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Salaires au Congo : le calvaire des fonctionnaires devant les banques

En ce jeudi matin, la plupart des banques de Brazzaville, la capitale congolaise, sont prises d'assaut par les fonctionnaires depuis…

En ce jeudi matin, la plupart des banques de Brazzaville, la capitale congolaise, sont prises d’assaut par les fonctionnaires depuis qu’ils ont eu vent que les salaires tant attendus du mois de septembre sont virés dans leurs comptes.A l’extérieur et à l’intérieur des banques, le spectacle est le même : cris, vociférations, bousculades et …bagarres pour se faire servir le premier. Le tout sous une chaleur suffocante qui rend intenable l’attente devant les guichets et ajoute à la nervosité des clients prêts à laisser éclater leur colère. Contre le gouvernement incapable de payer les salaires à temps et contre le personnel des banques jugé trop lent dans leur travail.     

Ainsi, Gabriel Ngami, s’épongeant de temps en temps le visage avec un kleenex, en veut, surtout, à sa banque qui estime-t-il ne fait rien pour activer les longues queues s’étirant devant les guichets.  « Ah ! Je suis fatigué des banques congolaises. Leur travail laisse à désirer et rien que pour recevoir son salaire, il faut attendre des heures et braver les intempéries comme le chaud soleil », peste Gabriel, 50-éme dans le rang de son guichet. 

Se faisant l’écho de l’ire de Gabriel, un de ses voisins de rang lâche : « il n’y a qu’au Congo où les salariés se mettent en rang jusque dans la rue et au vu de tous les passants pour percevoir. C’est déplorable !»

A l’en croire, tout cela est de la faute des banques dont les guichets automatiques ont la fâcheuse habitude de tomber en panne au moment du virement des salaires. Et quand ils ne créent pas de problème avec les guichets automatiques, les banquiers n’ouvrent pas assez de guichets pour atténuer la longue attente des clients. « Pour sûr, à l’intérieur, deux ou trois caisses, seulement, fonctionnent », pronostique d’un air fataliste un autre voisin de Gabriel.      

« Avec ça, déclare Maguerite Malonga, autre fonctionnaire en rang, on comprend pourquoi nous passons une journée pour se faire payer. Sous d’autres cieux, pareille opération est une affaire de quelques minutes ».

Très remonté contre les banquiers, Gilbert Mbani, voisin de Marguerite, estime qu’ils éprouvent du plaisir à voir les clients souffrir autant. « Regardez leur sourire en coin lorsqu’ils passent devant nous », s’indigne Gilbert pointant du doigt un employé longeant furtivement les rangs.

Ce spectacle de queues infinies et de fonctionnaires bouillant d’impatience pour toucher leur salaire est le même dans plusieurs lieux de perception comme La congolaise des banques (LCB), la Banque commerciale internationale(BCI), la banque postale et la Mutuelle congolaise d’épargne (MUCODEC).

En attendant le moment tant rêvé d’accéder à la caisse, on  casse du sucre sur le dos de certains employés accusés de se laisser corrompre par certains clients pressés, on jase sur le temps perdu à attendre après avoir laissé à l’hôpital un parent malade et sans assistance, on rouspète aussi contre la publicité faite autour du paiement des salaires et qui a le don d’ameuter tous les nécessiteux prompts à guetter le retour des fonctionnaires à la maison.

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