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Sexe, jeux d’argent, drogue: en Birmanie, sur la frontière chinoise, la ville de tous les trafics

Aux confins orientaux de la Birmanie, à Mongla, une ville qui borde la frontière chinoise, prostitution, trafic de drogues et…

Aux confins orientaux de la Birmanie, à Mongla, une ville qui borde la frontière chinoise, prostitution, trafic de drogues et jeux d’argent sont monnaie courante.

A la nuit tombée, Bentleys et BMW décapotables se garent devant le Venetian Casino, en bordure de la ville, où d’imposants videurs habillés de noir empêchent les indésirables d’accéder aux zones VIP.

Les signes de développement économique et touristique sont visibles partout, ne serait-ce que par le rythme de construction. Des grues obstruent l’horizon de la ville qui ne parvient pas à répondre assez rapidement aux besoins en hébergement.

Prostitution, drogue, jeux d’argent interdits en Chine: Mongla dort le jour et se réveille la nuit pour offrir une multitude de divertissements. Ses habitants sont attirés par l’argent de la Chine voisine alors qu’un tiers de la population birmane vit sous le seuil de pauvreté.

Ici, une prostituée sans licence loue ses services pour moins de 7 euros, celle qui en a obtenu une ne peut espérer plus du double alors que les chambres dans les établissements les plus hauts de gamme peuvent être facturées plus de 500 euros la nuit.

Quelques Birmans viennent se divertir. « Les hôtels proposent de la drogue, des femmes sexy et tout le reste », raconte Ah Yan, 24 ans, venu d’une ville voisine.

Ah Maung, 22 ans, a, lui, traversé tout le pays pour s’installer à Mongla afin de trouver un emploi de maçon et d’envoyer de l’argent à ses parents.

Deux ans plus tard, il n’a rien économisé, l’attrait pour les casinos et les maisons closes étant trop fort. « Il y a tellement de divertissements ici », confie-t-il.

Mais la majorité de la clientèle reste chinoise, le yuan est la monnaie d’échange, la plupart des gens parlent le mandarin et les téléphones se connectent sur les réseaux du puissant voisin et non sur ceux de Birmanie moins efficaces.

La demande insatiable de la Chine pour des produits dérivés issus d’espèces protégées ou menacées alimente aussi un trafic illicite d’animaux très important dans la région devenue un véritable « supermarché pour la faune sauvage », d’après Nick Cox, directeur de la conservation du Fonds mondial pour la nature (WWF).

Au nord de Mongla, à Panghsang, capitale régionale d’une zone entièrement autonome contrôlée depuis 30 ans par la plus puissante faction rebelle de Birmanie -l’Armée unie de l’Etat Wa (UWSA), des peaux de tigres et de léopards s’entassent dans des échoppes aux côtés d’étals d’écailles d’ivoire et de pangolin ou de cages remplies d’oiseaux rares.

Les produits dérivés à base de cornes d’éléphants, de rhinocéros ou de pangolin sont utilisés dans la médecine traditionnelle chinoise pour leurs vertus, très controversées, contre le cancer ou l’impuissance notamment.

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