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Son âge, les femmes: Biden sur la défensive au premier jour de sa campagne

Dans un duel entre septuagénaires, le démocrate Joe Biden a rejeté vendredi les moqueries de Donald Trump sur son âge,…

Dans un duel entre septuagénaires, le démocrate Joe Biden a rejeté vendredi les moqueries de Donald Trump sur son âge, puis s’est excusé d’avoir gêné des femmes avec des gestes trop pressants, entamant sur la défensive sa première journée de candidat à la Maison Blanche.

En versant des larmes au souvenir de son fils décédé d’un cancer, l’ancien vice-président de Barack Obama a toutefois suscité l’émotion sur le plateau de l’émission « The View », animée sur ABC par des femmes, devant un public majoritairement féminin.

Dominant les sondages pour la primaire démocrate, Joe Biden est l’une des figures les plus connues, et à la plus longue carrière, parmi les 20 candidats à l’investiture du parti.

Il a récolté 6,3 millions de dollars de dons en à peine 24 heures, le maximum enregistré dans le camp démocrate jusqu’ici.

Mais sa pole position l’a aussi exposé à un grand niveau de critiques sur des épisodes passés parfois embarrassants, avant même qu’il ne se lance dans la course jeudi.

Parmi ces voix, le président républicain Donald Trump, 72 ans, se délecte en dépeignant un Joe Biden, 76 ans, en manque d’énergie –« Joe l’endormi », comme il aime le surnommer.

« C’est la première fois qu’on m’appelle comme cela. D’habitude c’est plutôt l’inverse, +Joe la forme+ », a rétorqué Joe Biden lors de sa première interview de candidat.

Si Donald Trump « a l’air jeune et dynamique comparé à moi, je devrais probablement rentrer chez moi », a-t-il ironisé.

Il a de nouveau reconnu que les questions sur son âge étaient « légitimes », tout en rejetant l’idée de ne s’engager à n’exercer qu’un seul mandat de quatre ans.

« J’espère pouvoir démontrer qu’avec l’âge vient la sagesse et l’expérience », a-t-il ajouté.

S’il était élu, Joe Biden arracherait à Donald Trump le titre de président le plus vieux de l’histoire américaine.

A 77 ans, le deuxième dans la course à l’investiture démocrate, Bernie Sanders, est aussi en lice pour ce titre.

Briguant un deuxième mandat en novembre 2020, le président républicain avait souligné plus tôt à quel point il se sentait « plein de vie », après l’annonce de la candidature de Joe Biden.

« Je ne dirais jamais que qui que ce soit est trop vieux, mais ce que je sais c’est qu’ils me font tous paraître très jeune », a-t-il lancé.

Et d’affirmer, sans hésitation, qu’il battrait « facilement » Joe Biden s’il devait l’affronter à l’issue de la primaire démocrate.

Donald Trump avait aussi mis en doute l’intelligence de Joe Biden, à l’annonce de sa candidature.

« Les insultes de Trump masquaient en fait du respect, et une véritable inquiétude à propos des chances de Biden de gagner », écrivait vendredi le site Politico, citant des conseillers anonymes de Donald Trump.

Rappelant à l’envi ses origines modestes dans une Pennsylvanie au passé industriel, Joe Biden pourrait en effet menacer le milliardaire Donald Trump auprès de l’électorat ouvrier blanc qui avait été crucial pour sa victoire contre Hillary Clinton en 2016.

– « Je suis désolé » –

Mais s’il reste très populaire parmi la base démocrate, Joe Biden pourrait toutefois pâtir, face à ses concurrents démocrates plus jeunes, de ses plus de 45 ans de carrière politique.

Une longue trajectoire jalonnée d’épisodes qui ont pris un relief parfois embarrassant avec le changement des mentalités, et sur lesquels les animatrices de « The View » l’ont interrogé.

Aux femmes qui se sont dites récemment gênées par ses marques d’affection parfois poussées, il s’est dit « désolé d’avoir envahi » leur espace.

« Je suis désolé que cela soit arrivé. Je ne suis pas désolé dans le sens où je penserais que j’ai fait quelque chose de mal intentionnellement », a nuancé Joe Biden.

Il a également dû revenir sur un épisode de sa longue carrière de sénateur: l’audition tendue en 1991 de Anita Hill, qui accusait un candidat à la Cour suprême, Clarence Thomas, de harcèlement sexuel.

Joe Biden présidait la commission, composée uniquement d’hommes blancs, qui avait mené l’audition de cette femme noire.

« Je ne pense pas l’avoir mal traitée », a déclaré Joe Biden, soulignant qu’il l’avait « crue dès le départ » et l’avoir dit publiquement.

« Mais je suis désolé de la façon dont elle a été traitée ».

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