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Sénégal : commémorer mai 68 est « un devoir de mémoire » (témoin)

Le Président du comité de pilotage de la commémoration du cinquantenaire du mai 68 sénégalais, Abdoulaye Makhtar Diop, a admis,…

Le Président du comité de pilotage de la commémoration du cinquantenaire du mai 68 sénégalais, Abdoulaye Makhtar Diop, a admis, mercredi à Dakar, que l’association de tous les acteurs encore en vie à l’anniversaire de cet évènement historique était « un devoir de mémoire » dans l’histoire politique du Sénégal.« Nous avons ouvert le spectre des participants parce que, pour nous, il s’agit plus d’un devoir de mémoire que d’un inventaire », a soutenu M. Diop, s’exprimant au lancement du 50e anniversaire de la crise politico-universitaire de mai 68.  

Il a en outre expliqué le retard accusé dans la célébration de l’évènement par les récentes tensions universitaires notées dans le pays.

Etudiant à cette époque, Abdoulaye Makhtar Diop s’était opposé avec plusieurs de ses camarades de l’Université de Dakar au régime de Senghor qui avait décidé unilatéralement de fractionner la bourse de 24.000 FCFA et de regrouper plusieurs étudiants dans une même chambres, rappelle Mbaye Diack, alors président de l’Union démocratique des étudiants sénégalais (UDES).

Une révolte d’étudiants d’une grande « ampleur » (syndicat, école, politique) s’en est ainsi suivie à Dakar, comme dans plusieurs autres capitales du monde. Au Sénégal, ce tourbillon fut surtout un « catalyseur » vers la démocratie, avec à la clé l’instauration du multipartisme, quelques années après.

Partant de là, Abdoulaye Makhtar Diop, actuellement vice-président de l’assemblée nationale, estime que les soixante-huitards « méritent toutes nos félicitations » parce que cette « séquence », dont ils ont été les acteurs « n’est pas détachable de l’histoire de l’évolution politique du Sénégal ».

D’une durée de deux jours, cette commémoration à caractère scientifique, social, historique et politique a pour temps fort une table axée sur le thème : « Quelle trajectoire pour le Sénégal, l’Afrique et le monde?».

Les échanges vont contribuer à l’écriture de l’histoire du Sénégal et de l’Afrique, grâce aux témoignages et réflexions des principaux acteurs et chercheurs sur la crise de mai 68.

« Nous avons juste le devoir de compléter avec une ambition saine les ouvrages du Pr Abdoulaye Bathily et de Oumar Guèye », deux personnes ayant produit des livres sur mai 68, a indiqué M. Diop.

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