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Soudan: un tribunal ordonne la fin du blocage d’internet (avocat)

Un tribunal au Soudan a ordonné dimanche le rétablissement d'internet, largement bloqué sur ordre du Conseil militaire au pouvoir depuis…

Un tribunal au Soudan a ordonné dimanche le rétablissement d’internet, largement bloqué sur ordre du Conseil militaire au pouvoir depuis la dispersion meurtrière d’un sit-in de manifestants début juin, a annoncé un avocat.

Les autorités peuvent interjeter appel de cette décision de justice, alors qu’au Soudan cela fait près de trois semaines que l’accès à internet et surtout à la 4G des portables est bloqué.

La mesure a été imposée par le Conseil militaire de transition qui dirige le pays, après que des hommes armés ont dispersé le 3 juin un sit-in organisé devant le QG de l’armée, faisant des dizaines de morts selon des médecins proches de la contestation.

L’avocat Abdelazim al-Hassan avait porté plainte contre le blocage d’internet, et dimanche un tribunal de Khartoum a ordonné le rétablissement du réseau.

« J’ai porté plainte il y a 10 jours, et la juge Awatef Abdel Latif a ordonné dans son verdict au département de télécommunications de rétablir le service immédiatement », a-t-il dit à l’AFP.

Les premiers jours après la dispersion du sit-in, les autorités avaient également coupé l’accès à internet par le biais des lignes terrestres ou les câbles de fibre optique. Cet accès est désormais rétabli dans la capitale et dans d’autres villes du pays, même si la connexion reste médiocre.

Le blocage a affecté une économie déjà en déliquescence, n’épargnant ni le secteur bancaire ni celui des agences de voyage.

La mesure semble avoir pour objectif d’enrayer les manifestations qui ont poussé l’armée à destituer le président Omar el-Béchir en avril, la contestation ayant réussi à mobiliser en grande partie grâce aux réseaux sociaux.

Depuis l’éviction de l’ancien homme fort du Soudan, les manifestants restent mobilisés pour réclamer un transfert du pouvoir aux civils.

Interpellé de toute part, le Conseil militaire avait justifié le blocage. « Concernant les réseaux sociaux, nous y voyons une menace pour la sécurité du pays en ce moment et nous n’autoriserons pas cela », a assuré son porte-parole.

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