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Sommet Trump-Poutine: Pompeo tente de rassurer les sénateurs américains

Donald Trump a-t-il fait des promesses secrètes à Vladimir Poutine lors de leur tête-à-tête controversé d'Helsinki ? Les sénateurs américains,…

Donald Trump a-t-il fait des promesses secrètes à Vladimir Poutine lors de leur tête-à-tête controversé d’Helsinki ? Les sénateurs américains, ulcérés par l’attitude du président des Etats-Unis aux côtés de son homologue russe, vont interroger mercredi son secrétaire d’Etat Mike Pompeo.

Ce dernier a tenté de déminer le terrain en publiant, une heure avant son audition par la commission des Affaires étrangères du Sénat prévue à 15H00 (19H00 GMT), une « déclaration sur la Crimée » dans laquelle les Etats-Unis « réaffirment » solennellement leur « refus de reconnaître » l’annexion de cette péninsule ukrainienne par la Russie en 2014.

Mais les sénateurs ont de nombreuses autres questions.

La commission cherchait depuis un moment à entendre le chef de la diplomatie américaine pour connaître l’avancée réelle des négociations avec la Corée du Nord, qui semblent patiner depuis le sommet historique du 12 juin à Singapour entre Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un. Leur demande s’est faite d’autant plus pressante après la rencontre du 16 juillet à Helsinki, et surtout la conférence de presse au cours de laquelle le milliardaire républicain, de l’avis d’une grande majorité d’élus de tous bords, s’est montré bien trop conciliant à l’égard du chef de l’Etat russe.

« La conférence de presse d’Helsinki a été un triste moment pour notre pays », a résumé mardi le président de la commission sénatoriale, le républicain Bob Corker.

Mike Pompeo devrait donc tenter de rassurer les sénateurs en affichant la fermeté et la cohérence de la diplomatie face à Moscou.

Mardi, il a estimé que le sommet Trump-Poutine, le premier entre les deux hommes, avait été « incroyablement important ». Le ministre a déploré que la détermination « sans précédent » avec laquelle, selon lui, l’administration Trump « repousse le comportement malveillant de la Russie à travers le monde » ne soit pas davantage saluée à Washington.

Nouveau signe que la Maison Blanche veut tourner la page de la controverse? La présidence américaine a en tout cas fait savoir mercredi que le prochain sommet bilatéral, initialement envisagé pour l’automne à Washington, n’aura finalement pas lieu cette année.

– « Droit de savoir » –

C’est peu dire que la classe politique américaine n’a pas été rassurée par la prestation présidentielle en Finlande, notamment au sujet de l’ingérence russe dans l’élection présidentielle de 2016 aux Etats-Unis.

Les parlementaires démocrates mais aussi républicains ont d’abord reproché au locataire de la Maison Blanche d’avoir donné plus de poids aux dénégations du maître du Kremlin qu’aux rapports du renseignement américain qui attestent d’une telle immixtion dans la vie démocratique américaine. Donald Trump a dû revenir sur ses propos, assurant avoir été mal compris.

Elus et observateurs ont aussi épinglé le fait qu’il se soit montré incapable de critiquer la Russie en présence de son président, notamment sur le conflit en Ukraine. D’où la déclaration solennelle publiée mercredi par Mike Pompeo.

Enfin, Moscou ayant évoqué des « accords » entre les deux dirigeants, le contenu de leur tête-à-tête de deux heures en présence des seuls interprètes fait l’objet de toutes les conjectures.

« Je n’ai RIEN lâché », a martelé lundi Donald Trump sur Twitter.

Mais l’opposition démocrate l’a vivement attaqué, allant jusqu’à tenter, en vain, d’interroger l’interprète du président devant le Congrès.

« Le peuple américain a le droit de savoir » ce « que le président peut avoir promis au président Poutine à Helsinki », clame le chef de file des démocrates au sein de la commission des Affaires étrangères, le sénateur Bob Menendez, qui travaille à une proposition de loi bipartisane pour renforcer les sanctions contre la Russie.

Egalement très critique, le républicain Corker a dit espérer que Mike Pompeo est bien au courant de ce qui s’est dit dans le huis clos finlandais. « Je serais déçu de découvrir qu’il ne l’est pas », a-t-il lâché.

« Je n’étais pas dans la pièce mais j’ai eu de nombreuses conversations avec le président Trump », a dit avant l’audition le secrétaire d’Etat. « Je pense avoir une idée assez claire de ce qui s’est passé entre les deux dirigeants », a-t-il ajouté, évoquant un échange « incroyablement constructif ».

Les sénateurs entendent aussi le questionner sur les déclarations tonitruantes de Donald Trump contre l’Iran, sur ses relations tendues avec les alliés de l’Otan ainsi que sur sa guerre commerciale controversée.

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