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Sixième jour de manifestations à Bassora en Irak, le Premier ministre sur place

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Des Irakiens ont de nouveau manifesté vendredi à Bassora au sixième jour d’une contestation sociale qui a poussé le Premier ministre Haider al-Abadi à se rendre dans cette grande ville du sud du pays, miné par la corruption et des années de violences.

Les protestations contre le chômage et la vétusté des services publics, principalement l’électricité, ont été exacerbées par la mort d’un manifestant dimanche, au premier jour de la contestation dans ce chef-lieu de la province du même nom, riche en pétrole.

M. Abadi est arrivé en matinée à Bassora (environ 500 km au sud de Bagdad) en provenance de Bruxelles, où il a participé à une réunion sur la lutte internationale contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), défait l’année dernière en Irak après trois ans de combats meurtriers et destructifs.

Il a rencontré aussitôt les commandants militaires, les dirigeants politiques locaux et des responsables pétroliers, selon son bureau.

Pour le sixième jour consécutif, des dizaines d’Irakiens ont manifesté dans le sud de la ville et une autre protestation est prévue dans l’après-midi devant le siège du conseil provincial dans le centre-ville.

La veille, les manifestants ont brûlé des pneus dans plusieurs quartiers et bloqué plusieurs routes.

Les protestations ont éclaté dimanche. Un manifestant a été tué ce jour-là par des tirs de la police selon des témoins, ce qui a attisé les tensions.

Depuis, les manifestations se sont poursuivies quotidiennement, les protestataires fermant certaines routes principales avec des pneus enflammés. Certains ont tenté de prendre d’assaut des installations gouvernementales.

Dans un communiqué jeudi, le ministre irakien du Pétrole Jabbar al-Luaibi a affirmé que les manifestants avaient tenté de pénétrer dans des raffineries sur un champ pétrolier et avaient mis le feu à certains bâtiments à l’entrée de l’installation.

– « Ni juste , ni acceptable » –

Selon un membre du conseil provincial, Karim Chouak, les manifestants sont des jeunes qui réclament des « solutions aux problèmes du chômage aggravés par l’inaction du gouvernement fédéral ».

Les ressources pétrolières de l’Irak représentent 89% de son budget et 99% de ses exportations mais elles ne fournissent que 1% des emplois aux travailleurs locaux, les compagnies pétrolières étrangères employant essentiellement des étrangers.


Le taux de chômage s’élève officiellement à 10,8% en Irak, où les jeunes de moins de 24 ans représentent 60% de la population.

La plus haute autorité chiite d’Irak a annoncé vendredi son soutien aux manifestants, tout en les appelant à éviter les désordres. Elle a aussi exhorté le pouvoir à trouver des solutions.

« Il n’est ni juste ni acceptable que cette province riche soit l’une des plus misérables d’Irak. Nombre de ses habitants souffrent du manque de services publics », a déclaré cheikh Abdel Mahdi al-Kerbalaï, représentant de l’ayatollah Ali Sistani, lors de son prêche à Kerbala (cente).

« Des responsables dans les gouvernements central et local doivent s’occuper sérieusement des demandes des citoyens et travailler pour accomplir ce qui doit être fait d’urgence », a ajouté cheikh Kerbalaï.

– Premières mesures –

Il a en outre appelé les protestataires « à ne pas suivre des méthodes non pacifiques et non civilisées », et à ne pas permettre que des actes de vandalisme soient commis car « ils devront alors être réparés avec l’argent du peuple ».

Alors que M. Abadi se trouve toujours à Bassora, son bureau a diffusé un communiqué affirmant que de nouvelles mesures seraient appliquées pour répondre au mécontentement.

M. Abadi a commencé par ordonner que les gardes de sécurité du ministère du Pétrole à Bassora bénéficient de contrats de longue durée et d’une sécurité sociale.

En 2015, un mouvement de protestation animé principalement par le dirigeant chiite Moqtada Sadr avait été lancé en Irak avec des manifestations hebdomadaires contre la corruption et la vétusté des services publics, avant de perdre de l’ampleur.

Moqtada Sadr est arrivé en tête des élections législatives du 12 mai avec son alliance inédite avec les communistes.

Mais l’Irak n’a toujours pas de Parlement car les résultats de ce scrutin n’ont pas été validés et un décompte partiel dans les circonscriptions contestées est en cours.


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