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Syrie: des rebelles rejettent la présence russe dans une zone démilitarisée

Une coalition de groupes rebelles dans le nord-ouest syrien a affirmé être opposée au déploiement des forces russes dans la…

Une coalition de groupes rebelles dans le nord-ouest syrien a affirmé être opposée au déploiement des forces russes dans la future « zone démilitarisée » prévue par un accord sur la province d’Idleb, ultime grand bastion insurgé du pays en guerre.

L’accord prévoit la création d’ici au 15 octobre d’une zone tampon en forme de fer à cheval, sous contrôle de la Russie, alliée de Damas, et de la Turquie, soutien des rebelles.

Le Front national de libération (FNL), formé début août à l’instigation de la Turquie dans la province d’Idleb et des secteurs des régions voisines d’Alep, Hama et Lattaquié toujours sous contrôle insurgé, a favorablement accueilli l’accord, tout en soulevant quelques objections.

« Une longue réunion a eu lieu avec notre allié turc au sujet d’éléments de l’accord, surtout concernant la présence russe dans la zone tampon », a affirmé dimanche soir le porte-parole du FNL, Naji Moustafa.

« Nous en avons discuté, et le FNL a une position claire, rejetant » le déploiement russe, a-t-il indiqué dans un communiqué.

Selon lui, Ankara s’est engagé que cela ne se produise pas.

L’accord signé le 17 septembre à Sotchi (Russie) par les présidents russe Vladimir Poutine et turc Recep Tayyip Erdogan prévoit également le retrait de toutes les armes lourdes de la « zone démilitarisée », ainsi que des combattants jihadistes.

La déclaration du FNL dimanche soir reflète une nouvelle fois la confusion régnant autour de l’accord.

Quelques heures plus tôt, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) avait affirmé qu’un des groupes du FNL, Faylaq al-Cham, avait amorcé le retrait de ses armes lourdes, dont des chars et des canons, de plusieurs localités dans la future « zone démilitarisée ».

Mais le FNL et Faylaq al-Cham ont tous deux nié cette information auprès de l’AFP.

« ll n’y a eu aucun changement au niveau de l’emplacement des armes ou de redéploiement des combattants », a clamé un porte-parole de ce groupe rebelle, Seif al-Raad.

La province d’Idleb et les zones avoisinantes sont depuis des semaines dans le viseur du régime qui, avec l’appui militaire crucial de Moscou, a déjà réussi à consolider son emprise sur près des deux-tiers du pays, multipliant les victoires face aux rebelles et aux jihadistes.

L’accord russo-turc a permis d’éloigner la perspective d’une offensive sur Idleb mais la partie est loin d’être gagnée pour Ankara, à qui il revient de l’imposer aux jihadistes.

Le principal groupe jihadiste, Hayat Tahrir al-Cham (HTC), qui domine plus de la moitié de la région d’Idleb, ne s’est pas encore prononcé, et le groupuscule jihadiste Houras al-Din, lié à Al-Qaïda, a déjà fait part de son opposition à l’accord.

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