Les rebelles dans le sud syrien, cible d’une offensive du régime, tiennent mercredi une réunion cruciale avec les négociateurs russes, déterminés à imposer le retour du pouvoir dans la région en échange d’un arrêt des hostilités, ont indiqué à l’AFP deux source de l’opposition.
L’opération militaire lancée le 19 juin par le régime dans la province de Deraa lui a permis de progresser considérablement dans cette région, à coups de bombardements meurtriers ou d’accords de « réconciliation » parrainés par Moscou, qui s’apparentent davantage à une capitulation des insurgés.
« Le round de discussions (de mercredi) pourrait s’avérer crucial: soit les factions acceptent l’accord, soit l’offensive militaire reprendra », a indiqué à l’AFP une source de l’opposition proche des négociations dans la ville de Deraa, alors que le pilonnage a cessé depuis plusieurs jours.
« La délégation russe a prévenu mardi les groupes rebelles que mercredi serait le dernier jour pour les négociations et qu’ils devraient soumettre leur réponse finale », a précisé la source s’exprimant sous le couvert de l’anonymat.
Les parties belligérantes ont tenu mardi dans l’après-midi des échanges ayant duré jusqu’à minuit, au terme desquels, les Russes auraient refusé des demandes de la délégation rebelle, s’accrochant à leurs propres termes.
Les Russes refusent « le transfert de combattants ou de civils » vers d’autres zones insurgées en Syrie, a indiqué la source, comme ce fût le cas lors de la reprise d’autres bastions rebelles.
La proposition russe porte notamment sur l’abandon par les rebelles des armes lourdes et moyennes, « le retour de l’armée dans ses casernes » et des institutions gouvernementales dans la région, ainsi que le déploiement de la police du régime.
« La délégation rebelle examine à l’heure actuelle la position russe avec les notables et les forces en présence à Deraa avant son retour à la table des négociations », a indiqué à l’AFP Ibrahim al-Jabbawi, porte-parole d’une cellule qui représente toutes les factions rebelles.
« Nous espérons aboutir à un accord qui mettrait fin aux combats et permettrait le retour des déplacés », a-t-il souligné.
Quant aux propositions soumises mardi par les rebelles et rejetées par les Russes, elles suggéraient un cessez-le-feu global, suivi par l’abandon immédiat des armes lourdes, selon une copie du texte consultée par l’AFP.
Les rebelles ont également exigé un retrait du régime des zones conquises à la faveur de son dernier assaut.
Ils ont enfin réclamé que tout règlement puisse garantir le départ des combattants qui souhaitent partir avec leur famille vers d’autres territoires insurgés en Syrie.