Cacao : la Côte d’Ivoire vise une transformation de 1 million de tonnes

La Côte d’Ivoire, premier pays producteur mondial de cacao avec près de 2 millions de tonnes, vise une transformation de 1 million de tonnes, soit la moitié de sa production, a dit lundi le chef de l’Etat Alassane Ouattara, à la clôture d’un séminaire gouvernemental à la présidence de la République.« Nous sommes le premier pays producteur de cacao et pour cette campagne nous espérons être au-delà de 2 millions de tonnes et nous transformons à peine 600.000 tonnes, cela n’est pas normal, je sais que l’objectif c’est d’essayer de monter à 1 million de tonnes et je vous encourage », a déclaré M. Ouattara.  

Pour atteindre ce volume de transformation au plan local, l’Etat ivoirien a décidé de « donner des dérogations aux industriels qui sont prêts à investir en Côte d’Ivoire pour la transformation du cacao mais également de l’anacarde dont le taux de transformation est inférieur à 10% ». 

Sur ces deux matières premières, la Côte d’Ivoire s’affiche comme le pays leader en termes de production. M. Ouattara qui s’est dit « très fiers » de ce rang mondial, souhaite que le gouvernement travaille aussi à la densification du tissu industriel et le soutien aux nationaux qui investissent.  

Le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara a par ailleurs demandé à ce que les grands chantiers soient accélérés au cours de l’année 2020.  Et ce par « la poursuite de politiques macroéconomiques et financières saines » dans un élan de solidarité gouvernementale.  

La Côte d’Ivoire enregistre un taux de croissance annuel moyen de 8% en neuf ans, ce qui représente le double du Produit intérieur brut  (PIB) depuis 2011. Le taux d’inflation quant à lui s’établit à près de 2%, tandis que le déficit budgétaire se situe à 3% du PIB. 

Le ratio de la dette sur le PIB,  selon M. Ouattara, est « en dessous de 50% (endettement/PIB) soit un taux de 48%. Pour le président ivoirien c’est une « performance exceptionnelle » comparativement à plusieurs pays qui ont un taux d’endettement difficilement soutenable.  

Le séminaire gouvernemental, présidé par le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara, a permis de valider le Programme d’actions prioritaires  (PAP) du gouvernement pour l’exercice budgétaire 2020, marquant la fin du second mandat de l’actuel pouvoir.  

La Mauritanie lance un programme de barrages et de projets irrigués

Un programme de construction de barrages et de réalisation de projets irrigués a été lancé, lundi dans la région de Rosso, située à plus de 200 kilomètres au sud de Nouakchott, a appris APA auprès du ministère du Développement rural.Le coup d’envoi de ce « Programme national d’aménagement, de construction et de réhabilitation des barrages » a été donné par le président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani.

Son premier axe porte sur la mise en œuvre de 74 projets irrigués couvrant une superficie de 5.726 hectares et profite à quelque 11.000 familles, avec un coût estimatif de 6 milliards d’ouguiyas (158 millions de dollars US).

Ce financement est assuré par l’Etat mauritanien, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement.

S’agissant du second axe, il concerne la construction et la réhabilitation de 74 barrages dans la plupart des régions du pays.

Ce programme d’ouvrages couvre une superficie d’environ 6.000 hectares et profite à une douzaine de milliers de familles.

Quant à son coût, il s’élève à 9 milliards d’ouguiyas (237 millions de dollars US) sur financement de l’Etat mauritanien, de la Banque mondiale, de la Banque islamique de développement, de la Banque africaine de développement et de l’Union européenne.

L’agriculture congolaise au menu d’un forum aux Pays-Bas

Un forum sur la mécanisation et l’intensification de l’agriculture congolaise se tiendra à Amsterdam (Pays-Bas) le 25 février 2020, a appris APA lundi auprès du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche.« Dénommé +Grow Congo invest in agriculture+, ce forum qui portera sur le financement de l’agriculture vise à promouvoir les investissements dans le secteur public et privé afin de réaliser l’ambition de transformer l’agriculture congolaise », explique notre source.

Le programme congolais de développement 2018-2022 fait de l’agriculture un secteur principal de la croissance et de la diversification de l’économie pour une autosuffisance alimentaire dans le pays.

Maroc : Inauguration d’un barrage dans la province d’Essaouira

Le Roi Mohammed VI a procédé, jeudi dans la province d’Essaouira (460 km au sud de Rabat), à l’inauguration du barrage Moulay Abderrahmane, d’une capacité de stockage de 65 millions m3, réalisé sur l’oued Ksoub pour une enveloppe budgétaire globale de 87,6 millions d’euros (920 millions DH).Le Souverain a également inauguré le projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre Ksoub à l’aval du nouveau barrage, qui mobilise des investissements de l’ordre de 238 millions DH (1 euro = 10,5 DH), et de projets d’eau potable concernant la réalisation d’une station de traitement des eaux du barrage Moulay Abderrahmane et la pose de conduites d’adduction de ses eaux, et un projet de renforcement de l’accès à l’eau potable en milieu rural d’un montant de 192 millions DH.

Ces projets s’inscrivent en droite ligne des objectifs du Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027, qui vise la consolidation et la diversification des sources d’approvisionnement en eau potable, l’accompagnement de la demande pour cette ressource inestimable, la garantie de la sécurité hydrique et la lutte contre les effets des changements climatiques.

Ils témoignent de la volonté du souverain de poursuivre la politique des barrages et sa détermination à faire du secteur agricole un catalyseur de croissance économique équilibrée et durable de l’ensemble des régions du royaume et un facteur déterminant de promotion des zones rurales à travers le développement des systèmes de production agricole et la maîtrise de la gestion des espaces ruraux.

Ces projets contribueront au renforcement de l’alimentation en eau potable de la ville d’Essaouira et des régions avoisinantes, à la préservation de la nappe phréatique de la province, la protection des zones et infrastructures situées à l’aval du barrage Moulay Abderrahmane contre les inondations, à l’augmentation de la superficie agricole irriguée et de la capacité de production agricole, ainsi qu’au désenclavement des populations locales.

Avec une capacité de stockage de 65 millions m3, le barrage Moulay Abderrahmane est un barrage en remblai à masque en béton d’une hauteur de 72 m sur fondation et d’une longueur de 418 m à la crête.

Cette importante infrastructure hydraulique, qui bénéficiera à une région dont l’économie est principalement basée sur l’agriculture, l’élevage et l’artisanat, porte à six le nombre des grands barrages existant au niveau du bassin hydraulique du Tensift, notamment les barrages Yaâcoub Al Mansour, Lalla Takerkoust, Abou El Abbas Essebti, Sidi Mohamed Ben Soulaymane El Jazouli et Ouagjdit.

 

L’agriculture et l’élevage, les remèdes contre la malnutrition à Matam

Des champs, des poulaillers, des élevages de caprins, une rizerie, etc. Le village de Dolol Soubalo, dans la région de Matam (nord), mène diverses activités agricoles et pastorales pour apporter une « réponse durable » à la malnutrition de ses enfants et de ses femmes enceintes.
Le visiteur venu par voiture de Matam débarque dans ce village niché au cœur de la commune de Ouro Sidy, au bout d’une heure à peu près. Il faut emprunter des pistes sablonneuses et tapissées d’arbustes épineux, des jujubiers pour la plupart.

Dolol Soubalo a accueilli, mercredi 15 janvier, une mission de la Cellule de lutte contre la malnutrition (CLM) venue s’enquérir des « résultats » du projet « Yélitaaré » (le développement à la base et par la base, en langue pulaar), consacré à la lutte contre « les crises nutritionnelles et alimentaires ».

Ce projet est mis en œuvre dans plusieurs collectivités territoriales de la région de Matam par la CLM, un organisme public sénégalais. Une grande case est construite au milieu de Dolol Soubalo, l’un des villages bénéficiaires du projet.

Elle sert de site de nutrition communautaire et accueille des activités de sensibilisation, de dépistage et de prise en charge sanitaire des femmes enceintes et des enfants à risque ou atteints de malnutrition. Des activités qui se déroulent sous la supervision d’une femme relais de santé communautaire, Aissatou Demba Ndiaye.

A Dolol Soubalo, la mission de la CLM a eu droit à des démonstrations de dépistage et de prise en charge des enfants malnutris modérés (MAM). Ceux des enfants victimes de malnutrition aiguë sévère (MAS) sont référés vers un établissement de santé par Mme Ndiaye. Elle assure le suivi mensuel de l’insuffisance pondérale des enfants de deux ans et la fortification à domicile des aliments des enfants de six à vingt-trois mois.
Vaincre la malnutrition
Mme Ndiaye mène également des activités de communication de proximité et est chargée de faire observer les mesures d’hygiène nécessaires, dont le lavage des mains et la consommation d’eau potable. Tout ce paquet de services offert pour l’exécution du projet « Yélitaaré » contribue à « améliorer le statut nutritionnel des enfants », autrement dit, vaincre la malnutrition, selon Aissatou Demba Ndiaye.
Le site de nutrition communautaire de Dolol Soubalo est l’un des 412 du genre, qui sont répartis dans la région de Matam.

A l’occasion de la visite de la CLM, les femmes ont exposé sur une grande table les produits tirés des périmètres agricoles aménagés à l’arrière-cour des concessions du village dans le but de vaincre la malnutrition.

Formées également aux techniques de transformation des céréales et d’autres produits agricoles, les femmes de Dolol Soubalo s’activent dans la production de farine enrichie à base de niébé, de mil et de maïs. Elles font aussi de la marmelade. Tout cela pour améliorer la nutrition des enfants.
Toutes ces activités font dire au chef du village que les populations « prennent à bras-le-corps la problématique de la malnutrition, pour en identifier les causes et y apporter des solutions pérennes ».

Pour y arriver, les habitants de Dolol Soubalo pratiquent l’agriculture et l’élevage des caprins. Ils entretiennent également des poulaillers dans les concessions.

Ces initiatives contribuent à la « résilience des ménages » contre la malnutrition, dans ce village du département de Kanel, selon Abass Ndiour, chargé de programmes à la CLM, en poste à Matam.

Toutes les communes du département de Kanel sont enrôlées pour la mise en œuvre du projet « Yélitaaré ». Et la priorité est donnée aux villages les plus vulnérables à la malnutrition, comme Barmathial et Hornoldé, où une rizerie de 22 hectares est exploitée par 60 ménages, selon la CLM. Un magasin de stockage de produits agricoles et une unité de transformation de riz sont installés dans certains villages.
« Chaque ménage a choisi une activité à mener pour l’amélioration de son alimentation », assure M. Ndiour.

Omar Demba Guèye, un bénéficiaire du projet « Yélitaaré », a préféré exploiter un poulailler. Hamady Silymane Gaye, qui a atteint le troisième âge, a misé sur l’élevage. Il a reçu des responsables du projet un bouc du Niger et trois chèvres qui ont donné naissance à des petits.

Un choix individuel, selon les possibilités de chacun

Dans l’une des concessions visitées par la mission de la CLM, Aminata Ndiaye s’active dans la production de tomate, d’aubergine, d’oseille, de poivron et de salade.

Son champ d’une centaine de mètres carrés est entouré d’un grillage couvert de draps, de rideaux et de moustiquaires usagés, qui le mettent à l’abri des animaux en divagation.

« Le choix de l’activité à mener par les bénéficiaires du projet est individuel et dépend des possibilités de chacun », explique Aby Ciss Dabo, codirectrice du projet.
Un encadrement technique est fourni aux bénéficiaires de « Yélitaaré ». Les responsables du projet mènent des activités de sensibilisation pour les aider à atteindre l’objectif fixé à travers les activités agricoles et pastorales de l’initiative : vaincre la malnutrition dans la région de Matam.
Le surplus d’œufs, de lait, de légumes et de viande de volaille est vendu par les exploitants pour se procurer des céréales, de l’huile et d’autres denrées nécessaires à l’équilibre de leur alimentation.
La région de Matam a longtemps été confrontée à des « crises nutritionnelles », avec des taux de malnutrition dépassant le seuil critique de 15%, selon la CLM.

Le projet « Yélitaaré » est financé par l’Espagne, sous l’égide de la coopération de l’Union européenne avec l’Etat du Sénégal.

Maroc : Le Souverain préside la signature de la convention-cadre pour la réalisation du programme d’approvisionnement en eau potable

Le Roi Mohammed VI a présidé, lundi à Rabat, la cérémonie de signature de la convention cadre pour la réalisation du programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027, qui mobilise des investissements de plus de 10 milliards d’euros (115,4 milliards DH).Cette convention définit les conditions et modalités d’exécution et de financement de ce programme qui vise la consolidation et la diversification des sources d’approvisionnement en eau potable, l’accompagnement de la demande pour cette source inestimable, la garantie de la sécurité hydrique et la lutte contre les effets des changements climatiques.

Dans son allocution prononcée à cette occasion, le ministre de l’Équipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau, Abdelkader Amara, a souligné que ce programme intégré s’articule autour de cinq principaux axes.

Il s’agit, selon le ministre, de l’amélioration de l’offre hydrique notamment par la construction de barrages (61 milliards DH) (1 euro= 10,7 DH), de la gestion de la demande et la valorisation de l’eau notamment dans le secteur agricole (25,1 milliards DH), du renforcement de l’approvisionnement en eau potable en milieu rural (26,9 milliards DH), de la réutilisation des eaux usées traitées dans l’irrigation des espaces verts (2,3 milliards DH), et de la communication et la sensibilisation en vue de renforcer la conscience liée à l’importance de la préservation des ressources en eau et la rationalisation de son utilisation (50 millions de dirhams).

Le financement de ce programme est finalisé, a précisé le ministre, ajoutant qu’il sera assuré à hauteur de 60% par le Budget général de l’État, 39% par les acteurs concernés et le reste dans le cadre du partenariat public-privé.

Au sujet de la question de l’amélioration de l’offre hydrique, le programme prévoit la construction de 20 grands barrages d’une capacité de stockage de 5,38 milliards de m3, avec une enveloppe budgétaire de 21,91 milliards DH, a poursuivi le ministre, notant que la construction de ces nouveaux barrages permettra de porter la capacité de stockage globale du Royaume à 27,3 milliards de m3.

Le ministre a, en outre assuré, qu’il a été procédé au recensement au niveau des différentes régions du Royaume de 909 sites susceptibles d’abriter des petits barrages et des barrages collinaires, rappelant que le Royaume dispose actuellement de 130 petits barrages et que 20 barrages de ce type sont en cours de réalisation.

Pour sa part, le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Aziz Akhannouch a affirmé que le programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027 concernera, dans son volet relatif à l’approvisionnement en eau d’irrigation, une superficie globale de 510.000 hectares et bénéficiera à 160.000 agriculteurs.

Ce volet, qui mobilise des investissements de l’ordre de 14,7 milliards DH, porte notamment sur la poursuite de la réalisation du programme national d’économie d’eau d’irrigation qui devra mobiliser une enveloppe budgétaire de près de 9,5 milliards DH, et vise la conversion des systèmes d’irrigation traditionnels en systèmes d’irrigation goutte-à-goutte, partant en cela des résultats positifs enregistrés par le Plan Maroc Vert, qui a permis de porter à 585.000 Ha les superficies équipées en système d’irrigation goutte-à-goutte (100.000 agriculteurs bénéficiaires).

Intervenant à cette occasion, le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit, a souligné que le programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027 ambitionne la généralisation de l’approvisionnement du monde rural en eau potable et la lutte contre la précarité que connaissent certaines régions notamment lors des périodes de sécheresse.

Il a indiqué que les mesures relatives à cet axe concernent les centres ruraux, soulignant qu’il sera procédé dans ce cadre à la programmation de 659 centres, pour un coût de 5 milliards DH, ce qui permettra la généralisation des raccordements individuels à tous les centres ruraux.

Cent milliards FCFA pour la culture du bambou au Congo

Le président directeur général du Fonds national de développement du Congo (FNDC), Huo Kouyin projette d’investir près de cent milliards FCFA pour promouvoir la culture et l’industrialisation du bambou pour faire de cette filière un pilier de l’économie verte dans le pays, informe un communiqué de cette société dont APA a obtenu copie vendredi.Selon le texte, le protocole d’accord de ce projet a été signé, le 8 janvier à Brazzaville, entre Huo Kouyin et la  ministre de l’Economie forestière du Congo, Rosalie Matondo.

« Ce projet d’une valeur de près de 100 milliards FCFA  offrira  plus  de 5000 emplois aux Congolais. Il réduira par conséquent la pauvreté et contribuera  au  développement  social  et  économique  du pays », précise ce communiqué.

Le FNDC entend concrétiser l’initiative  du  développement  de la filière  bambou, en  construisant des  bambouseraies  (plantations de  bambous). Ce bambou sera exploité et commercialisé  afin  d’être  valorisé  à travers  l’implantation  d’usines de transformation de bambous en débités, aliments, textiles et bien d’autres produits finis, notre source.

Grâce à son réseau racinaire très dense sur 60 centimètres de profondeur, le bambou restaure  les  sols  appauvris. Sa culture contribuera ainsi à la lutte contre les érosions dans les quartiers précaires des villes du Congo.

Cacao ivoirien: réduction du taux du DUS applicable aux produits des entreprises de transformation

Le gouvernement ivoirien a adopté mercredi une ordonnance portant réduction du taux du Droit unique de sortie (DUS) applicable aux produits des entreprises de transformation du cacao, dont la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial.« Le Conseil a adopté une ordonnance portant réduction du taux du Droit unique de sortie (DUS) applicable aux produits des entreprises de transformation du cacao, ainsi que son projet de loi de ratification », a indiqué le porte-parole du gouvernement Sidi Touré, après un Conseil des ministres.  

Cette ordonnance, dira-t-il, vise à apporter des précisions sur le texte précédemment adopté sur le même objet, notamment les conditions et les bénéficiaires des abattements. 

En outre, « il est assujetti le bénéfice des taux réduits à la signature préalable d’une convention entre l’Etat et les entreprises productrices en vue d’assurer l’efficacité économique de la présente ordonnance », a-t-il ajouté.  

La mise en œuvre de ce texte devrait permettre d’accélérer l’atteinte d’un certain taux de transformation des fèves de cacao de 50%. Selon M. Sidi Touré, la tendance de transformation est déjà bien engagée, avec « des perspectives d’appréciation de 2018-2019 ».

« Nous sommes aux alentours de 30% de taux de transformation (de fèves de cacao) ce qui est d’une avancée notable et nous escomptons pour 2020 aller plus loin », a-t-il fait savoir, tout en relevant qu’il s’agit d’ « un texte de régularisation » qui devrait être renvoyé devant l’Assemblée nationale.

Le Kenya multiplie les efforts pour contenir une invasion acridienne

Le gouvernement kenyan a lancé une vaste opération de pulvérisation aérienne de pesticides pour arrêter une invasion des criquets pèlerins qui ont provoqué la destruction des cultures dans le nord du pays.Les criquets ont envahi cette zone le 28 décembre dernier, après avoir franchi les frontières avec la Somalie et l’Ethiopie, le dernier rapport indiquant la présence des insectes dans le comté de Garissa au nord du Kenya.

Le porte-parole du gouvernement, Cyrus Oguna a indiqué dans un communiqué que ses avions stationnés à Wajir avaient réussi à pulvériser des pans des comtés de Wajir et de Mandera, tandis que les comtés de Marsabit et de Garissa devaient attendre pour la prochaine pulvérisation aérienne.

« Des équipes nationales au sol poursuivent le suivi, la mobilisation et la sensibilisation des équipes d’appui au contrôle au sol du comté, et des communautés locales à Wajir et Mandera. Les activités de surveillance ont identifié des essaims de criquets à Leisanyu et Sabuli dans la zone de Wajir et ces derniers ont été pulvérisés », a-t-il déclaré.

« L’opération se poursuit pour la maîtrise totale de la situation et pour éviter toute propagation éventuelle des criquets. Le grand public est également rassuré quant au contrôle effectif de la situation par le gouvernement », a-t-il ajouté.

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a souligné que l’invasion acridienne avait été aggravée par les fortes pluies inhabituelles et les inondations qui ont frappé la corne de l’Afrique au cours des derniers mois.

Selon la FAO, chaque kilomètre carré d’un essaim dense peut contenir 50 millions de criquets, consommant 100 tonnes de végétation par jour.

Maroc : un plan pour l’Argan

Par Hicham Alaoui

Dans le cadre du Plan « Maroc Vert », la filière de l’Argan s’est dotée d’un contrat programme (2012-2020) pour le développer le secteur.La réserve de biosphère de l’arganeraie (RBA) au Maroc couvre une superficie d’environ 2,5 millions d’hectares, toutes espèces forestières confondues, et l’arganier y occupe la part la plus importante avec une superficie de 830.000 hectares.

Cette réserve reconnue par l’UNESCO en 1998, se caractérise par sa multifonctionnalité socio-économique et son aspect écologique unique. En effet, l’arganier qui pousse essentiellement au Maroc est un arbre endémique du sud-ouest du pays. Le « triangle d’or » de l’huile d’argan s’étend du nord d’Essaouira au sud de Tiznit, jusqu’à la région située à l’est de Taroudant. Quelques pistes pour partir à la découverte d’un produit hors du commun.

Produire de l’huile d’argan est loin d’être simple : il faut tout d’abord ramasser les fruits de l’arganier, les faire sécher, puis séparer la pulpe et le noyau de la noix, avant de procéder au concassage à la meule de pierre. La pâte obtenue est ensuite malaxée, puis pressée pour en extraire l’huile, qu’il faudra ensuite filtrer.

Dans le cas de l’huile alimentaire, l’amandon est torréfié, ce qui n’est pas le cas de l’huile cosmétique. Ce travail long et pénible est traditionnellement réservé aux femmes de la région.

Cependant, l’écosystème de cette réserve devient de plus en plus fragilisé et sa dégradation est due principalement aux aléas climatiques et pressions anthropiques sur les différentes ressources de l’Arganeraie.

Dans le cadre du Plan « Maroc Vert », la filière de l’Argane s’est dotée d’un contrat programme (2012-2020) relatif au développement de la filière signé entre le gouvernement et l’Interprofession suivant une vision intégrée qui vise le développement des différents maillons de la filière de l’amont à l’aval.

Les objectifs stratégiques de ce contrat-programme, à l’horizon 2020, consistent en la réhabilitation de 200.000 ha de l’arganeraie, la domestication de l’arganier et l’extension de sa culture en conduite moderne sur 5.000 ha, l’augmentation de la production de l’huile d’Argane pour atteindre, en 2020, 10.000 tonnes /an (actuellement estimée à 4.000 tonnes/an) et la mise en place de projets pilier I  et pilier II en vue d’une valorisation et d’une promotion modernes et efficientes des produits de l’arganier.

Ce contrat programme est focalisé sur quatre axes à savoir l’émergence d’un pôle de compétences en recherche et développement intégré dédié à l’arganier, le développement durable de la production et de la qualité selon un modèle intégré en préservant l’Arganeraie et ses ressources naturelles, le développement d’une valorisation forte et pérenne et l’amélioration des conditions cadres de la filière.

En termes du nombre des exportateurs, il est de 129 exportateurs dont 104 sociétés et 24 coopératives. Les données statistiques démontrent que l’huile d’argane est exportée essentiellement en vrac (une part de 96% en volume).

Ainsi, l’Union européenne (UE) est-elle la principale destination des exportations de l’huile d’argan avec une part en volume de 86% en 2017-18. La France a absorbé environ 64% des exportations marocaines en huile d’argan et 74% du volume destiné à l’UE.

L’arganier, un arbre providence pour les populations autochtones

Par Hicham Alaoui

Au Maroc, l’arganier est un arbre précieux qui joue un rôle inégalé dans la vie culturelle, socio-économique et écologique des populations.Espèce agro-sylvo-pastorale endémique du sud-ouest du Maroc où il pousse uniquement. Le « triangle d’or » de l’huile d’argan va du nord d’Essaouira au sud de Tiznit, jusqu’à la région située à l’est de Taroudant. Quelques pistes pour partir à la découverte d’un produit hors du commun.

Il joue un rôle socio-économique et environnemental très important. De cet arbre à multiples usages, les habitants puisent leur huile alimentaire, leur bois de chauffage et outillages ainsi que des remèdes contre leurs maladies. Par sa grande présence dans le paysage et la mémoire collective des populations, les dérivés de l’arganier sont utilisés à plusieurs fins thérapeutiques et cosmétiques.

Aujourd’hui, l’arganier se veut être une filiale d’innovation, porteuse d’un potentiel d’investissement, créatrice d’emploi par excellence et accompagnatrice des jeunes chercheurs.

Coopératives, associations, entreprises familiales, tout une armada de structures tirent leur gain-pain de cet arbre providence qu’est l’argane. L’huile d’argan, est certainement la production sur laquelle pourrait reposer un projet de développement socio-économique. Les populations concernées et les autorités locales ont pris conscience de l’ampleur du problème que représente le développement de l’arganeraie et de sa valeur socioculturelle et économique et de la nécessité d’agir. Cela s’est traduit par la création de coopératives associant l’amélioration de l’extraction et de la commercialisation de l’huile au bénéfice des femmes et la préservation de cette ressource ainsi que la lutte contre la désertification.

L’organisation des populations locales, à travers la création de ces coopératives, est initiée autour de la valorisation des produits de l’arganier et plus particulièrement l’huile d’argane. L’objectif de ces coopératives est double. D’une part, améliorer les conditions socio-économiques des femmes rurales par l’augmentation de leurs revenus et d’autre part, préserver l’arganier par l’augmentation de la valeur de l’arbre pour les populations locales et ainsi conforter leur motivation à sa protection.

Deux manifestations pour promouvoir les savoirs et les cultures de l’arganier

C’est dans le sillage de la célébration de l’arganier et de la mise en valeur de ses potentialités et caractéristiques que le ministère de l’Agriculture a organisé, du 7 au 11 décembre, la première édition du Salon international de l’Arganier couplée à la 5ème édition du congrès international de l’arganier. Une occasion de mettre en exergue les questions relatives au capital humain en termes de valeur et de perspectives de valorisation durable.

Cette édition a présenté la particularité d’être une édition de synthèse, de capitalisation des acquis et résultats de la recherche scientifique sur l’arganier et l’arganeraie.

Cette édition constitue, pour la filière de l’arganier, une opportunité exceptionnelle de promotion des savoirs, des cultures et des arts de vivre de tout un territoire à travers l’histoire millénaire de l’Arganeraie, de sa population, ses produits, ses paysages et ses cultures diverses, soulignent les organisateurs.

Elle s’inscrit aussi, dans une optique de dynamisation du secteur et de revalorisation globale de sa chaine de valeur tout en œuvrant pour la préservation du patrimoine naturel unique de l’arganier.

Le salon a regroupé l’ensemble des acteurs du secteur : producteurs, transformateurs et exportateurs qui auront l’occasion d’échanger sur la réalité du secteur, les enjeux et les perspectives de croissance à viser dans les années à venir.

La présence des organismes institutionnels a fait de cet événement une plateforme incontournable d’échange et de réflexion sur les alternatives et les solutions à adapter afin de soutenir un développement durable inclusif, équitable et attractif pour de nouveaux investisseurs.

La manifestation, savamment organisée, a contribué à orienter la recherche scientifique sur la filière de l’arganier vers des questions prioritaires et constitué une opportunité pour apprécier l’avancement de la mise en œuvre du contrat-programme de la filière arganier et interagir avec la dynamique socio-économique et organisationnelle qui s’installe dans la zone, telles que la réhabilitation de 140.000 ha de la forêt naturelle, la plantation de 3.500 ha d’arganiculture et des exportations d’huile d’argane qui frôlent les 1.500 tonnes.

Revenant à la Réserve de Biosphère de l’Arganeraie (RBA), elle couvre une superficie d’environ 2,5 millions d’hectares (toutes essences forestières confondues), l’arganier y occupe la part la plus importante avec une superficie de 830.000 hectares.

Cette réserve, reconnue par l’UNESCO en 1998, se caractérise par sa multifonctionnalité socio-économique et son aspect écologique unique. Cependant, son écosystème devient de plus en plus fragilisé. Sa dégradation est due principalement aux aléas climatiques et pressions anthropiques sur les différentes ressources de l’Arganeraie.

Produire de l’huile d’argan est loin d’être simple : il faut tout d’abord ramasser les fruits de l’arganier, les faire sécher, puis séparer la pulpe et le noyau de la noix, avant de procéder au concassage à la meule de pierre. La pâte obtenue est ensuite malaxée, puis pressée pour en extraire l’huile, qu’il faudra ensuite filtrer.

Dans le cas de l’huile alimentaire, l’amandon est torréfié, ce qui n’est pas le cas de l’huile cosmétique. Ce travail long et pénible est traditionnellement réservé aux femmes de la région.

D’énormes actions pour préserver ce trésor

Il va sans dire que la filière de l’Argane dans le « Plan Maroc Vert » s’est dotée d’un contrat programme (2012-2020) relatif au développement de la filière. Signé entre le gouvernement et l’Interprofession, ce contrat-programme prévoit à l’horizon 2020, de nombreuses actions qui consistent en la réhabilitation de 200.000 ha de l’arganeraie, la domestication de l’arganier et l’extension de sa culture en conduite moderne sur 5.000 ha  et l’augmentation de la production de l’huile d’Argane pour atteindre, en 2020, 10.000 tonnes /an (actuellement estimée à 4.000 tonnes/an).

Ce contrat programme est focalisé sur quatre axes : L’émergence d’un pôle de compétences en recherche et développement intégré dédié à l’arganier, le développement durable de la production et de la qualité selon un modèle intégré en préservant l’Arganeraie et ses ressources naturelles, le développement d’une valorisation forte et pérenne et l’amélioration des conditions cadres de la filière.

Pour rappel, le Produit intérieur brut (PIB) des zones oasiennes et de l’arganier est passé de 84 à 129 milliards de dirhams (1 euro = 10,7 DH) entre 2009 et 2018.

En effet, les zones oasiennes et de l’arganier ont connu une amélioration au niveau de la plupart des indicateurs, approchant et dépassant parfois les ratios établis et ciblés dans le cadre de la stratégie d’intervention de l’Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l’arganier (ANDZOA), une structure gouvernementale dédiée à la préservation et au développement de l’écosystème de l’argan.

En termes du nombre des exportateurs, ils sont de 129 dont 104 sociétés et 24 coopératives. Les données statistiques démontrent que l’huile d’Argane est exportée essentiellement en vrac (une part de 96% en volume).

Ainsi, l’Union européenne (UE) est la principale destination des exportations de l’huile d’argan avec une part en volume de 86% en 2017-18. La France a absorbé environ 64% des exportations marocaines en huile d’argan et 74% du volume destiné à l’UE.

Maroc: Plongée dans le monde de l’Arganier, cet arbre rare et précieux

Par Hicham Alaoui

A 180 km de la ville d’Agadir, station balnéaire de Sud du Maroc, se dresse Tafraout, une petite cité berbère de l’Anti-Atlas, qui offre à ses visiteurs des séjours agréables, un tourisme de montagne et écologique de qualité.Une route sinueuse qui monte au loin jusqu’au cap, paysages austères, montagnes escarpées, des ravins profonds, des torrents rapides, peu de plaines, voilà en quelques  mots toute  la description du trajet d’Agadir à Tafraout, une cité entourée de montagnes de granite qui lui confèrent un paysage époustouflant.

Dans un décor aux couleurs sensationnelles, ces flèches de roche deviennent rouges à l’aube et au crépuscule, transformant ce canyon en un merveilleux paysage flamboyant.

Tout au long de ce trajet captivant, Mohamed, Doctorant avec spécialité en arganier, qui nous a accompagnés, n’a cessé de nous gratifier par ses connaissances approfondies sur la réserve de biosphère de l’arganeraie, la spécificité de l’arganier et ses produits qui sont une source intarissable de bienfaits. Sa copilote maîtrise aussi parfaitement l’arganier. Fatima est membre du projet de Renforcement économique des femmes de la filière argane au Maroc (REFAM) qui vise l’autonomisation économique des femmes dans la filière de l’argane en leur permettant de tirer profit pleinement des richesses qu’elles créent.

A deux trois km avant d’arriver à Tafraout, se trouve un rocher qui surplombe la vue. Ce rocher n’est autre que l’ex- grenier de Tafraout, appelé par la population locale « Agadir N’Tfraout ». Le rocher a une forme spéciale faite naturellement par de gros morceaux de rocher difformes. Ce rocher a une certaine ressemblance avec celle du chapeau de Napoléon. 

A l’entrée de cette petite ville se dresse un tableau de montagnes, une œuvre d’art somptueuse, où est nichée au cœur du Djebel Lekst, la tête du Lion qui garde la ville, visible au centre de cette ville de quelques milliers d’habitants.

Tafraout se présente sous forme de cuvette. Elle est entourée d’une chaîne de montagnes constituée de grosses roches. La petite ville possède un look particulier qui fait qu’on l’aime dès le premier abord.

L’effort de développement accompli se révèle aux visiteurs au fur et à mesure de leur balade. Un village modèle a été bâti à la périphérie du centre. Il est très réussi. 

Nous avons emprunté, ensuite, une piste pour aller visiter les roches peintes. Ce sont de grosses roches sous forme de galets qui ont été, il y a longtemps, entièrement peintes en bleu, rouge, orange et autres couleurs par un artiste belge qui venait souvent dans la région et s’amusait dans les années 1980 à colorier la nature à coup de bombes de peinture. Abimées et délavées par les intempéries, les couleurs ont été restaurées entièrement par un fabricant de peinture.

En une journée, on ne peut prétendre avoir visité tous les coins et les recoins de Tafraout. Notre mission était de se rendre dans une coopérative de production de l’huile d’argane.

Sur place, les coopératives  Aoumerk, Afra et la Maison Azerg ont été créées pour  participer à l’émancipation de la femme rurale restée isolée du monde, en vue d’améliorer ses conditions de vie.

Les femmes n’ont plus besoin de passer 20 longues et pénibles heures de travail pour extraire un litre d’huile. Et si elles continuent de concasser et torréfier tout en chants et en danses à l’image de leur mère et de leur grand-mère, le net et le commerce électronique ont changé leur vie.

L’extraction de l’huile artisanale et fait à la main a toujours été exclusivement le travail des femmes au sein de la population amazighe. Traditionnellement, les hommes étaient chargés de lui vendre les produits au souk.

En 2007, la coopérative agricole féminine « Aoumerkt » a vu le jour par l’Association d’Agued-Oudad pour le développement et l’entraide avec comme objectif  d’améliorer la situation sociale des femmes et leur donner les moyens nécessaires pour faire face aux besoins de leur vie quotidienne», a déclaré savoir à APA la secrétaire à l’Association, Rachida Houmad.

Cette coopérative de 13 adhérentes s’active dans l’extraction de l’huile d’argane (cosmétique et nutritive). Pour elle, la coopérative est une école où la femme rurale  apprend à s’impliquer dans le tissu social et économique de la région, ajoutant que chaque femme adhérente à la coopérative effectue son travail et reçoit en contrepartie une rémunération.

Et d’ajouter que les produits de la coopérative sont écoulés dans les marchés de Tafraout, connue par une affluence des touristes et dans un marché solidaire à Casablanca.

Pour répondre aux exigences du marché international, surtout européen, au niveau de la qualité du produit, la coopérative «Aoumerkt» a modernisé son système d’extraction des huiles  en introduisant des machines de transformation mais l’opération de concassage est restée traditionnelle.

La mécanisation de ce système a permis à la coopérative de produire, avec une grande qualité, deux types de produits : l’huile d’argan destinée à la consommation et extraite à partir des amandons torréfiés et l’huile cosmétique extraite des amandons crus.

Cependant, ces coopératives sont confrontées à la concurrence des intermédiaires qui parcourent les villages et douars pour s’approvisionner en matière première vendue aux différentes sociétés de fabrication d’huile d’argan, surtout  cosmétique, d’où la délocalisation des fruits, un problème majeur pour les coopératives en place. D’autre part, plusieurs familles refusent de vendre leur propre récolte aux coopératives. Elles préfèrent la conserver pour l’écouler plus tard à un prix élevé.

Cacao: le différentiel de revenu décent, un « coup réussi » par Abidjan et Accra en 2019

Le Différentiel de revenu décent de 400 dollars la tonne de cacao (243 500 Fcfa), mécanisme de prix au profit des paysans, obtenu auprès des chocolatiers par la Côte d’Ivoire et le Ghana, deux pays cumulant 62% du marché mondial, est un « coup réussi », selon des producteurs, qui s’inquiètent cependant de la durabilité de cet accord.Kanga Koffi, le président de l’Association nationale des producteurs de café et de cacao de Côte d’Ivoire (Anaproci), lui, se félicite du fait que tous les acteurs majeurs du cacao à l’échelle mondiale, acceptent aujourd’hui que le prix plancher soit mis en œuvre, ce qui est une « avancée notable ».

Avant, dit-il, « la question de prix plancher n’existait pas ». Ce Différentiel de revenu décent devrait permettre d’accroître les revenus des producteurs lorsque cela entrera en vigueur lors de la campagne 2020-2021. En Côte d’Ivoire, le prix minimum garanti aux producteurs pour la campagne en cours (2019-2020) est de 825 Fcfa le Kg. Il est défini en fonction du prix CAF (Coût, assurance, fret) avec une part de 60% au producteur.   

Le mécanisme de Différentiel de revenu décent «est-ce que c’est un truc qui perdure ? », s’interroge Maurice Sawadogo, le président des agriculteurs d’Abengourou, une zone cacaoyère dans l’Est ivoirien, pour qui il faut juguler l’offre et la demande pour garantir un prix rémunérateur aux paysans. 

Pour le président de la Fédération des organisations des producteurs de café-cacao de Côte d’Ivoire (FOPCC), Kambou Sié, « c’est une aventure salutaire » quand on sait qu’ « un tel accord peut envoyer plus de 500 milliards de Fcfa dans le revenu des producteurs ». 

Ce différentiel de revenu descend devrait aller « directement aux producteurs », s’est réjoui  M. Kambou Sié, tout en saluant le lobbying exercé par Accra et Abidjan qui ont décidé de « réparer cette injustice » pour une filière qui engrange plus de 120 milliards de dollars par an dans le monde avec seulement une part entre 5 et 6% pour les pays producteurs.  

Pour stabiliser sa production de cacao, estimée à environ 2 millions de tonnes afin de ne pas contribuer à la chute des cours mondiaux, le Conseil café-cacao de Côte d’Ivoire, organe de régulation de la filière, a décidé de suspendre la production et la fourniture de semences aux paysans. 

« Nous sommes en train de faire le recensement des producteurs, d’abord pour régler le problème de la traçabilité et ensuite mieux connaître les producteurs en termes d’effectif pour programmer avec eux » la quantité à produire, a avait déclaré à l’ouverture de la campagne 2019-2020 Yves Brahima Koné, le directeur du Conseil café-cacao, organe de régulation.  

La volonté actuelle du Conseil café-cacao est affichée. Ne plus permettre la création de nouvelles plantations. Pour M. Yves Brahima Koné, « il n’est pas pertinent » de lancer un vaste programme de plantations au risque de contribuer à la chute des prix sur le marché mondial.

Cette mesure devrait permettre en outre de renouveler les plantations à travers le pays sans augmenter l’offre. L’ICCO, organisation internationale en charge du cacao, prévoit toutefois une augmentation de la production de « 5% en Afrique d’ici à l’horizon 2020 ». Ce qui pourrait déjouer le mécanisme de revenu décent obtenu par Accra et Abidjan. 

Durabilité du cacao

Si la Côte d’Ivoire et le Ghana, gardent le leadership de la production du cacao à l’échelle internationale, ces deux pays voisins peuvent influer sur le prix plancher, jouant sur l’offre et la demande. A contrario, les aléas climatiques et d’autres facteurs exogènes peuvent remettre en cause l’accord entre ces deux pays.

La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial avec près de 2 millions de tonnes, et le Ghana, deuxième producteur mondial, avaient décidé de proposer aux industriels du chocolat et aux négociants un prix plancher de 2 600 dollars US (1,5 million) la tonne, en dessous duquel ils ne vendraient pas le cacao de leurs producteurs.

Un mécanisme garantissant le prix plancher de 2600 dollars US tonnes a été expliqué, les 11 et 12 juin 2019 à Accra, aux industriels du chocolat. Mais, le cacao étant coté à la Bourse de Londres et de New-York, et connaissant des fluctuations des cours, les chocolatiers ont souhaité une autre option plus flexible à accompagner.    

Discuté par les industriels du chocolat et les organes de régulation de la Côte d’Ivoire et du Ghana pendant plusieurs mois, un nouvel mécanisme de prix plancher basé sur le Différentiel du revenu décent, a reçu « l’adhésion de toutes les parties prenantes de la chaînes du cacao en tant que système permettant de servir un revenu décent aux paysans ».  

Les chocolatiers, eux, se sont montrés très regardant sur, entre autres, les questions de destruction massive de la forêt, qui menacent le couvert végétal, ainsi que le travail des enfants dans les plantations, des sujets pour lesquels l’Etat ivoirien et celui du Ghana sont impliqués pour éradiquer ces phénomènes.

Conscients que la durabilité de la filière englobe également les questions environnementales et sociétales, ces deux pays voisins de l’Afrique de l’Ouest ont organisé des rencontres les 10 et 11 septembre 2019 à Abidjan pour aborder de façon spécifique ces questions avec les industriels et les chocolatiers.

Certification et taxes

Depuis le 23 décembre 2019, 352 structures intervenant dans la filière cacao en Côte d’Ivoire dont les entités de certification, les exportateurs, les centres d’achats, les sociétés coopératives, sont soumis à la mise en œuvre des projets de certification et des programmes de durabilité au titre de la campagne 2019-2020, indique une note de la direction générale du Conseil café-cacao. 

Pour la campagne en cours, 2019-2020, « il nous revient qu’aujourd’hui le Conseil a décidé de prendre encore 5 Fcfa par Kg sur tous les producteurs qui sont engagés dans le processus de certification », au prorata du tonnage qui est livré via les différentes structures des exportateurs, affirme M. Kanga, jugeant cela « regrettable ». 

M. Kanga qui note plusieurs taxes sur le cacao en Côte d’Ivoire, relève que le Droit unique de sortie (DUS) et les taxes d’enregistrement donnent, en cumul une « moyenne de 403 milliards Fcfa par campagne qui est prélevé sur les producteurs, soit une moyenne de 200 Fcfa prélevé au Kg sur le producteur ivoirien ».

En marge de cela, il y a le fonds d’investissement agricole, qui est une autre parafiscalité et le fonds d’investissement en milieu rural, qui donnent tous deux « une moyenne de 15 milliards Fcfa prélevés sur les producteurs ivoiriens par campagne », a-t-il ajouté. 

Il avance par ailleurs « un prélèvement moyen de 5,2 milliards Fcfa qui est prélevé sur les producteurs, en outre, le budget de fonctionnement du Conseil qui est de l’ordre de 21 milliards Fcfa, également prélevé sur le producteur ivoirien » puis « le droit de pesage qui est de 1,5 milliard Fcfa ». Pour lui, les taxes et la parafiscalité réduisent le prix garanti aux producteurs.    

« La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao est dernier en prix et c’est incompréhensible », s’insurge M. Kanga Koffi, mentionnant que « le Ghana est à 925 Fcfa/Kg contre 825 Fcfa pour la Côte d’Ivoire, le Cameroun 1 080 Fcfa bord champ et le Brésil 1 275 Fcfa bord champ ».

Lors d’un atelier de l’Organisation mondiale du producteur de café cacao tenu au Ghana du 8 au 11 décembre 2019, le Cocoa Board (organe de régulation du cacao au Ghana) a d’ailleurs annoncé qu’ « après décembre le prix du cacao bord champ va augmenter », a fait savoir M. Kanga qui participait à cette rencontre, estimant que le produit se comporte bien.  

Par ailleurs, « l’utilisation de ces fonds (prélevés aux producteurs ivoiriens) ne vont pas vers les destinations indiquées », a fait observer M. Kanga Koffi, déplorant que les produits phytosanitaires soient « vendus par les agents du Conseil café-cacao » alors que certains producteurs n’ont pas accès à ces accessoires.      

Le swollen shoot, un ravageur     

Le virus du swollen shoot également appelé « le Sida du cacao », « continue de faire des ravages, aujourd’hui, dans la zone de Vavoua, Bouaflé, Saioua », dans l’Ouest et le Centre-Ouest de la Côte d’Ivoire, selon M. Kanga Koffi, qui note que « la maladie avance à grand pas ». 

Tous les vergers sont laissés pour compte parce que l’appui a « circonscrit certaines zones » à traiter, a-t-il souligné, avant d’ajouter que « des planteurs sont dans le deuil, et des gens qui avaient 15 hectares se retrouvent aujourd’hui avec moins de un hectare et ne peuvent récolter un à deux sacs de cacao ».   

« On lance un cri de cœur », dit-il, tout en invitant l’Agence nationale d’appui au développement rural (Anader), à accompagner davantage les planteurs afin de circonscrire ce fléau ravageur qui a déjà décimé des dizaines hectares.  

« Nous avons environ 100 000 hectares à arracher sur trois ans », a indiqué en janvier 2018 le directeur général du Conseil café-cacao. A cette période, plus de 22 000 hectares de plantation avaient été déjà arrachés en Côte d’Ivoire.

L’Agence nationale d’appui au développement rural (Anader) a notamment en charge la gestion des parcelles arrachées. Il est par ailleurs prévu l’accompagnement des producteurs avec le  »cacao Mercedes », une variété ivoirienne qui a un rendement très élevé à l’hectare. 

Le Botswana menacé de famine en 2020 (Fao)

Le Botswana va connaître une baisse de sa production céréalière au terme de la campagne agricole 2019/2020, en raison de conditions météorologiques défavorables, a averti mercredi l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), notant que ce pays d’Afrique australe est menacé par la famine.La FAO a déclaré dans sa dernière mise à jour de la sécurité alimentaire que la production céréalière du Botswana était tombée à des niveaux inférieurs à la moyenne au cours de la saison 2019/2020, qui va d’octobre 2019 à avril 2020.

« Les semis des céréales de 2020 ont commencé en novembre et devraient s’achever en fin décembre, les cultures devraient donc être prêtes pour la récolte à partir d’avril prochain », a indiqué l’agence onusienne.

Selon elle, les précipitations ont été suffisantes pour faciliter les opérations de plantation et soutenir la germination des cultures dans les principales zones de production.

Cependant, les prévisions ne sont pas bonnes pour la période de décembre 2019 à février 2020, les experts météorologiques mettant en garde contre une probabilité de précipitations moyennes, voire inférieures à la moyenne.

Abidjan abrite du 12 au 14 février 2020 un symposium mondial sur le cajou

La Côte d’Ivoire, premier pays producteur mondial de cajou, abrite du 12 au 14 février 2020 un symposium de la Convention mondiale du cajou, pour la première fois sur le continent africain, un événement couplé avec la 3è édition des Journées nationales des exportateurs du cajou.Ce symposium dont la 6è édition est prévue à Abidjan, du 12 au 14 février 2020, est à sa « première délocalisation sur le continent africain », a dit mardi à la presse Alex Nguettia, vice-président et porte-parole de la Convention mondiale du cajou.

Il se tiendra en collaboration avec le Bureau exécutif de l’Association des exportateurs de cajou de Côte d’Ivoire sous le thème « Quel écosystème durable pour le secteur mondial du cajou ? », et plus de 2 000 participants, a-t-il indiqué.

Selon le vice-président du Groupement des exportateurs et professionnels des produits agricoles et des acteurs de la filière anacarde, Issa Konaté, sont attendus à ce symposium toutes les grandes entreprises et les multinationales de la transformation de la noix brute de cajou.

La Côte d’Ivoire, leader mondial dans la filière, ambitionne de transformer localement au moins 50% de sa production de cajou. Cette plateforme est une opportunité pour l’Etat afin d’attirer des investisseurs dans ce secteur qui touche quelque 2,5 millions de personnes dans le pays.

Avec une production 710 000 tonnes en 2018, la Côte d’Ivoire occupe le premier rang mondial. Cette performance représente 22% de la production mondiale grâce aux efforts de 350 000 producteurs que compte le pays.

Quelque 600 experts et chefs d’entreprises sont attendus de l’Asie,  400 autres participants de l’Europe et du continent Américain. Concernant le continent africain, sont attendus environ 500 participants en provenance des pays producteurs.  

La 5è édition du symposium a eu lieu à Abu Dhabi, aux Émirats Arabes Unis, du 24 au 26 janvier 2019. La rencontre d’Abidjan a été décidée par le Commissariat général de la Convention mondiale du cajou dénommée WCC ou World Cashew Convention. 

Côte d’Ivoire: 14 produits dont l’igname représentent plus de 90% de la disponibilité alimentaire nationale

Quatorze produits primaires ou dérivés dont l’igname, le riz et le manioc participent en volume pour plus de 90% de la quantité totale des disponibilités alimentaires en Côte d’Ivoire, a appris APA jeudi de source officielle dans la capitale économique ivoirienne.«14 produits primaires participent en volume pour plus de 90% de la quantité totale de disponibilités alimentaires nationales. Quatre produits se distinguent particulièrement avec  des disponibilités de plus de 50kg/personne par an. Il s’agit de l’igname ( 158 kg/pers/an), du manioc (117kg/pers/an), le riz en équivalent blanchi (109kg/pers/an) et les plantains ( 55kg/pers/an)», a indiqué Gabriel Koffi de la direction des statistiques, de la documentation et de l’informatique du ministère ivoirien de l’agriculture et du développement rural dans un atelier de présentation des bilans alimentaires de la Côte d’Ivoire  sur la période 2014-2017 co-organisé avec la Banque africaine de développement ( BAD).

Les disponibilités alimentaires humaines représentent la quantité d’aliments disponibles pour la consommation sur une période donnée, qu’ils soient consommés ou non.

« Dans l’ensemble, il est observé une faible variation des disponibilités alimentaires humaines par produit d’une année à l’autre. Cependant, on note un accroissement relativement important en 2017 du riz (équivalent Paddy) et des poissons pélagiques », a analysé M. Koffi.

Poursuivant, il a fait savoir que les disponibilités calorifiques moyennes par personne par jour sur la période 2014-2017 sont estimées à 2565 kilocalories ( Kcal) avec le minimum de 2548 Kcal en 2014 et le maximum de 2595 kcal en 2017.

«J’invite les structures productrices et pourvoyeuses de données agricoles et alimentaires à plus de collaboration afin de pouvoir disposer de l’ensemble de toutes les données de base nécessaire pour la compilation des bilans alimentaires de la Côte d’Ivoire pour les prochaines années», a encouragé auparavant dans un discours,  Gooré-Bi Kouakou Marcel représentant le ministre ivoirien de l’agriculture et du développement rural.

«La nécessité des statistiques sur les disponibilités alimentaires n’est plus à démontrer. Elles permettent entre autres d’avoir une idée de la disponibilité pour la consommation humaine pour chaque produit» a souligné pour sa part, Louis Kouakou qui s’exprimait au nom de la Banque africaine de développement (BAD).

Le bilan alimentaire est un  cadre statistique/comptable national qui présente un tableau complet des disponibilités et utilisations alimentaires d’un pays au cours d’une période de référence donnée.

Sénégal : Le village de Daga Birame à l’heure de l’agriculture intelligente

Le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CGIAR), dans le cadre de ses programmes d’appui aux populations victimes des changements climatiques, expérimente depuis 2012, le concept de village climato-intelligent (VCI) dans divers pays, y compris le Sénégal où cette approche porte ses fruits.De Dakar, il faut parcourir 265 km en quatre tours d’horloge pour se rendre à Daga Birame. Dans cette bourgade du centre du Sénégal, la végétation est moribonde et le climat torride.

« Daga Birame fait partie de ces villages où la vulnérabilité aux changements climatiques est très accrue. C’est un village qui est vraiment dans une situation de pauvreté extrême. D’où son choix pour expérimenter l’approche village climato-intelligent », explique le Coordonnateur du programme de recherche sur le changement climatique, l’agriculture et la sécurité alimentaire pour la zone Afrique (CCAFS), Robert Zugmoré.

Le VCI prend en charge trois principaux défis : la sécurité alimentaire, l’adaptation et l’atténuation à la variabilité et aux changements climatiques.

En outre, il comporte quatre axes majeurs d’intervention. Il s’agit des pratiques d’agriculture climato-intelligente, des services et informations climatiques en relation avec l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim), du développement de pratiques à faibles émissions et des politiques et institutions pour des systèmes alimentaires résilients face au climat.

Ainsi, à Daga Birame où le projet est mis en œuvre depuis 2013, un ensemble d’actions ont été identifiées par la communauté afin d’atteindre les changements souhaités dans la productivité agricole et la sécurité alimentaire.

« Nous avons constaté une nette amélioration de nos productions depuis que nous appliquons le paquet technologique du CCAFS. Par exemple, quand tu récoltes plus de 200 kg dans un périmètre de 25 sur 50 mètres, c’est différent des 20 kg que l’on peut obtenir sur une même superficie qui n’a pas bénéficié du paquet technologique », se réjouit Ousmane Thiall, un jeune producteur de Daga Birame.

Cette approche du CCAFS a également permis aux habitants de la localité de prendre conscience de la nécessité de protéger l’environnement et d’abandonner leurs néfastes pratiques consistant à couper les arbres pour nourrir le bétail.

« Tout est parti d’un voyage que les paysans de Daga Birame ont effectué à Linguère, une région désertique au climat chaud et sec, dans le nord du Sénégal. Là-bas, ils ont vu de leurs propres yeux à quoi ressemblerait leur région dans 30 ans s’ils ne faisaient rien pour économiser les ressources et protéger leur environnement », renseigne Mouhamadou Diop, assistant de recherche à l’Institut sénégalais de recherche agricole (Isra).

A en croire Ousmane Thiall, les paysans se sont dits : « Si on ne change pas, on ne tiendra même pas 30 ans de plus et on risque d’être comme ceux de Linguère ». De cette prise de conscience est né un changement d’attitude. En effet, les cultivateurs s’engagent à ne plus couper les baobabs. Mieux, une croix rouge apposée sur ces arbres, dissuade de les abattre.

En plus, une zone de 128 hectares a été aménagée pour faciliter la régénération du couvert végétal du village. « Avant l’arrivée du projet, le village était pratiquement un désert. Il n’y avait pas de plantes, pas d’arbres fruitiers, mais tout cela n’est plus qu’un lointain souvenir », se félicite Rokhy Mbengue, responsable des femmes de Daga Birame, drapée dans un grand-boubou violet.

Cerise sur le gâteau, « la poussière qui envahissait les maisons et causait des maladies respiratoires est contenue par la forêt encerclant le village », fait-elle savoir, dans une voix fluette.

Rokhy Mbengue et ses amies ont également bénéficié d’une unité de transformation de produits locaux qui leur a permis de « gagner 180. 000 F CFA » lors de leur première année d’exploitation.

Par ailleurs, un champ de domestication de certaines plantes en voie de disparition a vu le jour pour promouvoir aussi bien des technologies endogènes qu’exogènes issues de la recherche.

Chaque année, une visite commentaire-restitution des résultats est organisée afin de partager les bonnes pratiques avec les habitants des villages voisins, la mise à échelle étant l’un des objectifs principaux de ce projet.

Se réjouissant de l’amélioration de la nutrition du village et des revenus qui seront issus de la surproduction des exploitations, Yapi Atse du bureau FAO à Accra (Ghana) a appelé les promoteurs du projet à élargir leur zone d’intervention.

Sénégal : le village de Daga Birame à l’heure de l’agriculture intelligente

Le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CGIAR), dans le cadre de ses programmes d’appui aux populations victimes des changements climatiques, expérimente depuis 2012, le concept de village climato-intelligent (VCI) dans divers pays, y compris le Sénégal où cette approche porte ses fruits.De Dakar, il faut parcourir 265 km en quatre tours d’horloge pour se rendre à Daga Birame. Dans cette bourgade du centre du Sénégal, la végétation est moribonde et le climat torride.

« Daga Birame fait partie de ces villages où la vulnérabilité aux changements climatiques est très accrue. C’est un village qui est vraiment dans une situation de pauvreté extrême. D’où son choix pour expérimenter l’approche village climato-intelligent », explique le Coordonnateur du programme de recherche sur le changement climatique, l’agriculture et la sécurité alimentaire pour la zone Afrique (CCAFS), Robert Zugmoré.

Le VCI prend en charge trois principaux défis : la sécurité alimentaire, l’adaptation et l’atténuation à la variabilité et aux changements climatiques.

En outre, il comporte quatre axes majeurs d’intervention. Il s’agit des pratiques d’agriculture climato-intelligente, des services et informations climatiques en relation avec l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim), du développement de pratiques à faibles émissions et des politiques et institutions pour des systèmes alimentaires résilients face au climat.

Ainsi, à Daga Birame où le projet est mis en œuvre depuis 2013, un ensemble d’actions ont été identifiées par la communauté afin d’atteindre les changements souhaités dans la productivité agricole et la sécurité alimentaire.

« Nous avons constaté une nette amélioration de nos productions depuis que nous appliquons le paquet technologique du CCAFS. Par exemple, quand tu récoltes plus de 200 kg dans un périmètre de 25 sur 50 mètres, c’est différent des 20 kg que l’on peut obtenir sur une même superficie qui n’a pas bénéficié du paquet technologique », se réjouit Ousmane Thiall, un jeune producteur de Daga Birame.

Cette approche du CCAFS a également permis aux habitants de la localité de prendre conscience de la nécessité de protéger l’environnement et d’abandonner leurs néfastes pratiques consistant à couper les arbres pour nourrir le bétail.

« Tout est parti d’un voyage que les paysans de Daga Birame ont effectué à Linguère, une région désertique au climat chaud et sec, dans le nord du Sénégal. Là-bas, ils ont vu de leurs propres yeux à quoi ressemblerait leur région dans 30 ans s’ils ne faisaient rien pour économiser les ressources et protéger leur environnement », renseigne Mouhamadou Diop, assistant de recherche à l’Institut sénégalais de recherche agricole (Isra).

A en croire Ousmane Thiall, les paysans se sont dits : « Si on ne change pas, on ne tiendra même pas 30 ans de plus et on risque d’être comme ceux de Linguère ». De cette prise de conscience est né un changement d’attitude. En effet, les cultivateurs s’engagent à ne plus couper les baobabs. Mieux, une croix rouge apposée sur ces arbres, dissuade de les abattre.

En plus, une zone de 128 hectares a été aménagée pour faciliter la régénération du couvert végétal du village. « Avant l’arrivée du projet, le village était pratiquement un désert. Il n’y avait pas de plantes, pas d’arbres fruitiers, mais tout cela n’est plus qu’un lointain souvenir », se félicite Rokhy Mbengue, responsable des femmes de Daga Birame, drapée dans un grand-boubou violet.

Cerise sur le gâteau, « la poussière qui envahissait les maisons et causait des maladies respiratoires est contenue par la forêt encerclant le village », fait-elle savoir, dans une voix fluette.

Rokhy Mbengue et ses amies ont également bénéficié d’une unité de transformation de produits locaux qui leur a permis de « gagner 180. 000 F CFA » lors de leur première année d’exploitation.

Par ailleurs, un champ de domestication de certaines plantes en voie de disparition a vu le jour pour promouvoir aussi bien des technologies endogènes qu’exogènes issues de la recherche.

Chaque année, une visite commentaire-restitution des résultats est organisée afin de partager les bonnes pratiques avec les habitants des villages voisins, la mise à échelle étant l’un des objectifs principaux de ce projet.

Se réjouissant de l’amélioration de la nutrition du village et des revenus qui seront issus de la surproduction des exploitations, Yapi Atse du bureau FAO à Accra (Ghana) a appelé les promoteurs du projet à élargir leur zone d’intervention.

Banane dessert: la Côte d’Ivoire, 1er producteur africain avec près de 450 000 tonnes en 2019

Avec une production de près de 450 000 tonnes de bananes desserts en 2019, la Côte d’Ivoire est en peloton de tête des pays producteurs africains, et enregistre un chiffre d’Affaires de 145 milliards de Fcfa, soit 7% du Produit intérieur brut (PIB) agricole et 3% du PIB national.En dépit de ces performances, des défis majeurs demeurent, indique une analyse de la compétitivité de la filière banane dessert établie par l’Observatoire national sur la compétitivité des entreprises (ONCE) en partenariat avec le Secrétariat exécutif du Comité de concertation Etat/Secteur privé.   

Selon l’analyse, une concurrence féroce des pays d’Amérique centrale et du Sud se dresse face à la Côte d’Ivoire, au regard de l’importante quantité de bananes desserts exportées par ces Etats vers l’Union européenne (4,6 millions de tonnes contre 1,2 million de tonnes pour les pays ACP) et du contexte de libéralisation des échanges.  

La filière banane dessert en Côte d’Ivoire représente 9 000 emplois directs et 35 000 emplois indirects. La faible consommation de la banane sur le marché local, le ratio de rendement à l’hectare encore faible (50 tonnes/hectares), et les coûts de production élevés (accès aux intrants, coûts de transports…) constituent des facteurs entravant la compétitivité de la filière.     

Face à ces différents défis, les  acteurs de la filière  réunis au sein de  l’Organisation des producteurs-exportateurs de bananes, d’ananas, de mangues et autres fruits de Côte d’Ivoire (OBAMCI)    souhaitent un soutien financier plus accru de l’Etat à l’endroit de la filière, une poursuite de la politique d’installation de nouveaux planteurs, une défiscalisation du carburant utilisé par les exploitants de la banane dessert et un accès facile aux intrants.

Vu la concurrence internationale dans la filière banane dessert marquée par la présence de plus en plus accrue des produits de l’Amérique centrale et du sud sur le marché européen, l’ONCE et les acteurs de la filière ont organisé le 21 novembre 2019 un atelier en vue de relever les défis et garantir la pérennité de la filière banane dessert en Côte d’Ivoire. 

La FAO participe à l’effort de la Côte d’Ivoire pour son autosuffisance en ressources halieutiques

L’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) participe à l’effort de la Côte d’Ivoire pour son autosuffisance en ressources halieutiques, a annoncé dimanche à APA, son représentant en Côte d’Ivoire, Samy Gaiji.Dressant une participation positive de son organisation à la cinquième édition du Salon international de l’agriculture et des ressources halieutiques d’Abidjan (SARA), Samy Gaiji, a relevé la signature d’un accord de partenariat pour une coopération technique au niveau de l’emploi jeune.

« Nous avons aussi d’autres partenariats dans le contexte de la pêche côtière, au niveau des ressources halieutiques, et au niveau des forêts. Nous sommes optimistes pour l’année 2020. Nous pensons tripler », nos engagements en Côte d’Ivoire, a-t-il expliqué en marge de la cérémonie de clôture de la cinquième édition du SARA.

Selon M. Gaiji, la FAO appuie les priorités du gouvernement ivoirien, notamment en ressources halieutiques. Cet appui porte également sur la peste porcine et l’élevage de tilapia, car, la Côte d’Ivoire « importe encore 2/3 de sa consommation (de tilapia) ».

« On voudrait participer à l’effort de la Côte d’Ivoire pour que le pays soit autosuffisant en ressources halieutiques», a encore expliqué le patron de la FAO en Côte d’Ivoire.

L’intervention de la FAO cible une série de projets dans différentes thématiques prioritaires du gouvernement. « Nous sommes là pour appuyer le gouvernement et l’accompagner dans ses efforts», -t-il  poursuivi.

Selon lui, l’Afrique est loin de la sécurité alimentaire totale, mais « nous sommes sur un bon cheminement pour les différentes thématiques».

« Il y a encore des défis assez grands. Il y a encore des régions en Côte d’Ivoire qui souffrent de la malnutrition, où la sécurité alimentaire n’est pas garantie », a encore expliqué le représentant résident.

« Nous nous axons de plus en plus vers le nord (ivoirien), dans les régions  qui sont vraiment dans le besoin tout en essayant de valoriser les chaînes de valeur au Sud. » a ajouté Samy Gaiji .

A propos de la participation de la FAO au SARA 2019, il a expliqué que « nous avons participé au SARA parce que nous avons plus de 33 ans de coopération avec la Côte d’Ivoire ».

Pour lui, « c’est une opportunité pour réaffirmer notre engagement, notre solidarité avec les efforts des différents ministères ».

« Nous avons répondu aux priorités du pays, nous continuons à répondre à ces priorités et nous sommes à l’écoute avec les différents ministères sur les priorités futures de la Côte d’Ivoire », a-t-il conclu.

 La cinquième édition du SARA s’est déroulée du 22 novembre au 1er décembre 2019 autour du thème, «agriculture intelligente et innovations techniques: quelles perspectives pour l’agriculture africaine? » avec la France comme pays à l’honneur. 

Au plan de la participation, ce sont 786 entreprises et organisations réparties dans 473 stands qui ont exposé contre 718 lors de la quatrième édition en 2017.  Au total, 360 000 visiteurs ont été enregistrés contre 300 000 en 2017. Par ailleurs, plus de 238 milliards de FCFA de manifestations d’intentions d’investissements ont été recueillis au cours de ce Salon.

Plus de 238 milliards FCFA de manifestations d’intentions d’investissements enregistrés au SARA 2019

Plus de 238 milliards de FCFA de manifestations d’intentions d’investissements ont été enregistrés à la cinquième édition du Salon international de l’agriculture et des ressources animales d’Abidjan (SARA) qui s’est achevée, dimanche, au cours d’une cérémonie aux allures festives.Dans une allocution de clôture, le premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly a relevé « le succès indéniable » de cette édition qui « contribuera à insuffler un dynamisme nouveau pour la relance des productions animales et végétales ».

« Au plan de la manifestation des intentions d’investissements dans ce secteurs éminemment stratégique pour notre économie, ce sont plus de 238 milliards de FCFA qui sont projetés en termes d’investissements pour les années à venir contre 140 milliards de FCFA lors de l’édition de 2017 » a déclaré M. Coulibaly.

« Les opportunités présentées sont de nature à attirer de nouvelles vocations »  surtout chez la jeunesse ivoirienne, a-t-il ajouté, se félicitant des « résultats probants auxquels nous sommes parvenus ». 

Au plan de la participation, ce sont 786 entreprises et organisations réparties dans 473 stands qui ont exposé contre 718 lors de la quatrième édition en 2017. « Nous avons également reçu 360 000 visiteurs au total contre 300 000 en 2017 », a encore dit le premier ministre.

Auparavant, la Commissaire générale du SARA, Diénébou Touré Condé a indiqué que 100 rencontres d’échanges, 75 conférences et ateliers ainsi que 20 panels et rencontres spécialisés ont été organisés au cours de cette édition 2019.

Quatre journées focus, des contacts d’affaires ainsi que 250 rencontres B to B ont également meublé cette édition qui a par ailleurs enregistré la participation de 29 pays  et de 13 ministres.

Le ministre de l’agriculture et du développement rural, Kobénan Kouassi Adjoumani a de son côté insisté  sur le Hackaton organisé avec le concours des partenaires de ce Salon, notamment Agreen et Digital Africa. Il s’inscrit dans le cadre de la modernisation de l’agriculture ivoirienne, avec l’utilisation de solutions numériques à chaque maillon de la chaîne des valeurs agricoles.

« Pendant quarante-huit  heures, soixante-quatre  jeunes ivoiriens et non ivoiriens ont planché, par équipe de trois ou quatre personnes, pour proposer des innovations numériques applicables au secteur agricole.  Ce sont donc à la fois, le travail individuel et collectif et le mérite de ces jeunes qui ont été reconnus à travers les prix décernés aux lauréats du Hackaton.

En outre, les récompenses des concours des animaux, culinaires, du meilleur stand, de la meilleure machine agricole et de l’innovation de même que des distinctions dans l’Ordre du mérite agricole ont meublé cette cérémonie de clôture. Cette édition du SARA 2019 s’est déroulée autour du thème, «agriculture intelligente et innovations techniques: quelles perspectives pour l’agriculture africaine? » avec la France comme pays à l’honneur.  

La FAO se félicite de la mise en œuvre d’une banque agricole « en cours » en Côte d’Ivoire

Le représentant de l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en Côte d’Ivoire, Samy Gaiji, s’est félicité jeudi à Abidjan de la mise en œuvre d’une banque agricole « en cours » dans le pays.M. Gaiji s’exprimait face à des journalistes, jeudi, en marge d’une journée focus dédiée aux ressources animales et halieutiques,  à l’occasion de l’édition 2019 du Salon international de l’agriculture et des ressources animales d’Abidjan (SARA).

« Il y a une banque agricole qui est en cours de mise en œuvre en Côte d’Ivoire » dont le dossier est piloté par le ministère ivoirien de l’Économie et des finance,  a fait savoir M. Samy Gaiji, représentant de la FAO en Côte d’Ivoire.

Le représentant de la FAO en Côte d’Ivoire qui dit avoir « participé aux consultations et à l’articulation » de ce projet, soutient qu’ « il faut accompagner les jeunes avec des crédits » dans leurs initiatives agricoles et les banques devraient prendre des risques.

Selon lui, « il faut un secteur bancaire beaucoup plus porté sur les risques », ce qui devrait permettre de rendre le pays autosuffisant avec une sécurité alimentaire, et voire importer vers d’autres marchés pour capter des devises. 

La Côte d’Ivoire mise sur les innovations technologiques pour réduire les déficits en protéines animales et halieutiques, afin d’inverser la tendance des importations, a déclaré le ministre ivoirien des Ressources animales et halieutiques,  Dosso Moussa, dans un discours.

Selon M. Dosso Moussa, ce secteur vient de loin. Dévasté après les crises successives,  il observe aujourd’hui une embellie grâce aux efforts du gouvernement et l’engagement du chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara.

Concernant la filière agricole, la production a été de 61.000 tonnes de viandes alors que les projections les plus optimistes tablaient sur 60.000 en 2020, a fait observer M. Dosso Moussa, avant d’ajouter qu’ « aujourd’hui le pays est autosuffisant en œuf de consommation». 

La FAO accompagne la Côte d’Ivoire dans sa réforme du secteur animal et halieutique. L’institution intervient aujourd’hui sur la peste porcine, qui selon le représentant de l’organisation a occasionné « une baisse de 5% du cheptel ces dernières années ».  

En outre, l’organisation travaille avec l’Etat ivoirien sur le renforcement de la filière de l’aquaculture. Selon M. Samy Gaiji, « au moins 2/3 de la consommation de tilapias (en Côte d’Ivoire) est importé », alors que le pays présente de « très bonnes » conditions agro-écologiques. 

« Nous voulons accompagner la Côte d’Ivoire pour atteindre l’autosuffisance », a-t-déclaré, se disant « optimiste sur les capacités » du pays. Dans cette optique, la FAO prépare « environ trois à quatre projets d’un total de 2 millions de dollars US sur la filière aquaculture pour l’année 2020 ».

Le secteur des ressources animales et halieutiques est pourvoyeur d’emplois. Selon des statistiques officielles de 2016, » environ 702.500 personnes » opéraient dans ces filières. Mais malgré le fort potentiel de développement, l’on enregistre un rendement peu compétitif. 

Maroc : Agadir accueille deux événements internationaux majeurs autour de l’arganier et sa biosphère

La ville d’Agadir abritera du 7 au 11 décembre prochain la 5ème édition du congrès international de l’Arganier, qui coïncidera cette année avec la tenue de la toute première édition du Salon international de l’Arganier, a appris APA auprès des organisateurs.Initiés par l’Agence marocaine pour le Développement des Zones Oasiennes et de l’Arganier (ANDZOA), ces deux événements majeurs permettront aux différents acteurs du secteur de discuter des moyens de promotion et de valorisation de la chaîne de valeur de l’arganier afin de renforcer son rayonnement à l’échelle nationale et internationale.

L’organisation du congrès et du salon de l’arganier constituera l’occasion idoine pour mettre en valeur les progrès réalisés par les acteurs du secteur, et permettre de capitaliser sur les efforts déployés dans le cadre du Plan Maroc Vert afin de créer les synergies et convergences nécessaires à la protection des acquis riches et variés de ce secteur vital, indiquent les organisateurs dans un communiqué.

La 5ème édition du Congrès International de L’Arganier se tient sous le thème : « Capital naturel de l’arganier : valeur et valorisation », avec la participation de plus de 230 chercheurs et experts dans le secteur représentant plus neuf pays et qui s’attelleront aux dernières contributions de la communauté scientifique et académique pour orienter et développer le secteur et évaluerons les moyens de valoriser la réserve de biosphère de l’arganier (RBA) tout en exposant leurs recherches et travaux scientifiques.

Un des moments forts du congrès sera également le couronnement de jeunes chercheurs et doctorants ayant effectué les meilleures recherches scientifiques publiées par des institutions scientifiques nationales et internationales.

Parallèlement au congrès, la première édition du Salon international de l’Arganier se tiendra du 7 au 11 décembre offrant aux visiteurs une immersion dans l’univers de la biosphère de l’arganeraie à travers la visite de divers espaces et expositions de photographies et de peintures.

Par ailleurs, ce salon de cinq jours sera l’occasion d’organiser des réunions en BtoB et des Side-events qui réuniront les différents acteurs et professionnels du secteur dans le but de créer des réseaux d’échange d’expériences et de promotion des produits de l’arganeraie et de sa dimensions culturelle et patrimoniale.

Dans le cadre des activités parallèles, un espace a été consacré aux histoires et contes autour du patrimoine de l’arganier, et un autre espace dédié aux enfants afin d’enseigner aux jeunes générations une culture de la préservation du patrimoine matériel et immatériel de l’arganier.

Les visiteurs découvriront également les méthodes traditionnelles d’extraction de l’huile d’argan, et pourront s’offrir une dégustation de plats préparés à base de cette huile.

Afin de créer une dynamique à l’échelle de toute la ville, cinq sites ont été dédiés aux activités commerciales et culturelles dans les principales places de la ville d’Agadir avec la participation de 200 coopératives issues de huit provinces de la biosphère de l’arganeraie : Essaouira, Tiznit, Taroudant, Chtouka Ait Baha, Inezgane Ait Melloul, Guelmime, Agadir Ida-Ou-Tanane.

Certes, ces deux événements internationaux permettront de créer une dynamique entre les différents acteurs de la chaîne de valeur de la filière, de consolider les acquis et de donner un nouvel élan au renforcement d’une filière économiquement viable et socialement équitable dans un environnement durable.

Hyacinthe Ouattara nouveau PCA du Conseil coton-anacarde assure vouloir «maintenir le cap»

Hyacinthe Alain Blidia Ouattara, nouveau président du Conseil d’administration du Conseil coton-anacarde de Côte d’Ivoire, élu le 19 novembre 2019, assure vouloir « maintenir le cap » en termes de bond de ces deux filières et « aller plus de l’avant ».« La filière se porte très bien, c’est d’abord de maintenir le cap, sinon que d’aller de l’avant », a déclaré mardi à la presse M. Hyacinthe Ouattara sur le stand du Conseil coton-anacarde, à l’occasion du Salon international de l’agriculture et des ressources animales (SARA 2019).

Dans cette mission «  nous travaillerons en équipe (car) c’est une affaire du Conseil d’administration et de la direction générale », a dit M. Ouattara qui veut que les membres du Conseil « conjuguent » leurs efforts afin de réaliser les objectifs assignés.

Le chef d’Etat a désigné le 2 octobre 2019 M. Hyacinthe Ouattara comme « le représentant de la présidence au sein du Conseil ». Après cette première étape, le Conseil constitué de 12 membres, a élu le PCA,  le portant à la tête de ce Conseil le 19 novembre 2019.

M. Ouattara travaillera avec le directeur général, Adama Coulibaly, qui, faisant un bref bilan des deux filières, s’est félicité de que le coton, en 2011, estimé à quelque 120 000 tonnes a atteint 468 000 tonnes en 2019, alors que l’anacarde est passée de 480 000 tonnes à plus de 700 000 tonnes en 2019.

Le nouveau président du Conseil d’administration du Conseil coton-anacarde de Côte d’Ivoire, organe de régulation de ces deux filières, Hyacinthe Alain Blidia Ouattara, succède à Mamadou Bamba, qui a achevé ses deux mandats de trois ans.

La FAO soutient au profit de la Côte d’Ivoire 3 projets agro-forestiers d’environ 15,5 milliards Fcfa

L’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), soutient actuellement trois projets agro-forestiers au profit de la Côte d’Ivoire, d’un coût global de 26 millions de dollars US soit 15,47 milliards de Fcfa.Ces projets portent notamment sur la cacaoculture durable et l’aménagement du territoire, le projet fonds vert climat et le projet de bioénergies,  selon David Solano expert en mobilisation de ressources et expert forestier au sein de la FAO.

M. Solano qui s’exprimait en marge d’un panel dédié à la forêt ivoirienne à l’occasion de la cinquième édition Salon international de l’agriculture et des ressources animales d’Abidjan (SARA), mardi dans la capitale économique ivoirienne, a indiqué à la presse que ces projets ont été ficelés avec les ministères techniques.     

Avec également les partenaires techniques et financiers, la FAO soutient le gouvernement ivoirien dans la mise à l’échelle des technologies et des bonnes pratiques pour libérer le potentiel  de l’innovation agricole. 

La FAO est en train de « bâtir maintenant » le projet sur la cacaoculture durable et l’aménagement du territoire d’un coût de 6 millions de dollars US, qui a été déjà présélectionné par le Fonds par l’environnement mondial au travers du Programme impact, a précisé M. Solano. 

C’est un projet initié par le ministère de l’Agriculture et du développement rural, dira-t-il, avant d’ajouter que la FAO a procédé à la soumissions de ce projet qui a été « présélectionné parmi 18 projets au niveau mondial ».  Il devrait être déposé en mai 2020. 

A la demande du gouvernement ivoirien, la FAO vient de déposer un projet de 10 millions de dollars pour le Fonds vert pour le climat qui est assorti d’un appel pour la Redd+, mécanisme visant à réduire les gaz à effet de serre et lutter contre la déforestation. 

Le pays connaît une « avancée » mais il manque encore quelques efforts pour finaliser ses objectifs.  En mars 2020, le projet pour le fonds vert sur le climat devrait être soumis à la prochaine réunion du Comité de sélection de projets du fonds vert climat, afin d’être «définitive sélectionné ».  

Un projet sur la bioénergie d’un coût de 10 millions Fcfa se prépare, a-t-il poursuivi, soulignant qu’il s’agit d’une alternative aux énergies fossiles et à la mauvaise utilisation du bois de chauffe dont l’utilisation actuelle n’est pas durable. Cela devrait permettre de convertir les déchets agricoles en énergie domestique.   

La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, a initié un projet en vue de favoriser l’agroforesterie. Ce projet, en conception et qui devrait être déposé en mai 2020 vient pour restaurer les terrains dégradés et maintenir une culture durable sur les sols. 

Pour la cacaoculture durable, les chocolatiers interviennent dans le projet en tant que partenaire. L’objectif étant d’atteindre zéro déforestation, en améliorant l’origine génétique des plants et les techniques de culture. 

L’agroforesterie, selon M. Solano, expert forestier de la FAO, vise à cultiver le cacao avec d’autres arbres pour restaurer la forêt beaucoup plus vite, avec moins d’intrants chimiques, et l’utilisation de plus d’arbres dans les parcelles forestières.

Toutefois, les parcelles arborées ne devraient pas  dépasser le seuil de 30% afin que le cacao soit productif. Les chocolatiers soutiennent notamment que le nombre de pieds de cacao devraient être  en dessous de 800 pieds à l’hectares. 

De 16 millions d’hectares (ha) en 1900, la Côte d’Ivoire s’est retrouvée à environ 3,4 millions d’hectares de forêts en 2015, soit un rythme moyen de disparition d’environ 110.000 hectares par an avec un pic ayant atteint 200.000 ha par an dans les années 2000.  

Au rythme actuel de l’infiltration des forêts et leur dégradation, les forêts ivoiriennes risquent de disparaître dans deux décennies, a dit Alain-Richard Donwahi, ministre des Eaux et forêts. Le couvert forestier s’est réduit au  cours des 50 dernières années pour représenter en 2015 le taux de 11%. 

Face au danger que courent les ressources naturelles du pays et qui menace la survie de l’économie nationale, le gouvernement a initié une stratégie pour opérationnaliser cette politique avec un portefeuille de projets dont la mise en œuvre nécessitera plus de 600 milliards Fcfa sur dix ans.   

La Côte d’Ivoire, le pôle de recherche des recettes de Nestlé en Afrique

La Côte d’Ivoire, première puissance économique de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) s’impose comme un hub agro-industriel régional. Le pays, qui regorge d’un potentiel agricole énorme, abrite le centre de recherche et développement de Nestlé, centre unique en son genre sur le continent, pour le géant agro-alimentaire.A Abidjan, Nestlé utilise ce centre de recherche, pour développer de nouvelles recettes de produits susceptibles d’être lancés aux quatre coins du monde, grâce notamment à son expertise en céréale. 

Pour Thomas Caso, directeur général de Nestlé Côte d’Ivoire, « l’innovation est au cœur de tout ce que nous faisons ». Présent à l’édition 2019 du Salon international de l’agriculture et des ressources animales d’Abidjan (SARA), le groupe agro-alimentaire, veut à travers son stand retracer l’historique des produits pour lesquels des recettes ont été développées à partir d’Abidjan.   

Et ce, «pour offrir aux consommateurs des produits  bons et sains, qui apportent de la valeur sur le plan nutritionnel, rapporte Thomas Caso, expliquant aux passants les recettes sous emballages.  

Selon les cultures, le géant agroalimentaire mondial prépare les épices culinaires et ses produits. « On essaie de de répondre aux besoins de nos consommateurs en tenant compte de la tradition culinaire de chaque pays », soutient Patricia Ekaba, directrice de la Communication institutionnelle et des Affaires publiques, expliquant aux passants venus au stand de l’entreprise, découvrir les recettes sous emballages.   

Faire connaître l’histoire de ses produits et toute la chaîne de production, tel est l’exercice des commerciaux. Devant des consommateurs, hommes comme femmes, ceux-ci expliquent la valeur ajoutée apportée aux produits « Made in Côte d’Ivoire » faits à base d’ingrédients naturels.

Avec un approvisionnement local, cette entreprise dont le siège est en Suisse, veut soutenir également l’économie locale. Elle a développé à travers la marque Nescafé un programme dédié pour les planteurs du café ivoirien qui existe depuis 2012. 

 

« Au moins 25 000 planteurs Ivoiriens » de café ont bénéficié de formation aux bonnes pratiques agricoles. En outre, le groupe qui se veut une entité citoyenne, a aussi distribué des plants gratuits et aidé les producteurs à rajeunir leurs vergers.  

 Dans la chaîne de production et de commercialisation, la société agroalimentaire, intègre par ailleurs  les vendeuses des bouillons Maggi, notamment développés avec des ingrédients naturels, tels le curcuma ou la livèche. 

Ici, un réseau de près de 15 000 Mamies, vendeuses des bouillons Maggi, a été installé dans le pays. Des sections sont développées avec elles pour les aider dans leur vie entrepreneuriale. Et, depuis 2017, un  programme lancé avec l’Unesco a permis de former à l’alphabétisation plus de 500 femmes.  

En Côte d’Ivoire, Nestlé compte deux usines, une unité pour le traitement du café et une autre dédiée aux bouillons culinaires. L’entreprise qui s’est inscrite dans la création de valeurs partagées, a mis sur pied des séances d’éducation nutritionnelle pour conseiller les consommateurs.  

Impliquée dans l’agroforesterie, le groupe veut jouer un rôle actif dans la réhabilitation du couvert forestier ivoirien. Elle a offert 10 000 plants au ministère des Eaux et forêts dans le cadre de son projet « 1 million d’arbres » lancé le 15 novembre 2019, à l’occasion de la Journée nationale de la paix.    

Le groupe agroalimentaire compte dans le monde « plus de 3 000 employés chercheurs » qui développent des recettes pour tous les produits du groupe. Les céréales utilisées en Côte d’Ivoire sont entre autres, le maïs, le soja, le mil et le sorgho. Au Nigéria, le maïs, est la céréale la plus utilisée.  

Ouattara remet 54 machines agricoles à des coopératives sur le site du SARA à Abidjan

Le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara a procédé lundi à la remise de 54 machines agricoles à des représentants de coopératives, lors d’une visite du Salon international de l’agriculture et des ressources animales d’Abidjan (SARA 2019).M. Ouattara a félicité les membres du gouvernement, tous, impliqués dans l’organisation de ce salon qui a connu un « franc succès » et notamment le ministre de l’agriculture et du développement rural, Kobenan Kouassi Adjoumani et celui des Ressources animales et halieutiques, Moussa Dosso.  

Ce rayonnement qu’affiche le Salon international de l’agriculture et des ressources animales (SARA), qui a comme pays invité d’honneur, la France, illustre pour le chef de l’Etat ivoirien, le « bond exceptionnel réalisé par la Côte d’Ivoire au cours de ces dernières années ».   

Le ministre ivoirien de l’Agriculture  et du développement rural, M. Adjoumani, a salué ce geste, au plus haut sommet de l’Etat, en faveur de « l’amélioration des conditions de vie et de travail des producteurs agricoles ».  

Pour lui, la remise de machines agricoles aux paysans par le chef de l’Etat est une « réponse immédiate et efficiente à la problématique de la pénibilité au travail dans le secteur agricole et au défi de l’accroissement de la productivité en milieu rural ».   

Le président ivoirien, Alassane Ouattara a réitéré, dans un bref discours, sa détermination à œuvrer pour la compétitivité du secteur agricole, et pour une transformation accrue des matières premières en produits manufacturés.

Le Salon international de l’agriculture et des ressources animales d’Abidjan (SARA) ouvert le 22 novembre 2019, se referme le 1er décembre 2019. Il se veut un espace de partages d’expériences, de rencontres d’Affaires entre les acteurs du secteur agricole et des investisseurs.

Baisse de la prévalence de la malnutrition chronique en Côte d’Ivoire de 29,8% à 21,6%

La prévalence de la malnutrition chronique et du retard de croissance a baissé en Côte d’Ivoire, passant de 29,8% en 2012 à 21,6% en 2016, a indiqué samedi à Abidjan, Daniel Kablan Duncan, le vice-président ivoirien. Il s’exprimait dans un discours d’ouverture d’un atelier régional co-organisé par  le Centre d’excellence régional contre la faim et la malnutrition (CERFAM) en collaboration avec l’État de Côte d’Ivoire et de concert avec ses partenaires sur le thème : « Investir dans les bonnes pratiques et les technologies innovantes pour réduire les pertes post-récoltes et contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire et la nutrition».

Cette réunion régionale vise à promouvoir et diffuser des techniques et technologies pour optimiser la gestion des pertes post-récoltes. Autrement dit, l’objectif de ce conclave est de réfléchir sur les moyens de réduction des pertes post-récoltes et des gaspillages alimentaires en Afrique.

« En côte d’Ivoire, on note une nette amélioration de la situation de la sécurité alimentaire dont la prévalence est passée de 12,6% en 2009 à 10,8% en 2018 et surtout avec la disparition de la forme sévère de l’insécurité alimentaire passant de 2,5% en  2009  à 2,1% en 2018. Les pertes post-récoltes varient de 20% à 40% selon le type de denrée. Par ailleurs la prévalence de la malnutrition chronique, le retard de croissance est passé de 29,8% en 2012 à 21,6% en 2016 pour un seuil acceptable au niveau de l’OMS de 20%», a souligné M. Duncan à cette tribune.

Poursuivant, il a réitéré l’engagement et la détermination de l’exécutif ivoirien dans la lutte contre la faim et la malnutrition dans le pays.  Selon lui, l’exécutif ivoirien qui a fait de la lutte contre la faim, une  « priorité nationale» a pris plusieurs engagements à cet effet.

Il a énuméré au nombre de ces engagements, l’accélération de la mise en œuvre des programmes sectoriels de sécurité alimentaire et la mise en œuvre accélérée des activités spécifiques de nutrition.

« Aujourd’hui l’un des défis mondiaux est d’assurer la sécurité alimentaire et la nutrition à une population mondiale croissante tout en assurant un développement durable à long terme », a fait remarquer auparavant,  Issa Sanogo, le directeur du CERFAM Côte d’Ivoire.

Pour lui, l’objectif faim zéro ne peut se dissocier de l’objectif zéro perte post-récoltes et zéro gaspillage alimentaire. 

« Il convient plus que jamais de se mobiliser, de coordonner nos efforts et d’investir massivement dans la formulation des politiques et la mise en œuvre des interventions susceptibles de réduire les pertes post-récoltes et les gaspillages alimentaires», a recommandé M. Sanogo déplorant que ces pertes post-récoltes affectent les populations les plus vulnérables du continent.

 Cet atelier qui réunit des experts de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, prendra fin dimanche. Selon des études, environ un tiers de la production alimentaire est gaspillée dans le monde. En Afrique subsaharienne, 100 millions de tonnes de nourritures sont perdues par an.

Accord entre la Côte d’Ivoire et la France pour la création d’une Chair d’innovation technologique

L’Etat de Côte d’Ivoire et la France ont signé samedi à Abidjan un accord de partenariat en vue de la création d’une Chair d’innovation technologique devant permettre à la France d’accueillir « au moins 300 étudiants Ivoiriens dans les prochaines années ».La signature de l’accord de partenariat s’est faite en présence du ministre français de l’Agriculture et de l’Alimentation, Didier Guillaume, et de l’Ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, à l’occasion de la Journée France de la cinquième édition du Salon de l’agriculture et des ressources animales d’Abidjan (SARA).  

Ce protocole implique la direction générale de l’Enseignement et de la recherche de France, qui gère tous les lycées et écoles ainsi que les instituts techniques français. Il vise notamment un partenariat pour un transfert de formation pour accueillir des étudiants Ivoiriens en France. 

Il s’inscrit par ailleurs dans la  vision de l’Etat français de créer une Chair innovation en Afrique. L’objectif pour la Côte d’Ivoire est d’accueillir « au moins 300 étudiants Ivoiriens par an dans les prochaines années » sur le sol français. 

La Chair d’innovation technologique devrait permettre de créer une formation commune entre la Côte d’Ivoire et la France. Ce qui sous-entend que les deux pays s’engagent dans la dynamique de « la transition  agro-écologique ».    

Cela devrait en outre permettre à la France de s’inspirer des techniques culturales de la Côte d’Ivoire pour préserver son environnement et inversement, à l’État français de transférer à la Côte d’Ivoire des techniques pour améliorer sa productivité agricole (cacao, riz…).

La France compte transférer des espèces de riz à la Côte d’Ivoire afin de produire plus tout en respectant l’environnement. Déjà, ces deux pays coopèrent dans le domaine agricole, mais cet accord devrait mettre l’accent sur les technologies agricoles.  

Une signature d’accord de partenariat a également eu lieu entre la Chambre nationale d’agriculture de Côte d’Ivoire et la Chambre régionale d’agriculture d’Auvergne-Rhône-Alpes, la première région gastronomique de France qui compte un écosystème de recherche et d’innovation performant.   

La FAO invite les dirigeants Africains à investir dans les technologies agricoles

L’innovation technologique offre des opportunités pour des changements structurels dans le paysage agricole et les systèmes alimentaires en Afrique, affirme le sous-directeur général et représentant régional de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pour l’Afrique Gabriel Abébé Haïlé qui invite les dirigeants Africains à investir dans les solutions digitales pour accélérer le développement agricole.M. Abébé Haïlé, intervenait notamment à un panel de Haut niveau, vendredi, à l’occasion de la cinquième édition du Salon international de l’agriculture et des ressources animales d’Abidjan (SARA), autour du thème « l’agriculture africaine face aux opportunités qu’offrent les innovations technologiques ».  

Selon le sous-directeur général et représentant régional de la FAO pour l’Afrique, les Etats doivent adopter de nouvelles méthodes de travail exploitant les innovations numériques et technologiques afin de rendre les systèmes agroalimentaires plus efficaces.

Les chocs climatiques, la sécheresse, les épidémies de maladies et de ravageurs ne cessent de menacer la production et la productivité agricoles. Le changement climatique a ainsi réduit les niveaux de production céréalière jusqu’à 3%, contribuant à réduire les disponibilités alimentaires dans la région et à augmenter le nombre d’enfants malnutris.

Les technologies mobiles et numériques ont modifié la manière dont les chaînes de valeur agricoles sont organisées. Pour la FAO cela constitue de nouvelles opportunités pour des emplois plus nombreux et de meilleure qualité, ainsi que l’impulsion de l’esprit d’entreprise. 

La perspective d’innovations croissantes dans l’agriculture et les systèmes alimentaires offrent en outre de nombreuses opportunités d’investissement dans les chaînes de valeur agricoles et les systèmes alimentaires, a-t-il poursuivi. 

De ce fait, dira-t-il, le développement des segments post-production des chaînes de valeur alimentaires, y compris la transformation et la logistique, peuvent avoir un impact important sur la productivité, la compétitivité et la création d’emplois sur le continent. 

En dépit des nombreux défis, l’Afrique peut relever plusieurs challenges en matière de sécurité alimentaire et de nutrition en accélérant l’adoption de technologies performantes et d’innovations à plus grande échelle dans les systèmes agricoles et alimentaires qui englobent l’ensemble des acteurs, a-t-il soutenu.

« Il est urgent de renforcer la capacité des agriculteurs familiaux à innover, notamment par l’adaptation, l’utilisation durable des systèmes de connaissances, les ressources locales, les solutions scientifiques, la co-création et l’apprentissage », a-t-il lancé,  avant d’ajouter que « l’innovation est extrêmement pertinente pour les agriculteurs familiaux en Afrique ». 

L’innovation technologique s’impose comme un pilier essentiel dans la modernisation des Petites et moyennes entreprises (PME), qui constituent la majorité des entreprises privées, en particulier dans les secteurs de la transformation, de la fabrication, de la logistique et autres services de l’agriculture.

Des ministres en charge de l’Agriculture en Afrique ont par ailleurs soutenu l’utilisation d’approches novatrices afin de rendre l’agriculture plus productive et compétitive. Selon eux, le continent ne peut plus continuer à faire usage des méthodes archaïques de production.

Ils ont appelé à une adaptation au changement climatique, à travailler dans la maîtrise de l’eau en promouvant le système d’irrigation goutte-à-goutte pour éviter les pertes d’eau. Et ce, par le biais de la digitalisation du secteur agricole.

Plus de 60% de la population africaine a moins de 24 ans et le nombre de jeunes devrait augmenter de 50% d’ici 2050. Ce dividende démographique présente un potentiel considérable pour transformer l’offre et la demande de biens et de services futurs, y compris l’industrie agroalimentaire.

« Nous avons besoin d’innovations agricoles qui créent un système alimentaire adapté aux changements climatiques et durable (et) qui inclut les petits exploitants et fournit des cultures et des technologies qui tirent parti des ratios travail/terre plus élevés dans l’agriculture à petite échelle », a déclaré M. Abébé Haïlé. 

L’Afrique a besoin d’un système alimentaire qui fournisse des aliments nutritifs et abordables et qui surmonte le triple fardeau de la dénutrition, de la malnutrition et de l’obésité. Les récents rapports sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde (SOFI) indiquent que les progrès en matière de sécurité alimentaire sont « au point mort ».