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Rupture d’un barrage minier au Brésil : 200 disparus

Environ 200 personnes étaient portées disparues vendredi après la rupture d'un barrage du géant minier Vale dans l'Etat brésilien de…

Environ 200 personnes étaient portées disparues vendredi après la rupture d’un barrage du géant minier Vale dans l’Etat brésilien de Minas Gerais (sud-est), région où un drame similaire avait fait 19 morts en 2015.

« Pour le moment, nous confirmons la disparition d’environ 200 personnes », ont annoncé les pompiers dans un communiqué.

« D’après les témoignages que nous avons reçus, il y a eu plusieurs morts », avait expliqué quelques heures plus tôt à l’AFP un responsable des pompiers, sans donner de bilan précis, soulignant qu’une coulée de boue de déchets miniers avait recouvert « toute la zone autour du barrage ».

Sur les réseaux sociaux, plusieurs internautes citaient des témoignages de proches faisant état de nombreuses victimes.

L’incident a eu lieu en début d’après-midi à Brumadinho, commune de 39.000 habitants située à 60 km au sud-ouest de Belo Horizonte, capitale du Minas Gerais.

Des images aériennes impressionnantes diffusées par les pompiers montrent une véritable marée de boue de couleur marron aux reflets grisâtres recouvrant d’immenses surfaces de végétation.

« Le barrage s’est rompu et a tout détruit, il ne reste plus rien », dit un témoin dans une vidéo circulant sur les réseaux sociaux, désignant une zone entièrement dévastée.

Des images prises par hélicoptère par la chaîne d’informations Globonews montraient des habitations partiellement détruites, certaines à moitié englouties par la boue.

Cinq hélicoptères ont été mobilisés pour les secours et l’un deux apparaît dans une vidéo hissant une femme semblant blessée, tandis que deux personnes étaient enlisées dans la boue jusqu’à la taille.

– Bolsonaro sur place samedi –

Le géant minier Vale, qui a confirmé l’incident dans un communiqué, a souligné que « la priorité totale est de protéger la vie des employés et des habitants ».

« Il y avait des employés dans des locaux administratifs touchés par les déchets miniers, ce qui indique la possibilité, encore non confirmée, de victimes », a précisé la compagnie.

Les actions du groupe minier, l’un des plus importants au monde et également impliqué dans le désastre de 2015, chutaient de plus de 10% à quelques heures de la fermeture à la Bourse de New York, après avoir plongé de plus de 11% à l’annonce de l’accident.

Le porte-parole du gouvernement a annoncé que le président Jair Bolsonaro allait se rendre sur place samedi matin et que les autorités fédérales suivaient la situation.

Le chef de l’Etat avait indiqué quelques minutes plus tôt sur Twitter que « toutes les mesures possibles » avaient été prises et que plusieurs ministres avaient été dépêchés dès vendredi dans la région.

« Notre priorité du moment est de secourir les éventuelles victimes de cette grave tragédie », a-t-il ajouté.

Le ministre de l’Environnement Ricardo Salles a affirmé par téléphone à l’AFP ne « pas avoir connaissance de l’ampleur des dégats humains et environnementaux », mais a assuré que les autorités agiraient « avec la plus grande rigueur ».

– Le musée d’Inhotim évacué –

La municipalité de Brumadinho a diffusé sur les réseaux sociaux un communiqué demandant à la population de s’éloigner du lit de la rivière Paraopeba, qui pourrait avoir été contaminée par la coulée de boue.

Le site d’Inhotim, plus grand musée à ciel ouvert du monde avec sa collection d’art contemporain, a été évacué « par précaution ». Ce haut lieu du tourisme brésilien accueille environ 35.000 visiteurs par mois

Selon un photographe de l’AFP, la police a bouclé tous les accès menant à Brumadinho et de nombreuses zones de la région ont été évacuées le temps d’évaluer jusqu’où la coulée de boue pourrait s’étendre.

En nombembre 2015, la rupture du barrage de Samarco, une copropriété de Vale et du groupe anglo-australien BHP, avait fait 19 morts et provoqué un drame écologique sans précédent au Brésil, près de Mariana, à environ 150 km de Belo Horizonte.

« C’est incroyable que trois ans et deux mois après Mariana, un autre accident avec les mêmes caractéristiques ait lieu dans la même région », a déploré Greenpeace dans un communiqué.

À l’époque, des centaines de kilomètres carrés avaient été submergés par un tsunami de boue, qui avait traversé deux Etats brésiliens et s’était répandu sur 650 kilomètres jusqu’à l’océan Atlantique à travers le lit du fleuve Rio Doce, l’un des plus importants du Brésil.

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