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Tadjikistan : le président demande que l’on cesse de chanter ses louanges

Les louanges sont devenues "excessives" : le président du Tadjikistan, Emomali Rakhmon, a demandé jeudi que cesse la multiplication des…

Les louanges sont devenues « excessives » : le président du Tadjikistan, Emomali Rakhmon, a demandé jeudi que cesse la multiplication des chansons en son honneur, a annoncé jeudi la télévision d’Etat de ce pays d’Asie centrale, où s’est développé un culte de la personnalité.

M. Rakhmon, 66 ans, à la tête du Tadjikistan depuis 1992, s’est dit « inquiet » face à « la promotion excessive de sa personnalité à travers des clips musicaux ».

« Le président a donné des instructions aux responsables du Comité pour la télévision et la radio afin que soit davantage promus le labeur inlassable de la population, les importants accomplissements du pays et la nature unique de cette terre ancienne », a souligné la télévision.

La propagande gouvernementale présente régulièrement Emomali Rakhmon comme un sauveur ayant rétabli l’unité nationale après la sanglante guerre civile qui a suivi l’indépendance du Tadjikistan. Il bénéficie du titre de chef de la Nation qui permet à sa famille et à lui-même de jouir d’une immunité à vie et de nombreux autres privilèges.

Le culte de la personnalité est un point commun à presque toutes les ex-républiques soviétiques d’Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, les autorités ont également récemment mis en garde contre les chansons faisant l’éloge du président Chavkat Mirziïoïev, qui suit une stratégie d’ouverture depuis son arrivée au pouvoir.

Le directeur de l’agence chargée de réguler l’industrie musicale a ainsi déclaré que le chef de l’Etat ouzbek n’avait « pas besoin de publicité de la part des artistes » après la sortie d’un clip intitulé « un selfie avec mon président ».

La chanson était régulièrement diffusée sur les chaînes musicales les plus populaires, mais abondamment critiquée sur les réseaux sociaux.

Au Turkménistan, l’ancien dentiste Gourbangouly Berdymoukhamedov avait également d’abord demandé aux hauts fonctionnaires et aux médias de ne pas faire son éloge après son arrivée à la présidence en 2006, pour se démarquer de son fantasque prédécesseur Saparmourat Niazov, mort cette année-là.

Il a finalement développé son propre culte de la personnalité, avec par exemple une statue en or à son effigie à Achkhabad, la capitale.

Au Kazakhstan, Noursoultan Nazarbaïev, qui est à la tête de son pays depuis près de 30 ans, bénéficie d’une fête et de plusieurs musées en son honneur et a fait l’objet d’une trilogie de films contant sa jeunesse et son ascension au pouvoir.

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