Côte d’Ivoire: le prix du cacao fixé à 1 000 Fcfa/Kg, en hausse de 175 Fcfa

Le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara a annoncé jeudi à Yamoussoukro le prix bord champ du cacao pour la campagne 2020-2021 en Côte d’Ivoire, fixé à 1 000 Fcfa le Kg contre 825 Fcfa/Kg la campagne précédente, soit une hausse de 175 Fcfa. »J’ai le très grand plaisir de vous annoncer que nous avons décidé de ne pas baisser les prix aux producteurs (…) et décidé d’augmenter le prix de 825 Fcfa à 1 000 Fcfa le Kg », a dit Alassane Ouattara à l’occasion de la 7e édition de la Journée nationale du cacao et du chocolat à Yamoussoukro.

« Nous voulons que le cacao soit l’ami de la forêt, et moi je veux vous dire que je suis votre ami, et vous pouvez compter sur moi », a ajouté M. Ouattara,  sous des salves d’applaudissements de producteurs, d’industriels du chocolat et des acteurs du secteur. 

Il a expliqué que cette augmentation traduit « l’engagement et la détermination » de la Côte d’Ivoire et du Ghana, deux pays cumulant plus de 60% du marché mondial du cacao, d' »améliorer les revenus et le niveau de vie des producteurs ». 

« Cet engagement et cette détermination vont se poursuivre pour s’intensifier à travers des investissements importants dans la recherche, notamment celle visant à éradiquer la maladie du swollen shoot et accroître notre capacité de transformation locale », a assuré M. Ouattara.

Pour lui, cela devrait générer des milliers d’emplois surtout pour les jeunes; si dans deux ans, la Côte d’Ivoire arrive à atteindre 900 000 à 1 million de tonnes avec les deux usines de transformation de fèves de cacao, lancées il y a quelques jours. 

Le président ivoirien a encouragé les industriels de tous les pays à venir investir dans le secteur, soit avec les nationaux ou en filialisation de leur société mère, car « notre objectif est qu’ en 2025, nous puissions transformer 100% du cacao produit en Côte d’Ivoire ».

La Côte d’Ivoire et le Ghana, gardent le leadership de la production du cacao à l’échelle internationale. Ces deux pays voisins veulent influer sur le prix plancher, jouant sur l’offre et la demande. Cependant, les changements climatiques peuvent remettre en cause l’accord entre ces deux pays.

Comptant pour « plus de 50% du PIB des exportations, le cacao est le principal produit commercial de la Côte d’Ivoire », premier producteur mondial. Ce produit représente « 15% du PIB du pays et fournit de l’emploi à 7 millions d’Ivoiriens », selon un rapport de la Banque africaine de développement (BAD). 

Côte d’Ivoire : la hausse de la production agricole dope l’économie dans l’Est du pays (rapport BAD)

La hausse de la production agricole dans l’Est de la Côte d’Ivoire, via des programmes soutenus par la Banque africaine de développement (BAD), a relancé les activités économiques de cette partie du pays, selon un rapport de l’institution financière.La production agricole a «décuplé» ces dernières, revitalisant l’économie locale, suite à la mise en œuvre du Projet d’appui aux infrastructures agricoles dans la région de l’Indénié-Djuablin (PAIA-ID), entre 2012 et 2019, indique un rapport de la BAD du 18 septembre 2020. 

Financé à hauteur de 30,2 millions de dollars américains, soit 16,89 milliards Fcfa, par la BAD, ce projet a permis notamment de «restaurer les conditions de production et d’écoulement des produits agricoles de cette région à fort potentiel».  

L’objectif de départ du PAIA-ID, rapporte le texte, était d’accroître, de manière durable, la production et la productivité des principales cultures de la région par le développement des infrastructures et le renforcement des capacités organisationnelles et institutionnelles.

« Le PAIA-ID nous a beaucoup aidé», s’est réjoui Mamadou Koné, président de la Coopérative de gestion agréée (CGA) du bas-fond « CAFOP ». Par le passé, les producteurs avaient un rendement de 10 sacs de riz à l’hectare, mais aujourd’hui, ils sont à environ 40 sacs de riz. 

Ces résultats ont été atteints suite à des aménagements hydro-agricoles réalisés dans le cadre du projet, et qui ont amélioré significativement les rendements des cultures vivrières des paysans.  

En 2019, les rendements pour la banane plantain ont grimpé de +162%, le manioc (+223%), le riz pluvial (plus du double) et le riz irrigué (91%), souligne le rapport, qui note que parallèlement, les infrastructures agricoles se sont développées. 

L’on enregistre 752,1 hectares de bas-fonds aménagés, 40 forages installés, 100 pompes à motricité humaine rénovées, six marchés ruraux construits ainsi que 17 magasins de stockage de riz.

Le projet a favorisé le désenclavement des zones de production. En outre, plus de 566 kilomètres de pistes rurales ont été rénovées. Avec cette réhabilitation, les producteurs ont pu avoir un facile accès à leurs  plantations.

Sylvain Ano Kouao, président du CGA « Niamien-Dissou », a bénéficié, lui aussi, des retombées du PAIA-ID, qui a permis l’accroissement des terres cultivables et l’amélioration de la productivité ayant renforcé la sécurité alimentaire.

« Les aménagements réalisés nous ont permis d’exploiter une grosse superficie, raconte Ano Kouao, citant les 33 hectares aménagés avec une retenue d’eau et un barrage, et la livraison d’un magasin et d’un entrepôt. Nous avons maintenant assez de riz pour nourrir notre famille».

Le développement de l’agriculture irriguée a revitalisé l’économie locale. A l’exception de l’igname, la production des cultures cibles a dépassé 300 000 tonnes à l’achèvement du projet. 

Avec la banane plantain et le manioc, la production locale pourrait atteindre 310 000 tonnes vers la fin de l’année 2020. Le projet a permis une autonomisation des femmes qui comptent pour un quart des bénéficiaires.  

Le PAIA-ID a investi également dans le renforcement des capacités, l’accompagnement des femmes et des jeunes de la région, point d’orgue du projet pour la pérennisation des activités.

Le projet a installé 200 bacs de fermentation de cacao, distribué vingt kits de contrôle qualité, accompagné vingt coopératives café-cacao pour mise en conformité aux dispositions légales relatives aux sociétés coopératives, et appuyé l’organisation de 71 groupements de filières. Plus de 2 100 producteurs ont été formés aux pratiques agricoles via le projet, conclut le rapport.  

L’IFC signe un partenariat avec OCP Africa pour renforcer les filières du riz en Côte d’Ivoire et du millet au Sénégal

La Société financière internationale (IFC), membre du Groupe de la Banque mondiale, annonce la mise en place d’un partenariat avec OCP Africa, filiale du Groupe marocain OCP, leader mondial du marché du phosphate et de ses produits dérivés, en vue de renforcer les filières du riz en Côte d’Ivoire et du millet au Sénégal et de contribuer à l’amélioration du niveau de vie de milliers de petits producteurs, indique lundi un communiqué du groupe OCP parvenu à APA.Ces cultures, indispensables pour garantir la sécurité alimentaire de ces deux pays d’Afrique de l’Ouest, opèrent à des rendements bien inférieurs à leur plein potentiel en raison notamment d’un manque de professionnalisation, de pratiques agricoles inadaptées et d’un accès insuffisant au financement.

Dans le cadre de ce partenariat, IFC va fournir des services-conseils aux agriculteurs et aux groupements agricoles membres du programme Agribooster d’OCP Africa avec l’ambition de faire bénéficier, d’ici 2022, près de 12 000 agriculteurs ivoiriens et sénégalais.

L’objectif de ce projet est de renforcer les compétences techniques, financières et managériales des coopératives et d’améliorer les pratiques agricoles en intégrant des solutions intelligentes relatives au changement climatique pour la gestion de l’eau et des sols.

Aussi, il vise à accélérer la digitalisation des systèmes de paiements dans les deux chaînes de valeur et le développement d’un outil de notation pour améliorer l’accès au financement des agriculteurs.

« Nous sommes très heureux de ce partenariat avec OCP Africa, fervent contributeur au développement de l’agriculture en Afrique, qui vise à promouvoir une agriculture plus responsable et respectueuse de l’environnement, » souligne Xavier Reille, directeur d’IFC pour le Maghreb, citée par le communiqué

« Ce partenariat concrétise notre vision de libérer durablement le potentiel de l’agriculture africaine à travers une approche holistique, impliquant des acteurs clés de la chaîne de valeur, au profit des petits fermiers » indique Mohamed Anouar Jamali, directeur général de OCP Africa.

Filiale du Groupe OCP, leader mondial du marché du phosphate et de ses produits dérivés, OCP Africa, avec qui l’IFC a signé en janvier 2020 un accord de principe en vue d’une collaboration renforcée, est un acteur stratégique en Afrique pour le développement d’une agriculture durable et intelligente qui valorise le travail des petits producteurs et renforce la sécurité alimentaire.

Pour rappel, OCP Africa est une filiale d’OCP, leader mondial dans l’extraction, la valorisation et la commercialisation du phosphate et de ses produits dérivés, notamment les engrais phosphatés. OCP Africa entend contribuer activement au développement agricole du continent africain et envisage de mettre en œuvre les mesures nécessaires pour y parvenir. Elle développe des solutions d’engrais adaptées aux conditions locales et aux besoins des cultures à travers l’agronomie, la recherche et le développement, le renforcement de capacités et la distribution.

OCP Africa travaille avec des partenaires locaux notamment les gouvernements, les organisations à but non lucratif, des institutions de recherche, les entreprises privées pour connecter les petits fermiers aux services, connaissances et ressources agricoles existantes dont ils ont besoin pour améliorer leur productivité et passer d’une agriculture de subsistance à une agriculture pérenne.

Les détenus de la maison d’arrêt de Louga réinsérés par l’agriculture

La Maison d’arrêt de Louga offre à ses pensionnaires majeurs en fin de détention et ayant une bonne conduite, l’opportunité de préparer leur réinsertion sociale à travers des activités champêtres volontaires et rémunérées.
A l’entrée de la ville de Louga, sur la partie faisant face aux installations d’une usine de produits industriels et agricoles s’étendent des champs à perte de vue. C’est ici que ces détenus ont l’occasion d’exercer des activités champêtres.
De loin, on aperçoit de chaque côté des groupes d’individus qui travaillent activement. Ils sont en train de récolter les premières productions de niébé et d’arachide.
L’on se croirait presque dans le cadre de travaux ordinaire, mais à l’approche, des gardes pénitentiaires attirent l’attention. Ils sont en train de surveiller des détenus de la Maison d’arrêt de Louga en plein travaux champêtres.
Certains détenus baissent la tête à notre passage tandis que d’autres s’activent bruyamment et se perdent parfois au milieu des cultures qui dépassent leurs genoux. C’est dans ce champ 10 ha qu’ils préparent leur réinsertion sociale à la fin de leur détention.
’’Nous sommes là aujourd’hui, pour la première récolte de niébé et d’arachide de ce champ d’une superficie de 10 ha. Ces terres appartiennent à la MAC de Louga. C’est une activité de préparation à la réinsertion sociale des détenus’’, a expliqué l’inspecteur régional de l’administration pénitentiaire de Saint-Louis et Louga, Serigne Cheikh Bakhoum.
Selon M. Bakhoum, la MAC exploite ce champ ’’pour permettre aux détenus de s’occuper et de lutter contre l’oisiveté à l’intérieur des établissements pénitentiaires, mais leur permettre d’avoir un pécule pour qu’à leur sortie, ils puissent investir en milieu ouvert’’’.
’’Les ventes issues de cette récolte seront divisées en deux parties. 80% seront destinés aux détenus et 20% à l’amortissement du matériel. Sur ces 80%, les 1/3 reviendront à l’établissement pénitentiaire et les 2/3 aux détenus’’, a-t-il fait savoir.
’’Nous en sommes à notre deuxième année d’exploitation. L’année dernière la pluviométrie n’était pas bonne et nous avions fait une faible production. Mais cette année, nous espérons faire de bonnes récoltes’’, a-t-il dit.
     Se porter volontaire, avoir une bonne conduite
Selon l’inspecteur Bakhoum, 30 détenus ont été sollicités pour l’activité du jour, mais seule une dizaine est présente régulièrement. Ils sont sélectionnés suivant des critères bien définis.
’’Nous ne prenons pas n’importe qui, mais des détenus majeurs, condamnés définitifs et volontaires. Le volontariat est important. Il ne s’agit pas de faire du travail forcé. Ce sont les détenus eux-mêmes qui se portent volontaire. Il doit aussi avoir une bonne conduite et faire preuve de gage sérieux de réadaptation sociale’’, a-t-il expliqué.
Pour Serigne Cheikh Bakhoum, c’est ’’un devoir’’ pour la société d’apprendre un métier au prisonnier pour sa réinsertion sociale après sa détention.
’’Les prisons regorgent de potentiels qui doivent être exploités. Il y a une main-d’œuvre pénale disponible, jeune rigoureux et en bonne santé, disciplinée. Et pour relever le défi en matière de sécurité alimentaire, nous pouvons faire de la prison le fer de lance de cette politique’’, a estimé Bakhoum.
Cependant, il a précisé, il revient à l’Etat d’appuyer les MAC en matériel agricole tandis que les collectivités locales peuvent mettre les terres à leur disposition.
’’Les collectivités locales doivent lever tout ce qui est stigmate. Les détenus ont vocation de venir un jour dans la société’’, soutient M. Bakhoum qui plaide aussi le partenariat public-privé.
’’Nous tendons la main au secteur privé. Il y a un fort potentiel en prison pour pouvoir réaliser ce qu’on appelle les projets à forte intensité de main-d’œuvre pénale’’, a-t-il souligné.
             Réalisations et perspectives
La maison d’arrêt propose plusieurs activités en saison sèche et en saison des pluies, selon son directeur.
’’Durant la saison sèche, nous faisons des activités de maraîchage , de jardinage. L’aviculture est aussi pratiquée, nous avons un poulailler de mille sujets au niveau de la MAC’’, a dit le Lieutenant, Sidy Sall.
’’Un détenu qui est condamné à un an s’il fait un mois, il a épuisé son capital de sommeil qui était en lui, on essaie de l’occuper et de libèrer son esprit et lui permettre d’avoir un pécule pour qu’à sa sortie, il puisse investir dans d’autres secteurs’’, explique-t-il.
Serigne Cheikh Bakhoum rappelle que l’inspection régionale de l’administration pénitentiaire s’étend sur les établissements pénitentiaires de Saint-Louis, Louga Linguère, Dagana et Podor.
’’Ici à Louga, nous faisons de l’agriculture, de l’aviculture, maraîchage . Les femmes font de la teinture et couture et les mineurs font l’enseignement’’, a dit M. Bakhoum.
A Saint-Louis, a-t-il poursuivi, les détenus font de la pisciculture, de l’aviculture. D’ailleurs, 25 d’entre eux ont bénéficié grâce à une convention signée avec le 3FPT, d’une formation en menuiserie bois.
A Podor, l’inspection régionale développe une activité rizicole. Une convention a été nouée avec un GIE pour exploiter trois hectares de riz. A Dagana aussi, les détenus exploitent un champ.
’’Nous voulons gagner en envergure. Nous avions signé une convention avec la SAED et l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA) pour disposer de terres au niveau des collectivités locales et bénéficier de l’accompagnement de l’Etat’’, informe M. Bakhoum.
L’administration veut développer de projets, cette année, dit-il.
’’Avec le ministre de la Justice, nous avons un projet de faire de l’embouche bovine à Louga. Nous allons faire venir des vaches de la Hollande’’, explique-t-il.
En détention depuis quelques années, Bath Gueye a l’opportunité de préparer sa réinsertion grâce à ces activités champêtres.
’’Le travail se passe bien et nous remercions les gardes pénitentiaires. Nous travaillons en toute tranquillité sans aucune pression. L’année dernière, j’étais là et cette année je suis revenu. S’il y avait une quelconque difficulté, je ne serai pas venu puisque c’est une activité volontaire’’, explique-t-il.
Cette activité revêt une grande importance pour lui et ses codétenus, car étant payés après chaque vente.
’’L’argent gagné, nous le gardons pour préparer notre sortie. C’est ici que j’ai appris le métier d’agriculteur et cette année j’encadre les nouveaux venus’’, dit-il.
Iba Ndiaye, un autre prisonnier abonde dans le sens. ’’Je suis très content. Grâce à cette activité, nous avons la possibilité de sortir, de travailler et de mettre de côté de l’argent. C’est un plaisir pour nous de mener cette activité’’, soutient le détenu qui est à un mois de la sortie après deux années de détention.

Côte d’Ivoire: Ouattara pose la première pierre de 2 usines de transformation de cacao d’un coût de 216 milliards Fcfa

Le président ivoirien Alassane Ouattara a procédé mardi à la pose de la première pierre pour la construction de deux usines de transformation de cacao à la zone industrielle PK 24, au Nord d’Abidjan, pour un investissement global de 216 milliards Fcfa.Ces deux unités de transformation de fèves de cacao initiées par le Conseil café-cacao, organe de régulation de la filière, devraient être bâties sur deux terrains d’une superficie de 21 hectares chacun, acquis à Abidjan PK 24 et dans la zone industrielle de San-Pedro, dans le Sud-Ouest ivoirien.

Cette pose de la première pierre, marque le lancement et le démarrage des travaux de construction de ces infrastructures prévus durer sur une période de 24 mois. Il sera réalisé grâce à l’appui de la Chine. 

Selon le directeur général du Conseil café-cacao, Yves Brahima Koné, ce projet porte sur trois axes, à savoir la réalisation de deux usines de transformation de cacao de 50.000 tonnes chacune dont l’une à Abidjan (zone industrielle PK 24) et l’autre à San-Pedro. 

En outre, le projet prévoit la construction de deux entrepôts de stockage de 300.000 tonnes en vue de la gestion des stocks de cacao du pays, et d’un centre de formation aux métiers du cacao visant à développer un capital humain en adéquation avec le développement de la filière. 

L’unité de transformation de cacao du complexe industriel de PK 24 devrait permettre le stockage de 140.000 tonnes de fèves de cacao, tandis que l’usine de San-Pedro, ville abritant un port, classé premier exportateur mondial de cacao, devrait lui avoir une capacité de stockage de 160.000 tonnes de fèves de cacao. 

Le projet comprend également la construction d’un laboratoire de biologie pour des recherches dans le secteur de la cacaoculture. Il est par ailleurs prévu des bureaux administratifs d’une holding ( Transcao Industrie Holding et Transcao Négoce), ainsi qu’une résidence d’étudiants.  

Le ministre ivoirien de l’Agriculture et du développement rural, Adjoumani Kouassi, a indiqué que 40% de la production de ces unités de transformation de fèves de cacao « sera destiné au marché chinois ».   

La CNDC, une société chinoise est en charge de la réalisation de ces infrastructures, a fait savoir le ministre ivoirien de l’Agriculture, avant d’ajouter qu' »au terme de la construction, le capital sera ouvert au secteur privé ».

Le président ivoirien Alassane Ouattara s’est félicité de cet investissement « important » qui devrait booster la capacité de transformation des fèves de cacao en Côte d’Ivoire. Le pays vise à court terme transformer 50% de sa production et 100% en 2025. 

La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao avec près de 2 millions de tonnes de fèves, veut à travers ce projet, accroître la capacité de transformation au niveau local, rendre le secteur performant et apte à répondre à la demande interne, tout en créant des emplois et de la richesse. 

Le gouvernement ivoirien, qui a prévu cet investissement à travers le Plan national de développement (PND), ambitionne de renforcer la base de l’industrie cacaoyère, en s’appuyant sur la compétitivité du secteur privé pour impulser sa capacité de transformation de cacao.   

Côte d’Ivoire/Covid-19: la Centrale syndicale Humanisme exige la réintégration des travailleurs licenciés

La Centrale syndicale Humanisme, l’une des principales organisations des travailleurs ivoiriens, a exigé samedi à Abidjan, la réintégration de tous les travailleurs licenciés pour motifs économiques en Côte d’Ivoire pendant la période de la Covid-19. « Nous exigeons la réintégration de tous les travailleurs licenciés pour motifs économiques durant cette période (de la Covid-19). Il faut qu’ils soient réintégrés », a déclaré Mamadou Soro, le secrétaire général de la Centrale syndicale Humanisme peu avant la fin des travaux du premier congrès ordinaire de cette centrale avec à son ordre du jour le renouvellement des instances.

« Nous  ouvrons le dialogue social sur le salaire minimum agricole garanti (SMAG) qui est de 22 000 FCFA dans notre pays. Il faut le relever pour atteindre le même niveau que le  SMIG à 60 000 FCFA», a poursuivi M. Soro, candidat à sa propre succession. 

 Ces assises qui se sont ouvertes la semaine dernière autour du thème : « les travailleurs face à la crise de l’emploi causée par la Covid-19 : quelle riposte?» ont permis d’élaborer le plan d’actions stratégiques 2020-2030 de cette centrale syndicale.

Selon Mamadou Soro, environ 27 000 travailleurs ont été licenciés abusivement en Côte d’Ivoire pendant la crise sanitaire de la Covid-19 et pour le secteur informel, 1 200 000 unités de production informelles sont aux arrêts.

«C’est la reprise de toutes ces activités que nous demandons par des appuis publics conséquents et rapide», a plaidé M. Soro. Par ailleurs, il a demandé aux autorités ivoiriennes d’assouplir les conditions d’éligibilité des entreprises au fonds de soutien Covid-19 mis en place par le gouvernement.

« Nous avons proposé qu’effectivement le gouvernement aille plus loin en assouplissant les conditions d’accès aux fonds Covid-19 destinés aux entreprises de Côte d’Ivoire. Parce que le point que le ministre de l’économie et des finances a fait, indique clairement que seules  29 entreprises ont pu bénéficier de 10 milliards FCFA. Cela veut dire que nous avons constaté ensemble que les conditions d’éligibilité à ces fonds sont trop sélectives», a soutenu M. Soro.

 Dans la foulée, le secrétaire général sortant de la Centrale syndicale Humanisme a appelé à une élection présidentielle apaisée en Côte d’Ivoire estimant que la crise post-électorale ivoirienne de 2010-2011 a été « très éprouvante » pour les travailleurs de Côte d’Ivoire.

Atlantique Assurances indemnise des agriculteurs sinistrés en Côte d’Ivoire

Atlantique Assurances, une filiale du groupe Banque Centrale populaire ( BCP) en partenariat avec la société Ivoire Coton, a procédé au paiement des indemnités aux agriculteurs assurés déclarés sinistrés durant la campagne cotonnière 2019-2020 dans plusieurs localités ivoiriennes, notamment Goulia, Odiénné, Boundiali et M’Bengué.Selon une note d’information transmise jeudi à APA,  ces indemnités visent à dédommager les agriculteurs souscripteurs de l’offre «Atlantique Assur’ Coton» pour des pertes de rendement liées aux conditions météorologiques. A l’occasion de ces cérémonies d’indemnisation, souligne la note,  cette compagnie d’assurance « a réitéré son engagement et sa vocation à apporter une réponse immédiate» permettant de préserver les revenus des assurés en cas de sinistre ». 

Lancée en 2019, cette offre d’assurance « inédite et innovante», est  dédiée au marché de l’assurance agricole en Côte d’Ivoire. Elle couvre l’assuré contre tout risque de baisse de rendement due aux facteurs climatiques, garantissant ainsi le crédit intrant contracté par l’exploitant.

Côte d’Ivoire: réflexion sur un mécanisme de financement pérenne du secteur agricole

Un atelier national de validation d’un mécanisme de financement pérenne de l’agriculture ivoirienne, prévu sur trois jours, s’est ouvert mercredi à Grand-Bassam, une cité balnéaire à 40 Km au Sud-est d’Abidjan.Cette plateforme de réflexion, organisée par le ministère ivoirien de l’Économie et des finances ; et celui de l’Agriculture et du développement rural, réunit des organes des principales filières agricoles. Pour le partage d’expériences ont été invités Le crédit agricole de France et « MIFA » du Togo.

Selon Mme Minatou Coulibaly, présidente du Comité de pilotage, cet atelier vise à mettre en place un mécanisme pérenne financier à vocation agricole, à même de contribuer au financement du secteur agricole ivoirien.

La question de financement de l’agriculture reste une problématique. Dans l’optique de valoriser la  chaîne de valeur agricole du pays, l’Etat ivoirien a commis le Cabinet MCkinsey à l’effet de mener une étude ayant permis de mettre la lumière sur les enjeux majeurs du financement du secteur.

« Le modèle que nous proposons, c’est de créer une banque, mais beaucoup plus que cela », un financement qui prenne en compte les besoins des producteurs et des industriels, a fait savoir M. Siaka Fanny, conseiller au ministère de l’Économie des finances, en charge du secteur financier.

Il s’agit notamment d’ « un modèle de financement de l’agriculture qui va au-delà d’une banque classique agricole» en vue de « prendre en charge totalement tout le circuit de production depuis les intrants jusqu’à la commercialisation», a-t-il poursuivi.

Ce mécanisme devrait permettre de stimuler les PME agricoles. L’Etat de Côte d’Ivoire veut palier les difficultés d’accès des acteurs du secteur agricole au financement. Des banques qui avaient été créés,  telles la BNDA et la BFA, ont, pour problème de gouvernance été fermées. 

Le directeur du Conseil coton-anacarde de Côte d’Ivoire, Adama Coulibaly, a salué ce projet. Car, le secteur agricole est véritablement confronté à un problème de financement. La filière cajou est « orpheline » en termes de mobilisation de ressources de financement.

Pour une usine de transformation de 10.000 tonnes, « vous avez besoin d’au moins 5 milliards Fcfa sur trois à quatre mois pour pouvoir acheter la matière première qui permet de fonctionner le reste de l’année », a -t -il poursuivi.

Pendant plusieurs décennies, la Côte d’Ivoire a consolidé son statut de puissance agricole dans la sous région et à l’échelle mondiale sur des spéculations comme le cacao, l’anacarde ou encore le palmier à huile. 

L’agriculture, en Côte d’Ivoire, contribue pour environ 22% du Produit intérieur brut (PIB) et 40% des recettes d’exportation. Le secteur emploie près de 2/3 de la population active. Toutefois, le secteur reste confronté à la volatilité des prix et le problème d’accès au financement. 

Sénégal : 25% des récoltes perdues à cause du manque d’infrastructures de stockage (étude)

Le Sénégal perd annuellement 25% de ses récoltes à cause du manque d’infrastructures de stockage, révèle une étude de l’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar) et de l’Agence de régulation des marchés.« (…) les carences des dispositifs de stockage et de conservation font que jusqu’à 25% de pertes de récoltes sont enregistrées chaque année, ce qui signifie que la quasi-totalité (ou une part essentielle) des importations peut être évitée », souligne l’étude portant sur « le mécanisme de collecte de la redevance par l’ARM pour le financement des investissements et l’amélioration des conditions de commercialisation des filières horticoles au Sénégal ».

Pour inverser cette tendance, les chercheurs préconisent de doter les plateformes des agriculteurs de chambres froides en vue d’assurer une bonne conservation des produits sur une longue durée et d’élaborer un plan d’amortissement des immobilisations utilisées dans les plateformes, notamment pour les magasins de stockage, les chambres froides et les équipements de pesage.

L’étude recommande aussi de diversifier la gamme des produits commercialisés par les producteurs au niveau des plateformes (tomates, choux, aubergine, etc.), de veiller au respecter scrupuleux des prix fixés par l’ARM au niveau de toutes les plateformes pour garantir l’équité fiscale tout en évitant toute forme de frustration et de faciliter l’accès des utilisateurs aux IMF et aux établissements financiers avec la signature de convention garantie par l’ARM.

Signature à Abidjan d’un protocole d’accord pour redynamiser la filière rizicole en Côte d’Ivoire

Le ministère ivoirien de la promotion de la riziculture et OCP-Africa, un Groupe marocain, leader mondial sur le marché du phosphate et de ses dérivés, ont signé vendredi à Abidjan, dans le cadre d’un partenariat public-privé, un protocole d’accord visant à redynamiser la filière rizicole en Côte d’Ivoire et contribuer ainsi à l’autosuffisance en riz, a constaté APA sur place.Selon le ministre de la promotion de la riziculture, Gaoussou Touré, ce partenariat « gagnant-gagnant» vient « à point-nommé» car il permettra d’apporter une solution à « l’épineux problème » d’approvisionnement des riziculteurs en engrais de qualité et au meilleur prix. 

Auparavant, il a rappelé la Stratégie nationale de développement de la riziculture ( SNDR 2020-2030) qui a pour objectif majeur d’assurer l’autosuffisance en riz à la Côte d’Ivoire d’ici 2025 et faire du pays, l’un des plus gros exportateurs de riz à l’horizon 2030.

 La mise en oeuvre de cette stratégie, a expliqué M. Touré, permettra entre autres, de basculer progressivement d’une riziculture traditionnelle de subsistance à une riziculture de marché moderne, performante et rentable et de faire du riziculteur ivoirien, un opérateur économique à part entière, un gestionnaire d’une affaire rentable.

 « Je reste persuadé que ce partenariat sera non seulement fructueux, mais porteur d’espoir pour la filière riz ivoirienne», a espéré M. Touré. Avant lui, Benzekri Mohammed, le vice-président Afrique de l’ouest  du Groupe OCP-Africa  a révélé les quatre principaux domaines de coopération sur lesquels porteront l’accord avec le ministère ivoirien de la promotion de la riziculture. 

Il s’agit du développement et la structuration de la chaîne de valeur des activités rizicoles en Côte d’Ivoire, le développement et l’innovation de formules de fertilisants adaptés aux besoins des sols ivoiriens pour une fertilisation raisonnée, le déploiement de formations et de sensibilisation des riziculteurs aux bonnes pratiques agricoles et le développement de la digitalisation pour la sensibilisation et le suivi des riziculteurs aux bonnes pratiques agricoles et à la fertilisation raisonnée en Côte d’Ivoire. 

M. Benzekri a conclu son adresse en réitérant l’engagement de son Groupe à accompagner le secteur ivoirien de la riziculture. Depuis le 04 septembre 2019, le président ivoirien Alassane Ouattara a créer un ministère dédié au riz en vue de permettre à la  Côte d’Ivoire de passer de pays importateur  de riz à pays exportateur.  

Entrée de l’Ethiopie au Centre international des biosciences

L’Ethiopie est devenue le membre le plus récent du Centre international pour l’agriculture et les biosciences (CABI), a rapporté APA vendredi.Le CABI est une organisation intergouvernementale à but non lucratif dont le rôle est d’améliorer l’expertise scientifique en vue de relever les défis agricoles et environnementaux.

Accueillant la nation de la Corne de l’Afrique comme son 50ème pays membre, le PDG de CABI, le Dr Trevor Nicholls, a déclaré que le pays était sur le point d’intégrer la gamme des activités de l’organisme, en participant notamment à son programme de développement mondial.

Le Dr. Nicholls, a confirmé la signature du traité au niveau des Nations Unies sur le CABI par le gouvernement éthiopien.

La demande d’adhésion de l’Ethiopie au CABI a été soutenue par son ministère de l’Agriculture, avec lequel le CABI a entretenu une relation fructueuse.

M. Sani Redi Ahmed, le ministre de l’Agriculture, a déclaré qu’Addis-Abeba s’est engagée à maximiser son potentiel pour assurer une plus grande sécurité alimentaire à ses citoyens et à étendre ses capacités d’exportation de cultures commerciales clés, notamment le café.

« Nous sommes impatients de travailler plus avant avec le CABI en ce qui concerne le développement du commerce, des produits de base et de la chaîne de valeur, et l’accès au marché, tout en cherchant à construire de meilleurs systèmes sanitaires et phytosanitaires (SPS), l’analyse des risques phytosanitaires (ARP) et d’autres aspects de la quarantaine pour la gestion des espèces envahissantes », a-t-il déclaré.

Les autres avantages de l’adhésion comprennent le droit de vote aux conférences d’examen du CABI et aux réunions du Conseil exécutif, ainsi que l’accès à la large gamme de produits, services, programmes et projets du CABI et le renforcement de capacités.

Zimbabwe: le gouvernement restitue les terres des fermiers blancs

Les anciens fermiers blancs du Zimbabwe peuvent maintenant demander à reprendre possession de leurs fermes qui leur ont été enlevées de force il y a environ deux décennies, dans le cadre du programme de réforme agraire du gouvernement, a appris APA mardi.Dans une déclaration conjointe publiée lundi soir, le ministre des Terres et de l’Agriculture, Anxious Masuka et le ministre des Finances, Mthuli Ncube ont déclaré que les anciens propriétaires agricoles intéressés pouvaient « demander par écrit au ministre des Terres, de l’Agriculture, de l’Eau et de la Réinstallation rurale, de remettre le titre de propriété de la parcelle de terres agricoles qui leur ont été retirées de la force ».

« Le gouvernement répondra favorablement à leurs demandes lorsque les circonstances actuelles sur le terrain lui permettront de leur restituer leurs terres », indique le communiqué conjoint.

Il a ajouté que pour permettre aux anciens propriétaires agricoles intéressés de reprendre possession des parcelles de terres, le gouvernement « révoquerait les lettres d’offre des agriculteurs réinstallés occupant actuellement ces parcelles de terre et leur offrirait des terres alternatives ailleurs ».

« Là où la situation actuelle sur le terrain rend impossible la restitution des terres de cette catégorie à ses anciens propriétaires, le gouvernement offrira aux anciens propriétaires agricoles des terres alternatives ailleurs là où ces terres sont disponibles », ont déclaré les ministres.

Cette dernière décision est considérée comme une capitulation des autorités de Harare qui ont insisté pendant des années sur le fait que leur programme controversé d’accaparement des terres, qui a été lancé en 2000 et vu plus de 4.500 fermiers blancs perdre leurs terres, était irréversible.

Il est également considéré comme une tentative du gouvernement zimbabwéen de contourner le paiement d’une compensation aux fermiers blancs pour les améliorations qui avaient été apportées aux propriétés avant qu’elles ne leur soient enlevées.

Cette décision intervient moins d’une semaine après que le président Emmerson Mnangagwa a signé un accord avec les représentants des agriculteurs pour payer 3,5 milliards de dollars américains aux producteurs pour les infrastructures dans les fermes et non pour la terre elle-même.

L’argent doit être collecté auprès de bailleurs internationaux par les autorités zimbabwéennes et les agriculteurs.

Sénégal: un projet d’assistance de la FAO cible 3000 éleveurs transhumants

Pour faire face à la situation d’insécurité alimentaire et socio-économique, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a lancé le projet «Assistance d’urgence pour renforcer la résilience des éleveurs pastoraux (sénégalais) impactés par la pandémie de la Covid-19», rapporte un communiqué reçu samedi à APA.Lancé officiellement le 27 juillet 2020, le projet d’assistance aux ménages pastoraux, d’un budget de 400 000 dollars US (230 464 000 FCFA), vise à améliorer le pouvoir d’achat, les moyens de subsistance et les conditions nutritionnelles des éleveurs vulnérables grâce à un transfert monétaire, explique l’agence onusienne.

«Cet appui de la FAO qui concerne 3 000 éleveurs, qui recevront chacun 500.000 FCFA pour un kit alimentaire, vient s’ajouter à une longue liste d’actions initiées par cette institution pour soutenir le secteur de l’élevage du Sénégal», a souligné le ministre de l’Elevage et des Productions animales, Samba Ndiobène Ka cité par le communiqué.

Cette initiative, qui entre dans le cadre de la contribution de la FAO au Programme de résilience économique et sociale du Gouvernement sénégalais, est aussi une réponse à une requête du ministère de l’Elevage et des productions animales (MEPA) pour soutenir les ménages pastoraux fortement impactés par la pandémie. En mars 2020, le MEPA avait émis une note sur les effets de la Covid-19 au niveau des principales filières animales et des propositions d’appui aux acteurs.

Selon la FAO, la situation pastorale 2019-2020, est particulièrement difficile au Sénégal notamment dans la zone septentrionale du fait du déficit de pâturage. Un départ précoce et massif des éleveurs en transhumance vers les zones d’accueil des régions du centre et du sud-est a été constaté.

Dans les zones de productions agro-pastorales, elle fait remarquer que les produits agricoles et d’élevage ne pouvaient plus atteindre les marchés en raison des mesures de restrictions de mouvements qui ont été prises par le Gouvernement pour freiner la propagation du virus de la Covid-19.

La fermeture des marchés hebdomadaires a également occasionné des difficultés pour la commercialisation du bétail, principale source de revenus des éleveurs, pour acheter des denrées alimentaires et de l’aliment pour leur bétail.

« La FAO compte apporter un soutien aux filières pastorales face aux contraintes engendrées par la pandémie de Covid-19. C’est pourquoi, dans la phase d’assistance d’urgence, 5 000 tonnes d’aliments de bétail vont être mis à la disposition de 10 000 ménages pastoraux vulnérables, soit environ 80 000 éleveurs localisés dans les départements les plus touchés par le déficit fourrager. La phase d’appui consistera à renforcer et à redynamiser le mécanisme de sauvegarde du bétail pour améliorer la résilience des exploitations pastorales face aux crises et aux chocs », poursuit le communiqué.

Rwanda: la FAO met en garde contre une crise alimentaire majeure en Afrique de l’Est

La région de l’Afrique de l’Est est confrontée à une triple menace sans précédent pour la sécurité alimentaire, causée par les effets combinés des récentes graves inondations, de la pandémie de Covid-19 et de la recrudescence des criquets pèlerins, a mis en garde l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’agriculture (FAO) dans un communiqué publié jeudi.Selon la FAO, même avant ces défis actuels, l’Afrique de l’Est était considérée comme l’une des régions du monde où l’insécurité alimentaire est la plus forte, avec près de 28 millions de personnes en crise d’insécurité alimentaire en 2019, soit 20% de la population mondiale souffrant d’une grave insécurité alimentaire. Elle a également souligné qu’environ 9 millions d’enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë, dont 2 millions sont confrontés à une malnutrition aiguë sévère.

 La FAO, dans un communiqué conjoint avec l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et le Programme alimentaire mondial (PAM) mardi dernier, a souligné qu’« une action urgente est nécessaire pour prévenir une crise alimentaire majeure en Afrique de l’Est ».

 Il existe un risque accru de pluies inférieures à la moyenne au cours de la prochaine saison d’octobre à décembre, ce qui pourrait menacer davantage la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance dans toute la région, ajoute l’organisation onusienne.

 La région de l’IGAD est également l’une des principales sources et hôtes de personnes déplacées internes, de réfugiés et de demandeurs d’asile qui, en raison de leurs moyens de subsistance limités et de la dégradation des mécanismes d’adaptation, sont particulièrement vulnérables à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition, selon l’agence des Nations unies.

 Entre mars et mai 2020, de fortes précipitations dans toute la région ont entraîné des inondations et des glissements de terrain généralisés à Djibouti, en Éthiopie, au Kenya, en Ouganda et en Somalie. Selon l’IGAD, quelque 2,4 millions de personnes ont été touchées, dont 700.000 ont été déplacées et plus de 500 ont été tuées.

 Cela s’ajoute aux précédentes inondations entre octobre et décembre 2019, qui ont touché 3,4 millions de personnes dans la région, selon la FAO.

 Les prévisions de précipitations supérieures à la moyenne entre juin et septembre 2020, notamment dans l’ouest de l’Éthiopie, l’est du Soudan du Sud, du Soudan, l’ouest du Kenya, le nord et le centre de l’Ouganda, augmentent le risque d’inondations supplémentaires au cours des prochains mois.

 Des conditions météorologiques et de végétation favorables dans toute la région de l’Afrique de l’Est entre fin 2019 et mi-2020 ont contribué à la pire recrudescence acridienne dans le désert depuis plus de 25 ans, affectant tous les pays de l’IGAD avec des niveaux variables de destruction des cultures et des pâturages, explique la FAO.

Afrique de l’ouest : l’Uemoa au chevet de l’agriculture et de l’élevage

Le Programme de recherche sur les secteurs agricoles prioritaires (PreFAP) de l’Union économique et monétaire ouest-africain (Uemoa) a permis d’améliorer la productivité et la compétitivité de cinq (05) filières agricoles stratégiques pour la sécurité alimentaire dans les huit pays de l’union douanière, souligne un rapport de l’institution rendu public mercredi.Grâce au PreFAP, « les secteurs ouest-africains du coton, du maïs, de l’élevage, de l’aquaculture et de la volaille sont plus compétitifs et offrent aux petits exploitants agricoles des revenus plus élevés aujourd’hui qu’il y a quelques années », note le document.

Financé à hauteur de 1,5 milliard de FCFA, le PreFAP a été mis en œuvre par le Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF) sur une période de cinq ans (2014-2019). Il a permis à quelque « 8 546 ménages, dont vingt-trois pour cent de femmes, d’améliorer leur situation grâce à l’adoption d’innovations éprouvées diffusées par le CORAF et les partenaires nationaux des instituts de recherche ».

Le projet a par ailleurs permis la mise en place de « quinze plateformes d’innovation » dans les huit pays de la zone monétaire. Ces espaces virtuels sont des « lieux d’échange, d’apprentissage, de partage et d’adoption informels de technologies, d’innovations et de meilleures pratiques agricoles entre les principaux acteurs de la chaîne alimentaire d’une communauté donnée ».

« La plupart des technologies générées tout au long du projet y ont été diffusées », informe le document. 

Outre l’amélioration des revenus, le projet a permis de renforcer les liens sociaux entre des tribus auparavant antagonistes, souligne le document, avant d’ajouter que 25 étudiants, dont 36 % de femmes, ont également obtenu des masters et des doctorats grâce au PreFAP.

Ce dernier est structuré en trois grandes composantes que sont l’amélioration de l’accès au financement des acteurs du maillon commercialisation de la filière maïs (AMAFINE) ; la valorisation des tiges de coton en panneaux de particules (VATICOPP) et la valorisation des ressources génétiques animales et de l’aquaculture locale (PROGEVAL). 

Le premier programme a été mis en œuvre au Bénin, au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire. Le Bénin, le Mali et le Togo ont bénéficié du projet VATICOPP. Le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau, le Niger et le Sénégal pour le projet PROGEVAL.

Tous les huit pays de l’UEMOA ont bénéficié de ce projet qui vise à contribuer à la mise en œuvre de la Politique Agricole de l’Union (PAU). 

«Cet investissement a considérablement renforcé la résilience et les moyens de subsistance des bénéficiaires dans la communauté de l’UEMOA», s’est félicité le Directeur Exécutif du CORAF, Dr Abdou Tenkouano.

« Pour nous, ces résultats répondent de manière significative aux attentes qui étaient les nôtres lorsque nous signions cette convention avec le CORAF, en 2014, en collaboration avec l’ensemble des Systèmes Nationaux de Recherches Agricoles (SNRA) des Etats membres de notre Union », s’est réjoui de son côté le Président de la Commission de l’Uemoa, Abdallah Boureima.

Louga: Une association veut inciter les jeunes aux métiers de l’agriculture

Des jeunes de la commune de Louga ont mis sur pied une association dont l’objectif est d’encourager les jeunes à s’intéresser davantage au métier de l’agriculture, a appris l’APS.
’’Notre objectif est de regrouper tous les jeunes qui sont dans le secteur de l’agriculture afin de les accompagner sur le plan matériel pour qu’ils puissent exercer ce métier correctement’’, a soutenu Bamba Dieng, président de l’Association nationale des jeunes cultivateurs du Sénégal.
Il s’exprimait, lundi, lors de la mise en place du bureau et de l’inauguration du siège de l’association basée dans la commune de Louga.
’’Nous avons eu l’idée de mettre en place cette structure pour inciter et faire aimer à la jeunesse sénégalaise les activités de l’agriculture, qui constituent l’avenir économique du monde’’, a-t-il dit, rappelant que depuis 2013, les membres de l’association accompagnent les agriculteurs du pays.
Il signale qu’aujourd’hui, ’’les choses ont changé, les autorités étatiques ont mis en place des initiatives pour soutenir l’agriculture’’.
Selon lui, ’’il est temps que les jeunes quittent les réseaux sociaux pour s’intéresser à la culture de la terre. L’agriculture est le moteur économique du monde’’.
L’Association, en collaboration avec le ministère de l’Agriculture, ’’fera tout son possible’’ pour accompagner les jeunes à disposer de financement, de matériel agricole et semences pour ’’mieux travailler’’.
’’Nous avons distribué, grâce au ministère de tutelle, des semences et remis du matériel agricole et des subventions à près de 100 jeunes à Kaffrine, Gossas, Kaolack, Kébémer pour leur permettre de poursuivre leurs activités menacées par la Covid-19’’, a-t-il fait part.
Dans la commune de Louga, l’Association a besoin d’’’une ferme agricole pour que les jeunes puissent y travailler’’ en dehors de l’hivernage, a dit son président.
’’Nous devons accompagner et soutenir les jeunes qui veulent se lancer dans la pratique de l’agriculture, car c’est un métier prometteur. Un outil capable de changer le monde’’, a, de son côté, soutenu le Secrétaire général de l’association, Oumar Faye.
’’Nous allons également jouer le rôle d’alerte et faire en sorte que les choses changent dans le secteur’’, a-t-il ajouté, annonçant que dans les prochaines semaines seront installées les antennes régionales de Diourbel, Sédhiou, Kaffrine, Ziguinchor.

Sénégal: des impacts négatifs du coronavirus sur la sécurité alimentaire (enquête)

Le coronavirus a des impacts négatifs sur la sécurité alimentaire des populations sénégalaises avec une flambée des prix, une rareté des produits agricoles et une indisponibilité des produits de qualité, selon une enquête de l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (CICODEV).« (…) La fermeture des marchés hebdomadaires aujourd’hui rouverts avec les mesures d’assouplissement dans les différentes régions du pays a eu des impacts non négligeables dans l’approvisionnement en denrées alimentaires des populations, avec une flambée des prix, une rareté des produits agricoles, une inaccessibilité et une indisponibilité des produits de qualité couplées à des problèmes de stockage », souligne le CICODEV dans son « enquête sur les impacts de la Covid-19 sur la sécurité alimentaire au Sénégal.

Menée au mois de mai 2020 à travers ses 16 points focaux répartis dans 14 régions du Sénégal, l’étude révèle que la Covid-19 a un impact sur le quotidien des populations et leur sécurité alimentaire et nutritionnelle

« L’enquête menée par CICODEV révèle à suffisance qu’il existe de réelles menaces d’insécurité alimentaire qui peuvent engendrer un affaissement de l’économie nationale. Son objet s’inscrit en droite ligne de notre mission de générer des connaissances sur les impacts des choix et modèles des citoyens et d’informer, de défendre, de protéger, d’éduquer et de représenter les consommateurs, avec un accent particulier sur les droits des plus défavorisés », a déclaré Amadou Kanouté, Directeur exécutif de CICODEV.

Les menaces immédiates des mesures de confinement sur la sécurité alimentaire en ville et dans les villages sénégalais n’ont pas été sans conséquence et ont pu restreindre l’accès des populations à des ressources alimentaires suffisantes, diverses et nutritives, poursuit l’enquête.

Selon elle, les obstacles rencontrés par les producteurs sont essentiellement liés à la conservation des produits périssables, une situation difficile du fait de l’absence de centres de stockage dans certaines régions et des difficultés d’accès au crédit dans les banques.

«Il faut ajouter à ce décor que les populations sont obligées de parcourir de longues distances pour s’approvisionner avec des risques de non-disponibilité des produits. Ces problèmes, faut-il encore le rappeler, concernent la quasi-totalité des régions du pays, de Kébémer à Matam, en passant par Tambacounda et Kédougou», a indiqué Khady Thiané Ndoye, Chargée de Programme Accès durable à une alimentation saine et nutritive à CICODEV.

Pour mieux faire face aux effets de la pandémie, l’Institut Panafricain pour la Citoyenneté, les Consommateurs et le Développement (CICODEV) exhorte l’État du Sénégal à mettre en place des stocks de sécurité pour garantir la disponibilité permanente des produits alimentaires sains et nutritifs de première nécessité à un coût acceptable pour les consommateurs les plus démunis.

Il lui demande aussi de réduire autant que possible la dépendance du marché aux produits extérieurs pour assurer la sécurité alimentaire de ses citoyens, et de favoriser l’émergence de systèmes alimentaires (production, transformation, distribution, stockage, consommation, gestion des déchets) plus durables, plus résilients et plus favorables aux exploitations familiales locales.

Plan Sénégal Emergent et post Covid-19: augmenter la part de l’agriculture (chercheur)

Pour maintenir la cadence du Plan Sénégal Emergent (PSE) dans l’après Covid-19, il faut revoir à la hausse la part de l’agriculture, recommande le Pr Mounirou Ndiaye, chercheur à l’Initiative Prospective Agricole et Rurale (IPAR).« (…)en plus de l’indispensable révision à la hausse de la part de l’agriculture dans le budget de l’Etat, il faut se départir de la logique d’agrobusiness qui s’est profondément incrustée depuis les plans Retour vers l’agriculture (REVA) et la Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l’Abondance (GOANA), dit le Pr Ndiaye.

Dans une contribution intitulée « Enjeux et défis du PSE Post COVID-19 : la prééminente dimension agricole », il souligne que le mot business renvoie à une situation bien réelle où une part importante des ressources mobilisées est aspirée par des affairistes qui n’ont souvent rien à voir avec l’agriculture, avec un effet d’éviction sur l’appui réel que l’Etat doit apporter aux vrais paysans qui continuent de souffrir par manque de moyens.

Or, dit-il, l’agriculture sénégalaise considérée comme la priorité du PSE, n’est attributaire que d’un maigre budget public par an. En 2018, 2019 et 2020 le budget de l’agriculture s’est chiffré respectivement à 195 milliards, 203 milliards et 152 milliards F CFA, soit moins de 6% du budget général de l’Etat, compte tenu du budget consacré au ministère de l’Elevage et des Productions animales qui est passé de 24 milliards en 2018 à 26 milliards FCFA en 2020.

De l’avis du Professeur Mounirou Ndiaye, le Sénégal dispose d’importants atouts dont la valorisation permettra d’aller plus loin que les objectifs fixés dans les divers programmes publics exécutés depuis 2000 ; du plan Retour vers l’agriculture (REVA) au Plan Sénégal émergent (PSE), en passant par la Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance (GOANA).

Il recommande quatre champs focaux de l’action publique dans le PSE post Covid-19 au profit de l’agriculture. Il s’agit de la question foncière, la productivité et les rendements agricoles, l’implication du secteur privé et la prospective et l’utilisation des données.

Réflexions pour une meilleure gestion des résidus de pesticides dans la filière palmier à huile en Côte d’Ivoire

L’ONG Solidaridad West Africa, une organisation de la société civile et ses partenaires, ont ouvert mercredi à Abidjan, un dialogue multipartite pour une meilleure gestion des emballages et résidus de pesticides dans le secteur du palmier à huile en Côte d’Ivoire, a constaté APA sur place dans la capitale économique ivoirienne.Cette rencontre qui s’inscrit dans le cadre de la phase 2 du programme de production durable d’huile de palme en Afrique de l’ouest ( SWAPP), a pour objectif  d’identifier et de promouvoir des approches pratiques de gestion des emballages et résidus de pesticides auprès des petits producteurs de palmier à huile en Côte d’Ivoire.

 Selon  Amadou Cissé, le représentant-pays de Solidaridad West Africa Côte d’Ivoire, ce dialogue est une rencontre d’échanges multipartite pour aboutir à des propositions qui pourront influencer, soit les lois, soit les politiques réglementaires pour une gestion adéquate des emballages de pesticides.

« Pour sa seconde phase, ce programme SWAPP a pour objectif d’intensifier la culture de l’huile de palme dans différents pays dont la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Libéria et la Sierra-Leone Léone», a indiqué M. Cissé dans un discours.

Poursuivant, il a expliqué que ce dialogue a ciblé les petits producteurs de palmiers à huile pour promouvoir auprès d’eux une gestion efficiente des emballages de pesticides, parce que son organisation entend soutenir « les plus faibles des chaînes de valeur».

«Les emballages vides de produits chimiques sont dangereux à la réutilisation s’ils n’ont pas été recyclés », a fait remarquer de son côté, Pr Georges Kouadio, le coordonnateur du Projet de gestion des pesticides obsolètes en Côte d’Ivoire (PROGEP-CI) plaidant pour leur gestion écologique et rationnelle.

Auparavant dans une communication, Pr Kouadio a passé en revue le cadre réglementaire et institutionnel sur les déchets dangereux en Côte d’Ivoire. « Nous luttons pour que la loi sur les pesticides soit adoptée. Cette loi est basée sur le principe du pollueur-payeur», a dit le coordonnateur du PROGEP-CI, regrettant encore «beaucoup de lacunes» dans le cadre réglementaire des pesticides obsolètes en Côte d’Ivoire.

Ce dialogue multipartite qui a été initié dans le cadre du programme SWAPP 2, vise entre autres à présenter les lois en vigueur en matière de gestion des emballages de pesticides en Côte d’Ivoire et faire des recommandations pratiques sur les décisions à retenir et les pratiques à vulgariser auprès des petits producteurs de palmier à huile.

 Organisation à but non lucratif, Solidaridad West Africa a été fondée en 2005 et est installée en Côte d’Ivoire depuis 2009. Cette ONG revendique une solide expérience dans le développement de chaînes d’approvisionnement rentables, la création d’entreprises et de moyens de subsistance durables.

Marrakech abrite la 9ème édition de la conférence sur les ressources en eau dans le bassin méditerranéen en mai 2021

La ville marocaine de Marrakech abritera, du 26 au 28 mai 2021, la 9è édition de la Conférence Internationale sur les ressources en eau dans le bassin méditerranéen (WATMED9), ont annoncé les organisateurs dans un communiqué.Ce conclave vise à réunir des experts issus des pays du bassin méditerranéen afin de fédérer leurs efforts et actions en termes d’innovations, de connaissances et de compétences pour faire évoluer la défense de la cause de l’eau et renforcer davantage les échanges d’expériences pertinentes en la matière, ont-ils fait savoir.

Les participants à cette rencontre de trois jours auront également l’opportunité pour l’actualisation des résultats des recherches scientifiques menées à travers le monde et le lancement de différentes actions de coopération et de nouveaux réseaux pour mieux relever les défis et répondre de manière optimale aux menaces auxquelles font face les ressources hydriques, selon la même source.

Parmi les thématiques qui seront débattues lors de cette conférence figurent « la gestion des ressources hydriques », « la qualité de l’eau et la pollution », « la récupération des eaux non-conventionnelles, le recyclage et la réutilisation » ou encore « le lien entre eau, énergie et alimentation ».

Les contraintes liées à la gestion de l’eau en Méditerranée sont soumises à une grande dynamique engendrée par les changements globaux, tels que les dérèglements climatiques qui aggraveront les phénomènes extrêmes (inondations, sécheresses….), ainsi qu’aux mutations opérées à l’échelle régionale, comme les pressions démographiques et touristiques dans les zones côtières, soulignent les organisateurs.

Aussi, les zones méditerranéennes sont confrontées à des changements dramatiques qui affecteront la durabilité, la quantité, la qualité et la gestion des ressources en eau.

Les écarts territoriaux, le développement socio-économique et le progrès technologique créent le besoin de différents types d’interventions, expliquent-ils, insistant sur la nécessité d’une réflexion globale et d’une action efficiente sur le plan local dans le secteur de l’eau.

Maroc : Plus de 4,5 millions de têtes d’ovins et caprins identifiées

Plus de 4,5 millions de têtes d’ovins et caprins ont été identifiées au Maroc entre le 22 avril et le 6 juin 2020, a annoncé l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA).Cette opération d’identification des ovins et des caprins se poursuit dans toutes les régions avec l’objectif de couvrir l’ensemble du cheptel préparé pour la fête du sacrifice.

L’Office rappelle qu’à l’instar des deux dernières années, cette opération consiste en la pose, sur l’une des oreilles de l’animal, d’une boucle de couleur jaune, portant un numéro de série unique pour chaque animal.

A défaut de ce signe distinctif, l’ovin ou caprin n’est pas identifié et ne devra pas faire l’objet d’un achat de la part du consommateur. Ainsi, le but de cette opération est d’identifier, dans un premier temps, la propriété des animaux et leurs éleveurs et d’assurer ensuite la traçabilité du parcours des animaux depuis leur élevage jusqu’au point de vente.

Par ailleurs, les services vétérinaires de l’Office ont enregistré 242.000 unités d’engraissement d’ovins et caprins dans le cadre de ce programme. En plus de l’enregistrement des exploitations d’engraissement et de l’identification des animaux, les préparatifs comprennent un ensemble de mesures telles que le contrôle de l’alimentation animale, de l’utilisation des médicaments vétérinaires, de l’eau d’abreuvement, ainsi que la circulation des fientes, conditionnée obligatoirement par l’obtention d’un laissez-passer auprès des services vétérinaires de l’ONSSA afin de suivre leur traçabilité.

Il est à signaler que la situation sanitaire du cheptel national est satisfaisante. Le suivi et la surveillance sanitaires sont assurés sur l’ensemble du territoire national par les services vétérinaires de l’ONSSA en étroite collaboration avec les vétérinaires privés.

Chaque année, l’ONSSA recommande aux consommateurs de n’acheter que les animaux commercialisés au niveau des points de vente connus et bouclés et d’acheter des animaux qui sont mobiles, actifs, réactifs et pas nonchalants.

Jennifer Blanke quitte la BAD pour des «raisons purement familiales» (Officiel)

La Banque africaine de développement (BAD) a annoncé, mercredi, que sa vice-présidente chargée de l’agriculture, du développement humain et social, Jennifer Blanke quitte la Banque le 04 juillet prochain pour des « raisons purement familiales ».Mme Blanke qui a rejoint la BAD au début de 2017, a supervisé un certain nombre de programmes essentiels de l’institution, rapporte la Banque dans un communiqué transmis à APA.

 « Je remercie le président Akinwumi Adesina pour son leadership, ses conseils et son soutien qui ont sans doute motivé et aidé mon équipe et moi-même à jouer un rôle clé dans la transformation de la Banque. Je me sens privilégiée d’avoir eu l’occasion de contribuer au programme de la Banque qui vise à accélérer la transformation sociale et économique de l’Afrique », a déclaré Mme  Blanke à l’annonce de son départ.

« Je pars pour des raisons purement familiales afin de rejoindre ma famille en Suisse après une période très enrichissante à la Banque », a-t-elle insisté, ajoutant que « la Banque et l’excellente équipe que nous avons constituée vont me manquer » et «je continuerai à soutenir fermement notre institution où que je sois ».

Evoquant ce départ de Mme Jennifer Blanke, le président de la Banque, Akinwumi Adesina a déclaré avoir été « ravi de travailler avec le Dr Jennifer Blanke durant ces trois dernières années et demie ».

Selon lui, elle a fait preuve d’un véritable leadership et a fait avancer les programmes de la Banque sur plusieurs fronts, en particulier dans le domaine de la sécurité alimentaire, de l’autonomisation financière des femmes et de la création d’emplois.

 « Je lui souhaite plein succès et je me réjouis de pouvoir poursuivre la coopération et l’engagement avec elle », a conclu le président de la BAD.

Sommet alimentaire de l’ONU : Le Maroc va représenter l’Afrique

Le Maroc en la personne de l’ambassadeur, représentant permanent à l’ONU, Omar Hilale, ainsi que le représentant permanent du Liberia, ont été désignés vendredi par le groupe africain pour représenter le continent au Comité consultatif de haut niveau du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, qui sera organisé l’an prochain par le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres.Cette instance sera chargée de générer l’élan politique et opérationnel, en appui au processus préparatif piloté par l’Envoyée spéciale du Secrétaire général pour le sommet, la rwandaise Agnes Kalibata.

Présidé par Mme Amina Mohammed, vice-Secrétaire générale de l’ONU, le comité sera constitué de deux représentants de chaque région, à savoir le Maroc et le Liberia pour l’Afrique; la France et l’Italie pour l’Europe de l’Ouest, la Chine et les Émirats Arabes Unies pour l’Asie Pacifique; la Hongrie et la Russie pour l’Europe de l’est, ainsi que l’Argentine et Antigua et Barbuda pour l’Amérique latine et les Caraïbes.

Le Sommet de l’ONU des systèmes alimentaires devra créer un cadre politique et des outils pratiques pour concevoir les stratégies de transformation des systèmes alimentaires et développer de nouveaux modèles de gouvernance alimentaires dans le monde à l’horizon de 2030.

Sénégal: deux recommandations pour la commercialisation des produits horticoles

Pour une meilleure commercialisation des produits horticoles, l’Union nationale des Chambres de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture du Sénégal (UNCCIAS) la connectivité des territoires et la coordination entre acteurs.« Au Sénégal, l’horticulture n’a plus de problèmes de production, mais c’est la commercialisation de ses produits qui pose problème. Pour mettre fin à ces problèmes,  il y a la logistique à mettre en place, en créant une connectivité entre les territoires par des routes, des lieux de vente, des lieux de transformation. Il faut aussi une meilleure coordination entre les acteurs de cette chaîne de valeur car, il y a beaucoup d’intervenants », a dit Serigne Mboup, président de l’UNCCIAS.

Il prenait part à un Webinar sur la commercialisation de produits agricoles en temps de crise de Covid-19, organisé par l’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar).

Pour Dr Macoumba Diouf, Directeur de l’Horticulture, même si la tendance de la production horticole est en constante hausse, la transformation n’est pas du ressort de l’Etat.

Toutefois, il a rappelé que pour permettre aux producteurs de payer leurs dettes et de repartir en campagne, l’Etat a procédé à l’inventaire de tous les stocks disponibles, notamment ceux de l’oignon et de la pomme de terre.

« Le gouvernement veut faire du sous-secteur de l’horticulture un secteur prioritaire en termes de production et de commercialisation pour l’atteinte du programme d’autosuffisance alimentaire et nutritionnelle, mais aussi pour l’export », a indiqué Dr Macoumba Diouf.

Présentant les progrès et défis des chaînes de valeurs horticoles, Dr Cheikh Oumar Ba, Directeur exécutif de l’Ipar a révélé une faible transformation des produits, l’insuffisance des infrastructures de stockage et de transformation, la faible connexion aux marchés régionaux et le faible investissement du secteur privé national dans la transformation et la commercialisation.

« Avec la Covid-19, il y la limitation mobilité des personnes et des biens, la baisse de la demande en produits horticoles, la mévente et la perte de la production (chute des prix) », a souligné Cheikh Oumar Ba.

Maroc : Hausse de 6% des exportations des produits maraîchers en huit mois

Les exportations des produits maraîchers marocains ont enregistré une hausse de 6% entre le 1er septembre et le 9 mai 2020, indique le ministère de l’agriculture et de la pêche maritime.

 Selon le ministère, les exportations des produits maraîchers ont atteint sont estimées à un volume de 1.077.000 tonnes, enregistrant ainsi une croissance de 6% par rapport à la saison dernière arrêtée à la même date (1.012.000 tonnes).

Quant aux exportations de tomate, elles ont affiché ont connu au 9 mai 2020 une augmentation de l’ordre de 4% par rapport à la saison précédente, passant de 492.000 tonnes à 514.000 tonnes à la même date.

Les fruits rouges ont enregistré une croissance remarquable durant cette campagne pour atteindre 82.500 tonnes au 9 mai 2020, enregistrant ainsi une progression de 25% par rapport à la dernière campagne à la même date (66 000 tonnes).

Concernant les agrumes, et tout en notant le maintien d’un bon niveau des prix sur les marchés internationaux, un repli des volumes d’exportation de l’ordre de 28% a été enregistré durant cette campagne à cause du recul de la production.

Pour ce qui est des exportations des produits agricoles transformés hors sucre et ses préparations, elles ont atteint durant cette saison au 9 mai un volume de l’ordre de 299.000 tonnes, contre 255.800 tonnes durant la saison dernière, soit une croissance de l’ordre de 17%.

Face à un contexte international difficile caractérisé par l’épidémie Covid-19, les opérateurs marocains du secteur des exportations des produits alimentaires agricoles ont doublé d’efforts pour maintenir leur activité au niveau de toute la chaîne de valeur, de la production au niveau des vergers jusqu’à la commercialisation au niveau des marchés d’exportation en passant par le conditionnement et la transformation.

Des consignes de sécurité et d’hygiène ont été renforcées au niveau des unités d’exportation des produits agro-alimentaires afin de contenir tout risque de contamination du Covid-19.

Sénégal: le Cadre de concertation des ruraux s’inquiète des effets de la Covid-19

Le Cadre National de Concertation et de Coopération des Ruraux (CNCR) du Sénégal a exprimé, ce mercredi, ses inquiétudes par rapport aux effets négatifs de la pandémie de la Covid-19 sur les activités agro-sylvo-pastorales. » (…) nous notons que la crise de la Covid-19 est venue ajouter aux effets d’une campagne agricole 2019-2020 dont les résultats ont été mitigés, en dépit de l’engagement de nos membres et des efforts du gouvernement. Aujourd’hui, l’essentiel de nos membres déclarent l’épuisement du stock vivrier familial et ont recours aux marchés pour acheter leur nourriture jusqu’aux prochaines récoltes. Or, la fermeture des loumas hebdomadaires où nous écoulions nos poules, moutons, chèvres, fruits, légumes, céréales, etc., pour maintenir une trésorerie familiale durant la saison sèche, a aggravé la situation alimentaire des familles », a affirmé Nadjirou Sall, président du CNCR, au cours d’un point de presse tenu à Podor (nord).

Dans son discours dont APA a obtenu copie, M. Sall ajoute que « nos exploitations horticoles dont la vente de leurs productions a coïncidé avec l’arrivée de la Covid-19,  traversent une situation très difficile avec la restriction du transport interurbain qui entrave l’écoulement de la forte production de légumes et de fruits vers les grandes villes ».

Selon lui, en zones irriguées, la campagne de contre-saison est préoccupante, la commercialisation et le remboursement des crédits aux banques dans ces conditions de quasi-confinement et de stricte limitation des contacts et des échanges, sont compromises. « En ce qui concerne l’élevage, poursuit-il, les transhumants sont encore présents dans les zones de repli du bétail au Sénégal oriental et au sud du pays. Avec les restrictions dans les déplacements, la mobilité des communautés pastorales et agropastorales est très difficile voire impossible, ce qui complique l’accès du bétail aux pâturages et aux points d’eau. Concernant l’aviculture, l’annulation de grands événements religieux, les restrictions sur la mobilité, la fermeture d’hôtels, de restaurants et de certains marchés ou de consommation de masse ont causé de réelles difficultés dans l’écoulement des produits avicoles. Le secteur de la pêche est aussi fortement impacté par la fermeture ou la réduction du temps d’ouverture des quais de pêche. Nos membres constatent une baisse des débarquements entrainant une réduction significative des revenus des pêcheurs. Avec la fermeture des aéroports, les usines d’exportation qui prenaient 80% des captures ne s’approvisionnent plus auprès de nous ».

Partant de ces constats, le Cadre National de Concertation et de Coopération des Ruraux (CNCR) invite l’Etat à procéder dans les meilleurs délais à la distribution des vivres pour soulager les exploitations familiales affectées par la mauvaise campagne agricole de l’année dernière et atténuer les conséquences de la période de soudure dans le monde rural. 

Il lui demande également d’acheter ou de faciliter la commercialisation de la production maraîchère et avicole et l’ajouter dans les kits à distribuer aux ménages vulnérables, de sécuriser la production de riz de la contre-saison dans la vallée du fleuve Sénégal et dans le bassin de l’Anambé. Pour éviter une perte d’une partie de la production de riz avec l’arrivée des pluies, la récolte et le stockage devront se faire très rapidement. Le CNCR veut aussi que l’on éponge tout ou une partie des dettes dues par les paysans aux industriels et à la Banque agricole (LBA) afin de préserver le système de contractualisation prometteuse et sécuriser la prochaine campagne agricole. Enfin, le Cadre National de Concertation et de Coopération des Ruraux plaide pour la relance de la pêche artisanale à travers la mise en place d’un fonds qui permettra aux pêcheurs et aux femmes transformatrices de redémarrer leurs activités.

Covid-19: la BM alloue 90 milliards f cfa à l’agriculture sénégalaise

Le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé, hier mardi, un crédit de 150 millions de dollars (90 milliards fcfa) de l’Association internationale de développement (IDA) pour améliorer la compétitivité de l’agriculture et de l’élevage sénégalais, rapporte un communiqué reçu mercredi à APA. Le Programme de compétitivité de l’agriculture et de l’élevage du Sénégal axé sur les résultats contribuera à accroître les exportations de cultures à haute valeur ajoutée telles que l’arachide décortiquée et les produits horticoles, ainsi que la productivité de l’élevage laitier. Il permettra également de réduire le taux de mortalité des petits ruminants.

« Aligné sur le Plan Sénégal émergent, ce programme contribuera à atténuer les effets négatifs de la pandémie de Covid-19 en stimulant la productivité de l’agriculture et de l’élevage tout en garantissant des pratiques de production résilientes et en améliorant les revenus des agriculteurs et des éleveurs », a indiqué Nathan Belete, directeur des opérations de la Banque au Sénégal.

Le programme va aider les petits producteurs et les éleveurs à investir dans des cultures et des chaînes de valeur de l’élevage plus productives et plus résistantes. Il fournira aussi aux producteurs du Bassin arachidier étendu et des zones agro-pastorales un accès à des financements et assurances. Enfin, il devrait permettre au gouvernement de mettre en place des politiques plus efficientes de prix, de quotas et de subventions.

Il contribuera à stimuler la compétitivité et la création d’emplois grâce à une croissance tirée par le secteur privé dans le Cadre du partenariat entre le Sénégal et le Banque mondiale. Il soutiendra également les activités et les réformes inscrites dans Programme d’accélération de la cadence de l’Agriculture (PRACAS II) et le Plan national de développement de l’élevage (PNDE).

Maroc : projet ambitieux de régénération de 378 ha d’arganier

Le ministère de marocain l’agriculture se lance dans un projet ambitieux portant sur la régénération d’arganier sur une superficie de 378 hectares dans la région d’Agadir.L’opération, qui fait l’objet d’un appel d’offres, concernera 4 communes de la région : Amskroud (116 ha), Aziar (112ha), Tamri (100 ha) et Tikki (50 ha).

Pour rappel, le Royaume est sur un projet global de plantation de 10.000 ha d’arganier sur une période de 6 ans, pour un investissement de 49,2 millions de dollars, cofinancé par le Fonds vert pour le climat.    

Il à souligner que la réserve de biosphère de l’arganeraie au Maroc couvre une superficie d’environ 2,5 millions d’hectares (toutes essences forestières confondues) et l’arganier y occupe la part la plus importante avec une superficie de 830.000 hectares.

Cette réserve reconnue par l’UNESCO en 1998, se caractérise par sa multifonctionnalité socio-économique et son aspect écologique unique.

Covid-19: le monde rural sénégalais au bord du gouffre (agronome)

L’ingénieur agronome sénégalais, Abdourahmane Faye note un désastre dans le monde rural sénégalais avec la crise du Covid-19.« (…) le monde rural qui respire par son agriculture au sens large, est touché au poumon et devient un +cas contact+ qu’il convient de suivre de très près par les acteurs du secteur car, les perspectives ne sont guère rassurantes. Le désastre sera d’autant plus grand que la campagne précédente était chahutée par une chute drastique des prix aux producteurs, due à une surproduction au niveau mondial », écrit Abdourahmane Faye dans une tribune intitulée : « L’Agriculture et le monde rural à l’épreuve du Coronavirus! »

Pour étayer son propos, il s’appuie sur l’annonce d’une mévente record de 30 000 tonnes d’anacarde et un manque à gagner de 50 milliards fcfa pour les producteurs d’anacarde casamançais (sud) qui ne voient pas l’ombre des acheteurs indiens en ce début de campagne.

« C’est toute une filière, à l’entame de son envol, qui prend du plomb dans l’aile avec ce Covid-19, qui n’épargnera même pas la mangue, pour les mêmes raisons de manque d’acheteurs. Les deux mamelles principales de l’économie agricole sont ainsi infectées dans cette région, qui présente déjà des comorbidités lourdes liées aux effets des changements climatiques, à la salinisation des terres, la baisse de la fertilité et de la productivité des sols, au sous-équipement des exploitations agricoles, etc. », poursuit M. Faye.

Il souligne que l’application stricte des mesures barrières pour freiner la propagation du pathogène a abouti à une fermeture immédiate des marchés hebdomadaires ruraux sur l’étendue du territoire. Les paysans sont ainsi privés de leurs débouchés commerciaux au premier niveau où ils réalisent leurs affaires et écoulent leurs produits d’élevage et de contresaison pour subvenir à leurs besoins monétaires et alimentaires.

Or, note-t-il, « dans plus de 80% des cas les ménages agricoles épuisent leurs stocks vivriers six mois après récoltes et dépendent, pour le reste de l’année, de ces marchés pour s’acheter de la nourriture.

S’y ajoute et aggrave la situation, l’arrêt des envois d’argent par les ressortissants des exploitations agricoles travaillant dans d’autres secteurs (urbains et pêche) également touchés par la crise. Dans certains cas ces transferts migratoires peuvent représenter jusqu’à 90% des revenus familiaux en milieu rural ».

Selon lui, les restrictions imposées dans les transports intérieurs et extérieurs ont perturbé le fonctionnement des chaines logistiques (approvisionnements, livraisons) qui impliquent les exploitations agricoles.

« L’inquiétude, indique Abdourahmane Faye, est grande, la détermination est forte pour stopper la progression de la maladie, atténuer ses impacts sur l’agriculture et réduire les risques alimentaires qui pointent à l’horizon ».

En tout état de cause, il estime que l’agriculture devra s’interroger sur ses difficultés persistantes à faire face à ses missions essentielles de nourrir les populations, créer des emplois et des revenus décents pour les jeunes, fournir un cadre de vie propice en milieu rural.

Covid-19 et sécurité alimentaire: un chercheur prône l’agriculture urbaine

Pour préserver la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations, il est nécessaire de promouvoir une agriculture urbaine qui transcende les crises comme celle née de la pandémie du Covid-19, selon le chercheur sénégalais, Sidy Tounkara.« En se fondant sur les multiples fonctionnalités de l’agriculture urbaine dont l’approvisionnement des villes, non pas spécifiquement en temps de crise mais aussi en temps normal, il est préférable de légitimer une agriculture urbaine dans le cadre d’une politique alimentaire territoriale au-delà des crises. Cette agriculture doit s’inscrire dans une logique d’agriculture de renfort et de complémentarité pour atteindre la sécurité alimentaire et nutritionnelle en ville au premier rang de laquelle se positionne évidemment l’agriculture rurale », explique M. Tounkara.

Dans un article scientifique intitulé « La pandémie du Covid-19 : une légitimation de la promotion de l’agriculture urbaine  », ce chercheur à l’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar) note cependant une agriculture urbaine fortement menacée par le Covid-19.

A son avis, en dépit de son utilité cruciale, surtout en période de crise, la croissance démographique et urbaine et ses corollaires font planer des risques non négligeables sur le maintien de l’agriculture en ville.

« Cette croissance démographique des villes a nécessairement des impacts sur le foncier et l’eau dont les usages non agricoles (domestiques, industriels, infrastructures socio-économiques de base) concurrencent directement les usages agricoles (foncier agricole, eau d’irrigation) », souligne Sidy Tounkara.

Il ajoute que la croissance démographique des villes a aussi des impacts sur la disponibilité et l’accès à l’eau pour l’irrigation des cultures, surtout dans un contexte de changement climatique qui contribue à la perturbation du cycle pluviométrique, mais aussi à la baisse du niveau de la nappe phréatique qui est exploitée par les maraîchers urbains.