené des dizaines de frappes aériennes contre ses combattants. Les Emirats, très présents militairement dans le sud, affirment avoir considérablement affaibli Aqpa.

– Le groupe Etat islamique (EI) a signé ses premiers attentats en mars 2015 contre des mosquées chiites à Sanaa. Il a ensuite élargi ses opérations dans le sud, s’en prenant aux symboles de l’Etat, notamment à Aden. Des attentats suicide, particulièrement meurtriers, ont visé les forces de sécurité.

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