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Royaume-Uni: deux personnes hospitalisées dans un état critique après Skripal

Le mystère entourait mercredi l'hospitalisation de deux personnes dans un état critique après avoir été exposées à une "substance inconnue"…

Le mystère entourait mercredi l’hospitalisation de deux personnes dans un état critique après avoir été exposées à une « substance inconnue » à Amesbury, ville du sud de l’Angleterre voisine de celle où un ex-espion russe avait été victimes d’un empoisonnement à l’agent innervant en mars.

Les deux Britanniques, une femme de 44 ans et un homme de 45 ans, « reçoivent un traitement pour une exposition présumée à une substance inconnue à l’hôpital de Salisbury », a déclaré Paul Mills, un responsable de la police de Wiltshire, dans une déclaration à la presse.

« Ils demeurent dans un état critique », a-t-il ajouté. L’événement est considéré comme « incident majeur » mais « à ce stade, il n’est pas encore clair si un crime a été commis ».

La police anti-terroriste a été associée à l’enquête, à titre « procédural », a indiqué Scotland Yard.

Les deux quadragénaires ont été retrouvés samedi 30 juin dans une habitation d’un quartier résidentiel d’Amesbury, situé à une quinzaine kilomètres de Salisbury.

– « Mousse » dans la bouche –

Selon M. Mills, les services de secours ont été appelés dans la matinée pour « une femme ayant perdu connaissance ». Ils ont été rappelés au même endroit plus tard le même jour, cette fois « après des signalements d’un homme s’étant aussi senti mal ».

Sam Hobson, qui s’est présenté à l’AFP comme leur ami, les a identifiés comme étant Charlie Rowley et Dawn Sturgess. Selon lui, Dawn Sturgess est d’abord tombée malade, et avait « de la mousse sortant de sa bouche ». Puis Charlie « a sué à grosses gouttes, et on ne pouvait pas lui parler. Il faisait de drôles de bruits, et il se balançait d’avant en arrière sans répondre ».

Nathalie Smyth, une voisine âgée de 27 ans, a dit à l’AFP avoir vu samedi des pompiers et ambulances qui ont « barré la route ». « Certaines personnes portaient des combinaisons protectrices ».

Le 4 mars, l’ex-espion Sergueï Skripal, alors âgé de 66 ans, et sa fille Ioulia, 33 ans, ont été victimes d’une tentative d’empoisonnement à l’agent innervant à Salisbury, un incident attribué par le Royaume-Uni, soutenu par ses alliés occidentaux, à la Russie. Celle-ci nie. L’épisode a entraîné une crise diplomatique et la plus importante vague d’expulsions croisées de diplomates russes et occidentaux de l’Histoire.

Un porte-parole de la Première ministre Theresa May a indiqué que l’événement était traité avec « le plus grand sérieux ». Une réunion d’urgence a été organisée mercredi matin et une autre se tiendra dans la soirée.

A Amesbury, la police avait initialement émis l’hypothèse d’un incident lié à l’absorption de drogue, mais elle a précisé que des tests complémentaires avaient désormais lieu « pour établir la nature de la substance ». Des échantillons ont été amenés au laboratoire militaire de Porton Down pour être testés, selon des médias britanniques.

« Nous gardons l’esprit ouvert quant aux circonstances de l’incident », a déclaré Paul Mills.

– ‘Perplexes et choqués’ –

Plusieurs cordons de sécurité ont été mis en place dans des endroits où auraient pu se rendre les deux quadragénaires et la présence policière y a été renforcée, notamment le logement d’Amesbury, l’église baptiste de la ville et le parc Queen Elizabeth Gardens à Salisbury.

« Nous sommes tous très perplexes et choqués », a confié le secrétaire de l’église, Roy Collins. « Bien sûr, le lien avec Salisbury et les événements récents entraîne un intérêt public accru. Il y a des inquiétudes ».

L’agence de santé publique Public Health England (PHE) a estimé que cet événement ne posait « pas de risque sanitaire significatif pour le grand public ».

Sergueï et Ioulia Skripal avaient été retrouvés inconscients sur un banc dans un centre commercial et hospitalisés dans un état critique. Ils avaient tous deux été victimes d’une tentative d’empoisonnement avec un agent innervant de la famille des Novitchok, conçue en Union soviétique, selon le gouvernement britannique.

Le premier policier à leur avoir porté secours avait lui aussi été contaminé et hospitalisé dans un état grave. Tous trois avaient été soignés plusieurs semaines avant de pouvoir quitter l’hôpital.

Les forces de l’ordre avaient alors quadrillé la ville de Salisbury avec l’aide de l’armée. Des cordons policiers avaient été installés, notamment autour de la maison de l’ex-espion, ainsi qu’au cimetière de Salisbury.

Un travail de nettoyage chimique est en cours sur les sites contaminés.

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