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République tchèque: nomination du deuxième gouvernement d’Andrej Babis

Le deuxième gouvernement de l'homme d'affaires milliardaire Andrej Babis, né de l'alliance de son mouvement centriste et populiste ANO et…

Le deuxième gouvernement de l’homme d’affaires milliardaire Andrej Babis, né de l’alliance de son mouvement centriste et populiste ANO et du parti social-démocrate CSSD et comptant sur le soutien tacite des communistes du KSCM, a été nommé mercredi à Prague par le président Milos Zeman.

« Notre gouvernement va surtout lutter pour la sécurité de nos citoyens, il va surtout lutter contre la migration illégale et pour nos intérêts en Europe », a déclaré M. Babis, au cours de la cérémonie.

« Notre gouvernement va également lutter contre la corruption, contre le gaspillage et contre le bureaucratie », a-t-il ajouté.

Le parti ANO de M. Babis –deuxième fortune du pays, fondateur du géant agro-alimentaire Agrofert et qui contrôle aussi deux des principaux quotidiens– a largement remporté les législatives d’octobre 2017. Il détient 78 des 200 sièges au sein de la chambre basse, alors que le CSSD en compte quinze tout comme le KSCM.

Le KSCM a promis à M. Babis son soutien en échange de postes au sein de plusieurs dizaines de grandes entreprises d’Etat. Ce parti a cependant émis des réserves à l’égard de certains ministres et devrait encore définitivement confirmer son soutien samedi.

Il jouerait ainsi un rôle clé dans la formation du gouvernement pour la première fois depuis la « Révolution de velours » de 1989 pilotée par Vaclav Havel (1936-2011).

Les députés devraient se réunir le 11 juillet pour le vote de confiance vis à vis de ce gouvernement composé de dix ministres d’ANO et de cinq ministres du CSSD.

M. Babis avait été renommé le 6 juin Premier ministre par M. Zeman, son allié politique. Son premier gouvernement composé de membres d’ANO et d’experts sans étiquette avait échoué lors du vote de confiance en janvier, restant en place jusqu’à la nomination d’un nouveau cabinet.

« Le 11 juillet, j’irai à la chambre basse pour soutenir ce gouvernement », a déclaré le président Zeman, connu pour ses positions pro-russes, pro-chinoises et anti-immigration.

Nommé ministre de l’Intérieur, le chef du CSSD Jan Hamacek assumera temporairement aussi la direction de la diplomatie, suite au refus du président Zeman de nommer à ce poste le député européen Miroslav Poche, qu’il considère favorable à l’immigration et aux quotas obligatoires de répartition de migrants.

L’idée de ces quotas est vigoureusement rejetée par la République tchèque à l’instar des trois autres pays du groupe de Visegrad –Hongrie, Pologne et Slovaquie.

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