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Soudan du Sud: Kiir et Machar s’engagent à former un gouvernement avant fin février

Le président sud-soudanais Salva Kiir et le chef rebelle Riek Machar, confrontés à une pression internationale croissante, se sont engagés…

Le président sud-soudanais Salva Kiir et le chef rebelle Riek Machar, confrontés à une pression internationale croissante, se sont engagés mardi à former un gouvernement d’union nationale avant fin février, à l’expiration d’un délai de 100 jours qui leur a été accordé par les dirigeants de la région.

Depuis la signature d’un accord de paix en septembre 2018, les combats ont fortement baissé au Soudan du Sud, mais Salva Kiir et son ex-vice-président Riek Machar ne parviennent pas à concrétiser certaines dispositions cruciales de l’accord, dont la création d’une armée unifiée, mais aussi le tracé des frontières et le nombre des Etats régionaux au sein du pays.

Dans ce contexte, la formation d’un gouvernement d’union nationale, initialement prévue en mai, a été reportée une première fois au 12 novembre. Puis un nouveau délai de 100 jours a été accordé aux deux rivaux, lors d’une réunion en Ouganda rassemblant les partenaires régionaux (Kenya, Ouganda et Soudan, notamment).

« Nous nous sommes dit que nous devions former le gouvernement après les 100 jours », a déclaré M. Kiir à l’issue d’une rencontre à Juba avec Riek Machar, qui a cependant souligné que la question du nombre d’Etats régionaux n’avait pas encore été résolue.

M. Machar, qui vit en exil à Khartoum, a précisé que les parties aux négociations attendent un rapport du vice-président sud-africain David Mabuza avant d’avancer sur cette question.

M. Kiir a précisé que si le problème du nombre d’Etats régionaux n’est pas résolu d’ici à la formation du gouvernement, c’est ce dernier qui serait chargé de le résoudre, au même titre que d’autres questions potentiellement non résolues.

– Sanctions américaines –

Les deux hommes, dont la rivalité est au coeur du conflit sud-soudanais, ont toutefois trouvé un accord sur l’intégration des forces des deux camps dans une armée unifiée.

« Nous voulons commencer l’entraînement des diverses forces de sécurité dans une ou deux semaines », a assuré M. Machar, qui a par ailleurs évoqué un accord sur l’ouverture de l’espace politique et le respect des libertés dans le pays.

Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en 2013, deux ans après son indépendance du Soudan, lorsque M. Kiir, un Dinka, a accusé M. Machar, son ex-vice-président, membre de l’ethnie nuer, de fomenter un coup d’Etat. Le conflit a fait plus de 380.000 morts.

Les discussions menées à Juba interviennent alors que les Etats-Unis, un des parrains de l’indépendance du Soudan du Sud, perdent patience face à ces atermoiements.

« Un peu plus de 30 jours après le début de ces prolongations, les Etats-Unis n’ont encore vu aucun pas concret du gouvernement du Soudan du Sud pour créer les conditions politiques et sécuritaires nécessaires à la formation d’un gouvernement d’union et à la mise en oeuvre de l’accord de paix », a déploré le Trésor américain dans un communiqué.

Après avoir précédemment décrété des sanctions contre des responsables sud-soudanais, le Trésor a annoncé lundi des sanctions financières contre deux ministres sud-soudanais accusés de faire obstacle à la paix.

« Le ministre des Affaires gouvernementales Martin Elia Lomuro a activement recruté et organisé des milices locales qui mènent des attaques contre les forces d’opposition », tandis que celui de la Défense Kuol Manyang Juuk « a fomenté la violence entre tribus rivales et supervisé l’entraînement de milices tribales pour les préparer à l’éventualité d’un regain de violence », a assuré le Trésor américain.

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