Les recettes de Wathi pour améliorer les systèmes de santé ouest africains

Au moment où l’épidémie du coronavirus prend des proportions inquiétantes et menaçantes dans le monde, le Think tank Wathi pose le débat pour améliorer des systèmes de santé en Afrique de l’ouest.En  Afrique, particulièrement dans sa région occidentale, l’accès à des  services sociaux de base constitue encore un des défis majeurs à relever  pour certains pays.

En janvier 2019, Wathi a lancé un débat en  ligne sur « les systèmes de santé de la région et les conditions de son  amélioration au service des populations ».

En conclusion, le  rapport Mataki (« mesures » en langue houassa) a consisté à une  sélection des principaux constats et recommandations formulés dans le  cadre du débat, complétée par des pistes d’action élaborées par l’équipe  de Wathi sur la base de consultations supplémentaires avec des  professionnels et experts du secteur.

Même si des indications  sur la situation sanitaire dans les pays d’Afrique de l’ouest montrent  des « progrès incontestables », il reste évident que ces acquis sont  souvent tributaires à des chocs externes inopportuns.

Dans le  document publié ce mardi à Dakar par le directeur exécutif de Wathi,  Gilles Olakounlé Yabi, il est noté des progrès sur le plan sanitaire  souvent freinés par des « contextes de conflits armées, des crises  sanitaires exceptionnelles ».

La plus marquante et récente en  Afrique de l’Ouest, rappelle-t-il, est l’épidémie à virus Ebola qui a  lourdement affecté le Libéria, la Sierra Leone et la Guinée.

Selon  le rapport Makati, les indicateurs de l’état de santé se sont améliorés  en grande partie grâce à l’ampleur des contributions financières  internationales pour « combattre les grandes pandémies, le paludisme, la  tuberculose, et le VIH Sida.

Le Fonds mondial de lutte contre  le Sida, la tuberculose et le paludisme a joué « un rôle central dans  tous les pays de la région et permis d’alléger considérablement la  facture sanitaire des Etats et des populations », souligne M. Yabi.

Cependant,  les objectifs maintes fois visés « n’ont jamais était atteints, le plus  connu de ces objectifs étant l’engagement des Etats à consacrer 15% de  leur budget national au secteur de la santé », conformément à la  Déclaration d’Abuja de 2001.

Pour améliorer les systèmes de  santé en Afrique de l’ouest, Makati recommande dans un premier temps la  mise en place d’une politique préventive de lutte contre les maladies au  cœur du système de santé.

Comme préalable, il faut inclure la  prévention, les soins de santé primaire et les principes de base de la  santé mentale dans le parcours de formation de tous les professionnels  de santé.

Makati suggère aux autorités ouest-africaines  d’assurer la formation de ressources humaines suffisantes dans le  domaine sanitaire, y compris la santé mentale, leur déploiement  équitable sur les territoires nationaux et leur encadrement effectif.

Au-delà  du financement durable des systèmes de santé pour promouvoir  l’accessibilité aux soins et aux médicaments, il faudra également  améliorer le fonctionnement au quotidien de tous les établissements  délivrant des services de santé. Et enfin, le renforcement des systèmes  de santé nationaux par le développement de la recherche, la  mutualisation des ressources au niveau régional et  l’institutionnalisation d’un débat public sur les politiques nationales  de santé.

Okf /Dng/te/APA

Economie, Lutte contre le blanchiment d’argent et Assainissement en vedette dans les journaux béninois

Les journaux béninois, parvenus à APA ce mercredi, évoquent la levée de fonds du Bénin sur le marché financier et l’assainissement de la berge lagunaire du marché international Dantokpa de Cotonou.« Le Bénin sollicite 80 milliards de francs Cfa pour des projets structurants » titre le quotidien Le Meilleur.

Ce quotidien révèle que « le Bénin va procéder en début du mois prochain à une levée de fonds sur le marché financier de l’Union économique monétaire Ouest africaine (UEMOA). Cela en vue de soutenir sa stratégie de développement ».

Les 4 Vérités mentionne que « cette levée de fonds sur le marché financier de l’UEMOA entre dans le cadre de la mise en œuvre du plan de développement 2018-2025 ». 

La Nation s’intéresse au renforcement des capacités des fonctionnaires de la douane béninoise dans la lutte contre le blanchiment d’argent. « Un exercice pour mieux combattre le blanchiment d’argent » écrit le journal.

Le quotidien explique « qu’ils sont une cinquantaine de douaniers à prendre part à l’atelier national de lutte contre les transports physiques transfrontaliers d’espèces et d’instruments négociables au porteur, organisé par le Groupe International d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) ».

Le Matinal précise que « La Centif (Cellule nationale de traitement d’informations financières) et le Giaba arment les douaniers ».

Le Matin, pour sa part, explique que « cette formation offre l’occasion aux participants d’identifier les défis auxquels ils sont confrontés au quotidien dans l’exercice de leur métier, de s’approprier les meilleures pratiques pour lutter contre les fraudes sous toutes ses formes et ainsi affermir le dispositif sécuritaire des frontières ».

Pour Fraternité, « La Centif et le Giaba appuient les douanes béninoises. »

La métamorphose observée au niveau de la berge lagunaire du marché Dantokpa après le déguerpissement des riverains et l’assainissement des lieux intéressent aussi les journaux.

La Nation écrit « Aménagement de la berge lagunaire, Une transformation spectaculaire ».

Le journal fait le constat que « la berge lagunaire de Dantokpa est désormais plus attrayant grâce à la propreté des lieux et à l’absence totale de haies d’immondices ».

Le Béninois Libéré affiche une vue aérienne de la berge lagunaire et titre « Ça commence par sentir du Talon ».

Et L’Evènement Précis de signaler qu’« Un paysage en pleine renaissance se profile à l’horizon ».

Le journal explique que « l’ambition du gouvernement du Chef de l’Etat, Patrice Talon de redonner goût à la berge lagunaire du marché Dantokpa, se concrétise à petit feu. Les travaux d’aménagement de la berge démarrés depuis plusieurs semaines offrent déjà une belle vue au site, autrefois voué aux actes d’incivisme et de salubrité avec pour seuls responsables, les usagers du marché ainsi que les populations environnantes. »

La culture se paie la une des médias béninois

La Réhabilitation du patrimoine touristique national et la question de la restitution des biens culturels pillés par la France durant la colonisation sont les sujets abordés par les quotidiens béninois parvenus ce mardi à APA.« C’est parti pour la rénovation du fort portugais de Ouidah ! » informe La Nation. À en croire ce quotidien, « La rénovation du fort portugais de Ouidah rentre dans le cadre du vaste chantier de réhabilitation de la cité historique de Ouidah (Sud-est du pays) pour en faire un centre touristique par excellence ». Ce projet, selon le journal, entre dans le cadre de « l’amélioration de la qualité de l’offre touristique du Bénin et la valorisation de son histoire et de son patrimoine culturel ainsi que par la promotion de ses reliefs et autres attraits naturels ».

Soleil Levant au sujet de cette réhabilitation fait remarquer que « Talon concrétise un vieux rêve des enfants de Ouidah ». Le quotidien signale que « La réhabilitation du fort portugais va se dérouler en deux phases. La première qui a démarré officiellement, ce lundi 24 février, consistera en la réhabilitation de l’existant, c’est-à-dire du bâtiment originel du fort. Ce chantier est prévu pour durer dix mois pour compter du 1er mars 2020. Une seconde phase est attendue. Elle se consacrera à la construction du Musée international de la mémoire et de l’esclavage (le Mime) dont les études sont très avancées. Les travaux coûteront la somme de deux milliards huit cent quarante-trois millions six cent vingt-neuf mille cent trente-cinq Francs Cfa (2.843.629.135) F Cfa et leur fin est attendue pour le 30 décembre prochain ».

Le Matinal ajoute « Ouidah bientôt un pôle touristique par excellence » et Fraternité écrit « 10 mois pour la réhabilitation du fort portugais ». Sur la restitution des biens culturels, La Nation fait savoir « Le point des avancées et les dispositions pratiques de mise en œuvre de la coopération patrimoniale et muséale ».

Selon le journal, en fin de semaine dernière une délégation ministérielle béninoise était en séjour en France dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de travail commun signé par les deux pays en décembre dernier.  

Soleil Levant estime que « Un pas vient d’être encore fait pour la restitution des 26 œuvres au Bénin ».

Au cours de cette rencontre, explique le journal, il était question des dispositions pratiques de mise en œuvre du Programme de travail commun mais aussi d’échanger autour de certains points relatifs à la restitution de ces trésors patrimoniaux.

Les Pharaons ajoutent « De nouvelles avancées dans le processus. »

Villes et territoires durables au menu du Sommet Afrique-France

Abidjan se prépare pour le Sommet Afrique-France prévu en juin 2020 à Bordeaux, en France, qui sera axé sur le thème des villes et territoires durables.Ce sommet devrait rassembler plus de 15 000 acteurs des villes africaines et françaises, 500 exposants et plus de 1 000 entrepreneurs africains.

Ce rendez-vous politique majeur impulsé par le président français Emmanuel Macron et qui, pour la première fois, réunira les acteurs politiques et économiques africains et français, pour agir et s’engager sur la ville durable de demain, se veut une plateforme de réflexions sur les nouveaux enjeux du développement durable.

Il s’agit notamment de développer de nouveaux partenariats durables avec l’ambition partagée de co-construire des écosystèmes urbains qui soient pérennes, innovants, fertiles et frugaux tout en accélérant la structuration de la filière économique durable, renseigne une note sur l’évènement.

Sur les bords de la lagune Ebrié, il est prévu les 27 et 28 février 2020 les « Rencontres d’Abidjan », des assises qui réuniront des acteurs africains de la ville dans la capitale économique ivoirienne pour préparer le Sommet Afrique-France 2020.

Ces rencontres regrouperont les ministres en charge de la Ville et du Développement urbain des pays africains francophones, des élus locaux, des représentants de la société civile et des start-ups afin d’échanger et de partager les solutions pour construire des « villes durables et intelligentes ».

Une ville intégrée

La vision de l’Etat ivoirien est de promouvoir une ville intégrée qui prend en compte toutes les commodités d’une cité moderne et fonctionnelle, avec des innovations technologiques incluant, entre autres, des habitations à éclairage naturel et naturellement aérées.

La Côte d’Ivoire veut valoriser le mix énergétique dans les constructions. Cela devrait permettre d’installer les populations dans une économie verte et les conduire à coupler l’énergie conventionnelle avec l’énergie solaire (panneaux solaires).

Pour la mobilité urbaine, l’Etat ivoirien devrait, avec l’aide de la France, réaliser un train urbain dénommé Le Métro d’Abidjan. Le gouvernement a également ouvert le secteur du transport lagunaire qui a vu l’arrivée de nouveaux opérateurs.

Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire est dans une optique de revalorisation des déchets, ce qui a conduit à la fermeture de la décharge d’Akouédo dans l’est d’Abidjan, et sa mise à disposition du public. Une autre décharge moderne, visant le recyclage, a été ouverte à Kossihouen, sur l’Autoroute du Nord, à 26 Km d’Abidjan.

« Avec un volet de recyclage des déchets, nous regardons comment mettre en place une économie circulaire, comprenant tout ce qui est plastique, ferreux et organique telles les huiles usagées pour voir comment organiser le marché de tous ces déchets », avance Dr Alain Kouadio.

L’objectif est que « les déchets ne soient plus des déchets, mais plutôt des matières premières pour fabriquer d’autres produits », fait-il remarquer, confiant que dans ce sens, des initiatives sont en cours avec Nestlé qui a un projet en partenariat avec le ministère pour le recyclage des déchets plastiques.

Beaucoup d’initiatives sont en cours dans la production de pavés. En outre, souligne-t-il, une entreprise japonaise a entamé une étude sur les batteries usagées des engins aux fins de les recycler. Toutefois, l’Etat veut mettre en place un cadre cohérent et intégré tout en impliquant tous les acteurs.

Vers une meilleure mobilité urbaine à Abidjan

Dans le cadre de sa modernisation, Abidjan, la capitale économioque, se veut une métropole attractive avec des voies de circulation facilitant la mobilité.Cette vision du chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara renvoie au constat que « 54% de la population ivoirienne vit en ville, notamment à Abidjan qui compte 5,5 millions d’habitants »; ce qui nécessite un plan d’aménagement spécifique.

L’Etat ivoirien a conçu de ce fait une voie de contournement de la ville d’Abidjan dénommée l’Y4. Elle est une autoroute longue de plus de 24 Km qui devrait être aménagée en une route de 2X3 voies avec plusieurs ouvrages annexes permettant d’accéder aux routes d’Alépé, d’Anyama, des villes situées au nord d’Abidjan.

Cette voie relie en outre le Boulevard de France redressé au Boulevard Mitterrand, avec l’aménagement de carrefours, la construction des échangeurs d’Alépé, d’Anyama et du Boulevard Mitterrand. Le projet a été d’ailleurs élaboré dans le cadre du « Projet d’Intégration Port-Ville du Grand Abidjan ».

Elle devrait permettre de renforcer la mobilité dans la capitale économique ivoirienne, en contournant le centre-ville pour ouvrir l’accès à la zone portuaire d’Abidjan. Avec cette voie, il sera possible de contourner le centre-ville d’Abidjan pour rallier plusieurs autres destinations à l’intérieur du District d’Abidjan.

La construction de cet ouvrage devrait avoir un impact significatif sur la réduction des embouteillages et participer à l’extension de la ville d’Abidjan. Ce périphérique Y4 permettra aussi de relier les communes de Songon, Abobo-Anyama, Cocody et Port-Bouët et faciliter l’accès à la zone portuaire d’Abidjan.

La section 2 de l’Y4, longue de 15 Km, devra relier la commune d’Anyama à l’Autoroute du Nord, en traversant les localités d’Ebimpé, d’Akoupé-Zeudji et d’Attinguié. La section 3, elle, devrait être connectée à l’Autoroute du Nord à la commune de Songon, une zone d’extension à l’Ouest de la ville d’Abidjan.

Le projet estimé (en 2018) à 331,8 millions d’euros, soit environ 217 milliards de FCFA, devrait permettre de financer quatre chantiers sur une période de sept ans : la réalisation de la section 2 de l’Y4, l’aménagement de la section 3 de cette autoroute, la construction de l’échangeur du carrefour Akwaba (à Port-Bouët, sud d’Abidjan) et la construction d’une plateforme logistique comprenant des parcs de stationnement court et long séjour pour les camions poids lourds.

Côte d’Ivoire: migration vers des villes intenses, essor d’une armature urbaine

La Côte d’Ivoire qui ambitionne d’être un hub sous régional, veut transformer son écosystème urbain à travers des villes intenses et intelligentes, qui soient pérennes et frugales, avec un paysage répondant aux nouveaux enjeux du développement durable.Dans les principales métropoles du pays, l’on observe des villes « très étalées, ce qui crée des problèmes de mobilité, de consommation d’eau et d’accès à l’énergie », indique Dr Alain Serge Kouadio, directeur de l’économie verte au ministère ivoirien de d’Environnement et du développement durable.

En matière de ville durable, il faut, dit-il, « promouvoir des villes intenses et construire ces villes de façon verticale (en hauteur) et non de façon horizontale ». Dans ce sens, l’Etat encourage les opérateurs immobiliers à faire des immeubles et des bâtiments passifs en énergie (base consommation d’énergie).

De grands réceptifs hôteliers intègrent de plus en plus des systèmes intelligents dans leurs bâtiments. Et ce, en vue de réduire leur consommation énergétique. Ces bâtiments passifs offrent une faible consommation en énergie. Cependant, les systèmes utilisés restent encore onéreux pour nombre de ménages.

La ville durable, selon les experts, doit être ouverte, protéger ses habitants, faciliter la mobilité, offrir le plus grand confort moderne, préserver l’environnement, proposer la diversité, promouvoir les cultures, générer des emplois, favoriser une grande variété de loisirs, innover et respecter son patrimoine.

En outre, elle devrait être un espace de liberté et assurer la sécurité. La circulation ne devrait pas imposer un parcours unique, mais une multitude de circuits construits autour d’une série de grands axes encadrant des quartiers où se trouvent des parcs et des lieux de loisirs.

Urbanisme durable

L’organisation des villes en Côte d’Ivoire affiche encore des fonctions inadaptées aux nouveaux enjeux urbains. L’on peut observer que la propreté, les espaces verts, l’assainissement et le recouvrement des canaux demeurent des préoccupations environnementalistes.

Les autorités veulent, de ce fait, transformer la ville à travers un urbanisme durable. Dans cet élan, un Code de l’urbanisme et du domaine foncier urbain a été requis ainsi qu’un Schéma directeur d’urbanisme du Grand Abidjan, des villes de Yamoussoukro et de Bouaké (centre).

Selon le porte-parole du gouvernement ivoirien, Sidi Touré, ce dispositif vise à améliorer la qualité des règles d’urbanisme, à renforcer la protection de la propriété foncière en zone urbaine et à sécuriser au mieux les transactions sur les terrains urbains, de façon à réduire le volume des litiges fonciers.

Malgré un arsenal juridique pour encadrer les constructions urbaines et structurer les espaces d’habitation des cités, des procédures administratives souvent complexes amènent des populations à s’installer sur des emprises publiques.

Le décès, début janvier 2020, de l’élève Laurent-Barthélémy Ani Guibahi, un adolescent ivoirien de 14 ans, retrouvé mort dans le train d’atterrissage d’un avion effectuant la ligne Abidjan-Paris, a conduit les autorités à déguerpir des riverains aux alentours de l’aéroport d’Abidjan.

La ville durable implique plusieurs notions. Aujourd’hui, les dirigeants sont ostensiblement en quête de solutions sur les thématiques de l’habitat, de l’énergie, de la mobilité, de la santé, de l’éducation, du financement, de la sécurité, de l’agriculture, l’accès aux services essentiels et la gestion des populations vulnérables.

Le Bénin recherche 80 milliards FCFA pour sa stratégie de développement

Le Bénin, à travers son trésor public, est à la recherche d’un montant de 80 milliards de FCFA (136 millions de dollars) au niveau des investisseurs opérant sur le marché financier de l’Union monétaire ouest africaine (UMOA) en vue de soutenir sa stratégie de développement, a appris vendredi APA auprès de l’Agence UMOA-Titres basée à Dakar.Pour ce faire, le trésor public béninois procédera le 5 mars 2020, au lancement d’une émission simultanée d’obligations assimilables du trésor (OAT) avec des maturités longues de 5 ans, 7 ans et 10 ans.Pour les OAT d’une maturité de 5 ans, l’émetteur offre aux investisseurs un coupon à 6% dont paiement se fera annuellement à un taux de 6% l’an dès la première année. Le remboursement de ces obligations fera le premier jour ouvrable suivant la date d’échéance fixée au 06 mars 2025.

 Concernant les OAT de 7ans, leur  remboursement se fera aussi le premier jour ouvrable suivant la date d’échéance fixée au 06 mars 2027. Le paiement des intérêts se fera à un taux d’intérêt de 6,40% l’an dès la première année.

Quant aux OAT d’une maturité de 10 ans, le trésor public béninois s’engage à payer les intérêts annuellement à un taux de 6,50% l’an dès la première année. Par contre, le remboursement  de ces titres, se fera le premier jour ouvrable suivant la date d’échéance fixée au 06 mars 2030.

La presse béninoise toujours à fond sur la conférence nationale de 90

La sortie médiatique du chef de l’Etat, Patrice Talon, hier à l’occasion de la célébration des 30 ans de la Conférence nationale des Forces vives de la Nation, domine la Une des quotidiens béninois reçus ce jeudi à APA.« 30 ans après la Conférence nationale-Diagnostic et propositions de Patrice Talon pour relever le Bénin », titre Fraternité.

Le journal explique que le président de la République, Patrice Talon s’est livré, hier, à un entretien télévisé sur la télévision nationale afin de faire le bilan du parcours démocratique du Bénin depuis le renouveau démocratique en 1990 et le sens des réformes impulsées par son gouvernement depuis 2016.

« A en croire le chef de l’Etat, il y a lieu de s’interroger sur le fait que le développement ne soit pas au rendez-vous, 30 ans après la Conférence nationale. L’école s’est dégradée, la santé, les infrastructures minimums, le confort de vie, l’eau, l’électricité, manquent à la plupart des concitoyens », rapporte Fraternité.

A ce sujet, La Nation mentionne : « Le chef de l’Etat sur les 30 ans de la Conférence nationale : Relever maintenant le défi du développement ».

Selon ce journal, « les tares qui ont conduit au chaos à la fin des années 80, ont demeuré sous une forme ou une autre, après l’historique Conférence nationale des Forces vives de la nation béninoise, à travers la corruption restée impunie jusqu’il y a peu encore, avec son corollaire de mauvaise gestion du bien public. De même, le multipartisme intégral consacré par la Conférence nationale, a subi une transformation loin de mener le pays de l’avant. Le chantre du Nouveau départ, tout en s’appropriant les acquis de ladite conférence, estime pour sa part que le développement qu’elle est censée impulser doit prendre le pas sur toute autre considération. »

Actu-Express ajoute : « 30 ans d’expérience de démocratie libérale au Bénin-Talon entre pragmatisme, responsabilité et partage ».

Pour sa part, Bénin Intelligent relève « les objections de Talon sur le recul des libertés », notant qu’« à la question de savoir si les libertés ont reculé au Bénin, en cet anniversaire de la Conférence nationale qui a inauguré une nouvelle ère pour les libertés individuelles et collectives, Patrice Talon s’inscrit en faux ».

Le chef de l’Etat affirme dans Bénin Intelligent : « Ces choix que nous avons opérés il y a 30 ans à la satisfaction de tous les Béninois, de la nation entière sont à préserver. D’ailleurs, notre pays reste un pays de démocratie moderne. Les libertés ne sont pas compromises. Je n’ai pas l’impression que nous avons perdu la liberté de faire ce qui est permis et compatible avec l’intérêt général. On a peut-être perdu la liberté de faire impunément ce qui n’est pas compatible avec l’intérêt ou ce qui est préjudiciable à l’intérêt général ».

Bénin : Le prix du kg de cajou chute de 400 à 325 FCFA pour 2020

Le conseil des ministres a adopté ce mercredi 19 février 2020, un décret portant fixation du prix du kilogramme de la noix de cajou à 325 francs CFA pour la campagne 2020.A la suite de l’évaluation objective de la campagne écoulée et de la tendance des prix sur le marché du cajou au plan international, le gouvernement béninois procède à une baisse du prix plancher unique pour les producteurs de noix de cajou. Passant cette année à 325 francs CFA le kilogramme, contre 400 francs CFA en 2019, et 650 FCFA en 2018.

« Cet ajustement de prix par rapport à la campagne écoulée, vise à préserver aussi bien les intérêts de la filière que de ses animateurs à qui, il est demandé de continuer à mettre en œuvre les meilleures pratiques en matière de la culture, de vente groupée et d’utilisation d’instruments de mesure certifiées » explique le relevé du conseil.

Par ailleurs, le conseil des ministres a rappelé l’interdiction des sorties frauduleuses des noix de cajou du territoire national et de la perception de taxes autres que celles prévues par la loi de finances de cette année 2020.

La campagne 2019-2020 se déroulera du 19 mars au 31 octobre 2020. Le Bénin est le 4ième pays producteur de noix de cajou en Afrique.

La presse béninoise célèbre les 30 ans de la Conférence des Forces vives de la nation

La célébration des 30 ans de la Conférence nationale des Forces vives de la nation de 1990 est le sujet principal traité par les quotidiens béninois reçus ce mercredi à APA.« 19 février 1990-19 février 2020 : Il y a 30 ans, la Conférence nationale », titre le quotidien national La Nation titre.

A en croire le journal, « c’est dans l’après-midi du 19 février 1990 que la Conférence des Forces vives de la nation sur fond de suspense, mue par un esprit, une aspiration que portait la population dans sa quasi-totalité démarrait. Même parmi les proches du chantre de la Révolution, d’aucuns nourrissaient en silence cette aspiration qu’est la démocratie ».

Il fait, dans un dossier spécial dédié à ce sujet, un « retour sur les 10 jours qui ont tout changé pour le Bénin, le mémorable discours du feu président Mathieu Kérékou et la déclaration sur les objectifs des assises ».

Le Matinal aborde la même information, sous ce titre : « Les 30 ans de la conférence nationale ».

« Ces assises, expliquent nos confrères, qui avaient regroupé les principaux acteurs de la vie politique, sociale et économique de toute obédience avaient pour objectif de proposer un nouveau modèle politique qui cadre avec le Programme d’ajustement structurel ».

L’Evènement Précis va à la rencontre d’un témoin de cette histoire du Bénin et note : « Constant Agbidinoukoun, journaliste-reporter de la télévision nationale fait des révélations sur la conférence nationale ».

Ce témoin se prononce, dans un entretien à bâtons rompus, sur les temps forts de la Conférence nationale des Forces vives de la nation, ainsi que sur l’état des lieux de cet événement historique, 30 ans après, et son appréciation de la mise en œuvre des différentes recommandations et résolutions prises à ces assises nationales.

De son côté, La Presse du Jour relève qu’ « au-delà d’une assise nationale, la Conférence des Forces vives de la nation est l’emblème du patriotisme ».

Elections communales et économie au menu des quotidiens béninois

Le budget des élections communales et municipales de mai 2020 par la Commission Electorale Nationale Autonome (Cena) et la mise en service d’une plateforme digitale pour la création en ligne des entreprises occupent la Une des quotidiens béninois reçus mardi à APA.Le quotidien national La Nation révèle que « près de sept milliards f cfa » sont dégagés pour l’organisation des communales et municipales.

Selon le journal, « les institutions impliquées dans l’organisation des élections communales et municipales de mai 2020 ont tenu, hier, une conférence budgétaire pour amender et arrêter le budget. Ainsi, cinq milliards 200 millions de francs cfa sont mis à la disposition de la Cena sur un budget total arrêté à 6 milliards 993 millions 528 mille 200 francs cfa ! ».

La même information est reprise par Le Potentiel qui note : « Le budget relatif au financement du processus électoral estimé à près de sept milliards de f cfa ».

Nos confrères précisent la part qui revient à chaque institution de l’État impliquée dans le processus et soulignent que les décaissements se feront de façon à assurer l’organisation des élections dans de bonnes conditions et dans le respect des règles budgétaires et comptables en République du Bénin.

Le Béninois Libéré donne « le détail des sept milliards f cfa » et répartit : « 620 millions f cfa pour la Cour suprême ; 200 millions f cfa pour la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication ; 35 millions f cfa pour le ministère de la Justice et de la Législation ; 154 millions f cfa pour le ministère de la Communication et de la Poste ; 351 millions 690 mille f cfa pour le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique ; 322 millions 838 mille 200 f cfa pour le ministère de la Défense nationale et 110 millions f cfa pour le ministère de la Décentralisation et de la Gouvernance locale ».

L’amélioration du climat des affaires est l’autre sujet traité par les quotidiens, notamment la mise en œuvre d’une réforme majeure par l’Agence de Promotion des Importations et des Exportations (Apiex).

« La plateforme Monentreprise.bj officiellement lancée », constate La Nation, expliquant qu’il s’agit de la matérialisation d’une réforme entrant dans le cadre de la modernisation et de la formalisation en ligne des entreprises.

De son côté, Le Potentiel renchérit : « Pour faciliter la création d’entreprise au Bénin, l’APIEX lance la plateforme digitale Monentreprise.bj ».

Selon le journal, avec la mise en place de cette solution digitale, plusieurs avantages de formalisation s’offrent aux personnes qui souhaitent entreprendre. Il s’agit, entre autres, de la mise à disposition de l’usager de façon électronique et instantanée des documents administratif comme l’extrait du registre de commerce, l’attestation d’immatriculation des entreprises à l’IFU, la déclaration d’établissement de l’entreprise à la direction générale du travail, sans oublier la carte d’importateur ou la carte professionnelle.

La politique se paie la Une des quotidiens béninois

La vulgarisation des actions du gouvernement et la crise au sein du parti FCBE de l’ancien président Boni Yayi dominent la Une des quotidiens béninois reçus lundi à APA.« Gouvernement au contact de la population-Alain Orounla vante les actions de Talon à Pobè, Kétou, Sakété », titre La Presse du Jour, expliquant que le ministre porte-parole du gouvernement était ce week-end dans les départements du Plateau pour détailler les réalisations du Programme d’Action du Gouvernement.

Sur ce sujet, Le Leader du Jour mentionne que « les populations saluent et approuvent les réalisations de Talon ». À en croire ce quotidien, les autorités municipales et les populations ont eu l’occasion d’échanger directement avec le gouvernement sans langue de bois et sans intermédiaires.

L’Évènement Précis ajoute : « Tout le Plateau satisfait des grandes réalisations sous Talon ».

La crise au sein du parti FCBE est également traitée par la presse béninoise, à l’instar de Fraternité qui fait état d’« une parodie de réconciliation et une guerre sans fin aux FCBE ».

Le journal explique qu’il y a deux ailes diamétralement opposées au sein du parti de l’ancien président. « Et malgré la réconciliation de Boni, la brouille persiste dans le parti », note Fraternité, soulignant qu’ « à quelques mois des communales-Les FCBE en lambeaux et déchiqueté ».

Nos confrères informent qu’une quarantaine de membres remettent en cause les fondements du parti et refusent de reconnaître le récépissé obtenu pour participer aux communales.

« Le Secrétaire Exécutif national Paul Hounkpè dénonce une machination des mercenaires en rade », informe L’Évènement Précis.

Dans ce journal, M. Hounkpè dénonce une machination orchestrée par certains mercenaires de la résistance laissés en rade et qui sont en quête de leadership.

Lutte contre le coronavirus : l’Afrique de l’ouest sur le pied de guerre

Les ministres de la Santé de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) se sont récemment réunis à Bamako (Mali) pour mettre en branle des stratégies communes de lutte contre le coronavirus.Selon un communiqué du ministère sénégalais de la Santé et de l’Action sociale reçu lundi à APA, c’est « l’urgence de la situation actuelle concernant le covid-19 » (nouvelle appellation du coronavirus), qui a justifié la tenue de cette réunion présidée par le Premier ministre malien, Boubou Cissé.

Au terme de leur rencontre, les ministres de la Santé de la Cedeao ont pris une batterie de mesures : renforcer la coordination, la communication et la collaboration entre les États membres dans la préparation à l’épidémie de covid-19, en particulier la collaboration transfrontalière, renforcer les mesures de surveillance aux points d’entrée, aériens, terrestres et maritimes, renforcer la communication pour garantir que le public reçoive des informations exactes, appropriées et en temps opportun concernant l’épidémie et renforcer d’urgence les capacités nationales essentielles pour le diagnostic et la gestion des cas.

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De plus, cet espace communautaire a prévu « d’élaborer un plan stratégique régional de préparation chiffré basé sur les priorités des États membres, de promouvoir les efforts nationaux multisectoriels en utilisant l’approche d’une seule santé pour maximiser l’impact, de mettre en œuvre des mesures robustes pour assurer la disponibilité des fournitures médicales essentielles, y compris le matériel de laboratoire et l’équipement de protection individuelle dans la région ».

Le document indique aussi que « les ministres prennent note, soutiennent et saluent les efforts (de la Chine) pour gérer cette épidémie », non sans promettre de « travailler en étroite collaboration avec les autorités compétentes des gouvernements nationaux et le gouvernement chinois pour surveiller et assurer la situation sanitaire de (leurs) citoyens résidant » dans l’empire du Milieu.

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L’épidémie de coronavirus, dont l’épicentre est la ville de Wuhan (centre de la Chine), a déjà fait 1775 morts. Des 71.810 personnes ayant contracté le virus, seules 11.188 ont pu être totalement guéries.

Le coronavirus, hautement contagieux, a touché tous les continents, soit une trentaine de pays. Pour l’heure, un seul cas a été confirmé en Afrique. Un porteur de la maladie a été détecté en Egypte où il a été admis en quarantaine.

Réforme constitutionnelle: que faut-il craindre pour la Guinée ?

Malgré le grossissement de la mobilisation populaire contre son éventuel troisième mandat, le président guinéen Alpha Condé est plus que jamais motivé à aller au bout de ses idées… mais à quelles fins ?Il fut un temps où Alpha Condé, 81 ans, avait gagné le surnom de « Mandela de l’Afrique de l’ouest ». Libéré en 2001 après 28 mois passés en prison pour « atteinte à la sûreté de l’État », il est investi président de la République le 21 décembre 2010 à Conakry, en présence de 13 chefs d’État africains et de délégations gouvernementales d’autres continents.

Armé à l’époque d’une volonté d’unifier son pays, comme l’avait réussi sa référence sud-africaine avec le sien, il promettait « une ère nouvelle ». Mais le président du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG) semble prendre une autre trajectoire.

C’est le clair-obscur dans son discours depuis plusieurs mois, à l’approche de la fin de son second mandat, se référant dernièrement à son « parti (RPG) qui décidera » de sa candidature ou non à l’élection présidentielle de 2020.

Les Législatives, prévues le 1er mars prochain, seront couplées avec le référendum constitutionnel que rejette le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC). Par ailleurs, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) se dit « prêt » même s’il n’a « pas été consulté sur la question ».

 Inspiration

 Dans le même temps, ce mouvement populaire tient ses manifestations sporadiques depuis octobre 2019 dans le pays, protestant contre le projet de Condé et l’arrestation suivie de la condamnation de ses leaders.

Hier mercredi, les manifestants ont transformé la capitale Conakry « en quasi ville-morte », constate l’AFP. Ils ont reçu ensuite le soutien par vidéo du chef de file de la gauche radicale française, Jean-Luc Mélenchon, qui a estimé que la mobilisation en Guinée pouvait servir d’inspiration, y compris en France.

Elle inspire déjà des Guinéens installés partout dans le monde, comme au Sénégal où une manifestation du FNDC a enregistré une forte mobilisation en novembre dernier. Etudiant en Communication à Dakar, Mamadou Souaré pense tous les jours à son pays qui « risque d’être ingouvernable s’il (Condé) parvient à se maintenir au pouvoir ».

Pour M. Souaré, qui ne compte pas aller voter à cette « mascarade » d’élections, Alpha Condé « sera forcé de militariser le pays pour imposer l’ordre car il y aura tout le temps des soulèvements populaires surtout qu’il n’y a plus de confiance entre le peuple et le pouvoir ».

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Cette crise en Guinée, qui a causé des morts aussi bien chez les civils que les militaires, était pourtant « prévisible et évitable », d’après Gilles Yabi, analyste béninois des conflits politiques.

En novembre dernier, Amnesty International indiquait, dans un rapport, qu’au moins 70 manifestants et passants ont été tués et qu’il y a eu 109 morts en détention et des journalistes ciblés depuis janvier 2015. L’ONG internationale soulignait ainsi que les droits humains étaient « au rouge » pour ce pays ouest-africain à l’approche de la présidentielle.

« On est dans une situation qui a été provoquée par l’intention de changer de Constitution sans qu’on ne comprenne les arguments qui pourraient justifier cela, en dehors d’une volonté prêtée au président Alpha Condé de rester au pouvoir », alors que son second mandat termine dans moins de dix mois, analysait pour APA l’ancien journaliste de Jeune Afrique, M. Yabi.

« Alpha perd le nord »

Mais « c’est à croire que le président guinéen a perdu le nord », estime le site guinéen A Nous La Guinée, ajoutant que « si Condé persiste dans sa volonté de briguer le mandat de trop, il portera l’entière responsabilité des conséquences devant l’Histoire ».

Dix ans après qu’il se voyait en « Mandela de l’Afrique de l’ouest », Alpha Condé semble prendre une voie différente de celle du père de la nation arc-en-ciel qui, à sa sortie de prison en février 1990, n’a fait qu’un seul mandat (1994-1999). Pour cela, il reste à jamais un héros dans le cœur des Sud-Africains.

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A l’opposé du Sénégal en 2011, du Burkina Faso en 2014 ou du Soudan en 2019, le président Condé espère avoir le dernier mot sur une frange de son peuple qui ne souhaite pas le voir modifier la Constitution à son profit.

Guinée: Alpha Condé, le mandat de la discorde

L’éventualité d’un troisième mandat pour le président guinéen, Alpha Condé, peut vraisemblablement enliser ce pays dans une crise politique aiguë.Le leader du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG), élu président de la République en 2010 avec 52,52 % des suffrages valablement exprimés, arrive au terme de son second mandat. Et selon la Constitution en vigueur, nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs.

De ce fait, le projet de changement de la Constitution porté par le chef de l’Etat guinéen passe mal auprès de certains de ses concitoyens pour qui, c’est un énième stratagème pour rester au pouvoir.

Au cours d’un entretien accordé à France 24 et Radio France Internationale (RFI), en marge du 33e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine (UA) tenu les 9 et 10 février 2020 à Addis-Abeba (Ethiopie), Alpha Condé a indiqué que « la Constitution n’a rien à voir avec l’élection présidentielle ».

Il a fait savoir que son seul but est de doter la Guinée d’une loi fondamentale « répondant à ses besoins présents » puisque « l’actuelle Constitution, rédigée par un groupe de personnes pour leurs propres intérêts, a été bâclée ».

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Condé, en fin communicant, a esquivé la question sur sa participation au prochain scrutin présidentiel. « C’est le parti qui décidera. Le RPG est libre de présenter un autre candidat. Pour le moment, ce n’est pas mon souci », a-t-il déclaré.

En outre, le chef de l’Etat guinéen a lâché une phrase ambiguë : « On trouve normal que des présidents fassent quatre ou cinq mandats. Mais quand c’est la Guinée, ça devient un scandale ».

Selon Ibrahima Sanoh, enseignant-chercheur guinéen, « on ne reconnaît plus Alpha Condé qui pourtant avait lutté contre les pouvoirs autoritaires en Afrique. Il est dans une sorte de déchéance ».

De son côté, Cellou Dalein Diallo, le président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG, opposition) n’a pas manqué de commenter, sur son compte Twitter, la déclaration de Condé.

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« (Il) n’a fait que confirmer ce que les Guinéens savent et refusent : son référendum truqué qui doit lui permettre de changer la Constitution pour se maintenir au pouvoir. Rien de nouveau ! Mais nous empêcherons cette prise d’otage illégale du pays », a-t-il promis.

Sur le même réseau social, Jean-Luc Mélenchon, le chef de file de la France insoumise (parti politique de la gauche radicale), a apporté son soutien au Front National de Défense de la Constitution (FNDC) de la Guinée qui, selon lui, « est une création d’un type qui pourrait inspirer d’autres peuples et nous, en particulier, les Français, dans notre volonté de récupération de la souveraineté populaire ».

Ce mouvement a appelé, hier mercredi, les Guinéens à une « journée de résistance citoyenne active et permanente » afin que le projet de nouvelle Constitution soit abandonné.

Quant à l’opposition, elle avance en rangs dispersés à l’approche des deux élections (législatif et référendum sur une nouvelle Constitution) prévues le 1er mars 2020. Certains partis ont déjà décidé de boycotter ces consultations électorales car le fichier électoral ne serait pas « fiable ».

A Conakry, les élections du 1er mars ravivent la tension

A Conakry, les législatives couplées avec le référendum du 1er mars 2020, sont le principal sujet de discussion dans les café-bars, les marchés ou autres lieux de rencontre.Dans la capitale, plane une atmosphère de suspicion. Certains citoyens sont persuadés que, derrière le changement annoncé de la loi fondamentale du pays, se cache un désir du président Alpha Condé de briguer un troisième mandat. Ce que ne lui permet pas la Constitution en vigueur.

Pour faire entendre leur voix, des Guinéens manifestent régulièrement à l’appel du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) qui réunit l’opposition et la société civile. Et l’économie en pâtit. « Quand il y a une mobilisation, on ne peut pas travailler. Nous sommes obligés de fermer », regrette Mabinty Camara, gérante d’un salon de coiffure situé à Sonfonia-gare, un quartier de la banlieue de Conakry.

Sans langue de bois, cette dame se désole de la situation politique qui prévaut dans son pays : « Nous sommes fatigués. Quand on parle d’élections en Guinée, on note toujours des manifestations causant des morts. Il faut que cela cesse ».

A quelques encablures, Ibrahima Bangoura, un chauffeur de taxi maraude. Mais il s’arrête un moment pour se prononcer sur la crise politique que traverse sa Guinée natale.

« Il faut que les opposants se ressaisissent. La plupart d’entre eux étaient dans le gouvernement lorsque le président Lansana Conté modifiait la Constitution pour s’offrir un troisième mandat. Ils l’ont soutenu. Aujourd’hui, ils sont mal placés pour dire non à Alpha Condé. Je le soutiens depuis 1990 et tant qu’il est là, je vais l’accompagner », promet-il.

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En marge du 33e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine (UA) tenu les 09 et 10 février 2020 à Addis-Abeba (Ethiopie), le président Alpha Condé n’a pas mis fin au débat sur son éventuel troisième mandat. Au contraire, il a donné du grain à moudre à ses détracteurs.

« Condé n’aime et ne supporte personne. Tout ce qu’il fait, c’est pour lui. Son seul objectif est de mourir au pouvoir. Et il est prêt à sacrifier tout le monde », fustige le député Saïkou Yaya Barry, vice-président de l’Union des Forces Républicaines (UFR, opposition).

Poursuivant, M. Barry considère que Condé « est un dictateur qui veut laisser la Guinée en lambeaux avant de mourir » et que personne n’osera lui tenir tête au sein du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG, parti au pouvoir).

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A en croire Souleymane Keïta, chargé de mission à la présidence de la République, il y a de nombreuses « incohérences » dans l’actuelle Constitution qui favorisent « des interprétations tendancieuses ».

Pour ce membre du RPG, il est donc primordial de « doter la Guinée d’une Constitution claire » et le président Alpha Condé a le droit de convoquer le corps électoral pour qu’il se prononce sur cette question.

En tout cas, depuis octobre 2019, le Front National de Défense de la Constitution (FNDC) monte au front sur toute l’étendue du territoire national.

Ce mouvement, regroupant des partis politiques et des organisations de la société civile, menace d’empêcher la tenue des législatives et du référendum. D’ailleurs, des opposants ont déchiré et brulé des listes électorales dans les localités où ils sont maîtres.

Fraude et communales se partagent la une des journaux béninois

Les journaux béninois parus ce jeudi évoquent des cas de fraude à l’Ecole nationale supérieure des Sciences et Techniques agronomiques de Djougou et les préparatifs entrant dans le cadre des élections communales du 17 mai prochain.Le Télégramme dans sa parution titre ‘’Près de 10 millions de frais de scolarité détournés ». Le journal explique que les membres du gouvernement ont examiné le Rapport de la commission chargée de vérifier les dénonciations de détournement des frais de scolarité à l’Ecole nationale supérieure des Sciences et Techniques agronomiques de Djougou. Et il apparait que 8.498.000FCFA ont été détournés. Selon toujours le journal, les mis en cause procèdaient à la falsification de quittances de paiement des frais de formation à la banque et mettent la pression sur des étudiants pour les amener à leur remettre les fonds destinés au règlement des frais de formation.

L’Evènement Précis mentionne ‘’Le gouvernement sanctionne les auteurs de fraude ». A en croire le journal, les Ministres compétents ont été instruits, de mettre en débit les mis en cause, et de suivre la procédure judiciaire en cours.

Sur le plan politique, les journaux remarquent la non-participation de nombreux partis politiques aux communales de mai prochain.

Le Challenge révèle que ‘’L’opposition est vilement absente malgré les facilités du gouvernement ». Le journal dit ne pas comprendre l’attitude de certains partis politiques de l’opposition qui n’entendent pas participer au scrutin et se demande alors où se trouve leur idéal.

Alors que le Routier estime que c’est maintenant que ‘’L’opposition montre sa vraie face », Djakpata déduit que ‘’L’opposition n’a jamais voulu d’élection sous Talon ».

Fraternité estime plutôt que c’est ‘’La constitution des dossiers pour les communales qui constitue l’obstacle pour ces partis politiques ». Car explique le journal, compte tenu des exigences découlant de la réforme du système partisan, les partis politiques désireux de participer aux élections sont obligés d’avoir un personnel politique en qualité et en quantité.

Ouverture à Abidjan de la 6è Convention et exposition mondiale du cajou

Le Premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly, a procédé mercredi à l’ouverture de la 6è Convention et exposition mondiale du cajou, qui se tient du 12 au 14 février 2020 à Abidjan, conjointement avec les Journées nationales des exportateurs de cajou de Côte d’Ivoire.La convention a réuni des producteurs, des organisations de la filière anacarde, des opérateurs économiques et acteurs mondiaux du cajou autour du thème « Bâtir un écosystème durable pour l’industrie mondiale du cajou ». 

La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial des pays producteurs de noix de cajou abrite cette rencontre de partage d’expériences. Les acteurs mondiaux discuteront au cours de cette session des enjeux pour une filière durable et innovante.

Dans ce contexte, la transformation s’affiche comme un défi majeur. La Côte d’Ivoire,  elle, a un taux de transformation inférieur à 10% de sa production. Ainsi, le pays a mis en œuvre un programme visant à octroyer aux unités industrielles des subventions à la transformation locale du cajou.

Sur la période 2016-2019, l’Etat de Côte d’Ivoire a payé aux industriels du cajou une subvention d’environ 11 millions d’euros soit 7,2 milliards Fcfa. Une mesure d’encouragement à la transformation de la production locale.

En outre, l’Etat ivoirien s’est engagé à investir 200 millions de dollars US pour la compétitivité de la chaîne de valeur du cajou, en partenariat avec la Banque mondiale jusqu’en 2023, afin de renforcer la productivité et l’implantation des unités de transformation dans les différentes régions du pays.

En juillet 2019, le gouvernement ivoirien a également adopté des mesures additionnelles d’incitations fiscales et non fiscales au bénéfice des industriels du cajou, en vue d’accélérer la transformation de la production locale du cajou, qui demeure une problématique pour le pays. 

La production mondiale du cajou s’est établie en 2018 à près de 3,6 millions tonnes avec une contribution de la Côte d’Ivoire d’environ 24%. Au niveau de l’Afrique de l’Ouest, le pays arbore une production d’environ 49%, tandis que sur le continent africain il est autour de 59%. 

A la même période (2018), le Vietnam et l’Inde ont atteint un taux de transformation de 90%, alors que sur le continent africain celui-ci demeurait faible. La consommation mondiale, elle, est estimée à près de 700 000 tonnes en 2018 avec 36% pour l’Inde, 25% pour l’Amérique du Nord et 18% pour l’Europe. 

L’enjeu pour les pays Africains est de réussir la transformation de leur économie vers davantage de transformation locale tout en assurant l’approvisionnement en noix brute de leurs partenaires commerciaux historiques.

Harouna Kaboré, ministre burkinabé du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat, président en exercice du Conseil international consultatif du cajou (CICC), organisation dont l’objectif est la promotion de la filière cajou au sein des pays membres, était présent à cette session. 

Le CICC est confronté à un défi de mobilisation de financement. M. Harouna a appelé à l’aide des partenaires financiers pour accompagner les pays membres : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée Conakry, Guinée-Bissau, Mali, Nigéria, Togo et le Sénégal.  

Le nombre de pays membres du CICC, créé le 17 novembre 2016, est passé de 7 à 11 avec l’entrée du Nigéria à l’occasion de la 3è édition du Conseil des ministres tenu le 20 décembre 2019 à Ouagadougou.  La 5è édition de la convention s’est tenue à Abou Dabi, aux Émirats Arabes unis du 24-26 janvier 2019.  

Sommet UA: la Libye, nouvelle priorité des Africains

A l’issue du 33e sommet de l’Union Africaine débuté dimanche 9 et qui s’est achevé tard dans la nuit du lundi 10 au mardi 11 février à Addis-Abeba, en Ethiopie, les chefs d’Etat et de gouvernement du continent ont décidé de s’impliquer dans le dossier libyen dont ils ont été jusqu’ici exclus. Récit.Il y a sept ans, lors du cinquantenaire de la fondation de l’organisation panafricaine, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine avaient promis de faire « taire les armes » d’ici 2020 sur le continent.

En se retrouvant dimanche 9 février à Addis-Abeba, en Éthiopie, ils avaient largement eu le temps de constater qu’ils étaient loin du compte, même si quelques petits progrès ont été enregistrés notamment au Soudan et en Centrafrique alors qu’au Cameroun et au Mozambique de nouveaux conflits ont entretemps éclaté.

Tout au long de ce sommet qui s’est achevé tard dans la nuit du lundi 10 au mardi 11 février, les leaders africains se sont employés à se montrer décidés pour en finir avec les guerres qui déchirent le continent.

Emblématique de l’impuissance africaine dans la résolution des conflits du continent, le cas de la Libye a été en tête des débats lors de ce 33e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement.

Dans ce pays naguère un des plus armés du continent, l’intervention militaire occidentale ayant provoqué la chute du colonel Mouammar Kadhafi en 2011 a transformé l’ancienne Jamahiriya en un vaste champ de bataille entre différentes factions dont chacune est soutenue par des puissances extérieures, tout en provoquant la déstabilisation des pays voisins, ceux du Sahel notamment.

Dans cette région du continent, grande comme six fois la France, des groupes djihadistes dont l’essentiel de l’armement a été puisé dans l’arsenal de l’ancien Guide libyen, font aujourd’hui peser un « risque d’effondrement » sur les États de la région, selon les propres mots du Tchadien Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission africaine, l’organe exécutif de l’Union.

A en croire les leaders africains, le long silence de l’organisation panafricaine sur un dossier comme celui de la Libye est terminé. « La guerre en Libye a été décidée contre l’avis de notre organisation. L’Union Africaine a tenté de trouver une solution qui pouvait empêcher la guerre en Libye. Mais ceux qui ont déclenché cette guerre ne nous ont pas entendus. Pis, ils ont tout fait pour nous tenir à l’écart de ce dossier », justifiait, lundi matin, un haut responsable de l’Union.

« Après tant d’années de marginalisation de notre organisation, la communauté internationale se rend compte enfin de son erreur. Et tant mieux », confiait-il avant que le Commissaire à la paix et la sécurité de l’Union vienne dénoncer, en milieu de journée devant la presse, une « attitude de déni » qui a trop duré.

« Cela fait plus de huit ans qu’ils sont sur le dossier. Donc dénier à l’Afrique sa propre participation est inexplicable. Nous avons haussé le ton et signalé que cela pouvait mettre à rude épreuve la collaboration que nous avons avec eux », a revendiqué l’Algérien Smail Chergui, en allusion à la communauté internationale incarnée par l’Organisation des Nations Unies (Onu).

Venu la veille assister à l’ouverture du sommet, comme cela est de coutume, le patron de l’organisation universelle a d’ailleurs dit comprendre cette indignation des responsables africains. « Je comprends parfaitement cette frustration, l’Afrique a été mise à l’écart concernant la Libye », a- t-il avoué.

En guise de preuve de leur volonté de s’impliquer en Libye, les chefs d’Etat et de gouvernement africains ont annoncé plusieurs initiatives dans ce dossier.

Un forum de réconciliation nationale réunissant les principaux acteurs de la crise libyenne, mais aussi les représentants de différentes communautés tribales, ethniques et religieuses doit être convoqué prochainement.

Parmi les pays qui pourraient accueillir cette rencontre, figure l’Algérie qui s’est d’ailleurs proposée pour cela. Le Maroc qui a déjà abrité une première conférence inter-libyenne à Skhirat, près de Rabat, la capitale du Royaume, aurait les faveurs d’un grand nombre de pays membres de l’Union Africaine, de certaines parties libyennes aussi.

Organisée en 2015, la rencontre de Skhirat avait débouché sur le seul accord politique jusqu’ici conclu entre les belligérants libyens et sur la base duquel a été installé à Tripoli, la capitale, le gouvernement d’union nationale (GNA) dirigé par le premier ministre Fayez al-Sarraj reconnu par la communauté internationale.

Un sommet spécial sur la Libye est aussi programmé au mois de mai en Afrique du Sud, dont le président, Cyril Ramaphosa a été désigné par ses pairs comme le nouveau président de l’Union pour les douze prochains mois en remplacement de l’Egyptien Abdel Fattah al-Sissi.

Avec les Emirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite, ce dernier est un fervent soutien du maréchal Khalifa Haftar, chef de l’armée nationale libyenne (ANL) autoproclamée qui conteste le pouvoir du GNA et dont l’offensive lancée en avril dernier a aggravé la situation en Libye.

Mali: le dialogue avec les djihadistes peut aboutir à un «cessez-le-feu» (analyste)

L’ouverture d’un dialogue annoncée, hier lundi, par le président malien Ibrahim Boubacar Keïta avec les chefs djihadistes de son pays devrait aboutir à « un cessez-le-feu », analyse pour APA le spécialiste sur les questions de sécurité, le Béninois, Maurice Mahounon.Ce dialogue pourrait aboutir à « un cessez-le-feu, un accord classique comme dans les guerres », estime le docteur en Sciences Politiques, par ailleurs spécialiste de défense et de sécurité en Afrique de l’ouest.

Pour lui, ce type de négociations « a marché en Algérie et ça peut marcher également au Mali ».

Présent au 33e sommet de l’Union Africaine (UA) à Addis-Abeba (Ethiopie) tenu les 9 et 10 février, le président IBK a annoncé officiellement dans des médias français l’ouverture d’un dialogue avec les chefs djihadistes Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa.

Quelques jours auparavant, son prédécesseur et Haut représentant pour le centre, Dioncounda Traoré, expliquait avoir mandaté des émissaires pour prendre contact avec les groupes terroristes.

L’initiative de Bamako, qui est « une bonne chose », s’inscrit ainsi « dans la logique des occidentaux, en l’occurrence la France et les Etats-Unis. Officiellement, c’est ça la doctrine », analyse Maurice Mahounon, soulignant que l’on « sait ce qui s’est passé en sourdine dans la libération des otages ».

Mais « si le numéro un malien opte pour cette solution, il faut toujours essayer pour voir si les leaders djihadistes sont prêts à saisir cette main tendue de Bamako », poursuit-il.

Même s’ils « sont des gens avec une idéologie que ne partage pas le commun des mortels », les djihadistes devraient exprimer par ce dialogue ce qu’ils demandent : « autonomie, développement de leurs localités, … ».

« Il y a beaucoup de choses à mettre sur la table pour savoir ce qu’ils veulent complètement », ajoute Dr Mahounon, notant néanmoins que Bamako « n’a pas la mainmise sur tous ces mouvements (qui) poussent comme des champignons. Mais c’est déjà un pas qui peut inciter les autres également à venir à la table de négociation ».

Au-delà du dialogue annoncé, le président Keita a également confié que l’armée malienne devrait arriver vendredi prochain à Kidal. Une ville du nord du pays qui échappe au contrôle de l’Etat central depuis six ans.

Dialogue avec les terroristes: lueur d’espoir à Bamako

La mise en route de l’armée malienne vers Kidal (nord-est) et le dialogue avec les terroristes annoncés par le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta, en marge du 33e Sommet de l’Union Africaine (UA), suscitent beaucoup d’espoir.Le président malien a donné ces informations, hier lundi, au cours d’une interview accordée à France 24 et Radio France Internationale (RFI). Ibrahim Boubacar Keïta a affirmé sa volonté de discuter avec les chefs terroristes actifs au nord du Mali que sont Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa.

D’ailleurs, Dioncounda Traoré (ancien président par intérim), son représentant dans cette partie du pays, avait déjà donné le ton devant la société civile et le corps diplomatique accrédité au Mali : « S’ils n’y voient pas d’inconvénients, s’ils sont d’accord, je suis prêt à rencontrer Amadou Koufa et Iyad Ag Ghaly. Je suis même prêt à rencontrer leurs chefs, ceux qui tirent les ficelles ».

Les populations, plus particulièrement celles du centre, apprécient cette nouvelle. En 2019, les attaques terroristes y ont fait plus de 450 morts. « Si cela peut permettre d’arrêter les exactions, nous sommes très contents de l’apprendre. Nous espérons que ce dialogue, tant souhaité, prenne forme dans les plus brefs délais pour le bonheur des populations meurtries », a commenté Boureïma Soulo, porte-parole du collectif Sauvons la région de Mopti.

L’idée de nouer le dialogue avec les groupes terroristes est une demande du peuple malien émise lors de la Conférence d’entente nationale tenue en février 2017. Elle a été renouvelée au cours du Dialogue national inclusif qui vient de s’achever.

Quand Abdoulaye Idrissa Maïga était Premier ministre, une Commission de bons offices pilotée par l’imam Mahmoud Dicko, ancien président du Haut Conseil Islamique, avait entamé les démarches préalables aux discussions avec les djihadistes.

Toutefois, l’annonce d’Ibrahim Boubacar Keïta ne manque pas de soulever certaines questions. « Je ne peux pas comprendre que le ministre des Affaires étrangères (Tiébilé Dramé) dise qu’une négociation avec les terroristes n’est pas dans l’agenda du gouvernement et moins de deux semaines plus tard, le président de la République parle de dialogue avec ces mêmes personnes », s’est interrogé Aboubacar Berthé.

Pour ce journaliste, cela dénoterait « une cacophonie au sommet de l’État. Ce qui n’est pas bon signe au moment d’aller à ces négociations ». En tout cas, 300 soldats de l’armée malienne reconstituée ont quitté Gao pour se rendre à Kidal, une ville où ils sont absents depuis 2014.

« Si le retour de l’armée à Kidal peut favoriser celui du reste de l’administration dans cette ville, on ne peut que s’en réjouir », a souligné Aminata Traoré, militante des droits de l’Homme.

Pour enterrer la hache de guerre, le gouvernement malien et les rebelles de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) avaient signé, le 20 juin 2015 à Bamako, un accord de paix négocié à Alger, la capitale algérienne.

Cet accord prévoit, entre autres, le désarmement, la démobilisation et la réintégration des rebelles, le déploiement progressif de l’armée au nord et l’application de mesures de décentralisation avec notamment un fonds destiné au développement du nord dont le financement incombe aux bailleurs internationaux.

Mali : l’intégration d’ex-rebelles dans l’armée, « un couteau à double tranchant » (expert)

L’effectivité de la recomposition de l’armée malienne, un des points essentiels de l’accord d’Alger, constitue « un couteau à double tranchant », a décortiqué dans un entretien avec APA, Seydina Ousmane Zina, Professeur agrégé en Sciences politiques à l’Université Alassane Ouattara de Bouaké (centre de la Côte d’Ivoire).

Comment analysez-vous le retour de l’armée malienne à Kidal ?

Cela correspond à une logique. Celle du retour de l’Etat central à Kidal qui, pendant longtemps, a été le siège de groupes armés terroristes. Et c’est toujours le cas. C’est un symbole fort de renvoyer l’armée malienne dans cette zone-là. Cela montre que le président Ibrahim Boubacar Keïta a envie de garantir l’intégralité territoriale du Mali.

C’est aussi pour renforcer la confiance au sein des troupes en ne montrant pas de signes de faiblesse. Parce que quitter Kidal, c’est donner carte blanche aux groupes armés qui se trouvent dans cette partie du pays. En dépit des défaites, l’armée se doit d’y être présente. Je pense que c’est la stratégie des forces armées burkinabè qui, malgré l’avancée des terroristes dans des localités comme Djibo, continuent de déployer des éléments. C’est un signal fort envoyé aux djihadistes.

Il s’agit d’une armée reconstituée avec notamment des ex-rebelles. Pensez-vous qu’elle soit en mesure de sécuriser le nord du Mali ?

La recomposition de l’armée avec des ex-rebelles est un couteau à double tranchant. Cela peut être une force. L’expérience montre que quand des ex-rebelles, intégrés dans l’armée, jouent franc-jeu et sont pour la République, c’est un gage de pacification. Par contre, lorsque des ex-rebelles, à l’intérieur de l’armée, ont des agendas cachés, cela peut se retourner contre l’armée.

On l’a vu durant la présidence d’Amadou Toumani Touré au Mali. Il a réussi à intégrer d’anciens rebelles touaregs. Mais après, on a constaté comment certains de ces ex-rebelles se sont retournés contre l’Etat. Dans le contexte ivoirien aussi, on a vu des mutineries d’ex-rebelles alors qu’ils avaient été intégrés dans l’armée.

C’est vraiment un couteau à double tranchant. Quand ça marche, c’est la garantie d’une paix durable. De plus, les renseignements, les réseaux… des anciens terroristes pourront être mis à la disposition de l’armée. Mais quand ça ne marche pas, ça peut fragiliser davantage l’Etat.

L’armée malienne est-elle suffisamment outillée pour faire face à la menace djihadiste ?

Elle ne l’est pas. C’est d’ailleurs toutes les armées du Sahel dont les Etats sont fragiles. Les questions de la formation, de l’éthique militaire et de l’engagement républicain se posent avec acuité. Le contexte socio-politique de ces Etats n’aide pas non plus ces armées. Celles des Etats du Sahel sont en train d’apprendre à contrer les nouvelles menaces.

En Côte d’Ivoire, c’est récemment qu’a été mise en place une académie de lutte contre le terrorisme, en collaboration avec la France. Celle-ci aura pour rôle d’étudier le fait terroriste et d’aider ce pays et les autres du Sahel à comprendre ce phénomène pour le combattre efficacement.

Les nouvelles formes de la menace obligent à repenser l’action militaire. Au regard de la complexité de ces mouvements armés, en constatant les défaites des armées des pays du Sahel depuis une période, on en déduit qu’elles ne sont pas suffisamment prêtes pour juguler le terrorisme. C’est ensemble qu’elles pourront réussir.

Quid de la force Barkhane ?

La recomposition de l’armée malienne ne signifie pas la disparition d’une force internationale. Le contexte sécuritaire actuel justifie la présence sur le terrain de la force Barkhane. C’est la raison pour laquelle, le président Emmanuel Macron a demandé une clarification de la part des chefs d’Etat du Sahel.

Ces derniers ont dit qu’il est important que les éléments de la force Barkhane restent sur place. Et le président nigérien (Mahamadou Issoufou) a soutenu qu’il faut une force internationale pour lutter contre le terrorisme. C’est aussi une menace aux portes de l’Europe.

Les forces internationales interviennent pendant un moment donné et dans le cadre d’un mandat bien défini. Il appartient aux forces nationales de reprendre progressivement les rênes de la question sécuritaire pour faciliter le départ des forces étrangères.

Dans le contexte ivoirien par exemple, le président Alassane Ouattara a rassuré l’Onuci (opération des Nations en Côte d’Ivoire) sur sa volonté de gérer l’armée. Il a ainsi permis le départ de cette force internationale même si elle a toujours une antenne dans ce pays.

C’est une volonté politique pour montrer que l’armée est de retour. Mais ce n’est pas une rupture totale avec les forces internationales. Parce qu’elles ont, dans ce contexte terroriste, leur utilité. Et on ne saurait précipiter leur départ dans des Etats fragilisés.

Sept pays réfléchissent à Abidjan sur la fiscalité pour l’autonomisation des femmes en milieu rural

Un séminaire régional de haut niveau s’est ouvert lundi à Abidjan pour renforcer l’autonomisation des femmes africaines dans le processus de développement politique, économique et social de leur pays respectif, a constaté APA sur place dans la capitale économique ivoirienne.Pendant trois jours, ce séminaire organisé par le Centre africain de formation et de recherche administrative pour le développement (CAFRAD), planchera sur plusieurs thématiques dont la fiscalité pour une meilleure autonomisation des femmes en milieu rural.

Les pesanteurs institutionnelles, sociales et culturelles à l’autonomisation des femmes en milieu rural ainsi que les outils et mécanismes pertinents en vue de l’amélioration de l’autonomisation des femmes rurales dans le domaine du logement social sont également au menu de ces assises.

La modernisation de l’habitat rural comme moyen pour réduire l’exode rural et stimuler l’exode urbain, l’impact des programmes de logements sociaux en zones rurales sur l’autonomisation des femmes et les politiques publiques de l’habitat en Afrique seront également débattus.

Procédant à l’ouverture des travaux, Ramata Ly-Bakayoko, la ministre ivoirienne de la Femme, de la famille et de l’enfant, a souligné que ces assises offrent une opportunité de faire l’état des lieux de la place et du rôle de la femme dans la vie sociale, économique et politique en Afrique.

« L’autonomisation ne saurait être complète pour la femme, si elle n’a pas un toit pour elle et ses enfants. Sa productivité ne sera durable que lorsqu’elle se sentira en sécurité, chez elle», a estimé Mme Bakayoko pour qui ce séminaire permettra également d’identifier de « meilleures stratégies » en vue d’une autonomisation de la femme surtout en milieu rural.

 Réaffirmant l’engagement des autorités ivoiriennes pour la promotion et la protection des droits de la femme, elle a souhaité que les recommandations de ce séminaire puissent permettre de faire des « bonds qualitatifs vers une société africaine plus juste et plus en harmonie avec les principes de la gouvernance publique responsable (GPR) et les objectifs de développement durable (ODD)».

 Ces assises qui seront meublées d’ateliers et de panels, sont organisées sur le thème, «Renforcement de l’autonomisation politique, socio- économique et culturelle des femmes à la lumière des principes de la Gouvernance Publique Responsable (GPR) et des Objectifs de développement durable (ODD) ».

 Auparavant, Dr Stéphane Monney Mouandjo,  Directeur général du Centre africain de formation et de recherche administrative pour le développement (CAFRAD) qui est une organisation intergouvernementale panafricaine basée à Tanger au Maroc, a relevé les enjeux de l’autonomisation de la femme avant de revenir sur l’historique du CAFRAD.

Ce séminaire d’Abidjan qui réunit des participantes venues notamment du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Gabon, de la Gambie, de la France, du Maroc et du Sénégal est coordonné par l’Ivoirienne Dr Fatoumata Traoré-Diop, membre du Comité consultatif international du CAFRAD.

Une attaque de braconniers contre un poste de police à la Une au Bénin

L’attaque meurtrière du poste de police de Kérémou, dans le nord du Bénin à la frontière avec le Burkina et les tractations pour les élections municipales et communales du 17 mai prochain sont les sujets les plus en vue dans les quotidiens béninois reçus lundi à APA.

 « Des braconniers sèment la terreur à Kérémou », titre Fraternité écrit, soulignant que des individus s’en sont pris au poste de police de Kérémou, bourgade de Kandi, dans la nuit du samedi 8 au dimanche 9 février 2020. Quand ils se sont rendu compte qu’ils ont été repérés par les policiers, ils ont ouvert le feu, précise le journal.

 Il s’agit de « Vandalisme d’un poste de police à kérémou », qualifie La Presse du Jour, informant qu’un policier y a perdu la vie sans compter les blessés et les nombreux dégâts matériels enregistrés.

 Faisant le bilan de l’attaque, Matin Libre fait savoir qu’il y a eu « un mort et 2 blessés ». Reprenant le communiqué de la police Républicaine,  Le Télégramme signale « 1 mort calciné et un blessé grave ».

 Un peu inquiet, Nord Sud quotidien se demande si cette attaque est le fait d’un acte terroriste.

 Mais pour l’instant, précise La Nation, on ignore les réels motifs de l’attaque ainsi que l’identité des assaillants et leur lieu de provenance. Le journal ajoute qu’il s’agit d’un incident qui a impliqué des braconniers qui ont toujours opéré dans cette zone de chasse.

 En politique, les partis continuent d’affûter leurs armes pour les municipales et communales prochaines. « La mobilisation monte au sein des partis », constate L’Evènement Précis, faisant remarquer que la Renaissance du Bénin (RB), aile-Soglo, s’est ralliée au parti FCBE de l’ancien président Boni Yayi.

 Pour sa part, le parti Restaurer l’Espoir de l’ancien ministre de Patrice Talon, Candide Azannai, a obtenu son récépissé définitif, précise le journal qui publie  en même temps  la liste des formations politiques en conformité vis-à-vis de la nouvelle charte des partis politiques.

 Le Progrès révèle que « Pour l’organisation et la supervision des élections communales, les Organisations de la Société Civile (OSC) sont appelées à déposer leurs dossiers à la Commission Électorale Nationale Autonome (CENA) du 17 Février au 2 Mars 2020.

Le Bénin lève 38,5 milliards FCFA sur le marché de l’UMOA

La direction générale du trésor et de la comptabilité publique du Bénin a levé le 6 février 2020, 38,5 milliards FCFA, sur le marché financier de l’Union monétaire ouest africaine (UMOA) à l’issue de son émission d’obligations assimilables du trésor (OAT) à 60 mois, a appris APA samedi auprès de l’agence UMOA-Titres.Le montant total mis en adjudication était de 35 milliards FCFA,  mais le trésor public béninois a reçu comme soumissions globales provenant des investisseurs un montant de 61,104 milliards FCFA, soit un taux de couverture du montant mis en adjudication de 174,58%. Sur le montant global des soumissions, l’émetteur a retenu 38,500 milliards FCFA et rejeté les 22,604 milliards FCFA restants, soit un taux d’absorption de 63,01%.

Le prix moyen pondéré s’est situé à 9894 et le prix marginal à 9825. Quant au rendement moyen pondéré, il se situe à 6,25%. Le remboursement de ces titres se fera en totalité le premier jour ouvrable suivant la date d’échéance fixée au 7 février 2025 et le paiement des intérêts sur la base d’un taux de 6% l’an dès la première année.

La construction d’un hôpital de référence alimente les journaux béninois

Les quotidiens béninois parus vendredi plongent dans la construction d’un Centre hospitalier universitaire de référence dans la commune d’Abomey-Calavi, à l’ouest de Cotonou, la capitale.« Cent seize milliards fcfa pour un hôpital ultramoderne », écrit le quotidien national La Nation, expliquant qu’il s’agit de l’hôpital de référence le plus complet de la sous-région ouest-africaine.

« Il a une capacité de 516 lits et dispose de services de pointe en cardiologie interventionnelle, en gastroentérologie et d’autres spécialités médicales. Les travaux sont prévus sur un délai de 36 mois », ajoute La Nation.

Sur ce, La Priorité souligne que « le contrat signé, place aux travaux ». Ce quotidien renseigne que la construction de cet hôpital entre dans le cadre de la mise en œuvre des réformes engagées dans le secteur de la santé en général.

Pour Le Matin, c’est « un vieux rêve des Béninois qui se concrétise » et que l’une des particularités de cet hôpital, c’est la mise en place pour la première fois au Bénin, d’un service de médecine nucléaire et de radiothérapie pour assurer une prise en charge optimale des patients.

« Le Bénin va construire l’hôpital le plus moderne de l’Afrique de l’ouest », conclut Le Matinal.

La presse béninoise à fond sur les décisions du Conseil des ministres

Les journaux béninois parus jeudi mettent l’accent sur les grandes décisions issues du Conseil des ministres, tenu la veille à Cotonou.« Construction d’infrastructures : La phase 2 du projet +Route des pêches+ lancée », informe le quotidien national La Nation.

Nos confrères expliquent que selon le Conseil des ministres, les travaux d’aménagement et de bitumage de la phase 2 vont de la fin de la phase 1 du projet +route des pêches+, dans la localité d’Adounko jusqu’à la bouche du Roy dans la commune de Grand Popo, en passant par la Porte du non-retour à Ouidah.

Sur ce, La Cloche ajoute : « Après la réussite éclatante de la 1ère phase, voici la phase 2 ». Selon ce quotidien, la réalisation de l’ouvrage permet de finaliser ce projet d’envergure du Programme d’action du gouvernement en vue de renforcer l’offre touristique des localités traversées.  

« Talon en passe de réaliser ce projet cher au feu général Mathieu Kérékou », renchérit Le Routier.

De son côté, Bénin Intelligent parle « des travaux connexes pour le confort des usagers de l’aéroport de Cotonou », citant le communiqué du Conseil des ministres qui rapporte que « l’aéroport international Bernadin Cardinal Gantin de Cotonou va subir des aménagements qui vont donner une nouvelle dimension à l’ensemble des installations de la plateforme aéroportuaire, améliorer les services aux passagers et le conformer davantage aux standards internationaux ».

Les permis de construire et de démolir intéressent La Nation s’intéresse qui titre : « Une nouvelle réglementation entre en vigueur ». A en croire le journal, les décisions prises par le Conseil des ministres relatives aux permis de construire et de démolir soulagent les populations car, l’ambition du gouvernement est de faciliter les procédures d’instruction et de délivrance de ces documents administratifs et de définir le rôle des acteurs.

Lutte contre l’excision en Afrique: un sociologue mise sur «l’éducation»

L’éducation est l’approche la plus efficace pour aboutir à l’abandon de l’excision dans certaines sociétés africaines, a indiqué dans une interview avec APA, le sociologue sénégalais Djiby Diakhaté.Comment expliquez-vous la survivance de l’excision en Afrique ?

L’excision s’est ancrée dans des valeurs culturelles très fortes et des représentations qui déterminent les comportements. Lorsqu’on se réfère à la mythologie dogon, on se rend compte qu’au départ, il n’y avait pas de distinction entre l’homme et la femme. Il y avait un seul individu qui était à la fois le mâle et la femelle.

Après que cet individu a commis un pêché, le dieu Amma l’a éjecté du paradis pour l’amener sur terre. C’est à ce moment-là qu’il s’est séparé en deux. Puisque c’est comme ça, on considère qu’il y a une partie femelle et une partie mâle dans chaque individu. Par la circoncision, on enlève à l’homme sa partie féminine, et par l’excision on enlève à la femme sa partie masculine.

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Pour les exciseuses, tant qu’une fille n’est pas excisée, elle n’en est pas totalement une. Il y a une part de masculinité en elle. Pour les Bambara, un individu de ce genre est incomplet. On l’appelle le bilaporo. Un individu qui a des souillures. Par conséquent, il ne peut pas faire la cuisine, prendre la parole en public ou encore se marier.

On a un certain nombre de représentations culturelles, cosmogoniques qui déterminent la pratique de l’excision. Certains vont dire que c’est pour que la fille soit chaste jusqu’au mariage. Mais on pense que tant que cette opération n’est pas faite, l’individu n’a pas une appartenance sexuelle précise.

Quelle est la bonne approche pour en finir avec l’excision en Afrique ?

L’approche la plus efficace, c’est l’éducation des populations. Il faut nécessairement que des acteurs de la communauté, et non ceux de l’extérieur, puissent les convaincre de la nécessité d’abandonner de telles pratiques.

Ce sont par exemple les religieux, les chefs coutumiers issus de la communauté. Ces derniers peuvent servir de relais auprès de la communauté. Malheureusement, les méthodes jusque-là utilisées par les ONG et les Etats consistent à faire appel à des personnes externes à la communauté pour parler de ce problème. Les gens peuvent écouter mais le message ne passe pas. Pour avoir plus d’impact, il faut que le message soit porté par des personnes ayant une certaine légitimité au niveau local.

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Il faut aussi offrir des alternatives matérielles et immatérielles aux exciseuses qui abandonnent cette activité. L’alternative matérielle, c’est l’insertion socioprofessionnelle. Et pour celle immatérielle, il faut faire comprendre aux populations que leurs représentations ne sont pas fondées.

En outre, il faut opposer cette tradition culturelle à l’Islam parce que la plupart des communautés qui excisent, sont musulmanes. On doit démontrer qu’on peut être une bonne musulmane sans cette mutilation.

Pourquoi la pénalisation de l’excision n’est pas dissuasive ?

Dans plusieurs pays africains, il existe une loi qui pénalise l’excision et les mutilations génitales féminines. Mais il me semble que ces lois ont davantage compliqué la situation. Les gens sont maintenant obligés de faire cette opération dans la clandestinité. C’est-à-dire dans le non-respect des principes cliniques les plus élémentaires. Et cela conduit souvent à des infections.

Au fond, cela veut dire qu’on a légiféré sans travailler, au préalable, sur l’éducation, la sensibilisation et l’accompagnement des populations. De plus, certaines Organisations Non Gouvernementales (ONG) ont cru que les exciseuses avaient délaissé cette pratique après leurs sensibilisations. Mais le problème ne se situe pas seulement à ce niveau. L’excision est une activité génératrice de revenus pour elles. On leur a fait abandonner leur travail sans leur proposer des alternatives.

Il y a des parents qui pensent que leurs filles doivent se faire exciser y compris en milieu urbain. Il faut comprendre que ce n’est pas seulement une pratique rurale. Des immigrés quittent même des pays occidentaux pour faire exciser leurs enfants.

Les gens doivent comprendre que les personnes favorables à l’excision, l’expliquent par des raisons métaphysiques. Si on ne comprend pas cela, les arguments médicaux ne pourront pas être acceptés.

Ceux qui fument de la cigarette savent qu’elle tue mais ils continuent. Certaines sociétés savent que l’excision présente des dangers mais elles continuent à la pratiquer. C’est parce qu’elles sont convaincues qu’en cessant cette activité, elles mettront en péril leur existence.

Il faut comprendre cela et travailler à mettre en place des supports de communication de masse qui tiennent compte de réalités et convictions des gens sans les heurter, sans les bouleverser.

Mali: persistance de l’excision, malgré les déclarations d’abandon

Malgré plusieurs déclarations publiques d’abandon de l’excision, la pratique persiste au Mali avec un taux de prévalence nationale de 89%, selon la dernière Enquête Démographique et de Santé (EDS-VI, 2018).Au Mali, l’abandon de la pratique de l’excision par 1373 villages et hameaux et la déclaration publique de 2673 leaders communautaires et religieux, n’y peut rien. Le phénomène demeure car, dans le pays, 70 % des femmes et 68 % des hommes de 15-49 ans pensent que l’excision est une nécessité religieuse. De plus, 76 % des femmes et 74 % des hommes de 15-49 ans ont déclaré que la pratique de l’excision doit continuer.

Cette pesanteur religieuse, l’Association Malienne pour le Suivi et l’Orientation des Pratiques Traditionnelles (AMSOPT) en a conscience. «Ce qui bloque chez nous, c’est qu’il y a une forte pression des pesanteurs socioculturelles et aussi le poids de certains leaders religieux sur le Gouvernement », déplore Ballo, membre de l’AMSOPT qui lutte contre l’excision.

De ce fait, environ neuf femmes de 15- 49 ans sur dix (89 %) et 73 % des filles de 0-14 ans sont excisées au Mali. Pour environ trois quart des femmes excisées (76 %), l’excision a eu lieu avant l’âge de 5 ans, y compris dans la petite enfance.

Les excisions sont effectuées principalement par une exciseuse traditionnelle : 94% des filles de 0-14 ans et 89 % des femmes de 15-49 ans ont été excisées par des exciseuses traditionnelles.

Toutefois, des variations sont notées sur la perception de la pratique de l’excision. Ainsi, on constate que c’est à Kidal (47 %), Gao (58 %) et Tombouctou (77 %) que les pourcentages de femmes ayant entendu parler de l’excision sont les plus faibles. Par comparaison, ces pourcentages sont de 92 % à Mopti, 98 % à Sikasso et 99 % à Kayes, Koulikoro, Ségou ou Bamako. On note les mêmes variations régionales chez les hommes.

La forme d’excision la plus pratiquée consiste à couper et à enlever des chairs (41 %).En outre, dans 25 % des cas, les femmes ont subi une simple entaille et dans 8% des cas, c’est une infibulation qui a été pratiquée. Il faut aussi souligner que 26 % des femmes n’ont pas été en mesure de donner une réponse.

Pour mettre fin à l’excision dont les multiples conséquences affectent la santé sexuelle et reproductive de la fille et de la femme, le ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, à travers le Programme National de Lutte contre l’Excision (PNLE) et en collaboration avec l’ensemble des partenaires, met l’accent sur la communication pour le changement de comportement social et la prise en charge des victimes.

« Ce qui a contribué, explique la Directrice du Programme National de Lutte contre l’Excision (PNLE), Dr Guindo Yacine Gakou, au renforcement du dialogue communautaire, de la synergie d’actions, des engagements individuels et collectifs contre les violences basées sur le genre en général ».

MGF: un imam ivoirien vise la tolérance zéro d’ici à 2030

L’Imam ivoirien Djiguiba Cissé, président du Conseil d’administration de la fondation Djigui, la Grande Espérance plaide pour le renforcement des «dispositifs internationaux et nationaux afin d’aboutir à la Tolérance zéro aux mutilations génitales féminines (MGF) d’ici à 2030.Selon ce guide religieux engagé depuis des années dans la lutte contre les MGF, «il est important de renforcer les dispositifs internationaux et nationaux afin d’aboutir à la tolérance zéro aux MGF d’ici à 2030 ».

A son avis, « tous les types de violences basées sur le genre, les mutilations génitales et les mariages précoces demeurent, celles qui ont les conséquences lourdes et irréversibles sur la santé physique, mentale et reproductive des femmes et des filles ».

« Les mutilations constituent une violation des droits des femmes, un problème de santé publique avec de conséquences gynécologiques, obstétricales et de procréation chez certaines femmes », dit-il, estimant que la sensibilisation aux niveaux des exciseuses doit continuer et s’accentuer.

Retraçant les grands axes de sa Fondation dans ce domaine, il a noté, entre autres, « le symposium des leaders religieux africains des 29 pays membres à Abidjan en 2017, le renforcement des capacités des professionnels des médias en 2008, la mise en place de 63 comités locaux de protection dans nos sites d’intervention, la participation au plaidoyer international en vue de l’adoption de la résolution des Nation Unies ».

Selon l’Institut national de la statistique (INS), le taux national de femmes et de filles ayant subies une mutilation génitale est passé de 45% en 1998 à 38% en 2012, pour atteindre 36,7% en 2016 avec 10,9% ayant un âge compris entre 0 et 14 ans.