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Sahel: l’insécurité aggrave la crise alimentaire

L'insécurité aggrave la situation alimentaire et nutritionnelle dans le Sahel, notamment dans plusieurs pays de l'Union économique et monétaire ouest-africaine…

L’insécurité aggrave la situation alimentaire et nutritionnelle dans le Sahel, notamment dans plusieurs pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), ont alerté lundi à Niamey les ministres de l’Agriculture de cet espace de 112 millions d’habitants.

Les ministres « sont préoccupés par la situation alimentaire et nutritionnelle (…) aggravée par l’insécurité civile persistante dans le bassin du lac Tchad, le Liptako Gourma (région à cheval sur le Niger, le Burkina Faso et le Mali) et dans le centre du Mali », ont-il indiqué dans un communiqué à l’issue d’une réunion à Niamey.

Ils se sont surtout alarmés de la situation « d’environ 3,5 millions de personnes » vivant « en insécurité alimentaire » au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Sénégal, « qui ont besoin d’une assistance alimentaire inconditionnelle immédiate » entre « juin et août », période de « soudure ».

La « soudure » est la période entre la fin de la consommation de la récolte de l’année précédente et l’arrivée de la prochaine récolte, pendant laquelle les greniers sont vides.

Le Burkina Faso, le Mali et le Niger sont confrontés à des attaques jihadistes très meurtrières qui provoquent des déplacements massifs de population.

Selon les ministres, les huit pays de l’UEMOA ont engrangé en 2017 plus de 27,3 millions de tonnes de céréales et 24,5 millions de tonnes de tubercules. Mais ces quantités sont insuffisantes pour nourrir toute leur population, d’après les experts. L’UEMOA regroupe le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.

En juin, le bureau de l’ONU à Niamey avait déjà prévenu des effets des « attaques répétées des groupes armés non étatiques » entre le Mali et le Niger, ainsi que d' »une intensification depuis avril 2018″ des « conflits intercommunautaires ». Cette « situation » risque de « s’aggraver (…) alors que des membres des différentes communautés, en particulier les jeunes, risquent d’être recrutés par les groupes armés non étatiques », s’est inquiétée l’ONU.

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