Les partisans du nouveau président de la République démocratique du Congo, l’opposant Félix Tshisekedi, célébraient jeudi la première « passation de pouvoir civilisée » dans l’histoire du pays avec le président sortant Joseph Kabila.
Au moins 2.000 partisans du nouveau président se sont rassemblés devant le palais de la Nation à Kinshasa au bord du fleuve Congo où prennent places les invités et accrédités (corps constitués, magistrats, militaires, corps diplomatiques, journalistes…), ont constaté des journalistes de l’AFP.
« Félix, c’est le nouveau chef. Avec lui nous espérons que c’est un vrai changement, surtout qu’il a pris le pouvoir sans effusion de sang », a déclaré Saddam Kongolo, jeune homme d’une trentaine d’années, « combattant » du parti de M. Tshisekedi Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).
« Nous espérons que le président va appeler à l’instauration d’un Etat de droit », a ajouté une autre militante, Marie-Josée Kabungama, arrêtée en 2013 pour son engagement au sein de l’UDPS.
Les militants vêtus de blanc ont investi dans le calme ce quartier ultra-résidentiel et sécurisé, fief des résidences officielles et diplomatiques.
A l’antenne, la chaîne d’Etat RTNC saluait une « passation de pouvoir civilisée », en attendant la cérémonie de prestation de serment et la passation de pouvoir qui doit commencer à 12h30.
La RTNC a rediffusé le message du président sortant Joseph Kabila qui souhaite « une coalition » entre les leaders politiques plutôt qu’une « cohabitation ».
M. Tshisekedi devra choisir son Premier ministre au sein des proches de M. Kabila qui ont conservé une large majorité à l’Assemblée lors des élections présidentielle et législatives du 30 décembre.
La RDC vit la première transmission pacifique du pouvoir de son histoire. Joseph Kabila avait succédé il y a 18 ans à son père Laurent-Désiré Kabila, assassiné.
Kabila père avait renversé en 1997 le maréchal Mobutu, qui avait lui-même renversé en 1965 le président Joseph Kasa-Vubu. L’ex-Premier ministre Patrice Lumumba avait été assassiné en janvier 1961.
L’autre candidat de l’opposition, Martin Fayulu, dénonce un « putsch électoral » orchestré par MM. Kabila et Tshisekedi et se proclame le seul président légitime.