Centrafrique : l’Armée reprend le contrôle de la ville de Bossangoa

L’Armée centrafricaine aidée de ses alliés a repris le contrôle de la ville de Bossangoa des mains des groupes armées de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC), a appris APA mercredi.« (…) Je salue la prise de la ville de Bossangoa par nos forces et les alliés ce jour. L´ordre sera rétabli à Bossangoa et toute la Préfecture de l’Ouham », a écrit sur sa page Facebook, le Premier ministre Firmin Ngrebada.

Située à 280 km au nord de Bangui, la capitale, Bossanga est le fief de l’ex-président François Bozizé. Ce dernier est accusé par la communauté internationale et le gouvernement centrafricain d’être un soutien des rebelles de la CPC.

Centrafrique : de l’aide humanitaire après la levée du blocus

Un convoi de 14 camions d’aide humanitaire de l’Organisation des nations unies (Onu) est arrivé à Bangui le 8 février sous escorte des Casques bleus après cinquante jours de blocus de Bangui par des groupes armés rebelles.La Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) a donné son autorisation pour l’utilisation « exceptionnelle et temporaire »  de l’axe routier Garoua-Bouali aux humanitaires.

Une décision qui a fait l’objet d’intenses négociations entre les organisations humanitaires et les rebelles soutenus par l’ancien président François Bozizé, recalé lors de la présidentielle de décembre dernier.

Les groupes armés rebelles contrôlent encore deux tiers du territoire. Ils avaient coupé, depuis le 17 décembre dernier, l’axe routier Garoua-Bouali qui permet le ravitaillement de Bangui en denrées alimentaires à partir du Cameroun. Une manœuvre qui avait pour but d’asphyxier la capitale centrafricaine.  

Dans une récente étude du Bureau de coordination des Affaires humanitaires des nations Unies (Ocha), 2,8 millions de Centrafricains, soit 57% de la population auront besoin d’assistance humanitaire et de protection. Et près des trois-quarts (1,9 millions de personnes) ont « des besoins aigus » qui mettent en danger leur survie physique et morale.

RCA : Amnesty salue le transfert à la CPI d’un leader de la Séléka

Amnesty International qualifie de « mesure positive » le transfert par les autorités de la République centrafricaine d’un ancien leader du groupe armé de la Séléka à la Cour pénale internationale (CPI).« L’arrestation et le transfert de Mahamat Said Abdel Kani, accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, est une mesure positive vers l’obtention de la justice pour les victimes du conflit armé qui fait rage dans le pays depuis 2012 jusqu’à présent », a déclaré Alice Banens, conseillère juridique à Amnesty, dans une note parvenue mardi à APA.

Sous le coup d’un mandat d’arrêt émis le 7 janvier 2019, Mahamat Said Abdel Kanib a été remis à la CPI le 24 janvier dernier avant d’être transféré, le lendemain, au centre de détention de cette juridiction. gé de 50 ans, il est originaire de Bria, dans la province de Ndélé (nord). Il est accusé d’avoir commandé les troupes de la Séléka à Bangui entre mars 2013 et janvier 2014, lors du conflit opposant cette milice aux anti-balaka.

« C’est la première fois qu’une procédure judiciaire est intentée contre un membre de l’ex-Séléka pour des crimes relevant du droit international devant un tribunal national ou international. Elle adresse un message aux auteurs d’atteintes aux droits humains encore commises, à savoir que personne n’est au-dessus de la loi », salue Amnesty.

« Il reste encore beaucoup à faire toutefois. La CPI, la Cour pénale spéciale de Bangui et les tribunaux pénaux ordinaires centrafricains doivent travailler ensemble afin de mener des enquêtes indépendantes, impartiales et efficaces et d’engager des poursuites contre tous les responsables présumés des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis en République centrafricaine », ajoute l’ONG des droits humains.

La CPI, la cour hybride soutenue par l’Onu, la Cour pénale spéciale et les tribunaux pénaux ordinaires centrafricains sont compétents pour enquêter et engager des poursuites pour les crimes relevant du droit international commis en République centrafricaine, renseigne Amnesty.

RCA : François Bozizé, un rôle ambigu dans la rébellion

L’ex-président centrafricain, accusé de diriger l’insurrection en cours dans son pays, n’a pas officiellement reconnu son implication.Renversé par la milice musulmane Séléka en 2013, le natif de Mouila (Gabon) n’a jamais caché son intention de revenir au pouvoir en RCA, plongé dans la guerre civile depuis son départ.

Rentré dans son pays un an avant les élections présidentielle et législatives du 27 décembre 2020, François Bozizé (74 ans) avait l’occasion de réaliser ce rêve. Mais sa candidature a été invalidée par la Cour constitutionnelle à cause des sanctions pour crimes de guerre et crimes contre l’Humanité qui pèsent sur lui.

Comme pour marquer leur désaccord face à la décision de cette juridiction, des groupes armés ont surgi de l’intérieur du pays pour se diriger vers la capitale Bangui, en pleine campagne électorale. Regroupés dans la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC), ils ne cachaient pas leur volonté de s’emparer « de tout le territoire » centrafricain.

Le gouvernement du président Faustin-Archange Touadéra, réélu au premier tour, désigne Bozizé  comme le principal coupable, l’accusant de « tentative de coup d’Etat ». Dans la foulée, le Procureur de Bangui ouvre une enquête pour « rébellion » contre l’ancien président, déjà sous le coup d’un mandat d’arrêt dans son pays. Mais les proches du leader du parti KNK ont jusque-là nié son implication dans les violences en cours.

« Si Bozizé nie aujourd’hui c’est parce qu’il réalise que leur plan est en train d’échouer. Dans les vidéos qui circulaient sur les réseaux sociaux, les rebelles ont confirmé que c’est lui qui conduit la CPC. La Minusca l’a mentionné officiellement dans ses déclarations », a confié à APA une journaliste centrafricaine, sous le couvert de l’anonymat.

« Connivences »

C’est la même version donnée à APA par un autre observateur de la politique centrafricaine. Il confie que « c’est Bozizé qui a créé la CPC au lendemain de l’invalidation de sa candidature à l’élection présidentielle. Il en est donc le chef et doit en répondre. C’est son fils aîné Jean-Francis Bozizé qui s’occupe du recrutement des hommes et de l’approvisionnement en armes et munitions ».

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Les connivences entre la CPC et « l’ancien Président François Bozizé sont désormais établies », a également confirmé, jeudi 21 janvier, le chef de la mission onusienne, le Sénégalais Mankeur Ndiaye, devant le Conseil de sécurité.

Sur le site du magazine Jeune Afrique d’ailleurs, Noureddine Adam, un des chefs de la coalition armée, a fait savoir que « rien n’empêche d’imaginer François Bozizé à la tête de la CPC ».

« Depuis le 3 décembre, date de la validation de la liste définitive des candidats par la Cour constitutionnelle et du rejet par celle-ci de la candidature de l’ancien président Bozizé, ce dernier a mobilisé des éléments de certains des 14 groupes armés signataires de l’Accord de paix, qui se sont regroupés au sein de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) avec l’intention avouée d’abord d’empêcher la tenue des élections et, récemment, de provoquer la chute du Président Touadéra », a ajouté l’ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères, qui a d’ailleurs réclamé des Casques bleus supplémentaires après les récentes offensives rebelles.

Actuellement, la situation actuelle à Bangui est « volatile ». Après l’assaut coordonné de la CPC sur Bangui le 13 janvier dernier, le président Touadera a instauré successivement un couvre-feu de 20h à 05h puis de 18h à 05h. L’objectif, selon un analyste interrogé par APA, est d’accélérer les enquêtes judiciaires sur les « crimes de la CPC » avec ses complices politiques et militaires.

Putschiste dans l’âme ?

« Le côté inavouable de l’état d’urgence est qu’il rendra plus facile l’intervention militaire aérienne de l’aviation russe appelée en renfort par le président Touadéra ainsi que celle des militaires rwandais conformément aux accords de défense entre les deux pays. On parle aussi de l’arrivée imminente de militaires angolais et de RD Congo dans le cadre de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) ainsi que de la désignation par cette institution d’un médiateur chargé de la crise centrafricaine », a-t-il expliqué.

En revanche, Touadera n’a pas repris en main l’intégralité du territoire de la République centrafricaine, à l’exception de la capitale Bangui que les séparatistes avaient en ligne de mire. Malgré l’état d’urgence qu’il a proclamé jeudi 21 janvier, « les rebelles ont lancé un ultimatum aux chauffeurs camerounais qui oseraient ravitailler Bangui », note une journaliste sur place, informant déjà que « deux d’entre eux ont été tués ».

Si Bozizé cristallise plusieurs craintes, c’est parce qu’il traîne l’image d’un militaire et homme politique impliqué depuis quatre décennies à des putschs. « Il a trempé dans tous les coups d’État qui se sont déroulés dans ce pays depuis les régimes de David Dacko, André Kolingba, Ange Félix Patassé et maintenant Faustin-Archange Touadera », rappelle le confrère centrafricain à APA.

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D’abord en 1982, sous le régime militaire du général André Kolingba, le général Bozizé soutient l’opposition mais sa tentative de renverser le pouvoir se solde par un échec. Il part en exil au Togo avant de se présenter onze ans plus tard à la présidentielle. Il sera battu. Toutefois, il devient au fil des ans l’un des hommes forts du régime d’Ange-Félix Patassé qu’il déposera en 2003 après avoir échoué face à lui dans les urnes dix ans auparavant.

Echec et mat

Par ailleurs, il avait encore manqué un coup d’État en mai 2001 avant de fuir vers le Tchad. C’est deux ans après qu’il organise son retour triomphal par la force des armes. « Bozizé est un vrai assoiffé de pouvoir qui n’a pas digéré le fait d’en avoir été chassé en mars 2013 par la coalition Séléka. Les cinq années d’exil qu’il a passées à Kampala (Ouganda) chez son ami Museveni lui ont permis de ruminer son renversement et de préparer sa revanche », a poursuivi l’une de nos sources.

Ainsi, l’ex-président « croyait être très populaire au point que s’il s’alignait de nouveau à la présidentielle contre Touadéra, il battrait ce dernier. Mal lui en a pris. Il est aujourd’hui pointé du doigt par le monde entier, les Nations Unies, la communauté internationale, comme le principal responsable de l’entreprise de déstabilisation de la République Centrafricaine », a ajouté l’analyste politique.

Centrafrique : « les attaques visant des Casques bleus pouvaient constituer des crimes de guerre » (Onu)

Le Conseil de sécurité des Nations unies a condamné dans les termes les plus énergiques les attaques perpétrées contre les Casques bleus et des acteurs humanitaires dans un communiqué parvenu à APA.Les membres du Conseil ont condamné dans les termes les plus vigoureux les violations de l’Accord de paix ainsi que les violences perpétrées par certains groupes armés avec l’appui de l’ancien Président, François Bozizé. 

Les membres du Conseil ont fermement condamné dans la déclaration les offensives qui se poursuivaient contre la MINUSCA et ont réaffirmé que « les attaques visant les Casques bleus pouvaient constituer des crimes de guerre. »

Le président du Conseil de sécurité Tarek Ladeb, a condamné  dans les termes les plus énergiques « toutes les attaques perpétrées contre des acteurs humanitaires ». 

A ce titre, il a invité toutes les parties à respecter les obligations que leur imposait le droit international humanitaire et à garantir l’accès humanitaire. 

Dans sa déclaration, les membres du Conseil ont réaffirmé « leur soutien aux efforts déployés par le Représentant spécial du Secrétaire général, M. Mankeur Ndiaye, et par la MINUSCA pour mettre en œuvre le mandat de la Mission grâce à une posture proactive et robuste ». 

Le Conseil a précisé qu’il importait que « la Mission de dispose des moyens nécessaires pour s’acquitter de son mandat et assurer la sûreté et la sécurité des soldats de la paix des Nations Unies, conformément à la résolution 2552 (2020) du Conseil. »

L’Onu a salué par ailleurs  « le rôle important joué par les garants et les facilitateurs de l’Accord de paix, notamment l’Union africaine, la Communauté économique des États de l’Afrique centrale et les États voisins. »

Centrafrique : Mankeur Ndiaye tire la sonnette d’alarme

Le chef de la Minusca a plaidé, devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies, pour un renforcement conséquent des moyens mis à sa disposition afin de restaurer l’autorité de l’Etat centrafricain.La Centrafrique vit des heures sombres. Elle n’a toujours pas exorcisé ses vieux démons. En effet, la survie du gouvernement de cet Etat de l’Afrique centrale est fortement menacée par six groupes rebelles regroupés dans la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) et qui frappent à la porte de Bangui, la capitale.

Les combats à l’arme lourde ont fait, ces derniers jours, « plus de cinq morts » parmi les soldats de la force onusienne. Cela autorise Mankeur Ndiaye à dire qu’il y a un changement de paradigme dans ce conflit car « la CPC s’en prend volontairement à toute manifestation de l’État, qu’ils soient fonctionnaires à l’instar des préfets ou encore membres des forces de défense et de sécurité. De plus, les pertes récentes dans les rangs des casques bleus montrent désormais la volonté de ces groupes de s’attaquer directement » à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca).

Pour barrer la route aux groupes armés alliés – UPC, 3R, MPC, certaines factions du FPRC et des anti-balaka – « la composante police de la Minusca a mobilisé son potentiel au maximum pour accompagner les opérations militaires et réponses civiles ».

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Malgré tout, elle a recouru au soutien de la Mission Intégrée des Nations Unies au Soudan du Sud (Minuss) dans le cadre de la coopération intermission : « La mise en place rapide du déploiement des troupes et des hélicoptères de (la Minuss) a permis de hausser les capacités de la Minusca et le moral du personnel qui travaille dans des conditions particulièrement difficiles, surtout avec la Covid », a déclaré l’ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères.

Toutefois, le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en Centrafrique a admis que « la situation demeure tendue sur le terrain ». A l’évidence, les assauts répétés de la CPC mettent « à l’épreuve les capacités de la Minusca à assurer ses tâches essentielles de protection des populations civiles ».

Au regard des récents évènements, M. Ndiaye a donc demandé au Conseil de Sécurité des Nations Unies de proroger, « de quelques mois, la coopération intermission à travers le déploiement des troupes et des hélicoptères de la Minuss ».

En outre, il a sollicité dans le même ordre d’idées « une augmentation substantielle des effectifs des composantes en uniforme de la Minusca en l’occurrence la Force, la Police et l’Administration pénitentiaire » pour que la mission maintienne « sa posture robuste tout en disposant d’une plus grande mobilité ».

Le diplomate de formation a également souligné, dans son inventaire des limites de la Minusca, qu’elle « ne dispose que de forces de réaction limitée en effectif ne pouvant agir sur l’ensemble du territoire du fait de l’étendue du pays. (En plus) des capacités critiques (drones, hélicoptères d’attaque, capacités de franchissement ou encore forces spéciales) sont absentes du théâtre d’opérations et obèrent d’autant notre capacité d’action comme de réaction ».

Après ce diagnostic d’étape, le chef de la Minusca a proposé « de rehausser le plafond des Casques bleus autorisés à 14.650 soldats. Ces troupes additionnelles, si elles peuvent paraître importantes en première approche (3000 Casques bleus demandés), permettront à la Mission de disposer d’un outil robuste et adapté à la menace » qui déstabilise un peu plus ce pays pauvre.

Une Armée à remobiliser

Pour l’heure, les militaires centrafricains ne font pas le poids. A demi-mot, Mankeur Ndiaye l’a reconnu : « Les éléments des Forces de défense et de sécurité, dont environ 2600 militaires issus du recrutement de juillet 2020 n’ayant bénéficié que de deux mois de formation et environ 1000 nouveaux gendarmes et policiers, disposent de capacités tactiques limitées et semblent encore peu aguerris au terrain ».

Comme si cela ne suffisait pas, « lors des premiers assauts des rebelles, une grande désertion (a été) observée (dans l’Armée où il y a) une faible chaîne de commandement, un manque de sanctions dû à la non-opérationnalité des institutions de contrôle interne comme l’inspection générale des Forces Armées, la Justice militaire et le commandement militaire
».

La Minusca ne fournit à l’Armée centrafricaine qu’ « un soutien logistique limité pour le redéploiement progressif d’un nombre (faible) d’unités formées ou certifiées » par la Mission de formation de l’Union Européenne (UE).

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C’est la raison pour laquelle, le patron de la Minusca veut « la levée des réserves sur le soutien logistique aux Forces armées centrafricaines comme prévu dans (son) mandat ». Une telle décision se matérialiserait par une aide logistique « adéquate » pour la « protection des civils, la restauration et le maintien de la sécurité publique et de l’état de droit, mais aussi pour établir durablement des mécanismes de gouvernance, de commandement, de contrôle et sécuriser les frontières du pays ».

De même, a-t-il soutenu, un appui « technique plus accru à la Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre, pour la mise en œuvre de son plan d’action national de juillet 2019, pourrait aider à assurer une gestion responsable des armes et munitions du gouvernement et à contrôler la circulation des armes dans le pays ».

Dialogue toujours espéré

Certes, la Centrafrique a adopté en 2016 une nouvelle Constitution et organisé deux élections présidentielles remportées par Faustin-Archange Touadéra, la paix est très précaire. Mankeur Ndiaye ne s’y trompe pas : « La seule réponse durable aux défis actuels est sûrement politique. La réélection de Touadéra va bénéficier la Nation si le nouvel exécutif (est en) mesure d’apaiser les esprits en bâtissant des ponts avec l’opposition ainsi qu’avec les couches sociales qu’elle représente. Un gouvernement encore plus intégré sera désirable, avec un remplacement des éléments les plus radicaux par des membres plus impliqués dans la paix et la réconciliation ».

Par ailleurs, le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en Centrafrique a estimé qu’ « un dialogue renoué avec les éléments des groupes armés qui ont opté pour rejoindre la CPC, mais qui n’ont pas commis des crimes graves, va être fondamental pour cheminer sur un parcours de réconciliation ». Mais pour que ce processus de paix soit « vertueux », il ne doit aucunement « compromettre la recherche de la justice et la lutte contre l’impunité », a averti le chef de la Minusca.

Enfin, pour M. Ndiaye, « le deuxième anniversaire de la signature de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation devrait sûrement offrir une nouvelle opportunité pour réaffirmer l’engagement des signataires aux valeurs contenues dans (ce texte) ainsi que pour revitaliser ses mécanismes de mise en œuvre, qui vont pouvoir atteindre leur potentiel seulement grâce au plein soutien de tous les acteurs concernés ».

L’Etat centrafricain, qui a perdu le contrôle d’une bonne partie du pays, a décrété l’état d’urgence pour quinze jours sur l’ensemble du territoire national à compter du 21 janvier.

La Centrafrique au bord de la crise humanitaire

Les principaux axes routiers par où transitent les produits de première nécessité du pays sont bloqués par des rebelles.Affamer la population pour faire plier le gouvernement du président Faustin-Archange Touadéra. Voilà le nouveau mode opératoire des groupes armés de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC).

La forteresse Bangui, protégée par l’Armée centrafricaine et ses alliés internationaux, n’est pas encore tombée. Mais jusqu’à quand ? Les rebelles asphyxient le pays économiquement et financièrement en coupant les principales voies d’accès menant vers la capitale. 

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Par exemple, le tracé vital guidant au Cameroun voisin est fermé depuis plus d’un mois. Près de 800 camions de marchandises, bloqués côté camerounais, attendent désespérément sa réouverture.

Selon des sources douanières citées par Jeune Afrique, les flux commerciaux entre le Cameroun, la RCA et le Tchad ont chuté de près de 80% (par rapport à 2019) depuis la fermeture des frontières.

Un haut fonctionnaire des Douanes a déclaré que Ndjamena et Bangui se sont d’ailleurs alarmés auprès des autorités camerounaises des graves conséquences sur leurs économies.

Par sa position géographique et ses deux ports, le Cameroun occupe une place stratégique en matière d’approvisionnement de marchandises en direction du Tchad et de la RCA. Ces derniers, enclavés, ne disposent pas d’ouverture sur la mer. Ce qui accentue leur dépendance vis-à-vis de Yaoundé.

A cause de la situation actuelle, certains produits se font de plus en plus rare, alors que la demande reste constante d’où une augmentation des prix.

Heureusement, depuis le 12 janvier, le trafic a pu reprendre mais dans une moindre mesure, par convois et sous escorte de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca). 

En amont, il y a eu de nombreux échanges et négociations. Mais au final, les camionneurs sont soulagés.

« Nous faisons face à une guerre qui étouffe notre économie », a reconnu Henri-Marie Dondra, ministre centrafricain des Finances et du Budget.

La crise sécuritaire, dans laquelle est plongée la Centrafrique depuis plusieurs années, s’empire. Le regain des tensions, un peu partout à travers le pays, a poussé de nombreuses personnes à prendre la route de l’exil.  

Lors de sa conférence de presse du 15 janvier 2021 au Palais des Nations de Genève (Suisse), le porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), Boris Cheshirkov, alertait déjà sur l’afflux de réfugiés centrafricains dans les pays voisins. 

D’après lui, près de 60.000 personnes ont été forcées de chercher refuge dans les pays limitrophes depuis décembre 2020.

La plupart d’entre elles ont fui vers la République Démocratique du Congo (RDC) en traversant le fleuve Ubangui. Dans ce pays voisin, le nombre d’arrivants a dépassé selon le responsable du HCR les 50.000 suite à la venue de 10.000 réfugiés centrafricains le 13 janvier dernier.

Par ailleurs, M. Cheshirkov citant des chiffres fournis par les Commissions mouvement de population du pays, informe que 58.000 personnes sont toujours déplacées à l’intérieur des régions touchées en RCA. Près de 9000 réfugiés sont déjà arrivés le mois dernier au Cameroun, au Tchad et au Congo, a-t-il ajouté.

Selon le porte-parole pour l’Afrique de l’ouest et du centre du HCR, Romain Desclous, interrogé par APA, « près de 700 mille Centrafricains ont fui les violences de ces dernières semaines  ».

« Si l’on y ajoute les déplacés dus aux violences de 2013-2014, on constate que c’est plus d’un quart des habitants centrafricains qui ont abandonné leurs localités pour chercher refuge dans d’autres régions plus stables ou dans les pays frontaliers », précise M. Desclous.  

Cette situation préoccupe doublement la communauté internationale. D’abord parce que la « délivrance de l’assistance humanitaire (a été) sérieusement impactée par les dernières vagues de violences », a indiqué le chef de la Minusca, Mankeur Ndiaye. Mais aussi parce que la crise centrafricaine « est l’une des urgences les moins bien financées dans le monde », a soutenu Romain Desclous. 

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Et c’est pourquoi son organisation appelle à la fin immédiate de toutes les violences. Le HCR invite en outre les donateurs « à contribuer aux besoins exprimés » car « beaucoup de personnes ne bénéficient même pas d’une assistance de survie ».

« Les principales préoccupations des réfugiés qui vivent en dehors des camps officiels et des communautés qui les accueillent sont la nourriture, la santé, les abris, l’eau et l’assainissement », souligne l’organisme onusien.

Le FMI à la rescousse

Face à l’urgence, le Fonds Monétaire International (FMI) a validé, le 13 janvier, le décaissement d’une nouvelle tranche d’aide de plus de 34 millions de dollars. L’opération entre dans le cadre de l’accord de Facilité élargi de crédit conclu le 20 décembre 2019 pour un montant total d’environ 115,1 millions de dollars sur trois ans.

Cette assistance intervient alors que le contexte lié à la Covid-19 n’a pas permis à Bangui de respecter les critères de performance auxquels il s’était engagé en 2019.

Si la demande de dérogation déposée par les autorités a été validée, c’est parce que « le FMI est convaincu que les nombreuses réformes que j’ai pilotées sont les bonnes », a déclaré dans Jeune Afrique le ministre Dondra. Ce dernier rapporte que l’institution de Bretton Woods « s’est (aussi) montrée satisfaite de l’assainissement des finances publiques en Centrafrique ».
Confirmant cette information, le Directeur Général adjoint et président par intérim du FMI, Mitsuhiro Furusawa, assure que « des progrès substantiels ont (…) été réalisés dans la mise en œuvre des réformes structurelles ».
A l’en croire, « les autorités centrafricaines se sont attachées à faire en sorte que les financements d’urgence des donateurs soient utilisés de manière efficace et transparente pour lutter contre la pandémie et atténuer son impact sur les plus vulnérables ».  

En avril 2020, le FMI avait apporté 38 millions de dollars de financement d’urgence à la Centrafrique pour aider le pays à faire face à la crise du nouveau coronavirus.

RCA : la communauté internationale « prend acte » de la réélection de Touadéra

Le G5+, groupe d’États et d’institutions internationales partenaires de la République centrafricaine, prend note de la confirmation de la victoire du président sortant par la Cour constitutionnelle.Faustin-Archange Touadéra, fraîchement réélu à la tête de la Centrafrique, a clairement le soutien de la communauté internationale. Vainqueur du scrutin du 27 décembre dernier avec 53,16 % des suffrages exprimés, il doit néanmoins affronter une coalition de groupes rebelles qui veut faire tomber le pouvoir central.

Dans un communiqué conjoint daté du 21 janvier, le G5+ « félicite Touadéra et l’encourage à poursuivre résolument le processus de paix à travers la mise en œuvre effective de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine ».

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Ce groupe d’États et d’institutions internationales partenaires de la RCA souhaite aussi que Touadéra favorise « un dialogue politique constructif et une gouvernance inclusive à même d’apaiser les tensions et de créer des conditions pour une meilleure participation des (citoyens) aux efforts de réconciliation nationale, de stabilisation et de développement du pays ».

Cette structure est composée des États-Unis, de la France, de la Russie, de la délégation de l’Union Européenne (UE), de la Commission de l’Union Africaine (UA), de la Commission de la Communauté Économique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) en République centrafricaine, du Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en République centrafricaine et chef de la Minusca et du Représentant résident de la Banque Mondiale.

Poursuivant, le G5+ « adresse ses félicitations à la Cour constitutionnelle pour le remarquable travail accompli ainsi qu’aux politiques qui ont positivement contribué au processus électoral dans le respect des règles démocratiques et de la Constitution (et) appelle l’ensemble des acteurs sans exclusive à respecter les décisions de la Cour rendues à cet effet ».

Les partenaires de Bangui condamnent fermement, dans le document, tous les groupes armés qui ont, par leurs actes, perturbé le processus électoral et qui (ont commis) des agressions et crimes de guerre, en violation de leurs engagements prévus dans l’Accord de paix.

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A cet égard, les membres du G5+ précisent que « les dirigeants et membres de groupes armés responsables de l’entreprise de déstabilisation des institutions et du processus électoral par des attaques généralisées, délibérées et coordonnées, rendront compte de leurs actes devant la justice et les instances internationales ».

Enfin, il exprime « sa solidarité envers la population centrafricaine » déterminée à exercer son droit de vote malgré la violence et lui réaffirme « son engagement à l’accompagner sur la voie de la paix, la stabilité et la réconciliation, en étroite coordination avec l’ensemble des partenaires nationaux, régionaux et internationaux ».

Covid-19 : l’Unicef contre une nouvelle fermeture des écoles

Les écoles ne doivent pas fermer, malgré la nouvelle vague du coronavirus, plaide l’Unicef.Le Fonds des Nations unies pour l’enfance, généralement désigné par l’acronyme (Unicef) soutient que les enfants ne peuvent pas se permettre de vivre une année supplémentaire sans école.

« Alors que nous entamons la deuxième année de pandémie de Covid-19, et que les cas continuent de monter en flèche dans le monde entier, aucun effort ne doit être ménagé pour que les écoles restent ouvertes ou pour leur accorder la priorité dans les plans de réouverture », plaide Henrietta Fore, Directrice générale de l’Unicef.

Elle ajoute, dans une déclaration parvenue à APA, qu’en dépit des effets largement documentés de la fermeture des écoles sur les enfants et de la présence d’un nombre croissant de données probantes sur le fait que les écoles ne constituent pas des vecteurs de la pandémie, trop de pays ont choisi de maintenir leurs écoles fermées, parfois pendant près d’un an.

« Les fermetures d’écoles, qui ont affecté 90 % des élèves à travers le monde lorsque les mesures de confinement prises en riposte à la pandémie ont atteint leur paroxysme et qui ont laissé plus d’un tiers des écoliers sans accès à l’enseignement à distance, ont eu des conséquences dévastatrices », souligne Mme Fore.

Elle informe que quelque 24 millions d’enfants supplémentaires devraient être déscolarisés, ce qui portera le nombre d’enfants déscolarisés à un niveau jamais atteint depuis plusieurs années et que nous n’avions réussi à faire baisser qu’au prix de durs efforts.

« La situation mine la capacité des enfants à lire, à écrire et à réaliser des calculs de base et les empêche de développer les compétences dont ils ont besoin pour réussir dans l’économie du XXIe siècle. Leur santé, leur développement, leur sécurité et leur bien-être sont menacés. Et ce sont les plus vulnérables d’entre eux qui paieront le plus lourd tribut », indique la Dg de l’Unicef.

Elle déplore que privés de repas scolaires, les enfants sont exposés à la faim et voient leur état nutritionnel se détériorer. Privés d’échanges quotidiens avec leurs pairs et d’occasions de se dépenser, ils voient leur condition physique se dégrader et montrent des signes de détresse mentale. Privés du filet de sécurité que leur offre souvent l’école, ils sont plus vulnérables aux abus ainsi qu’au mariage et au travail des enfants.

« Pour toutes ces raisons, la fermeture des écoles doit uniquement constituer une mesure de dernier recours, après que toutes les autres possibilités ont été envisagées. L’évaluation du risque de transmission à l’échelle locale doit constituer un facteur déterminant dans les décisions touchant au fonctionnement des écoles. Les fermetures d’écoles à l’échelle nationale doivent être évitées autant que possible », conclut Henrietta Fore.

Centrafrique: la Cour constitutionnelle valide la réélection de Touadéra

La plus haute juridiction du pays a confirmé ce lundi la victoire du président sortant après des redressements de résultats et des annulations de certains bureaux de vote, a appris APA.L’instance judiciaire suprême a crédité M. Touadéra de 53,16% des voix, face à Anicet Georges Dologuélé qui recueille 21,69%. Le taux de participation est de 35,25%.

L’Autorité Nationale des Elections  (ANE) avait déjà confirmé la semaine dernière, la victoire de M. Touadera avec 53,92 % des voix, contre 21% pour son rival Anicet-Georges Dologuélé arrivé deuxième.

Au total, 17 candidats ont pris part à l’élection présidentielle du 27 décembre dernier.

Centrafrique: un casque bleu rwandais tué

Un soldat de la paix rwandais a été tué et un autre légèrement blessé en République centrafricaine (RCA) lors de nouveaux affrontements avec des groupes armés, a confirmé un communiqué de la mission d’intervention militaire de l’ONU.Le communiqué de la MINUSCA indique que la coalition rebelle a lancé mercredi matin une attaque dans les environs de la capitale, Bangui.

Selon la MINUSCA, les milices armées sont accusées d’abus massifs contre la population locale, en extorquant notamment de l’argent aux marchands et en s’attaquant aux civils.

Elle a déclaré que l’attaque avait été repoussée par les casques bleus, en collaboration avec les forces armées centrafricaines, ajoute le communiqué.

Le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en République centrafricaine, par ailleurs patron de la MINUSCA, Mankeur Ndiaye, a fermement condamné les attaques des groupes armés anti-Balaka, UPC, 3R et MPC et leurs alliés politiques, notamment l’ancien Président de la RCA, François Bozizé.

« La Mission les tient responsables des conséquences de ces violences sur la population civile et souligne que les attaques contre les soldats de la paix peuvent être considérées comme des crimes de guerre et être poursuivies en justice », indique le communiqué.

Au début du mois dernier, le Rwanda a déployé des troupes spéciales de protection en RCA, dans le cadre d’un accord bilatéral sur la défense.

Le déploiement répond au  « ciblage du contingent des Forces de défense du Rwanda (RDF) sous la force de maintien de la paix de l’ONU par des rebelles soutenus par François Bozizé ».

A de nombreuses reprises, les troupes rwandaises en RCA ont été ciblées par des groupes armés dans ce pays.

A l’heure actuelle, la Force de défense du Rwanda est l’un des plus gros contributeurs de troupes à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) depuis 2014.

Centrafrique: Touadéra réélu avec 53,92% des voix

Le président sortant de la République centrafricaine, Faustin-Archange Touadéra, est réélu au premier tour à l’issue de la présidentielle du 27 décembre.Selon les résultats publiés lundi soir par l’Autorité nationale des élections  (ANE), M. Touadera a obtenu 53,92 % des voix, là où Anicet-Georges Dologuélé, arrivé 2e, a récolté 21% des suffrages.

Au total, 17 candidats prenaient part à cette élection présidentielle.

La violence a empêché plusieurs Centrafricains de voter

Les populations de plusieurs villes en République centrafricaine (RCA) n’ont pas pu accomplir dimanche leur devoir civique à cause du contexte sécuritaire tendu.En RCA, le regain de violences risque d’amoindrir fortement le taux de participation aux élections présidentielle et législatives. Environ 1,8 million d’électeurs étaient appelés dimanche 27 décembre à désigner un chef de l’Etat et 140 députés. Mais dans les villes de Bouar (ouest), Bambari (centre) et Baboua, les coups de feu entendus tôt dans la matinée ont obligé les habitants de rester chez eux.

Selon le site du Réseau des journalistes pour les droits de l’homme (RJDH), les rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) ont envahi la première localité, située à l’ouest du pays et contrôlée par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca). Cette manœuvre a empêché le déroulement des votes.

Baboua et Bambari étaient également occupées par des hommes armés. Toutefois, d’autres dysfonctionnements rendaient difficiles déjà l’organisation du double scrutin dans la sous-préfecture de Baboua : non déploiement du matériel électoral et manque de formation des agents déployés dans les bureaux de vote, entre autres.

Le RJDH rapporte par ailleurs que l’élection a pu se tenir dans la ville de Bria, mais partiellement. Des tirs ont été entendus aux environs de cinq heures du matin, faisant que seuls quatre bureaux de vote ont été ouverts sur les dix prévus.

En revanche, les populations d’autres villes comme Grimari, située à 80 Km de Bambari, ainsi que Bangui, la capitale du pays, ont pu voter dans le calme.

Des élections dans la violence

Depuis le 18 décembre dernier, une coalition de groupes armés se déplace dans le pays, créant de l’insécurité dans plusieurs régions. L’objectif affiché, selon plusieurs observateurs, était d’empêcher la tenue des élections.

Déjà la veille, samedi 26 décembre, la Cour Constitutionnelle s’était opposée aux demandes de report formulées par des candidats à la présidentielle comme Anicet Georges Dologuele et Mahamat Kamoun.

La semaine dernière, la violence s’était corsée avec des affrontements notamment à Bambari entre les éléments du groupe armé de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) et les forces armées centrafricaines.

Une équipe de l’Autorité nationale des élections (ANE) avait été directement visée lundi dans le centre du pays. Et mardi matin, à Bossangoa, les anti-balaka ont chassé les électeurs qui venaient récupérer leurs cartes à la mairie avec des armes, mais sans coup de feu.

Le 16 décembre dernier, le Parquet général de Bangui avait annoncé l’ouverture d’une enquête sur les violences à l’intérieur du pays.

« Nous avons arrêté un élément qui est un ancien soldat de l’armée. Les enquêtes sont ouvertes pour déterminer l’identité de ces mouvements armés qui ont perpétré ces violences notamment à Markounda, à Bozoum, Bossembele… dans l’objectif de perturber la tenue des élections générales dans le pays », affirmait le maître des poursuites, interrogé par le RJDH, avant d’ajouter que l’ex-président François Bozizé (2003 – 2013) est accusé d’être le commanditaire de ces actes de violences d’envergure nationale.

Devenu principal opposant du président sortant Faustin-Archange Touadera, sa candidature à la présidentielle a été invalidée par la Cour constitutionnelle. Le motif avancé est que François Bozizé est poursuivi dans son pays notamment pour « assassinats » et « tortures » et sous le coup de sanctions de l’ONU qui lui reproche d’avoir soutenu depuis son exil la contre-insurrection de milices anti-balaka.

Accusations contre Bozizé

En effet, la chute de Bozizé en 2013 a précipité la RCA dans un conflit qui a fait des milliers de morts et poussé plus du quart des habitants à fuir leur domicile. Et même si les combats ont beaucoup baissé d’intensité, les deux tiers du pays sont contrôlés par des groupes armés rebelles.

Pour cette élection présidentielle, le sortant Faustin-Archange Touadera apparaît comme le favori parmi 17 candidats dont deux anciens Premier ministres, Anicet-Georges Dologuélé et Martin Ziguélé.

Fier de ses réalisations depuis 2016 (accord de paix avec les rebelles, investissements dans l’éducation et la santé et reconstruction de l’armée nationale…), le candidat du Mouvement Coeurs Unis (MCU) avait promis de faire un « premier tour KO ! » le jour de l’élection.

Le second tour de la présidentielle est prévu le 14 février prochain si aucun candidat ne parvient pas à obtenir la majorité des suffrages du premier tour du dimanche 27 décembre.

Centrafrique: des élections sous haute tension

Tout comme au Niger, les citoyens centrafricains sont appelés dimanche prochain aux urnes pour élire leur chef d’Etat et leurs députés.La situation sécuritaire en RCA ne rassure pas à quatre jours des élections générales. Après une relative accalmie lundi dernier, des tirs ont été entendus hier mardi, confirmant ainsi la reprise des combats. Depuis le 18 décembre 2020, une coalition de groupes armés se déplace dans le pays et semble prendre la direction de la capitale, Bangui. Ce mouvement crée de l’insécurité dans plusieurs régions.

Ce mercredi matin, la Mission de l’ONU déployée dans le pays, citée par RFI, annonce avoir repris le contrôle de la quatrième ville de Centrafrique. Des affrontements étaient notés en effet dans la ville de Bambari, au centre du pays, entre les éléments du groupe armé de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) et les forces armées centrafricaines.

De même, l’ambiance était électrique mardi soir à l’hôpital communautaire. Sur la route principale entre la ville de Boali et de Bossembélé des affrontements ont eu lieu impliquant les éléments de la coalition des groupes armés contre les forces centrafricaines et russes.

« Il n’y a pas encore de bilan des combats mais l’ambulance a été vue faisant des allers-retours. Le Mouvement cœurs unis a d’ailleurs publié un communiqué afin de dénoncer +le lâche assassinat de nos vaillants éléments+. Le mouvement présidentiel présente ses sincères condoléances aux familles de disparus », a rapporté le média français, faisant savoir qu’une nouvelle offensive coordonnée serait en cours.

« Premier tour KO ! »

Si les objectifs de la coalition restent incertains, plusieurs observateurs pensent que celle-ci veut descendre sur Bangui ou empêcher la tenue du double scrutin de dimanche. Selon RFI, une équipe de l’Autorité nationale des élections a été directement visée lundi dans le centre du pays. Et mardi matin, à Bossangoa, les anti-balaka ont chassé les électeurs qui venaient prendre leurs cartes à la mairie avec des armes, mais sans coup de feu.

Par ailleurs, pour ces élections, le président sortant Faustin-Archange Touadera apparaît comme le favori parmi 17 candidats à la présidentielle dont deux anciens Premier ministres, Anicet-Georges Dologuélé et Martin Ziguélé.

Fier de ses réalisations depuis 2016 (accord de paix avec les rebelles, investissements dans l’éducation et la santé et reconstruction de l’armée nationale…), le candidat du Mouvement Coeurs Unis (MCU) promet un « Premier tour KO ! » le 27 décembre prochain.

Environ 1,8 million d’électeurs seront appelés dimanche à désigner un chef de l’Etat et 140 députés. Le second tour est prévu pour le 14 février si aucun candidat ne parvient pas à obtenir la majorité des suffrages au premier tour.

En revanche, la candidature de l’ex-président François Bozizé, principal opposant de Touadera, a été invalidée par la Cour constitutionnelle le 3 décembre dernier. Le motif avancé est qu’il est poursuivi dans son pays notamment pour « assassinats » et « tortures » et sous le coup de sanctions de l’ONU qui lui reproche d’avoir soutenu depuis son exil la contre-insurrection de milices anti-balaka.

En effet, la chute de Bozizé en 2013 a précipité la RCA dans un conflit qui a fait des milliers de morts et poussé plus du quart des habitants à fuir leur domicile. Même si les combats ont beaucoup baissé d’intensité, les deux tiers du pays sont contrôlés par des groupes armés rebelles.

La Cemac lève 3,8 milliards d’euros pour des projets en énergie et transport

La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) annonce, dans un communiqué parvenu ce jeudi à APA, avoir levé 3,8 milliards d’euros de fonds pour financer onze projets d’intégration régionale sur la période 2021 et 2025 dans les six pays membres.« Le montant total des financements annoncés ou mobilisés (à l’issue de la table ronde avec les bailleurs) s’élève à environ 3,8 milliards d’euros, bien au-delà des montants recherchés », a déclaré le Secrétaire permanent du Programme de réformes économiques et financières de la Cemac (Pref-Cemac), Michel-Cyr Djiena Wembou, cité par la note.

A en croire M. Wembou, le financement de huit projets sur les onze « est entièrement bouclé ».

Le coût total des projets s’élève à 4,072 milliards d’euros, dont 596,74 millions d’euros (14,65%) étaient déjà mobilisés avant la table ronde. Le financement recherché était donc de 3,48 milliards d’euros (85,35%), renseigne le document.

Plus d’une dizaine de partenaires multilatéraux et d’investisseurs privés ont manifesté leur intérêt à contribuer au financement de ces projets de façon multiforme.

« Certains bailleurs et partenaires ont indiqué les projets pour lesquels ils étaient intéressés, notamment sur les axes 2 et 3 (…) et ont sollicité des informations complémentaires pour affiner leurs intentions. D’autres bailleurs et partenaires ont manifesté leurs intérêts de financement sous réserve de la réception des études de faisabilité et autres documents, ce qui leur permettrait de préciser les montants et les formes d’intervention », a précisé Michel-Cyr Djiena Wembou.

Le chef de la Division infrastructures/Afrique centrale à la Banque africaine de développement, Joseph Kouassi N’Guessan, a quant à lui assuré que la BAD allait contacter les partenaires pour leur fournir toutes les informations nécessaires « car nous avons contribué au financement de la majorité des études de faisabilité des projets concernés par cette table ronde ».

Par ailleurs, il a indiqué que la BAD, en sa qualité de chef de file pour la mobilisation des ressources, va accompagner la Cemac dans la coordination des engagements pris par les partenaires présents à la table ronde, en vue d’aider à la concrétisation de ces annonces.

La Banque a mobilisé, pour des projets de transport en Afrique centrale, 1,13 milliards d’euros sur la période 2015-2019. Environ 30% de ces financements ont été consacrés au développement et à la rénovation de corridors routiers entre les États de la région, informe le communiqué.

Recours à la science pour renforcer la résilience des agriculteurs africains

Un consortium d’acteurs a lancé, sous l’égide du Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (Coraf), le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique ex-Pilier 4 (PDDAA-XP4), axé sur la science pour renforcer la résilience des agriculteurs au climat.Financé par l’Union européenne et lancé le 12 novembre dernier, le PDDAA-XP4 aidera le Coraf et ses partenaires à tirer parti de la science, des technologies et des innovations, pour faire progresser les objectifs de productivité alimentaire, explique un communiqué reçu ce mercredi à APA.

« Ce projet est conçu pour déployer la science et l’innovation pour arriver à une transformation inclusive, durable et adaptée au climat, de l’agriculture et des systèmes alimentaires connexes en Afrique de l’Ouest et du Centre », a déclaré le Dr Abdou Tenkouano, Directeur exécutif du Coraf cité par le texte.

Le consortium d’acteurs de mise en œuvre comprend le Forum pour la recherche agricole en Afrique (Fara), le Forum africain pour les services consultatifs agricoles (Afaas), l’Association pour le renforcement de la recherche agricole en Afrique de l’Est et du Centre (Asareca) et le Centre de Coordination de la Recherche et du Développement Agricoles pour l’Afrique Australe (CCARDESA).

Le PDDAA-XP4 est administré par le Fonds international de développement agricole (Fida).

« (…) l’objectif du PDDAA-XP4 est de contribuer à la mise en œuvre de l’Agenda 2030, en particulier l’objectif 2 (zéro faim), l’objectif 5 (égalité des sexes), l’objectif 10 (réduire les inégalités), l’objectif 12 (consommation responsable) et l’objectif 13 (lutter contre le changement climatique), ainsi que l’Agenda 2063 de l’Union africaine et la Déclaration de Malabo », a expliqué de son côté, Dr Malu Ndavi, Spécialiste technique mondial en chef du Fida.

Le montant total du don de quatre ans est d’environ 30 millions d’Euros pour tous les partenaires d’exécution, avec un cofinancement potentiel du Fida et d’autres organisations.

Le PDDAA-XP4 fait partie du projet Développement de l’Innovation Intelligente grâce à la Recherche en Agriculture (en anglais, Development Smart Innovation through Research in Agriculture, DeSIRA), une initiative de l’Union européenne.

RCA : Amnesty dénonce la liberté des individus auteurs de crimes

Amnesty International a dénoncé dans un nouveau rapport reçu jeudi à APA la liberté de certains chefs de guerre auteurs de « terrifiantes violations et atteintes aux droits humains » en République centrafricaine.Selon l’ONG des droits de l’homme, de nombreuses personnes « ont soif de procès » dans ce pays d’Afrique centrale. En effet, il est reproché à plusieurs groupes armés et individus des crimes de droit international, notamment des meurtres et des violences sexuelles commis au cours des décennies de conflit en RCA. Malgré quelques enquêtes et procès ces dernières années, Amnesty note qu’ils n’ont toujours pas été déférés à la justice deux ans après l’inauguration de la Cour pénale spéciale du pays (CPS).

Ainsi dans le rapport intitulé « République centrafricaine. Au procès, ces chefs de guerre ont baissé la tête. La difficile quête de justice », Amnesty International montre que le travail de la CPS a été entravé par des insuffisances concernant l’opérationnalisation de la Cour et un manque de transparence, et que le système judiciaire de la RCA n’a pas la capacité de faire face à l’ampleur de ces violations. Il attire également l’attention sur les efforts qui doivent encore être fournis pour garantir l’équité des procès devant les tribunaux ordinaires et devant la CPS.

« Ce sont les civils qui ont été les principales victimes des vagues de violence et conflits armés qui se sont succédé depuis 2002 en RCA. Des milliers d’entre eux ont été tués, violés, et plus d’un demi-million de personnes sont toujours déplacées », a déclaré Samira Daoud, directrice pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale à Amnesty International, soulignant que « l’impunité est un affront aux victimes et un blanc-seing accordé aux criminels ».

« L’inauguration de la CPS a représenté une lueur d’espoir pour les victimes, mais les progrès sont lents. Dix affaires sont en cours d’instruction, et la CPS a refusé de divulguer l’identité des 21 personnes arrêtées à l’issue des investigations qu’elle a menées, sans expliquer ce qui motive ce refus », a-t-elle ajouté.

La CPS est un tribunal hybride qui bénéficie du soutien de l’ONU et qui a pour mission d’enquêter et de mener des poursuites judiciaires, sur une période de cinq ans renouvelable, sur les crimes de droit international et les autres graves violations des droits humains perpétrés en RCA depuis janvier 2003. Elle a été instaurée par une loi en juin 2015 et inaugurée le 22 octobre 2018. Son mandat est complémentaire de celui de la CPI et de ceux des tribunaux ordinaires de la RCA.

Selon Mme Daoud, le système judiciaire de la RCA « manque cruellement de ressources » alors que des groupes armés, y compris des ex-Séléka et des anti-Balaka, continuent d’attaquer régulièrement des civils. « Il est évident que des mesures supplémentaires sont nécessaires pour mettre fin au cycle de l’impunité qui continue de causer tant de souffrances », a-t-elle appelé.

Cour pénale spéciale de Centrafrique: Amnesty plaide pour plus « d’efforts »

L’ONG des droits humains Amnesty International a appelé à « redoubler d’efforts » pour rendre pleinement opérationnelle la Cour pénale spéciale de la République centrafricaine, qui célèbre cette année son cinquième anniversaire.« Il faut faire davantage pour la rendre pleinement opérationnelle et faire en sorte que les victimes des crimes de haine qui ont été perpétrés puissent bientôt assister aux premiers procès », a déclaré Tity Agbahey, chargée de campagne pour l’Afrique centrale à Amnesty International, dans un communiqué parvenu ce jeudi 3 juin à APA.

Le renforcement matériel de cette juridiction « suppose notamment une aide financière accrue et durable de la part des partenaires internationaux et une meilleure coordination avec les tribunaux pénaux nationaux et la Cour pénale internationale », ajoute-t-elle.

En RCA, les civils « paient un lourd tribut » lors des atrocités commises par des groupes armés et par toutes les parties au conflit. La création de la Cour pénale spéciale, considérée comme un « symbole d’espoir » par de nombreuses victimes, était un « grand pas en avant », explique Mme Agbahey.

Créée par une loi le 3 juin 2015, cette cour est un tribunal « hybride » qui a compétence pour juger les graves violations des droits humains et du droit international humanitaire commises depuis 2003.

Sa session d’inauguration s’est tenue en octobre 2018. Selon les dernières informations publiquement disponibles, on recense actuellement huit affaires pour lesquelles les investigations sont closes, huit affaires en cours d’enquête et une quinzaine d’affaires faisant l’objet d’une enquête préliminaire, souligne le communiqué.

Au lendemain des homicides commis dans la ville de Ndélé, dans le nord-est du pays, en avril 2020, la Cour pénale spéciale a annoncé le 8 mai son intention d’enquêter sur cette affaire. Neuf personnes ont été arrêtées en lien avec ces événements. Neuf autres, membres du groupe armé de l’Union pour la paix en Centrafrique (UPC), ont été arrêtées le 19 mai dans le cadre des affrontements qui se sont déroulés à Bambouti, Obo et Zémio, dans le sud-est du pays.

« La série d’arrestations de personnes récemment transférées devant la Cour pénale spéciale contribue à lutter contre l’impunité en République centrafricaine. Ces personnes doivent comparaître rapidement devant des juges, être informées des motifs de leur détention et être assistées par des avocats », a dit la chargée de campagne pour l’Afrique centrale à Amnesty International.

L’histoire de la République centrafricaine est marquée par les coups d’État, les conflits armés et les violences ciblant la population civile. Le conflit actuel a éclaté en mars 2013, lorsqu’une coalition armée à majorité musulmane, appelée la Séléka, a violemment renversé le gouvernement.

Mi-2013, des milices animistes et chrétiennes appelées les anti-balaka ont pris les armes pour résister à la Séléka et se sont livrées à des attaques de grande ampleur contre les communautés musulmanes dans l’ouest du pays. Les deux camps ont commis des crimes relevant du droit international, souligne Amnesty, rappelant que la situation fait également l’objet d’investigations menées par la Cour pénale internationale depuis septembre 2014.

Un accord de paix a été signé le 6 février 2019 entre le gouvernement de la République centrafricaine et 14 groupes armés. Cependant, les graves exactions commises contre la population civile se poursuivent, notamment les homicides illégaux et les violences sexuelles. Environ 80 % du territoire est toujours contrôlé par des groupes armés, selon l’ONG.

Cour pénale spéciale de Centrafrique: Amnesty plaide pour plus «d’efforts»

L’ONG des droits humains Amnesty International a appelé à « redoubler d’efforts » pour rendre pleinement opérationnelle la Cour pénale spéciale de la République centrafricaine, qui célèbre cette année son cinquième anniversaire.« Il faut faire davantage pour la rendre pleinement opérationnelle et faire en sorte que les victimes des crimes de haine qui ont été perpétrés puissent bientôt assister aux premiers procès », a déclaré Tity Agbahey, chargée de campagne pour l’Afrique centrale à Amnesty International, dans un communiqué parvenu ce jeudi 3 juin à APA.

Le renforcement matériel de cette juridiction « suppose notamment une aide financière accrue et durable de la part des partenaires internationaux et une meilleure coordination avec les tribunaux pénaux nationaux et la Cour pénale internationale », ajoute-t-elle.

En RCA, les civils « paient un lourd tribut » lors des atrocités commises par des groupes armés et par toutes les parties au conflit. La création de la Cour pénale spéciale, considérée comme un « symbole d’espoir » par de nombreuses victimes, était un « grand pas en avant », explique Mme Agbahey.

Créée par une loi le 3 juin 2015, cette cour est un tribunal « hybride » qui a compétence pour juger les graves violations des droits humains et du droit international humanitaire commises depuis 2003.

Sa session d’inauguration s’est tenue en octobre 2018. Selon les dernières informations publiquement disponibles, on recense actuellement huit affaires pour lesquelles les investigations sont closes, huit affaires en cours d’enquête et une quinzaine d’affaires faisant l’objet d’une enquête préliminaire, souligne le communiqué.

Au lendemain des homicides commis dans la ville de Ndélé, dans le nord-est du pays, en avril 2020, la Cour pénale spéciale a annoncé le 8 mai son intention d’enquêter sur cette affaire. Neuf personnes ont été arrêtées en lien avec ces événements. Neuf autres, membres du groupe armé de l’Union pour la paix en Centrafrique (UPC), ont été arrêtées le 19 mai dans le cadre des affrontements qui se sont déroulés à Bambouti, Obo et Zémio, dans le sud-est du pays.

« La série d’arrestations de personnes récemment transférées devant la Cour pénale spéciale contribue à lutter contre l’impunité en République centrafricaine. Ces personnes doivent comparaître rapidement devant des juges, être informées des motifs de leur détention et être assistées par des avocats », a dit la chargée de campagne pour l’Afrique centrale à Amnesty International.

L’histoire de la République centrafricaine est marquée par les coups d’État, les conflits armés et les violences ciblant la population civile. Le conflit actuel a éclaté en mars 2013, lorsqu’une coalition armée à majorité musulmane, appelée la Séléka, a violemment renversé le gouvernement.

Mi-2013, des milices animistes et chrétiennes appelées les anti-balaka ont pris les armes pour résister à la Séléka et se sont livrées à des attaques de grande ampleur contre les communautés musulmanes dans l’ouest du pays. Les deux camps ont commis des crimes relevant du droit international, souligne Amnesty, rappelant que la situation fait également l’objet d’investigations menées par la Cour pénale internationale depuis septembre 2014.

Un accord de paix a été signé le 6 février 2019 entre le gouvernement de la République centrafricaine et 14 groupes armés. Cependant, les graves exactions commises contre la population civile se poursuivent, notamment les homicides illégaux et les violences sexuelles. Environ 80 % du territoire est toujours contrôlé par des groupes armés, selon l’ONG.

Covid-19 : Ne pas laisser l’Afrique seule face au Coronavirus !

Des chercheurs, membres d’un groupe réunissant des think tankers européens et africains, ont à travers cette tribune, alerter sur l’impact prévisible de la pandémie en Afrique, qui va indéniablement transformer la politique mondiale.Alors que le virus se propage à travers le monde, la capacité d’atténuer son impact est intrinsèquement liée aux ressources disponibles et à l’efficacité des autorités publiques. C’est pour cela qu’il est primordial que les dirigeants internationaux se concentrent sur ses conséquences sur les plus vulnérables, et en particulier en Afrique.

Il y a tout juste trois mois, le 31 décembre 2019, les autorités chinoises informaient le bureau de Pékin de l’Organisation mondiale de la santé d’un risque d’épidémie. 100 jours plus tard, trois milliards de personnes dans le monde sont confinées chez elles. C’est le résultat d’une approche radicale en réponse à une urgence de santé publique.

Mais qu’est-ce que cela signifie pour les pays dont les infrastructures sanitaires sont inexistantes et qui ne disposent que de peu d’outils administratifs ?

Si toutes les nations sont menacées et se débattent pour éviter de tomber dans l’abîme, il est plus que jamais nécessaire d’envisager la situation sur le plan global tout en s’adaptant aux conditions locales dans le but de protéger les communautés les plus vulnérables à travers le monde. Car elles sont menacées non seulement par les risques du virus lui-même, mais aussi par ses conséquences politiques, économiques et sociales. Les pandémies ont un prix. Les combattre coûte cher, surtout pour les plus démunis.

En guise de rappel, on estime que la pandémie du VIH/Sida a fait reculer la croissance du PIB de deux à quatre pour cent en Afrique subsaharienne. Selon les chiffres de la Banque mondiale, le virus Ebola aurait réduit de 12% le PIB cumulé des trois pays les plus touchés en 2014-2016, à savoir la Guinée, le Libéria et la Sierra Leone. Mais cela n’est rien en comparaison avec les répercussions et l’ampleur du Coronavirus. Au cours des deux dernières semaines, l’effondrement des marchés financiers a entraîné une baisse des valeurs de plus de 9 trillions de dollars. Une baisse de la croissance du PIB mondial pourrait engendrer, selon les estimations actuelles, une perte de 2 trillions de dollars supplémentaires.

Le renforcement des mesures de confinement dans les économies majeures du globe menace d’avoir des répercussions encore plus catastrophiques. Et une profonde récession mondiale semble inévitable.

Ces effets se ressentiront d’autant plus en Afrique, où la population est plus proche du seuil de pauvreté que dans d’autres régions du monde et ne dispose d’aucune épargne pour faire face à une crise. L’Afrique abrite déjà la plus large proportion de personnes démunies par rapport aux autres continents. Même si la pauvreté dans le monde a reculé de 36 % en 1990 à 10 % 25 ans plus tard, ce qui représente plus d’un milliard de personnes, la progression plus lente de l’Afrique et l’augmentation constante de sa population signifient que la pauvreté concerne plus de 413 millions de personnes en 2015. Le taux de pauvreté en Afrique subsaharienne s’élève à plus de 40 % et le continent regroupe 27 des 28 pays les plus démunis du monde.

La coexistence de systèmes d’institutions fragiles et de gouvernements faibles constitue un mélange dangereux en temps normal, qui favorise la précarité. L’Organisation internationale du Travail estime que 74 % des Africains sont dans une situation d’emploi « vulnérable », c’est-à-dire soit de chômage, soit de sous-emploi, en comparaison avec les 45 % qui représentent le point de référence mondial, dans un continent où les systèmes nationaux de sécurité sociale sont quasiment inexistants.

Le revenu moyen par habitant en Afrique subsaharienne est de 1.585 dollars américains, c’est-à-dire 14 % de la moyenne mondiale.

Aujourd’hui, dans la situation de crise extrême que nous traversons, ce mélange de bas revenus et de moyens limités pourrait s’avérer fatal à un nombre, impossible à fixer, de personnes. Par ailleurs, l’effondrement du prix du pétrole, la fragilité de la sécurité alimentaire, la perturbation des échanges commerciaux affectent tout particulièrement des économies africaines en forte croissance, qui cherchaient à s’intégrer à l’économie mondiale. L’interruption brutale du tourisme et des investissements étrangers, et la volatilité financière, fragilisent les pays africains plus que les autres.

En cette période où chaque pays se replie sur lui-même pour combattre la maladie, il faut soutenir les pays africains à travers une coopération internationale intensive : activation de centres opérationnels d’urgence, envoi de masques et d’équipements de protection, recours aux technologies de l’information pour apprécier la diffusion du Covid-19 en temps réel et identification des groupes à risques sont parmi les première mesures à prendre. Parallèlement, il faut renforcer les capacités de santé existantes, et mettre en œuvre des programmes d’aide économique et sociale compatibles avec les réalités locales. Pendant la crise de l’Ebola, l’Afrique a su montrer comment, avec une aide internationale adaptée, elle avait su maîtriser une pandémie et, finalement, l’endiguer.

La crise actuelle est un moment de vérité pour la mondialisation, et les relations entre l’Europe et l’Afrique. C’est aussi une opportunité de solidarité et de coopération.

Les membres du groupe de think tankers européens et africains sont : 

Yonas Adeto, Institut d’études pour la paix et la sécurité, Ethiopie
Karim El Aynaoui, Policy Center for the New South, Maroc

Thomas Gomart, Institut français des relations internationales, France

Paolo Magri, Institut des études politiques internationales, Italie

Greg Mills, Brenthurst Foundation, Afrique du Sud

Karin Von Hippel, Royal United Services Institute for Defence and Security Studies, Londres 
Guntram Wolff, Bruegel, Belgique

Afrique : Les droits humains « violés » par conflits armés et répression (Amnesty)

L’ONG Amnesty International a conclu mercredi dans son rapport 2019 que les conflits armés et la répression orchestrée par les autorités en Afrique « favorisent les violations des droits humains ».« Dans toute l’Afrique subsaharienne, des manifestants (es) ont bravé les tirs et les coups pour défendre leurs droits face aux conflits et à la répression qui perdurent », a déclaré Amnesty à l’occasion de la publication de son rapport annuel sur les droits humains dans la région.

Dans le document dont APA a obtenu copie, l’organisation des droits humains dit avoir analysé en Afrique subsaharienne les « principales évolutions » observées depuis l’année précédente, notamment la destitution du président soudanais Omar el Béchir, la réaction du gouvernement zimbabwéen face aux manifestations de grande ampleur et les attaques de plus en plus fréquentes visant des civils au Mozambique et au Mali.

Amnesty « salue le courage et l’attitude de défiance des personnes qui sont descendues dans la rue pour réclamer un changement et montre que leurs espoirs ont été déçus par les États, qui continuent à perpétrer des violations des droits humains dans l’ensemble de la région ».

Mais « en 2019, nous avons vu l’incroyable pouvoir du peuple s’exprimer lors de manifestations de grande ampleur organisées dans toute l’Afrique subsaharienne. Du Soudan au Zimbabwe, de la République démocratique du Congo (RDC) à la Guinée, des personnes ont bravé une répression brutale pour défendre leurs droits », a souligné Deprose Muchena, directeur du bureau Afrique de l’Est et Afrique australe à Amnesty International.

« Dans certains cas, ces manifestations ont abouti à des changements importants : après la chute d’Omar el Béchir, qui dirigeait le Soudan de longue date, le nouveau régime a promis des réformes favorables aux droits humains et, à la suite de manifestations, une série de réformes relatives aux droits humains ont été lancées par l’État éthiopien », a-t-il poursuivi avant de déplorer les autres changements nécessaires « bloqués par des gouvernements répressifs, qui continuent à commettre des violations en toute impunité ».

Victoires notables

Pour l’ONG, des défenseurs des droits humains ont été « persécutés et harcelés » pour s’être opposés ouvertement aux autorités, citant les exemples du Malawi, de la Guinée, du Zimbabwe ou du Burundi.

« Les violations persistantes des droits humains ont contraint des centaines de milliers de personnes de la région à fuir leur domicile en quête de protection. Il y avait 600 000 personnes déplacées en RDC, plus de 222 000 au Tchad et plus d’un demi-million au Burkina Faso », estime Amnesty.

« En dépit du contexte maussade, certaines victoires notables ont été remportées dans le domaine des droits humains l’an dernier », s’est par ailleurs réjoui l’ONG internationale.

Si des manifestations de grande ampleur au Soudan ont mis fin au « régime répressif » d’Omar el Béchir en avril 2019, elle souligne que les autorités de la RDC « ont annoncé la libération de 700 détenus (es), dont plusieurs prisonniers d’opinion ».

Amnesty a constaté aussi des « avancées » en 2019 en Mauritanie où le blogueur Mohamed Mkhaïtir a été libéré et en Somalie où la population a vu pointer « une lueur d’espoir » lorsque le Commandement des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM) a reconnu pour la première fois, en avril 2019, avoir tué des civils lors de frappes aériennes visant Al Shabaab, « ouvrant ainsi la possibilité pour les victimes d’obtenir réparation ».

Par ailleurs, les tribunaux de droit commun de la République centrafricaine ont progressé dans l’examen d’affaires concernant des atteintes aux droits humains commises par des groupes armés, a salué Amnesty International, précisant que la Cour pénale spéciale « a reçu 27 plaintes et commencé ses enquêtes l’an dernier ». 

Covid-19 : l’Afrique centrale invitée à revoir d’urgence ses priorités de dépenses publiques (étude)

Le secrétariat permanent du Programme des réformes économiques et financières a appelé les pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) à revoir d’urgence leurs priorités en matière de dépenses publiques, en rapport avec la pandémie du coronavirus.Le Cameroun, le Gabon, la Guinée Équatoriale, la République centrafricaine et le Tchad sont ainsi invités à adopter, dans les plus brefs délais, des Lois de finances rectificatives 2020, à mettre en place d’un train de mesures de soutien au profit des entreprises frappées par la crise du Covid-19.

 Dans une étude intitulée «Incidences économiques et financières du Covid-19 sur les économies de la Cemac et esquisses de solutions », parvenue jeudi à APA, ils doivent également prendre un moratoire d’un an sur l’application des critères de surveillance multilatérale pouvant affecter le recours par les États à l’appel public à l’épargne, et à engager des négociations avec les principaux partenaires bilatéraux et multilatéraux afin de rééchelonner les échéances courantes de la dette extérieure.

 Les autres mesures préconisées visent la stabilité monétaire et celle du système financier, ainsi que le renforcement à moyen terme la résilience des pays de la sous-région dans la perspective des crises futures.

 «C’est donc le lieu de relever que si les pays de la Cemac ne luttent pas efficacement contre la pandémie du Covid-19 pour en limiter les conséquences économiques et financières, la situation macro-économique deviendrait insoutenable», prévient secrétariat permanent du Pref-Cemac.

 Les conséquences économiques et financières du Covid-19 sur les économies sous-régionales sont en effet de plusieurs ordres, prévoit l’étude qui table déjà sur une baisse significative des recettes budgétaires, une dégradation importante des comptes macro-économiques, une décrue des financements extérieurs, la perturbation des échanges intracommunautaires, la fragilisation de la stabilité externe et financière et un risque de montée des tensions inflationnistes.

 Les canaux de transmission de la crise actuelle sur les économies de la sous-région se caractérisent par la chute des termes de l’échange, qui diminueraient de 28,6% en un an, les contraintes d’offre qui accroîtraient les coûts de transactions et les conditions financières, perturbant plus directement le commerce, le tourisme, le transport et les transferts des migrants. Il est aussi prévu des contraintes de demande résultant de la montée de l’incertitude, une instabilité des flux et des marchés financiers.

 En cas de crise du Covid-19 transitoire et rapidement maîtrisée, la croissance baisserait de 3,3% dans le secteur réel, le solde budgétaire global, dons compris, deviendrait déficitaire à 0,9% du produit intérieur brut (PIB) sur les finances publiques, le déficit extérieur courant, transferts publics inclus, se creuserait à 4,7% du PIB sur le secteur extérieur, la situation monétaire se détériorant significativement à travers la baisse des avoirs extérieurs nets, des crédits à l’économie et de la masse monétaire.

 Dans le même temps, les difficultés de trésorerie des États devraient détériorer la qualité relative des portefeuilles de crédit des banques et leur profitabilité, à travers l’augmentation prévisible des créances en souffrance et du provisionnement des créances bancaires.

 Dans le cas d’une propagation rapide et de grande ampleur de la crise du coronavirus, la croissance baisserait de 3,3% dans le secteur réel, le solde budgétaire global de la Cemac, dons compris, se creuserait à -6,6% du PIB, contre un excédent de 0,9% du PIB dans le scénario de base initial, le déficit extérieur courant, transferts publics inclus, se creuserait à 10,3% du PIB, contre -1,7 % du PIB dans les projections antérieures.

 Le Pref-Cemac craint aussi que la situation monétaire se détériore davantage à travers la baisse des avoirs extérieurs nets, des crédits à l’économie et de la masse monétaire, la stabilité financière entraînant pour sa part des faillites bancaires majeures.

Covid-19 : la BEAC suspend son opération principale sur le marché monétaire (officiel)

La Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) a annoncé, par voie de communiqué parvenu mercredi à APA la suspension, «pour cause de crise sanitaire actuelle liée à la pandémie du Covid-19 sur la liquidité du système bancaire» sous-régional, qu’elle n’interviendra pas sur le marché monétaire au titre de son opération principale du 26 mars au 2 avril 2020.L’Institut d’émission a cependant invité les établissements de crédit à besoins de financement à se diriger vers son guichet de la facilité de prêt marginal aux conditions usuelles.

 L’opération principale d’injection de liquidité, entrée en vigueur en juin 2018 en droite ligne du nouveau cadre opérationnel, est un appel d’offres à taux multiples permettant à la Banque centrale de disposer d’argent frais qu’elle met à la disposition des établissements financiers. Plus exigeante en matière de prévisions de liquidité, cette technique d’adjudication présente, selon la BEAC, l’avantage d’inciter lesdits établissements à dynamiser la gestion de leur trésorerie.

 Reste que cette mesure s’inscrit à l’opposé des récentes préconisations de l’Association professionnelle des établissements de crédit du Cameroun (APECCAM), qui depuis le 20 mars a invité la Banque à renoncer, temporairement, à la décision de réduction des liquidités dans le système bancaire, une décision prise en février 2020 dernier.

 Pour cette corporation, la BEAC devrait plutôt envisager de faciliter l’accès des banques au marché monétaire par la baisse de ses taux d’intérêts et l’augmentation des plafonds de refinancement en cas de pression de liquidités, de manière à permettra aux établissements de crédit de la sous-région d’anticiper sur les difficultés de leurs économies en rapport avec la pandémie du coronavirus.

Les recettes de Wathi pour améliorer les systèmes de santé ouest africains

Au moment où l’épidémie du coronavirus prend des proportions inquiétantes et menaçantes dans le monde, le Think tank Wathi pose le débat pour améliorer des systèmes de santé en Afrique de l’ouest.En  Afrique, particulièrement dans sa région occidentale, l’accès à des  services sociaux de base constitue encore un des défis majeurs à relever  pour certains pays.

En janvier 2019, Wathi a lancé un débat en  ligne sur « les systèmes de santé de la région et les conditions de son  amélioration au service des populations ».

En conclusion, le  rapport Mataki (« mesures » en langue houassa) a consisté à une  sélection des principaux constats et recommandations formulés dans le  cadre du débat, complétée par des pistes d’action élaborées par l’équipe  de Wathi sur la base de consultations supplémentaires avec des  professionnels et experts du secteur.

Même si des indications  sur la situation sanitaire dans les pays d’Afrique de l’ouest montrent  des « progrès incontestables », il reste évident que ces acquis sont  souvent tributaires à des chocs externes inopportuns.

Dans le  document publié ce mardi à Dakar par le directeur exécutif de Wathi,  Gilles Olakounlé Yabi, il est noté des progrès sur le plan sanitaire  souvent freinés par des « contextes de conflits armées, des crises  sanitaires exceptionnelles ».

La plus marquante et récente en  Afrique de l’Ouest, rappelle-t-il, est l’épidémie à virus Ebola qui a  lourdement affecté le Libéria, la Sierra Leone et la Guinée.

Selon  le rapport Makati, les indicateurs de l’état de santé se sont améliorés  en grande partie grâce à l’ampleur des contributions financières  internationales pour « combattre les grandes pandémies, le paludisme, la  tuberculose, et le VIH Sida.

Le Fonds mondial de lutte contre  le Sida, la tuberculose et le paludisme a joué « un rôle central dans  tous les pays de la région et permis d’alléger considérablement la  facture sanitaire des Etats et des populations », souligne M. Yabi.

Cependant,  les objectifs maintes fois visés « n’ont jamais était atteints, le plus  connu de ces objectifs étant l’engagement des Etats à consacrer 15% de  leur budget national au secteur de la santé », conformément à la  Déclaration d’Abuja de 2001.

Pour améliorer les systèmes de  santé en Afrique de l’ouest, Makati recommande dans un premier temps la  mise en place d’une politique préventive de lutte contre les maladies au  cœur du système de santé.

Comme préalable, il faut inclure la  prévention, les soins de santé primaire et les principes de base de la  santé mentale dans le parcours de formation de tous les professionnels  de santé.

Makati suggère aux autorités ouest-africaines  d’assurer la formation de ressources humaines suffisantes dans le  domaine sanitaire, y compris la santé mentale, leur déploiement  équitable sur les territoires nationaux et leur encadrement effectif.

Au-delà  du financement durable des systèmes de santé pour promouvoir  l’accessibilité aux soins et aux médicaments, il faudra également  améliorer le fonctionnement au quotidien de tous les établissements  délivrant des services de santé. Et enfin, le renforcement des systèmes  de santé nationaux par le développement de la recherche, la  mutualisation des ressources au niveau régional et  l’institutionnalisation d’un débat public sur les politiques nationales  de santé.

Okf /Dng/te/APA

Villes et territoires durables au menu du Sommet Afrique-France

Abidjan se prépare pour le Sommet Afrique-France prévu en juin 2020 à Bordeaux, en France, qui sera axé sur le thème des villes et territoires durables.Ce sommet devrait rassembler plus de 15 000 acteurs des villes africaines et françaises, 500 exposants et plus de 1 000 entrepreneurs africains.

Ce rendez-vous politique majeur impulsé par le président français Emmanuel Macron et qui, pour la première fois, réunira les acteurs politiques et économiques africains et français, pour agir et s’engager sur la ville durable de demain, se veut une plateforme de réflexions sur les nouveaux enjeux du développement durable.

Il s’agit notamment de développer de nouveaux partenariats durables avec l’ambition partagée de co-construire des écosystèmes urbains qui soient pérennes, innovants, fertiles et frugaux tout en accélérant la structuration de la filière économique durable, renseigne une note sur l’évènement.

Sur les bords de la lagune Ebrié, il est prévu les 27 et 28 février 2020 les « Rencontres d’Abidjan », des assises qui réuniront des acteurs africains de la ville dans la capitale économique ivoirienne pour préparer le Sommet Afrique-France 2020.

Ces rencontres regrouperont les ministres en charge de la Ville et du Développement urbain des pays africains francophones, des élus locaux, des représentants de la société civile et des start-ups afin d’échanger et de partager les solutions pour construire des « villes durables et intelligentes ».

Une ville intégrée

La vision de l’Etat ivoirien est de promouvoir une ville intégrée qui prend en compte toutes les commodités d’une cité moderne et fonctionnelle, avec des innovations technologiques incluant, entre autres, des habitations à éclairage naturel et naturellement aérées.

La Côte d’Ivoire veut valoriser le mix énergétique dans les constructions. Cela devrait permettre d’installer les populations dans une économie verte et les conduire à coupler l’énergie conventionnelle avec l’énergie solaire (panneaux solaires).

Pour la mobilité urbaine, l’Etat ivoirien devrait, avec l’aide de la France, réaliser un train urbain dénommé Le Métro d’Abidjan. Le gouvernement a également ouvert le secteur du transport lagunaire qui a vu l’arrivée de nouveaux opérateurs.

Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire est dans une optique de revalorisation des déchets, ce qui a conduit à la fermeture de la décharge d’Akouédo dans l’est d’Abidjan, et sa mise à disposition du public. Une autre décharge moderne, visant le recyclage, a été ouverte à Kossihouen, sur l’Autoroute du Nord, à 26 Km d’Abidjan.

« Avec un volet de recyclage des déchets, nous regardons comment mettre en place une économie circulaire, comprenant tout ce qui est plastique, ferreux et organique telles les huiles usagées pour voir comment organiser le marché de tous ces déchets », avance Dr Alain Kouadio.

L’objectif est que « les déchets ne soient plus des déchets, mais plutôt des matières premières pour fabriquer d’autres produits », fait-il remarquer, confiant que dans ce sens, des initiatives sont en cours avec Nestlé qui a un projet en partenariat avec le ministère pour le recyclage des déchets plastiques.

Beaucoup d’initiatives sont en cours dans la production de pavés. En outre, souligne-t-il, une entreprise japonaise a entamé une étude sur les batteries usagées des engins aux fins de les recycler. Toutefois, l’Etat veut mettre en place un cadre cohérent et intégré tout en impliquant tous les acteurs.

Vers une meilleure mobilité urbaine à Abidjan

Dans le cadre de sa modernisation, Abidjan, la capitale économioque, se veut une métropole attractive avec des voies de circulation facilitant la mobilité.Cette vision du chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara renvoie au constat que « 54% de la population ivoirienne vit en ville, notamment à Abidjan qui compte 5,5 millions d’habitants »; ce qui nécessite un plan d’aménagement spécifique.

L’Etat ivoirien a conçu de ce fait une voie de contournement de la ville d’Abidjan dénommée l’Y4. Elle est une autoroute longue de plus de 24 Km qui devrait être aménagée en une route de 2X3 voies avec plusieurs ouvrages annexes permettant d’accéder aux routes d’Alépé, d’Anyama, des villes situées au nord d’Abidjan.

Cette voie relie en outre le Boulevard de France redressé au Boulevard Mitterrand, avec l’aménagement de carrefours, la construction des échangeurs d’Alépé, d’Anyama et du Boulevard Mitterrand. Le projet a été d’ailleurs élaboré dans le cadre du « Projet d’Intégration Port-Ville du Grand Abidjan ».

Elle devrait permettre de renforcer la mobilité dans la capitale économique ivoirienne, en contournant le centre-ville pour ouvrir l’accès à la zone portuaire d’Abidjan. Avec cette voie, il sera possible de contourner le centre-ville d’Abidjan pour rallier plusieurs autres destinations à l’intérieur du District d’Abidjan.

La construction de cet ouvrage devrait avoir un impact significatif sur la réduction des embouteillages et participer à l’extension de la ville d’Abidjan. Ce périphérique Y4 permettra aussi de relier les communes de Songon, Abobo-Anyama, Cocody et Port-Bouët et faciliter l’accès à la zone portuaire d’Abidjan.

La section 2 de l’Y4, longue de 15 Km, devra relier la commune d’Anyama à l’Autoroute du Nord, en traversant les localités d’Ebimpé, d’Akoupé-Zeudji et d’Attinguié. La section 3, elle, devrait être connectée à l’Autoroute du Nord à la commune de Songon, une zone d’extension à l’Ouest de la ville d’Abidjan.

Le projet estimé (en 2018) à 331,8 millions d’euros, soit environ 217 milliards de FCFA, devrait permettre de financer quatre chantiers sur une période de sept ans : la réalisation de la section 2 de l’Y4, l’aménagement de la section 3 de cette autoroute, la construction de l’échangeur du carrefour Akwaba (à Port-Bouët, sud d’Abidjan) et la construction d’une plateforme logistique comprenant des parcs de stationnement court et long séjour pour les camions poids lourds.

Côte d’Ivoire: migration vers des villes intenses, essor d’une armature urbaine

La Côte d’Ivoire qui ambitionne d’être un hub sous régional, veut transformer son écosystème urbain à travers des villes intenses et intelligentes, qui soient pérennes et frugales, avec un paysage répondant aux nouveaux enjeux du développement durable.Dans les principales métropoles du pays, l’on observe des villes « très étalées, ce qui crée des problèmes de mobilité, de consommation d’eau et d’accès à l’énergie », indique Dr Alain Serge Kouadio, directeur de l’économie verte au ministère ivoirien de d’Environnement et du développement durable.

En matière de ville durable, il faut, dit-il, « promouvoir des villes intenses et construire ces villes de façon verticale (en hauteur) et non de façon horizontale ». Dans ce sens, l’Etat encourage les opérateurs immobiliers à faire des immeubles et des bâtiments passifs en énergie (base consommation d’énergie).

De grands réceptifs hôteliers intègrent de plus en plus des systèmes intelligents dans leurs bâtiments. Et ce, en vue de réduire leur consommation énergétique. Ces bâtiments passifs offrent une faible consommation en énergie. Cependant, les systèmes utilisés restent encore onéreux pour nombre de ménages.

La ville durable, selon les experts, doit être ouverte, protéger ses habitants, faciliter la mobilité, offrir le plus grand confort moderne, préserver l’environnement, proposer la diversité, promouvoir les cultures, générer des emplois, favoriser une grande variété de loisirs, innover et respecter son patrimoine.

En outre, elle devrait être un espace de liberté et assurer la sécurité. La circulation ne devrait pas imposer un parcours unique, mais une multitude de circuits construits autour d’une série de grands axes encadrant des quartiers où se trouvent des parcs et des lieux de loisirs.

Urbanisme durable

L’organisation des villes en Côte d’Ivoire affiche encore des fonctions inadaptées aux nouveaux enjeux urbains. L’on peut observer que la propreté, les espaces verts, l’assainissement et le recouvrement des canaux demeurent des préoccupations environnementalistes.

Les autorités veulent, de ce fait, transformer la ville à travers un urbanisme durable. Dans cet élan, un Code de l’urbanisme et du domaine foncier urbain a été requis ainsi qu’un Schéma directeur d’urbanisme du Grand Abidjan, des villes de Yamoussoukro et de Bouaké (centre).

Selon le porte-parole du gouvernement ivoirien, Sidi Touré, ce dispositif vise à améliorer la qualité des règles d’urbanisme, à renforcer la protection de la propriété foncière en zone urbaine et à sécuriser au mieux les transactions sur les terrains urbains, de façon à réduire le volume des litiges fonciers.

Malgré un arsenal juridique pour encadrer les constructions urbaines et structurer les espaces d’habitation des cités, des procédures administratives souvent complexes amènent des populations à s’installer sur des emprises publiques.

Le décès, début janvier 2020, de l’élève Laurent-Barthélémy Ani Guibahi, un adolescent ivoirien de 14 ans, retrouvé mort dans le train d’atterrissage d’un avion effectuant la ligne Abidjan-Paris, a conduit les autorités à déguerpir des riverains aux alentours de l’aéroport d’Abidjan.

La ville durable implique plusieurs notions. Aujourd’hui, les dirigeants sont ostensiblement en quête de solutions sur les thématiques de l’habitat, de l’énergie, de la mobilité, de la santé, de l’éducation, du financement, de la sécurité, de l’agriculture, l’accès aux services essentiels et la gestion des populations vulnérables.

Cameroun: 10.000 réfugiés centrafricains candidats au retour volontaire (HCR)

Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a annoncé, mercredi, qu’environ 10.000 candidats au retour volontaire, vivant au Cameroun, pourront regagner la République centrafricaine «au courant de l’année».Les deux pays voisins se sont ainsi, au cours d’une réunion transfrontalière tenue du 17 au 18 février à Bertoua, à l’est du Cameroun, «accordés sur les modalités ce rapatriement facilité», explique le HCR dans un communiqué de presse. Cette année, précise le document, le rapatriement concernera également les réfugiés installés dans les villages et les villes.

Entre le 23 octobre et le 19 décembre 2019, 3309 réfugiés centrafricains avaient été volontairement rapatriés dans leur pays d’origine, s’ajoutant aux 500 d’octobre d’avant sur la base d’un accord signé en fin juin 2019 entre les trois parties.

Selon de récentes statistiques du HCR, le Cameroun accueille plus de 275.000 réfugiés centrafricains, la grande majorité se retrouvant dans les régions de l’Est, de l’Adamaoua et du Nord.

Réforme constitutionnelle: que faut-il craindre pour la Guinée ?

Malgré le grossissement de la mobilisation populaire contre son éventuel troisième mandat, le président guinéen Alpha Condé est plus que jamais motivé à aller au bout de ses idées… mais à quelles fins ?Il fut un temps où Alpha Condé, 81 ans, avait gagné le surnom de « Mandela de l’Afrique de l’ouest ». Libéré en 2001 après 28 mois passés en prison pour « atteinte à la sûreté de l’État », il est investi président de la République le 21 décembre 2010 à Conakry, en présence de 13 chefs d’État africains et de délégations gouvernementales d’autres continents.

Armé à l’époque d’une volonté d’unifier son pays, comme l’avait réussi sa référence sud-africaine avec le sien, il promettait « une ère nouvelle ». Mais le président du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG) semble prendre une autre trajectoire.

C’est le clair-obscur dans son discours depuis plusieurs mois, à l’approche de la fin de son second mandat, se référant dernièrement à son « parti (RPG) qui décidera » de sa candidature ou non à l’élection présidentielle de 2020.

Les Législatives, prévues le 1er mars prochain, seront couplées avec le référendum constitutionnel que rejette le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC). Par ailleurs, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) se dit « prêt » même s’il n’a « pas été consulté sur la question ».

 Inspiration

 Dans le même temps, ce mouvement populaire tient ses manifestations sporadiques depuis octobre 2019 dans le pays, protestant contre le projet de Condé et l’arrestation suivie de la condamnation de ses leaders.

Hier mercredi, les manifestants ont transformé la capitale Conakry « en quasi ville-morte », constate l’AFP. Ils ont reçu ensuite le soutien par vidéo du chef de file de la gauche radicale française, Jean-Luc Mélenchon, qui a estimé que la mobilisation en Guinée pouvait servir d’inspiration, y compris en France.

Elle inspire déjà des Guinéens installés partout dans le monde, comme au Sénégal où une manifestation du FNDC a enregistré une forte mobilisation en novembre dernier. Etudiant en Communication à Dakar, Mamadou Souaré pense tous les jours à son pays qui « risque d’être ingouvernable s’il (Condé) parvient à se maintenir au pouvoir ».

Pour M. Souaré, qui ne compte pas aller voter à cette « mascarade » d’élections, Alpha Condé « sera forcé de militariser le pays pour imposer l’ordre car il y aura tout le temps des soulèvements populaires surtout qu’il n’y a plus de confiance entre le peuple et le pouvoir ».

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Cette crise en Guinée, qui a causé des morts aussi bien chez les civils que les militaires, était pourtant « prévisible et évitable », d’après Gilles Yabi, analyste béninois des conflits politiques.

En novembre dernier, Amnesty International indiquait, dans un rapport, qu’au moins 70 manifestants et passants ont été tués et qu’il y a eu 109 morts en détention et des journalistes ciblés depuis janvier 2015. L’ONG internationale soulignait ainsi que les droits humains étaient « au rouge » pour ce pays ouest-africain à l’approche de la présidentielle.

« On est dans une situation qui a été provoquée par l’intention de changer de Constitution sans qu’on ne comprenne les arguments qui pourraient justifier cela, en dehors d’une volonté prêtée au président Alpha Condé de rester au pouvoir », alors que son second mandat termine dans moins de dix mois, analysait pour APA l’ancien journaliste de Jeune Afrique, M. Yabi.

« Alpha perd le nord »

Mais « c’est à croire que le président guinéen a perdu le nord », estime le site guinéen A Nous La Guinée, ajoutant que « si Condé persiste dans sa volonté de briguer le mandat de trop, il portera l’entière responsabilité des conséquences devant l’Histoire ».

Dix ans après qu’il se voyait en « Mandela de l’Afrique de l’ouest », Alpha Condé semble prendre une voie différente de celle du père de la nation arc-en-ciel qui, à sa sortie de prison en février 1990, n’a fait qu’un seul mandat (1994-1999). Pour cela, il reste à jamais un héros dans le cœur des Sud-Africains.

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A l’opposé du Sénégal en 2011, du Burkina Faso en 2014 ou du Soudan en 2019, le président Condé espère avoir le dernier mot sur une frange de son peuple qui ne souhaite pas le voir modifier la Constitution à son profit.

Guinée: Alpha Condé, le mandat de la discorde

L’éventualité d’un troisième mandat pour le président guinéen, Alpha Condé, peut vraisemblablement enliser ce pays dans une crise politique aiguë.Le leader du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG), élu président de la République en 2010 avec 52,52 % des suffrages valablement exprimés, arrive au terme de son second mandat. Et selon la Constitution en vigueur, nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs.

De ce fait, le projet de changement de la Constitution porté par le chef de l’Etat guinéen passe mal auprès de certains de ses concitoyens pour qui, c’est un énième stratagème pour rester au pouvoir.

Au cours d’un entretien accordé à France 24 et Radio France Internationale (RFI), en marge du 33e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine (UA) tenu les 9 et 10 février 2020 à Addis-Abeba (Ethiopie), Alpha Condé a indiqué que « la Constitution n’a rien à voir avec l’élection présidentielle ».

Il a fait savoir que son seul but est de doter la Guinée d’une loi fondamentale « répondant à ses besoins présents » puisque « l’actuelle Constitution, rédigée par un groupe de personnes pour leurs propres intérêts, a été bâclée ».

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Condé, en fin communicant, a esquivé la question sur sa participation au prochain scrutin présidentiel. « C’est le parti qui décidera. Le RPG est libre de présenter un autre candidat. Pour le moment, ce n’est pas mon souci », a-t-il déclaré.

En outre, le chef de l’Etat guinéen a lâché une phrase ambiguë : « On trouve normal que des présidents fassent quatre ou cinq mandats. Mais quand c’est la Guinée, ça devient un scandale ».

Selon Ibrahima Sanoh, enseignant-chercheur guinéen, « on ne reconnaît plus Alpha Condé qui pourtant avait lutté contre les pouvoirs autoritaires en Afrique. Il est dans une sorte de déchéance ».

De son côté, Cellou Dalein Diallo, le président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG, opposition) n’a pas manqué de commenter, sur son compte Twitter, la déclaration de Condé.

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« (Il) n’a fait que confirmer ce que les Guinéens savent et refusent : son référendum truqué qui doit lui permettre de changer la Constitution pour se maintenir au pouvoir. Rien de nouveau ! Mais nous empêcherons cette prise d’otage illégale du pays », a-t-il promis.

Sur le même réseau social, Jean-Luc Mélenchon, le chef de file de la France insoumise (parti politique de la gauche radicale), a apporté son soutien au Front National de Défense de la Constitution (FNDC) de la Guinée qui, selon lui, « est une création d’un type qui pourrait inspirer d’autres peuples et nous, en particulier, les Français, dans notre volonté de récupération de la souveraineté populaire ».

Ce mouvement a appelé, hier mercredi, les Guinéens à une « journée de résistance citoyenne active et permanente » afin que le projet de nouvelle Constitution soit abandonné.

Quant à l’opposition, elle avance en rangs dispersés à l’approche des deux élections (législatif et référendum sur une nouvelle Constitution) prévues le 1er mars 2020. Certains partis ont déjà décidé de boycotter ces consultations électorales car le fichier électoral ne serait pas « fiable ».