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Sur la défensive, Trump peine à renforcer son équipe

Mis en cause sur plusieurs fronts judiciaires, Donald Trump a défendu lundi la légalité de paiements en faveur de deux…

Mis en cause sur plusieurs fronts judiciaires, Donald Trump a défendu lundi la légalité de paiements en faveur de deux femmes pour acheter leur silence durant la campagne, au moment où il peine à renforcer son équipe, traversée de tensions récurrentes.

Au-delà du débat de juristes sur le fait de savoir si un président en exercice peut être inculpé, l’occupant de la Maison Blanche se retrouve directement cité dans une enquête aux nombreuses ramifications qui assombrit considérablement la fin de sa deuxième année au pouvoir.

Réagissant à la publication vendredi par le procureur fédéral de New York de documents sur des versements effectués en faveur de Karen McDougal, une playmate du magazine Playboy, et de Stormy Daniels, une actrice pornographique, M. Trump a tweeté, majuscules et point d’exclamation à l’appui, son expression favorite: « CHASSE AUX SORCIERES! ».

Selon le procureur de New York, Michael Cohen, ex-avocat de Trump et qui a tout fait pour empêcher les deux femmes de raconter leur liaison supposée avec le magnat de l’immobilier, a agi sous la direction du candidat Trump et avec l’intention « d’influencer » l’élection présidentielle de 2016. Ces paiements constituent par conséquent une infraction à la loi sur le financement électoral.

Accusant ses adversaires politiques de faire feu de tout bois, M. Trump s’en est pris lundi matin aux démocrates qui « prennent désormais une simple transaction privée (et) la qualifient à tort de contribution de campagne ».

« C’est la responsabilité de l’avocat s’il y a eu une erreur, pas la mienne », a poursuivi le milliardaire, accusant de nouveau Michael Cohen de mentir pour obtenir une peine de prison moins lourde.

A court terme, l’objectif du président américain reste de trouver un remplaçant à John Kelly au poste de secrétaire général de la Maison Blanche.

Fait rare, il a annoncé son départ de ce général des Marines à la retraite, avec lequel ses relations se sont dégradées au fil des mois, avant même d’avoir trouvé son successeur.

Donné comme grandissime favori, Nick Ayers, 36 ans, chef de cabinet du vice-président américain Mike Pence, a jeté l’éponge dimanche soir, un camouflet pour le président quelles que soient les raisons officiellement avancées.

– Isolement –

Le fait même que Donald Trump peine à attirer des candidats de poids pour ce qui était avant son arrivée considéré comme l’un des postes les plus passionnants et les plus prestigieux de Washington en dit long sur son isolement.

De manière plus ou moins directe, ses anciens collaborateurs ont, un à un, expliqué la difficulté de travailler au quotidien avec l’impétueux président de 72 ans, propulsé au pouvoir sans la moindre expérience politique ou diplomatique.

Ancien chef de la diplomatie américaine, le discret Rex Tillerson a dressé il y a quelques jours le portrait d’un homme « qui est plutôt indiscipliné, qui n’aime pas lire, qui ne lit pas les rapports, qui n’aime pas aller dans le détail mais qui dit +Voilà ce que je crois+ ». Cette sortie lui a valu une bordée d’injures de la part du président de la première puissance mondiale.

« Personne ne veut être chef de cabinet de Trump », a ironisé lundi le parti démocrate dans un communiqué. « Pourquoi le voudraient-ils? Le poste le plus important de la Maison Blanche est devenu, sous Trump, la risée du public ».

Dans cette fin d’année délicate, l’ancien directeur de la police fédérale (FBI) James Comey, abruptement limogé par le magnat de l’immobilier, a de nouveau donné de la voix dimanche soir.

« Nous devrions tous faire le maximum pour nous assurer que les mensonges cessent le 20 janvier 2021 », a-t-il lancé depuis New York, appelant les démocrates à ne pas laisser le débat sur le choix de leur candidat les détourner de l’objectif: « Il faut qu’ils gagnent! »

L’ancien patron du FBI a une nouvelle fois jugé qu’il serait préférable que M. Trump soit battu dans les urnes. « Une procédure de destitution enverrait un message confus », a-t-il estimé, évoquant le risque qu’un tiers des Américains aient le sentiment que leur dirigeant ait été chassé du pouvoir par un « coup ».

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