InternationalAFP




Scandale Nobel: début du procès en appel d’un Français condamné pour viol

Figure aussi influente que sulfureuse de la scène culturelle suédoise, sa chute a entraîné le report du prix Nobel de…

Figure aussi influente que sulfureuse de la scène culturelle suédoise, sa chute a entraîné le report du prix Nobel de littérature 2018: le procès en appel pour viol du Français Jean-Claude Arnault s’ouvre lundi à Stockholm.

Jean-Claude Arnault, 72 ans, a été condamné début octobre en première instance à deux ans de prison pour viol, dans une affaire liée au mouvement #MeToo qui a fait imploser l’Académie suédoise.

Les débats s’étaient tenus à huis clos. Selon son avocat, M. Arnault, incarcéré depuis sa condamnation, soutient que les relations sexuelles avec son accusatrice, à deux reprises en 2011, étaient consenties.

Le procès en appel s’ouvre lundi à 09H30 (08H30 GMT) devant la Cour d’appel de Stockholm, au cours duquel la défense a appelé à témoigner l’épouse de l’accusé, l’académicienne Katarina Frostenson. Le huis clos devrait également être prononcé.

Selon la presse suédoise, neuf condamnations sur dix prononcées par des juridictions de premier ressort sont confirmées en appel.

Le scandale a éclaté en novembre 2017, un mois après les révélations sur les viols et les autres agressions sexuelles imputés au producteur de cinéma américain Harvey Weinstein.

Dix-huit femmes, dont la plaignante, témoignent dans le quotidien Dagens Nyheter des viols, agressions sexuelles et faits de harcèlement dont elles se disent victimes de la part du Français.

M. Arnault entretenait des liens étroits avec cette institution dont les membres se déchirent depuis sur leurs responsabilités et la façon de gérer la crise.

Jean-Claude Arnault était le directeur artistique de Forum, un club très sélect qu’il avait créé en 1989 et où se côtoyaient éditeurs, écrivains, dramaturges ou musiciens en vue, mais également de nombreuses jeunes femmes.

Il recevait de généreux subsides de l’Académie suédoise. Ses accusatrices affirment que l’académie connaissait ses écarts de conduite mais que l’influente institution faisait régner une « culture du silence » dans les cercles culturels de Stockholm.

Il se vantait d’être le « 19e membre » de l’Académie. Selon des témoins, il soufflait le nom des futurs lauréats du Nobel à ses amis.

Décrédibilisée, privée du quorum nécessaire pour fonctionner après le départ de plusieurs sages, l’Académie suédoise a reporté d’un an l’annonce du Nobel 2018, une première depuis 70 ans.

Plusieurs plaintes visant le Français ont été classées faute de preuves ou frappées par la prescription.

Suivez l'information en direct sur notre chaîne