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Sénégal : interdit de rassemblement, un groupement de la société civile persiste

La plateforme « AAR LI NU BOKK » (préserver le bien commun), fondée au lendemain de l'enquête de la BBC…

La plateforme « AAR LI NU BOKK » (préserver le bien commun), fondée au lendemain de l’enquête de la BBC sur les contrats pétroliers au Sénégal, a, en dépit d’une interdiction préfectorale, décidé de maintenir son rassemblement « pacifique » prévu ce vendredi à 15h à la Place de la Nation de Dakar.La manifestation de cette plateforme regroupant plusieurs organisations et personnalités de la société civile, dont un imam, vise à exiger de l’Etat de revoir les contrats pétro-gaziers qui sont à l’origine de l’enquête de la BBC. Intitulée « Scandale à 10 milliards », l’enquête accuse notamment Aliou Sall, le frère du président Macky Sall, d’avoir reçu des pots-de-vin.

En conférence de presse vendredi matin,  « AAR LI NU BOKK » réclame toute la lumière sur cette affaire, par le biais surtout de la justice.

Par ailleurs, le porte-parole du jour de la plateforme, Aliou Sané du mouvement « Y’en a marre », a expliqué que c’est vendredi « à 9h », qu’on leur a notifié l’arrêté d’interdiction après que les organisateurs de la marche se sont rendus au commissariat. Au demeurant, M. Sané a reconnu avoir eu vent la veille, dans les médias, de cette mesure prise par le préfet de Dakar.

Les motivations qu’il a avancées, selon M. Sané, sont entre autres « les menaces réelles de trouble à l’ordre public » et le « risque d’intrusion d’individus malintentionnés ».

Par ailleurs, il soutient que la plateforme avait déposé une « lettre d’information » à l’intention du préfet pour la tenue de ce rassemblement, mais que la réponse de ce dernier est datée du « 8 mai 2019 ». Ce qui à ses yeux est problématique au point de vue des procédures.

Toutefois, a précisé Aliou Sané, entouré de ses camarades qui ont chanté en communion l’hymne national avant de parler à la presse, AAR LI NU BOKK est en conformité avec « les lois et règlements » du pays en suivant leur logique. Pour lui, la Constitution sénégalaise permet aux citoyens de manifester quand ils sont en « désaccord » avec la gestion des pouvoirs publics.

Et « l’enjeu aujourd’hui est plus forte que toute crainte. (…) Nous avons appelé à une manifestation pacifique », a-t-il insisté, ne se faisant point de doute sur la menace qui pèserait sur « l’intégrité physique » des manifestants.

« Il n’est pas donné à n’importe qui de faire partie de ceux qui écrivent l’histoire de leur pays », a souligné le y’en-a-marriste, estimant que « les actes que nous poserons auront un impact » sur le futur du Sénégal.

Par ailleurs, Aliou Sané ne voit pas de mélange de genre par rapport à leur manifestation et l’ouverture de l’information judiciaire du procureur sur cette affaire des contrats pétro-gaziers… même s’il note qu’il y a « une crise de confiance entre l’institution et les citoyens ».

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