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Rencontres cruciales à Washington en vue d’un nouveau sommet Trump-Kim

Avec un dossier nucléaire dans l'impasse, le bras droit de Kim Jong Un rencontre vendredi à Washington le secrétaire d'Etat…

Avec un dossier nucléaire dans l’impasse, le bras droit de Kim Jong Un rencontre vendredi à Washington le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo et probablement Donald Trump pour des entretiens cruciaux en vue d’un nouveau sommet entre le président des États-Unis et le dirigeant nord-coréen.

Signe du caractère sensible de ce rendez-vous, le département d’Etat américain a attendu vendredi matin pour confirmer que Mike Pompeo rencontrerait bien, à 11H00 (16H00 GMT), Kim Yong Chol, son interlocuteur privilégié dans les difficiles négociations sur le désarmement nucléaire de la Corée du Nord.

La diplomatie américaine est probablement échaudée par l’annulation à la dernière minute, début novembre, de la venue de ce très haut responsable nord-coréen. Une annulation qui avait exposé au grand jour le blocage dans les discussions.

Si le déjeuner entre les deux hommes se déroule bien, le très haut responsable nord-coréen pourrait ensuite être reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, comme lors de sa première visite au printemps, a dit à l’AFP une source américaine.

A l’époque, cela avait relancé le processus diplomatique qui a permis de tourner la page d’une année 2017 scandée par les essais balistiques et atomique nord-coréens, les sanctions internationales et les menaces de guerre entre les deux camps.

Le 12 juin 2018, à Singapour, le tout premier sommet entre un président américain en exercice et un héritier de la dynastie de Kim au pouvoir en Corée du Nord avait ensuite débouché sur l’engagement du dirigeant nord-coréen en faveur d’une « dénucléarisation complète de la péninsule coréenne ».

– Discussions en Suède –

Mais depuis, les tractations pour mettre en musique cette promesse se sont enlisées et les avancées concrètes se comptent sur les doigts d’une main.

Les observateurs pressentaient depuis le début que l’engagement nord-coréen était encore bien loin de l’exigence américaine d’une « dénucléarisation définitive et entièrement vérifiée de la Corée du Nord ». Pyongyang a fini par confirmer cette crainte en conditionnant son propre désarmement au « retrait total des menaces nucléaires américaines », ce qui impliquerait une vaste remise en cause des accords de défense entre les Etats-Unis et la Corée du Sud.

De la même manière, le régime de Kim Jong Un réclame une levée des sanctions économiques, là où Washington, jusqu’ici, martèle qu’il n’interviendra qu’une fois que le Nord aura abandonné ses bombes atomiques.

Faute de progrès, l’idée d’un deuxième sommet Trump-Kim a fait son chemin ces derniers mois.

Il pourrait être « imminent », selon Séoul. Le Premier ministre vietnamien Nguyen Xuan Phuc a confirmé que son pays était prêt à accueillir ce nouveau tête-à-tête, mais la Thaïlande et la Mongolie sont également évoquées.

La décision pourrait intervenir après les rencontres de vendredi à Washington. Parallèlement, une autre responsable nord-coréenne, Choe Son Hui, était en Suède où elle pourrait rencontrer Stephen Biegun, représentant spécial des Etats-Unis pour la Corée du Nord.

« C’est un moment assez dangereux », s’alarme un diplomate occidental qui suit de près le dossier. « Si dans les prochains mois Kim ne lâche rien, Trump ne pourra pas continuer à dire que tout se passe bien et qu’il n’y a pas d’urgence, et on risque de retourner à la situation explosive de 2017 », ajoute-t-il sous couvert de l’anonymat.

Selon des sources diplomatiques, l’administration américaine est pourtant prête à mettre des choses sur la table sur le terrain symbolique, comme l’ouverture d’un bureau de liaison ou une déclaration pour mettre fin formellement à la guerre de Corée, qui ne s’est achevée en 1953 que par un simple armistice.

Certaines de ces sources estiment que le président américain, qui veut un accord à tout prix, serait même prêt à lâcher du lest sur les sanctions sans obtenir une dénucléarisation totale. C’est pour cela, pensent plusieurs observateurs, que Kim Jong Un préfère négocier en direct avec lui.

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