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Soudan: nouvelles manifestations antigouvernementales

Des manifestations antigouvernementales ont eu lieu dimanche dans des quartiers de la capitale soudanaise Khartoum et de sa ville jumelle…

Des manifestations antigouvernementales ont eu lieu dimanche dans des quartiers de la capitale soudanaise Khartoum et de sa ville jumelle Omdourman, après l’appel des organisateurs à protester de nouveau contre le régime d’Omar el-Béchir.

Miné par une crise économique et des pénuries, le Soudan est secoué depuis le 19 décembre par des manifestations quasi quotidiennes déclenchées par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain.

Les protestataires appellent au départ du président Béchir, arrivé au pouvoir il y a près de 30 ans, en 1989, à la suite d’un coup d’Etat.

Selon un bilan officiel, 30 personnes ont trouvé la mort lors de ces manifestations, les ONG de défense des droits humains évoquant de leur côté au moins 40 morts et un mouvement d’opposition jusqu’à 50 morts.

Dimanche, des manifestants sont sortis protester dans les rues de Khartoum et d’Omdourman, se rassemblant dans plusieurs quartiers à l’appel de l’Association des professionnels soudanais (SPA), fer de lance de la contestation.

Mais un important déploiement des forces de police et d’agents de sécurité ont empêché les protestataires de se rassembler à plusieurs endroits, ont rapporté des témoins. Les manifestants se sont alors réunis dans trois quartiers résidentiels de Khartoum et d’Omdourman, selon la même source.

« Vous êtes la police, vous devez nous protéger », ont crié les manifestants alors que des policiers bouclaient plusieurs places où étaient prévus des rassemblements.

La police a également déversé de l’eau boueuse sur certaines de ces places dans le but d’empêcher les manifestants d’y accéder, ont indiqué des témoins.

La SPA a exhorté dimanche les Soudanais à protester à travers le pays jusqu’à mercredi. Elle avait aussi appelé samedi à des manifestations nocturnes, ce qui n’a pas été suivi.

M. Béchir, qui a rencontré dimanche le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi lors d’une visite au Caire, a toujours fermement rejeté les appels à sa démission.

Le président soudanais a également rejeté la responsabilité des violences meurtrières sur des « conspirateurs » infiltrés parmi les manifestants. Le NISS a arrêté en un peu plus d’un mois des dizaines de leaders de l’opposition, de militants et de journalistes.

Le Soudan fait face à un grave déficit en devises étrangères et les habitants sont confrontés à des pénuries régulières d’aliments et de carburants, tandis que les prix de certaines denrées subissent une forte hausse.

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