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Rentrée scolaire sur fond de crise anglophone et difficultés financières en Une des journaux camerounais

La rentrée scolaire de lundi dernier, sur fond de violences en zone anglophone, continue de préoccuper les journaux camerounais parus…

La rentrée scolaire de lundi dernier, sur fond de violences en zone anglophone, continue de préoccuper les journaux camerounais parus mercredi, qui s’attardent également sur une actualité peu reluisante sur le front des finances publiques.Derrick Ndue est libre, mais entre la vie et la mort, annonce The Guardian Post au sujet du principal de la Presbytarian School of Science and Technology de Bafut (Nord-Ouest), enlevé lundi dernier avec 7 de ses élèves qui eux avaient regagné la maison sains et saufs, a lui aussi recouvré la liberté.

Sauvagement torturé par ses bourreaux pour avoir enfreint le mot d’ordre d’«école morte» décrété par les sécessionnistes, les jours de ce dirigeant d’établissement sont en danger au moment où, à en croire le quotidien à capitaux privés de langue anglaise, l’Église presbytérienne camerounaise (PCC) envisage la fermeture temporaire de ses écoles dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.

La situation est à ce point critique que, selon le bihebdomadaire Repères, Human Rights Watch a dû hausser le ton et demande aux groupes armés de respecter le droit à l’éducation des élèves et de ne pas user de violence encore moins d’intimidation pour entraver le bon déroulement des cours.

Sur le théâtre des opérations, relativise en même temps la publication, force est de constater des exactions ou bavures sont commises soit sur des civils, soit à l’endroit des soldats ou des sécessionnistes.

Visiblement sourds aux appels à la raison, les séparatistes, pour bien montrer qu’ils ne sont pas prêts de désarmer, ont, selon Le Jour, attaqué mardi l’hôtel dans lequel logeait la ministre de l’Éducation de base,Youssouf Adidja Alim, en visite dans le chef-lieu du Nord-Ouest, Bamenda, où elle était allée s’assurer du bon démarrage des classes.

Du coup, la même publication soulève de sérieuses incertitudes quant au déroulement effectif de l’élection présidentielle dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, dans cet environnement où les «Ambazoniens» sont décidés à braver tout ce qui s’apparente au pouvoir de Yaoundé, qu’ils ne reconnaissent pas.

«Le pire est-il à venir ?» se demande lourdement The Guardian Post qui, en l’état actuel des choses, ne voit aucune issue à la crise anglophone qui se radicalise, et ce au moment où environ 6 millions de ressortissants de ces deux régions, réfugiés à l’intérieur du pays ou au Nigeria voisin, sont menacés de famine sévère d’ici avril 2019.

Et ça ne va guère mieux au niveau des finances publiques, renchérit Le Quotidien de l’Économie : le dernier rapport du Fonds monétaire international (FMI) émet de sérieux doutes sur le système comptable du Trésor, où des pratiques peu orthodoxes sont constatées dans le principal guichet de paiement de l’État.

Le Cameroun, étaye Repères, enregistre des dépassements au niveau du solde primaire non pétrolier, des décaissements des prêts non concessionnels et du plafond de l’endettement.

Ceci expliquerait sans doute, ose InfoMatin, la suspension jusqu’à nouvel ordre des avances de solde et de pension par le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, une mesure conservatoire dans le cadre de l’assainissement du fichier solde.

Ici, explique ce journal, le membre du gouvernement fonde sa mesure sur de nombreuses dérives constatées dans les procédures d’obtention desdites avances qui, selon les textes en vigueur, permettent à un même individu d’obtenir, en un an, l’équivalent de trois mois desdites acomptes.

Mais la mafia qui s’est incrustée dans ce département ministériel depuis des années, a permis le contournement massif de cette limitation, des gens, grâce à des réseaux bien huilés, finissant par bénéficier des avances de solde ou de pension jusqu’à 6, 8 mois, voire 2, 5 ans.

«Le plus grave, apprend-on, est que le système de contournement a également engendré un autre phénomène de fraude : la disparition en machine des traces desdites opérations au niveau du Centre national de développement de l’informatique (Cenadi), ce même service qui avait déjà été épinglé par le rapport 2013 de la Commission nationale anticorruption (Conac), qui l’a accusé d’être responsable de l’établissement de faux bulletins de solde, le monnayage de la délivrance des bulletins de solde, le gonflement des salaires et pensions des fonctionnaires».

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