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Sénégal: appel à libérer un activiste antisystème en prison depuis deux mois

Des organisations de défense des droits humains ont appelé mercredi à la libération "immédiate et sans condition" du militant antisystème…

appel à libérer Guy Marius Sagna

Des organisations de défense des droits humains ont appelé mercredi à la libération « immédiate et sans condition » du militant antisystème sénégalais Guy Marius Sagna, en détention préventive depuis son arrestation lors d’une manifestation il y a deux mois.

« Guy Marius Sagna est détenu dans un quartier de haute sécurité réservé aux terroristes et individus dangereux, ce qui est une atteinte à la dignité humaine et la présomption d’innocence », a déclaré lors d’une conférence de presse le responsable de la Ligue sénégalaise des droits humains, Assane Dioma Ndiaye.

Guy Marius Sagna, un des activistes les plus connus au Sénégal, a été interpellé le 29 novembre avec huit personnes lors d’une action de protestation contre l’augmentation du prix de l’électricité devant les grilles du palais présidentiel de Dakar, une zone où toute manifestation est interdite depuis 2011.

Ses huit camarades ont depuis lors été remis en liberté provisoire, tout en restant inculpés de « participation à une manifestation non autorisée ».

Figure de proue du mouvement « Frapp-France Dégage » (Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine), qui dénonce notamment le franc CFA, Guy Marius Sagna est en outre inculpé de « rébellion » et de « provocation à un attroupement non autorisé », selon un de ses avocats, Moussa Sarr.

Il est toujours détenu à Rebeuss, la principale prison de Dakar, la justice ayant rejeté le 21 janvier sa demande de remise en liberté provisoire.

« Les organisations de la société civile exigent la libération immédiate et sans condition de Guy Marius Sagna », ont affirmé mercredi dans un texte conjoint plusieurs ONG: la Ligue sénégalaise des droits de l’homme, la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme, l’association Article 19 et la section sénégalaise d’Amnesty International.

« Il y a un acharnement notoire contre une personne. Le combat judiciaire a montré ses limites. Il faut s’engager dans un autre combat, le terrain du plaidoyer », a déclaré lors de la conférence de presse le responsable local d’Amnesty, Seydina Gassama. Il a annoncé de prochaines rencontres avec des missions diplomatiques à Dakar.

Le Sénégal fait figure de modèle démocratique en Afrique mais des manifestations de l’opposition et des syndicats y sont parfois interdites et réprimées, donnant lieu à des violences.

Les autorités justifient ces interdictions notamment par le besoin d’éviter des « troubles » alors que l’opposition et la société civile affirment se prévaloir de la liberté de manifester, inscrite dans la Constitution.

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