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Slovaquie: cinq candidats en tête de la course présidentielle

Une avocate experte de l'environnement, critique du gouvernement, un commissaire européen soutenu par le parti au pouvoir, un juge de…

Une avocate experte de l’environnement, critique du gouvernement, un commissaire européen soutenu par le parti au pouvoir, un juge de la Cour suprême, un dirigeant néo-nazi et un représentant de la minorité hongroise briguent, entre autres, la succession du président slovaque d’Andrej Kiska.

– Zuzana Caputova, favorite progressiste du scrutin

Cette avocate libérale et activiste âgée de 45 ans était peu connue avant son ascension fulgurante dans les sondages à quelques semaines des élections.

Oratrice hors pair, Mme Caputova condamne la corruption et s’engage à oeuvrer en faveur de l’égalité devant la loi. Elle est cheffe adjointe du parti Slovaquie progressiste, non représenté au parlement.

En 2016, elle obtient le très prestigieux Goldman Environmental Prize, une sorte de Nobel pour les défenseurs de l’environnement. Elle est membre de l’organisation Environmental Law Alliance Worldwide.

Soutenue par le président libéral sortant Andrej Kiska, cette mère divorcée de deux adolescents est une adepte du pro-choix et des droits élargis pour les couples de personnes de même sexe, ce qui dans la Slovaquie conservatrice pourrait jouer contre elle.

« La ponctualité n’est pas mon point fort », admet-elle, reconnaissant aussi manquer d’expérience dans le domaine de la défense.

– Maros Sefcovic, soutenu par le gouvernement

Le principal rival de Mme Caputova a axé sa campagne sur la promotion de la famille traditionnelle. Cet ex-communiste de 52 ans est marié, père de trois enfants.

Bien que candidat indépendant, il est soutenu par le parti Smer-SD au pouvoir.

Commissaire européen à l’Energie, il a fait ses études à l’Institut d’Etat des relations internationales de Moscou et occupé plusieurs postes diplomatiques, dont celui d’ambassadeur en Israël.

Membre de la Commission européenne depuis 2009 et son vice-président depuis 2014, il est pro-UE mais refuse d’être perçu comme « un gentleman de Bruxelles ». Il est mieux connu à l’étranger que dans son pays.

Son large sourire lui a valu bien des mèmes et le surnom de « PrésiDENT » dans les médias sociaux.

– Stefan Harabin, un passé assombri

Juge de la Cour suprême et ancien ministre de la Justice, nommé à ce poste par Vladimir Meciar, le Premier ministre autoritaire dans les années 1990.

A l’époque où il était ministre, il a survécu à une motion de censure ouverte suite à son prétendu entretien téléphonique avec un chef mafieux. En 2006, il a limogé en deux jours sept présidents de tribunaux régionaux, sans le justifier. Connu pour ses décisions controversées lorsqu’il était président de la Cour suprême.

Ex-communiste de 61 ans, eurosceptique, anti-establishment et partisan de la levée des sanctions européennes à l’égard de Moscou, il a été critiqué pour avoir diffusé sur son compte Facebook des fake news sur les migrants.

– Marian Kotleba, député d’extrême droite

L’ancien gouverneur régional de Banska Bystrica, 41 ans, est connu pour avoir conduit des marches avec des membres de son parti vêtus d’uniformes néo-nazis. Il a été accusé de discours de haine, sans être jamais condamné.

Député du parti LSNS (opposition), hostile tant à la minorité rom qu’aux élites, il est nostalgique du régime du prélat Jozef Tiso, allié de l’Allemagne nazie.

Ancien professeur de lycée, arborant une moustache crayon, il est diplômé en éducation et économie.

Son parti d’extrême droite, qui mène une campagne acharnée contre l’accueil de migrants par la Slovaquie, a gagné ses premiers sièges de députés en mars 2016. La Cour suprême envisage de l’interdire.

– Bela Bugar, visage de la minorité hongroise

Seul candidat de la minorité hongroise (8,5% de la population), M. Bugar a un visage bien connu. Chef du parti Most-Hid, membre de la coalition gouvernementale, il siège au parlement depuis 27 ans, comptant à 60 ans parmi les députés les plus anciens.

Surnommé par un journaliste « George Clooney au rabais de la politique slovaque », il adore le jardinage et charme avec son accent hongrois.

Pro-UE et pro-Otan, ce père d’un enfant est opposé au mariage gay et à l’adoption d’enfants par les personnes de même sexe, et se prononce contre l’euthanasie.

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