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Soudan: Khartoum sous haute sécurité avant une marche vers la présidence

Un important dispositif de sécurité est déployé mardi dans les principales artères de la capitale soudanaise Khartoum, alors qu'une marche…

Un important dispositif de sécurité est déployé mardi dans les principales artères de la capitale soudanaise Khartoum, alors qu’une marche vers le palais présidentiel est prévu au septième jour d’un important mouvement de protestation, a constaté un journaliste de l’AFP.

Des manifestations, qui ont touché jusque-là une dizaine de villes, ont été déclenchées le 19 décembre par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain, dans un pays en plein marasme économique. Marqué par des heurts meurtriers, ce mouvement s’est transformé en une contestation –quasi inédite en trois décennies– contre le pouvoir d’Omar el-Bachir.

Un rassemblement de professionnels, qui a appelé à la grève débutée lundi dans les hôpitaux, doit organiser une marche en direction du palais présidentiel pour déposer une demande officielle exigeant la démission de M. Béchir, 74 ans, au pouvoir depuis 1989.

Dans un communiqué, l’organisation à l’initiative de cette marche a affirmé qu’elle demanderait la « démission immédiate du président » ainsi que la « formation d’un gouvernement transitoire ».

Des policiers, des 4×4 et des véhicules blindés transportant des forces anti-émeutes contrôlent les rues principales de Khartoum dans ce qui semble être le plus important dispositif sécuritaire à Khartoum depuis le début du mouvement, selon un journaliste de l’AFP.

Des soldats sont postés sur les toits d’immeubles dans les rues de la capitale où la marche doit se tenir.

Selon Amnesty International, 37 manifestants ont été « abattus par les forces de sécurité » depuis le début du mouvement. Dans un communiqué, l’ONG a exhorté les autorités soudanaises à cesser l' »usage meurtrier de la force ».

Selon des responsables et des témoins, huit personnes sont mortes durant des manifestations en province la semaine dernière. Samedi, le chef du principal parti d’opposition, Sadek al-Mahdi avait évoqué un bilan de 22 morts.

Omar el-Béchir est lui en déplacement mardi dans le gouvernorat d’Al-Gazira, au sud de la capitale, « accompagné de nombreux ministres », a annoncé l’agence officielle Suna.

« L’Etat va entreprendre de vraies réformes pour garantir une vie digne aux citoyens », a promis lundi soir M. Béchir, dans une première réaction officielle depuis le début du mouvement.

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