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Sénégal : une fausse sidéenne placée sous mandat de dépôt pour avoir escroqué des internautes

Une infirmière est depuis hier lundi en prison où elle attend d'être fixée sur son sort, après qu'elle a été…

Une infirmière est depuis hier lundi en prison où elle attend d’être fixée sur son sort, après qu’elle a été appréhendée par la police sénégalaise pour avoir soutiré « plusieurs millions de FCFA » à des groupes de femmes faisant dans le social auprès de qui elle s’était fait passer pour une sidéenne dans le désarroi.Résidant à Yembeul (banlieue dakaroise), l’infirmière dénommée Fatou Kiné Dieng, s’était    rebaptisée Mame Diarra Niang (19 ans) avant de prendre contact avec trois groupes de femmes très actives dans les réseaux sociaux par le biais desquels elles cherchent notamment à venir au secours de leurs sœurs dans le besoin.

Dénommés « Femme Chic l’Officiel », « Ladies club » et « Sama Dieukeur, sama Kharit (Mon mari, mon ami), les trois groupes féminins »exclusivement réservés aux femmes dans le réseau social Facebook » n’y ont vu que du feu quand l’infirmière a fait appel à leur bon cœur, au motif qu’elle est une sidéenne vivant en France et non au Sénégal.

L’imagination fertile, l’infirmière de profession avait ouvert deux comptes dans le réseau social Facebook : dans le premier, elle est Mame Diarra Niang souffrant du sida et dans le deuxième, elle est Fatou Dieng, l’infirmière chargée de collecter les dons d’argent pour la sidéenne.

Partant de ce scénario, Mame Diarra Niang sollicite à coups de messages ses sœurs sénégalaises, allant même jusqu’à leur demander des appuis plus conséquents en vue de l’aider à rentrer au Sénégal pour y mourir. Pour activer les dons, elle menace même de mettre un terme à sa vie à cause de sa difficile existence dans l’Hexagone.

Insatiable, malgré les dons qui s’accumulent, elle harcèle un membre d’un des groupes de femmes tant et si bien que le doute s’insinue dans l’esprit de cette dernière. N’en pouvant plus, elle se confie à l’administratrice de son groupe laquelle alerte la police. En quatre jours d’enquête, le Commissariat de Yeumbeul est parvenu à démasquer la fausse sidéenne qui, selon un membre d’un des groupes contacté par APA, aurait soutiré au total « prés de 11 millions de FCFA » à ses bienfaitrices.

Fatou Kiné Dieng, âgée réellement de 35 ans, a été jugée hier lundi par le tribunal de grande instance de Pikine qui l’a inculpée et placée sous mandat de dépôt pour association de malfaiteurs, escroquerie et collecte de données à caractère personnel. Actuellement à la Maison d’arrêt et de correction des femmes de Liberté 6 à Dakar, elle risque entre 1 et 7 ans de prison ferme en plus d’une amende d’un à dix millions de FCFA. Elle sera fixée sur son sort lors d’un procès prévu le 25 septembre prochain.

Les groupes Facebook réservés à la gente féminine sont généralement privés et permettent à des milliers de femmes de discuter, d’exposer leurs problèmes quotidiens, notamment conjugaux, dans l’espoir de se faire aider par leur communauté virtuelle.

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