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RDC : une vente présumée d’animaux protégés à la Chine sent la « corruption »

La vente présumée des certaines espèces animales protégées de la République démocratique du Congo à deux zoos chinois laisse transparaître…

La vente présumée des certaines espèces animales protégées de la République démocratique du Congo à deux zoos chinois laisse transparaître une opération de « corruption », a indiqué mardi à l’AFP une source au ministère congolais de l’Environnement.

Deux zoos chinois (zoo de Talyuan et celui de Anji Zhongnan) ont sollicité de la RDC « l’importation de certaines espèces animales protégés », selon des échanges de correspondances entre le ministre congolais de l’Environnement, Amy Ambatobe, et le directeur général de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), Cosma Wilungula, révélés par des médias.

Cette affaire « donne une forte impression de corruption », a déclaré à l’AFP la source au ministère. « Le ministre est allé loin en indiquant dans sa lettre qu’il attendait une issue heureuse de cette transaction au lieu d’inviter les demandeurs chinois à se conformer à la procédure régulière ».

La transaction concerne « six espèces de gorilles, huit espèces de bonobos, huit espèces de chimpanzés, quatre espèces de lamantins et dix okapis » pour chaque zoo, selon la réponse écrite du ministre Ambatobe au directeur de Tianjin Junheng International Trade Corporation (Chine).

Évoquant « la vulnérabilité et la sensibilité des spécimens sollicités dont certains en danger critique d’extinction » mais également la loi congolaise et la convention Cites qui protège ces espèces, M. Wilungula note que « l’exportation ne peut pas se faire à des fins commerciales ».

Dans cette transaction, la part de la RDC en contrepartie n’a pas été révélé, selon ces différentes lettres consultées mardi par l’AFP.

Dans un communiqué daté du 25 juin, le ministère de l’Environnement indique qu' »aucune action » allant dans le sens de la « vente présumée de certaines espèces animales protégées à deux zoos chinois » n’a jamais été envisagée.

Le ministre de l’Environnement et ses principaux conseillers ainsi que les responsables de l’ICCN n’ont pas souhaité s’exprimer sur cette affaire.

Le Congo perd 15 milliards de dollars par an en raison de la corruption qui mine ce pays, avait affirmé récemment le conseiller du président Joseph Kabila chargé de la lutte contre ce fléau.

La RDC abrite plus de 60% des forêts denses du bassin du Congo, deuxième massif forestier tropical de la planète après l’Amazonie, et abrite une biodiversité très riche.

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