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Séoul pourrait reporter l’ouverture d’un bureau de liaison au Nord

La Corée du Sud a indiqué lundi qu'elle pourrait retarder l'ouverture d'un bureau de liaison au Nord, après que le…

La Corée du Sud a indiqué lundi qu’elle pourrait retarder l’ouverture d’un bureau de liaison au Nord, après que le président américain Donald Trump eut annulé la visite à Pyongyang du secrétaire d’Etat Mike Pompeo.

Le chef de la Maison Blanche a expliqué cette décision par le manque de progrès sur la dénucléarisation qu’il a en partie imputé à la Chine.

Cette annulation a eu pour conséquence de freiner la mise en oeuvre par la Corée du Sud d’un projet visant à ouvrir un bureau de liaison en Corée du Nord, ce qui s’inscrivait dans le cadre de la détente en cours sur la péninsule.

« Je ne peux pas dire que cela n’aura aucun impact », a déclaré aux journalistes un porte-parole du président sud-coréen, Kim Eui-kyeom.

« Nous étions en train d’envisager l’ouverture d’un bureau de liaison dans le cadre d’une série d’événements qui incluait la visite de Pompeo au Nord et le sommet intercoréen, mais il faut revoir cela en raison de la nouvelle situation », a-t-il ajouté.

Des responsables de la présidence sud-coréenne ont précisé que le porte-parole faisait référence au calendrier de l’ouverture du bureau, et pas au projet lui-même.

La mise en place d’un tel bureau avait été décidée en avril par le président sud-coréen Moon Jae-in et par le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un lors de leur sommet.

M. Moon est très favorable à la reprise des projets de coopération intercoréenne, ce qui peut potentiellement poser problème à Washington. Il doit se rendre à Pyongyang en septembre.

Cependant, certains ont avancé que le bureau de liaison qui ouvrirait dans la ville nord-coréenne de Kaesong pourrait enfreindre les sanctions internationales du fait du matériel qui devrait y être transféré.

Mais le ministère sud-coréen de l’Unification a souligné lundi que ce matériel serait envoyé pour faire fonctionner ce bureau, et « non pour le bénéfice économique de la Corée du Nord ».

A Singapour, M. Kim avait seulement réitéré un engagement ancien et vague en faveur d’une « dénucléarisation complète de la péninsule coréenne », dont les modalités et le calendrier ont été repoussés à des négociations de suivi, bien loin de l’objectif initial des Etats-Unis, à savoir une « dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible ».

Plusieurs rapports, de l’ONU comme de l’Agence internationale de l’énergie atomique, ont confirmé que le régime nord-coréen poursuivait ses activités nucléaires.

Après l’annulation de la visite de M. Pompeo, le Rodong Sinmun, organe du parti au pouvoir à Pyongyang, a accusé Washington de duplicité.

« Les Etats-Unis développent un complot criminel pour déclencher une guerre contre la RPDC » s’ils n’obtiennent pas que le Nord mène « +la dénucléarisation d’abord+, qui est injuste et infâme », a-t-il ajouté dans une tirade rapellant la rhétorique de Pyongyang avant la « détente ».

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