Recours à la science pour renforcer la résilience des agriculteurs africains

Un consortium d’acteurs a lancé, sous l’égide du Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (Coraf), le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique ex-Pilier 4 (PDDAA-XP4), axé sur la science pour renforcer la résilience des agriculteurs au climat.Financé par l’Union européenne et lancé le 12 novembre dernier, le PDDAA-XP4 aidera le Coraf et ses partenaires à tirer parti de la science, des technologies et des innovations, pour faire progresser les objectifs de productivité alimentaire, explique un communiqué reçu ce mercredi à APA.

« Ce projet est conçu pour déployer la science et l’innovation pour arriver à une transformation inclusive, durable et adaptée au climat, de l’agriculture et des systèmes alimentaires connexes en Afrique de l’Ouest et du Centre », a déclaré le Dr Abdou Tenkouano, Directeur exécutif du Coraf cité par le texte.

Le consortium d’acteurs de mise en œuvre comprend le Forum pour la recherche agricole en Afrique (Fara), le Forum africain pour les services consultatifs agricoles (Afaas), l’Association pour le renforcement de la recherche agricole en Afrique de l’Est et du Centre (Asareca) et le Centre de Coordination de la Recherche et du Développement Agricoles pour l’Afrique Australe (CCARDESA).

Le PDDAA-XP4 est administré par le Fonds international de développement agricole (Fida).

« (…) l’objectif du PDDAA-XP4 est de contribuer à la mise en œuvre de l’Agenda 2030, en particulier l’objectif 2 (zéro faim), l’objectif 5 (égalité des sexes), l’objectif 10 (réduire les inégalités), l’objectif 12 (consommation responsable) et l’objectif 13 (lutter contre le changement climatique), ainsi que l’Agenda 2063 de l’Union africaine et la Déclaration de Malabo », a expliqué de son côté, Dr Malu Ndavi, Spécialiste technique mondial en chef du Fida.

Le montant total du don de quatre ans est d’environ 30 millions d’Euros pour tous les partenaires d’exécution, avec un cofinancement potentiel du Fida et d’autres organisations.

Le PDDAA-XP4 fait partie du projet Développement de l’Innovation Intelligente grâce à la Recherche en Agriculture (en anglais, Development Smart Innovation through Research in Agriculture, DeSIRA), une initiative de l’Union européenne.

Massacre de Kumba : le Cameroun en deuil national samedi

Le président camerounais Paul Biya a décrété une journée de recueillement le 31 octobre prochain en la mémoire des enfants tués samedi dernier à Kumba, une ville de la région anglophone du Sud-Ouest.Le chef de l’Etat a signé le décret hier mercredi, annonce Cameroun Tribune. Ainsi sept jours après le drame de Kumba, la nation camerounaise va marquer le moment, avec les drapeaux qui seront mis en berne sur toute l’étendue du territoire national.

Samedi dernier, des assaillants ont attaqué la classe de sixième du Complexe scolaire Mother Francisca International Bilingual Academy de Fiango, tuant sept élèves âgés de 9 à 12 ans, selon le gouvernement qui accuse les combattants séparatistes. Pour l’ONU, le bilan s’établit à huit morts.

Par ailleurs, onze autres enfants ont été blessés au cours de l’attaque. « Leur état est relativement stable. On a opéré certains d’entre eux. D’autres vont perdre l’usage de leurs membres inférieurs », expliquait au Monde Afrique Chamberlin Ntou’ou Ndong, préfet du département de la Mémé dont Kumba est le chef-lieu.

Une délégation ministérielle, conduite par le ministre de l’Administration territoriale, Atanga Nji Paul, s’est rendue dans la zone mardi. Elle a été accueillie à l’hôpital régional de Buea par des cris de douleur d’une adolescente qui a reçu deux balles sur le postérieur et le bras. Au cours de l’attaque, les auteurs ont également utilisé des machettes, d’après les éléments diffusés dans un communiqué du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA).

Le Sud-Ouest est l’une des deux régions anglophones du Cameroun, avec le Nord-Ouest, plongées dans une guerre civile depuis trois ans. Des groupes séparatistes et l’armée s’affrontent dans ces deux régions où vit l’essentiel de la minorité anglophone, dont une partie s’estime marginalisée par la majorité francophone du pays.

Les combats, mais aussi les exactions et meurtres de civils par les deux camps, ont fait plus de 3000 morts et forcé plus de 700.000 personnes à fuir leur domicile, selon de nombreuses ONG.

Cameroun : le gouvernement réconforte les victimes de l’attaque de Kumba

Une délégation ministérielle du Cameroun s’est rendue mardi à Kumba, une ville de la région anglophone du Sud-Ouest où sept écoliers ont été massacrés samedi 24 octobre.La mission conduite par le ministre de l’Administration territoriale, Atanga Nji Paul, a été accueillie par des cris de douleur d’une adolescente à l’hôpital régional de Buea. Elle fait partie des enfants qui ont survécu à l’attaque du Complexe scolaire Mother Francisca International Bilingual Academy de Fiango. Elle a reçu deux balles, sur le postérieur et le bras entièrement pansé. Comparé à sept ou huit de ses camarades, elle peut s’estimer chanceuse ainsi que onze autres enfants qui ont été blessés au cours de l’attaque.

« Leur état est relativement stable. On a opéré certains d’entre eux. D’autres vont perdre l’usage de leurs membres inférieurs », explique au Monde Afrique Chamberlin Ntou’ou Ndong, préfet du département de la Mémé dont Kumba est le chef-lieu.

Le ministre de l’Administration territoriale a tenu à rassurer les parents des victimes, notant que « la nation entière est à (leurs) côtés ». Sur Cameroon Tribune, Atanga Nji Paul souligne que « le président de la République (leur) a demandé de (leur) dire (qu’ils ne sont) pas seuls dans cette épreuve ».

« Nous venons de découvrir la face hideuse du terrorisme », a-t-il ajouté, avant de les inviter à se montrer « intraitables vis-à-vis de ces bandits ».

Pour les ministres des Enseignements secondaires et de l’Education de base, Nalova Lyonga et Laurent Serge Etoundi Ngoa, le but recherché par les auteurs de la barbarie est de saper l’embellie observée dans la reprise de l’école dans les deux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Ils ont appelé ainsi les pouvoirs publics à mettre fin à cette « tentative malsaine ».

Selon les éléments diffusés dans un communiqué du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), les assaillants étaient en même temps munis de machettes. Ils ont tué sept élèves âgés de 9 à 12 ans, d’après les chiffres du gouvernement, qui accuse les combattants séparatistes. Mais selon l’ONU, le bilan s’établit à huit morts après l’attaque de la classe de sixième de l’établissement secondaire privé.

Le Sud-Ouest est l’une des deux régions anglophones du Cameroun, avec le Nord-Ouest, plongées dans une guerre civile depuis trois ans. Des groupes séparatistes et l’armée s’affrontent dans ces deux régions où vit l’essentiel de la minorité anglophone, dont une partie s’estime marginalisée par la majorité francophone du pays.

Les combats, mais aussi les exactions et meurtres de civils par les deux camps, ont fait plus de 3000 morts et forcé plus de 700.000 personnes à fuir leur domicile, selon de nombreuses ONG.

Covid-19: des échanges avant la réouverture des lieux de culte

Le gouvernement gabonais va, en amont de la réouverture des lieux de culte, le 30 octobre, discuter avec les différentes confessions pour intégrer le contexte de la Covid-19.Le Gabon prend très au sérieux la pandémie malgré sa tendance baissière ces dernières semaines. Le pays recense encore 335 cas actifs, mais déplore 54 décès depuis l’apparition du premier malade. Par ailleurs, 8548 sur 8937 personnes infectées sont guéries. Malgré tout, le couvre-feu est maintenu et les mosquées et églises ne seront rouvertes que dans trois jours.

« Dans la perspective de la réouverture ce vendredi 30 octobre des lieux de culte au Gabon, j’ai donné instruction au Premier ministre Rose Christiane Ossouka Raponda et au Gouvernement de rencontrer les responsables des confessions religieuses présentes sur le territoire afin d’en affiner, de manière concertée et dans un esprit constructif, le protocole sanitaire », a posté hier lundi sur sa page Facebook Ali Bongo Ondimba.

Le chef de l’Etat présidait une séance de travail à laquelle ont pris part les ministres de l’Intérieur et de la Santé, en plus du chef du gouvernement. Les modalités étaient ainsi arrêtées au cours de la réunion en dépit d’une attente jugée longue par certains prêtres. Ils étaient décidés à rouvrir leurs paroisses malgré les mises en garde de l’Etat.

Les autorités voulaient avoir toutes les garanties techniques et sanitaires avant de prendre une décision. Désormais, un rassemblement de 30 personnes au maximum est autorisé dans les lieux de culte et restaurants.

« Je suis le garant de la liberté de culte au Gabon mais également de la protection de la santé des Gabonais. C’est cet équilibre que j’entends préserver », a dit Ali Bongo Ondimba.

Le Gabon lance le Padeg pour diversifier son économie

Le Gabon a lancé jeudi 22 octobre le Projet d’appui à la diversification de son économie (Padeg), financé à hauteur de 41 milliards FCFA avec la Banque africaine de développement (Bad).Le Gabon dont l’économie est longtemps arrimée sur l’exploitation pétrolière a décidé de changer son fusil d’épaule. Hier jeudi à Libreville, le ministre de l’Economie et de la Relance, Jean Marie Ogandaga, a conclu avec le représentant de la Bad, Robert Masumbuko, les derniers détails pour la mise en œuvre du Padeg.

Financé à 85% par l’institution bancaire et 15% par l’Etat gabonais, ce projet sera exécuté sur quatre ans. Il devra contribuer à la consolidation de la Zone économique spéciale de Nkok, située dans le département du Komo-Mondah, près de la ville de Ntoum, à 27 km de Libreville. Ainsi, la croissance durable des secteurs du bois et des mines et la mobilisation accrue des recettes non pétrolières seront portées en rang de priorité.

« Le projet touche le secteur bois qui devrait devenir le secteur majeur de notre économie. Et ce d’autant que, ledit secteur a permis au Gabon d’être résilient », a déclaré M. Ogandaga. 

Saluant « la vision du chef de l’Etat qui a décidé de diversifier l’économie depuis 2009 », il souligne que le « projet a pour mission d’aller vers d’autres secteurs qui ne sont pas mis en lumière par notre économie ». Ainsi, a-t-il assuré, les opérateurs économiques, les artisans gabonais et les investisseurs étrangers seront pris en compte dans ce programme.

Pour sa part, le représentant de la Bad a expliqué que le Padeg va permettre au gouvernement gabonais de « poser les bases d’une reprise économique saine, à travers l’amélioration du climat des investissements et le renforcement de la compétitivité des secteurs prioritaires ».

RCA : Amnesty dénonce la liberté des individus auteurs de crimes

Amnesty International a dénoncé dans un nouveau rapport reçu jeudi à APA la liberté de certains chefs de guerre auteurs de « terrifiantes violations et atteintes aux droits humains » en République centrafricaine.Selon l’ONG des droits de l’homme, de nombreuses personnes « ont soif de procès » dans ce pays d’Afrique centrale. En effet, il est reproché à plusieurs groupes armés et individus des crimes de droit international, notamment des meurtres et des violences sexuelles commis au cours des décennies de conflit en RCA. Malgré quelques enquêtes et procès ces dernières années, Amnesty note qu’ils n’ont toujours pas été déférés à la justice deux ans après l’inauguration de la Cour pénale spéciale du pays (CPS).

Ainsi dans le rapport intitulé « République centrafricaine. Au procès, ces chefs de guerre ont baissé la tête. La difficile quête de justice », Amnesty International montre que le travail de la CPS a été entravé par des insuffisances concernant l’opérationnalisation de la Cour et un manque de transparence, et que le système judiciaire de la RCA n’a pas la capacité de faire face à l’ampleur de ces violations. Il attire également l’attention sur les efforts qui doivent encore être fournis pour garantir l’équité des procès devant les tribunaux ordinaires et devant la CPS.

« Ce sont les civils qui ont été les principales victimes des vagues de violence et conflits armés qui se sont succédé depuis 2002 en RCA. Des milliers d’entre eux ont été tués, violés, et plus d’un demi-million de personnes sont toujours déplacées », a déclaré Samira Daoud, directrice pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale à Amnesty International, soulignant que « l’impunité est un affront aux victimes et un blanc-seing accordé aux criminels ».

« L’inauguration de la CPS a représenté une lueur d’espoir pour les victimes, mais les progrès sont lents. Dix affaires sont en cours d’instruction, et la CPS a refusé de divulguer l’identité des 21 personnes arrêtées à l’issue des investigations qu’elle a menées, sans expliquer ce qui motive ce refus », a-t-elle ajouté.

La CPS est un tribunal hybride qui bénéficie du soutien de l’ONU et qui a pour mission d’enquêter et de mener des poursuites judiciaires, sur une période de cinq ans renouvelable, sur les crimes de droit international et les autres graves violations des droits humains perpétrés en RCA depuis janvier 2003. Elle a été instaurée par une loi en juin 2015 et inaugurée le 22 octobre 2018. Son mandat est complémentaire de celui de la CPI et de ceux des tribunaux ordinaires de la RCA.

Selon Mme Daoud, le système judiciaire de la RCA « manque cruellement de ressources » alors que des groupes armés, y compris des ex-Séléka et des anti-Balaka, continuent d’attaquer régulièrement des civils. « Il est évident que des mesures supplémentaires sont nécessaires pour mettre fin au cycle de l’impunité qui continue de causer tant de souffrances », a-t-elle appelé.

Gabon: les syndicats des régies financières en grève de trois jours

La fédération des collecteurs des impôts, des douanes, des hydrocarbures et du trésor public au Gabon ont décrété à partir de ce mercredi 21 octobre une grève préventive de trois jours.La Fédération des collecteurs des régies financières (Fecorefi) a décidé de paralyser ces secteurs stratégiques au sortir de son Assemblée générale du mardi 20 octobre. Selon le secrétaire général et porte-parole,  Sylvain Ombindha Talheywa III, le point du non retour est atteint.

« Trois mois après le dépôt du cahier des charges, aucune réponse favorable  n’a donné suite à nos revendications. Cette fois nous disons trop c’est trop et annonçons la fermeture totale pendant trois jours. Si rien n’est fait alors la grève continue », a alerté le secrétaire général de la Fecorefi.

La Fecorefi avait présenté ses revendications dans une plateforme déposée le 13 juillet dernier. Elle s’articule entre autres sur la régularisation des situations administratives des agents, la publication des résultats des audits des effectifs et des primes réalisées en 2018 ainsi que l’organisation des assises tripartites entre la présidence de la République, le gouvernement et les partenaires sociaux. Ainsi, l’organisation syndicale a décidé de durcir le combat jusqu’à leur satisfaction.

« Dès demain 21 octobre, nous allons fermer  totalement les lieux de travail avec les chaînes afin de stopper toute activité. Nous irons jusqu’au port d’Owendo tout doit être fermé. Nous ne pouvons pas être ceux qui collectent et mourir de faim, raison pour laquelle nous demandons la publication des audits financiers », a affirmé Sylvain Ombindha Talheywa III à l’Agence gabonaise de presse.

Cameroun : Paul Biya suspend la taxation sur les téléphones

Le président camerounais a demandé à son gouvernement de suspendre les nouveaux droits de douane prévus pour les appareils téléphoniques.Les usagers et plusieurs membres de la société civile obtiennent gain de cause. Ils s’étaient levés contre cette mesure du ministère des Postes et des Télécommunications. C’est une réforme qui viserait à mettre fin aux manœuvres frauduleuses de certains importateurs de téléphones et tablettes numériques. Elle prévoyait notamment le payement d’une taxe douanière de 33,05% du prix d’achat de l’appareil.

Le président Paul Biya a alors arbitré en faveur des usagers. Il a demandé hier lundi à son Premier Ministre de « faire surseoir à la mise en œuvre de la collecte par voie numérique des droits de douane et taxes sur les téléphones et terminaux importés ».

Par ailleurs, le chef de l’Etat a demandé « un mécanisme plus approprié de recouvrement desdits droits de douanes et autres taxes ».

La Camair-Co reprend les airs, huit mois après

La compagnie nationale Cameroon Airlines Corporation (Camair-Co) va reprendre le 12 octobre prochain ses activités, arrêtées depuis huit mois à cause de la Covid-19.C’est un ouf de soulagement des acteurs d’un important secteur de l’économie camerounaise. Ils ont vécu huit mois de traversée du désert suite à l’application des mesures gouvernementales pour la riposte contre la pandémie qui venait de frapper de plein fouet l’Afrique. Comme bon nombre d’autres pays, le Cameroun venait de fermer ses frontières terrestres, maritimes et aériennes. 

Les avions de la Camair-Co étaient pendant tout ce temps cloués au sol. Selon l’Agence Cameroun Presse, la compagnie est endettée à hauteur de 115 milliards FCFA. Depuis avril dernier également, les salaires n’ont pas été payés à l’exception du personnel encore en activité qui a reçu son salaire du mois d’août.

Aujourd’hui, la pandémie connait une tendance baissière. Plusieurs pays avaient décidé bien avant d’arrêter la saignée au niveau de leurs aéroports en reprenant les activités. Mais le Cameroun semblait préférer la prudence, après que le coronavirus y a tué 420 personnes. Près de 21.000 cas infectés y sont également recensés dont près de 20.000 guéris.

En revanche, note l’agence Ecofin, le président Paul Biya a récemment donné des instructions pour la reprise rapide des activités de la Camair-Co en mettant l’accent sur les vols domestiques. La compagnie confirme la nouvelle sur son site internet : « Reprise progressive des opérations sur le réseau domestique le 12 octobre 2020 ».

Depuis juillet dernier, souligne Ecofin, au moins trois réunions multisectorielles ont été présidées à la Primature par le Premier ministre Joseph Dion Ngute pour peaufiner le plan de restructuration de la Camair-Co. Ces travaux étaient « suivis de très près » par le chef de l’Etat camerounais.

Ainsi la compagnie crée en 2006 pourra compter, pour renforcer sa flotte, sur l’aéronef de type Boeing 737 loué pour trois mois le 25 septembre dernier. La Camair-Co dispose déjà de deux avions chinois MA 60.

En outre, deux aéronefs Dash Bombardier Q400 devraient être acquis prochainement après que le président Biya a ordonné à son gouvernement leur achat qui entre dans le cadre de la restructuration de la Camair-Co. Cette acquisition devrait être financée par le budget de 15 milliards FCFA dont dispose le top management.

Gabon: grogne de religieux face à la longue fermeture des églises

Des prêtres au Gabon, mécontents de la fermeture de leurs églises depuis sept mois, ont demandé leur ouverture contre l’avis de l’Etat.L’attente est jugée longue par les hommes d’église du pays d’Ali Bongo Ondimba. Si le gouvernement veut d’abord avoir toutes les garanties techniques et sanitaires sur l’évolution de la pandémie de Covid-19 pour rouvrir les lieux de culte, la Fédération des Églises charismatiques, pentecôtistes et de réveil a appelé, il y a deux semaines, ses membres à passer à l’acte à partir d’hier dimanche 27 septembre. Une décision unilatérale « qui sonne dans l’opinion comme un défi à l’autorité publique », s’est emporté le ministre de l’Intérieur, Lambert Noël Matha, en conférence de presse samedi.

Toutes les églises sont restées fermées après cette menace à peine voilée du ministre à l’exception de celle de Bethsaïda, dirigée par le président du collectif des pasteurs, l’archevêque Jean Baptiste Moulacka. Arrêté vers 12 heures, il a été conduit au commissariat où il a passé deux heures environ avant d’être libéré. Il s’est toutefois défendu d’avoir ouvert l’église pour un quelconque office.

« Ils m’ont libéré parce que mon église n’était pas ouverte pour un culte mais pour un nettoyage. Et puis on ne fait pas un culte avec cinq personnes. Il y avait cinq fidèles qui nettoyaient l’église », a confié l’évêque sur le site Gabonactu.

« Je pense que les policiers ont été impressionnés par la foule qui commençait déjà à envahir les environs du commissariat », a-t-il ajouté, rejetant en outre l’accusation d’acte de défiance.

« Nous sommes victimes d’une injustice car l’Etat a ordonné la réouverture des marchés, des hôtels et restaurants mais reste sourd concernant les lieux de culte », a déploré Jean Baptiste Moulacka, demandant plus de considération de la part du gouvernement.

Au Gabon, l’état d’urgence sanitaire est toujours en vigueur. Samedi, le ministre Lambert Noël Matha a annoncé un allègement d’une heure du couvre-feu, soit de 20h à 5h. Il justifie cette mesure par le fait que les autorités ne veulent pas se laisser gagner par le relâchement malgré la baisse affichée des cas positifs du nouveau coronavirus. A la date du 27 septembre, le pays suit encore 740 patients après avoir déjà recensé 8728 cas dont 7934 guéris et 54 décédés.

En revanche, « il n’y a aucun conflit entre le gouvernement et les ordres religieux », a précisé le ministre, notant que le chef de l’Etat a demandé à son gouvernement de trouver les voies et moyens pour assouplir les mesures de fermeture des lieux de culte.

« Le gouvernement s’y emploie et voudrait s’assurer que, au regard de la résurgence de la pandémie ailleurs, la tendance baissière des contaminations observée chez nous, n’est pas éphémère et trompeuse », a dit Lambert Noël Matha.

Gabon: le maire de Libreville placé sous mandat de dépôt

Le maire de Libreville Léandre Nzué, inculpé pour détournement de deniers publics et blanchiment de capitaux, a été placé sous mandat de dépôt.Le face à face avec le procureur de la République ne s’est pas bien terminé pour l’édile de la capitale gabonaise, 63 ans. Il séjourne depuis hier mardi à la prison centrale de Libreville.

Beaucoup pressentaient cette condamnation. Placé en garde à vue une première fois, le vendredi 11 septembre, à la Direction générale des contre-ingérences et de la sécurité militaire, à savoir les services de renseignement gabonais, Léandre Nzué n’avait pu être interrogé le lundi suivant.

Devant le procureur André Patrick Roponat, cette fois, ce dernier a jugé nécessaire de le placer sous mandat de dépôt vu la longue liste de chefs d’accusation qui pèsent sur lui. 

« Une information a été ouverte pour des faits d’association de malfaiteurs, détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux, extorsion de fonds, concussion, corruption passive, chantage, faux, usage de faux et complicité de faux, tour à tour », a-t-il noté, avant d’ajouter : « Je clos mes propos en indiquant que l’état de santé de monsieur le maire continuera de faire l’objet d’une attention toute particulière ».

Cadre du parti au pouvoir, Léandre Nzué est à la tête de la capitale gabonaise depuis 19 mois. Selon RFI, il aurait détourné plus d’un milliard FCFA et risque une lourde peine de prison.

« Je regrette vivement. C’est comme si je n’avais pas fait mon travail. Mais les gens doivent comprendre qu’au niveau du juge d’instruction, on écoute. On ne défend pas », a déclaré Me Jean Paul Moumbembé, avocat du prévenu. 

Gabon: l’opérateur port d’Owendo prend en charge la santé d’une centaine d’enfants

Dans le cadre de son programme de soutien à la jeunesse, Owendo Container Terminal (OCT) assure la couverture des soins de santé d’une centaine de jeunes gabonais âgés entre 7 et 18 ans, encadrés par l’Association Arc en Ciel, rapporte un communiqué reçu mercredi à APA.Depuis le 20 septembre 2019, Owendo Container Terminal et l’Association Arc en Ciel sont liés par une convention de partenariat. Ainsi, OCT met à la disposition de l’organisation non gouvernementale, un médecin qui assure le suivi quotidien de la santé des pensionnaires du Centre.

« Nous assurons des consultations deux fois par semaine et réalisons des campagnes de vaccination au bénéfice de nombreux jeunes qui bénéficient d’un encadrement sanitaire de qualité », précise François André Diouf, médecin dédié au suivi médical des jeunes de l’Association Arc en Ciel.

OCT, l’opérateur du terminal à conteneurs du Port d’Owendo au Gabon finance ainsi l’intégralité des frais médicaux (consultations, hospitalisations, médicaments) des jeunes issus des communautés vulnérables.

« Notre association Arc en Ciel assure la prise en charge d’une centaine de jeunes issus des milieux défavorisés. Nous sommes heureux d’avoir reçu le concours d’Owendo Container Terminal dans la prise en charge médicale de plus de 100 enfants. Nous veillons à leur formation et à leur réinsertion familiale et professionnelle », fait savoir Sœur Julienne Eyeya, Responsable de l’Association Arc en Ciel.

Cette convention de partenariat s’inscrit dans le cadre des actions de solidarité mises en œuvre par Owendo Container Terminal. « Nous apportons notre contribution aux efforts d’encadrement de la jeunesse en participant à leur autonomisation. OCT soutient par ailleurs des initiatives dans les secteurs de l’éducation, de la formation professionnelle et de l’inclusion sociale. Nous allons poursuivre ces efforts », a indiqué Laurent Goutard, Directeur général d’Owendo Container Terminal.

La CEEAC se dote d’une commission pour accélérer son intégration

La Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) est désormais dirigée par une Commission dont la tâche est de s’atteler à l’intégration des onze pays de la région.La nouvelle équipe a été installée mardi 1er septembre à Libreville, siège de l’institution, en remplacement du secrétariat général dissous en vue de mettre en œuvre les réformes censées mener à cet objectif.

La nomination des membres de la Commission de la CEEAC a été actée depuis le 30 juillet, lors de 17e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de cet organisme sous-régional. Tenue par visioconférence, elle était présidée par le Gabonais Ali Bongo qui a passé, à l’occasion, le flambeau du président en exercice de la CEEAC à son homologue congolais Denis Sassou Nguesso, désigné par acclamation.

Pour ce nouveau départ, les onze chefs d’État membres de la CEEAC ont à leur tour désigné l’Angolais Gilberto Da Piedade Verissimo à la présidence de l’institution. Au moment de sa prise de fonctions ce mardi, il a indiqué que la sécurité et la libre circulation des biens et des personnes entre les États membres seraient les priorités de son mandat de cinq ans.

« Pendant ce mandat, on devra résoudre la situation en RCA ; il y a aussi la situation en République démocratique du Congo ; Boko Haram au Tchad et au Cameroun. Ce sont des défis que l’on doit relever parce que si l’on n’a pas la paix dans ces pays, nous n’aurons pas le développement dans la sous-région », a-t-il noté d’emblée sur RFI, avant de soulever d’autres difficultés qui plombent l’intégration.

« On a le problème des visas. Moi-même je suis Angolais, pour venir au Gabon, je dois demander un visa. Ce n’est pas normal », a-t-il dit.

La 17e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEEAC était axée sur la réforme institutionnelle de l’institution sous-régionale. Celle-ci avait été ordonnée le 25 mai 2015 par ces derniers réunis à N’Djamena, capitale du Tchad, pour améliorer l’efficacité de la communauté.

Créée il y a 37 ans à Libreville, la CEEAC est en retard en matière d’intégration par rapport à d’autres organisations régionales comme la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ou la Communauté de Développement d’Afrique Australe (SADC).

La région est pourtant riche en pétrole, minerais, bois et autres richesses naturelles. Mais l’absence de routes freine l’accès à ce marché de 150 millions de consommateurs.

RDC: pourquoi Dr Denis Mukwege est menacé de mort ?

Le gouvernement du président Félix Tshisekedi a décidé d’assurer la sécurité du prix Nobel de la Paix 2018 qui a reçu de nouvelles « correspondances haineuses » pour ses dénonciations des auteurs de violences sexuelles.C’était l’un des sujets principaux du Conseil des ministres virtuel du vendredi 21 août présidé par le chef d’Etat de la République démocratique du Congo. Les menaces de mort contre le « réparateur » des femmes victimes de violences sexuelles avaient fini de ressurgir.

Cette fois, rapporte le communiqué du Conseil, elles font suite au nouveau plaidoyer du médecin « en faveur de la paix dans l’Est du pays, en proposant la création d’un tribunal pénal international pour la RDC afin de juger les graves crimes qui y sont commis contre la population civile ».

L’objectif de cette juridiction serait de juger les graves crimes commis contre la population civile depuis le déclenchement de la guerre de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) en 1996, note le docteur Mukwege. A l’époque, cette coalition était formée de dissidents de Mobutu Sese Seko et de groupes ethniques emmenés par Laurent-Désiré Kabila alors que Denis Mukwege était médecin à l’hôpital de Lemera, dans la région du Kivu (est).

Mais il ne cesse de recevoir des menaces de groupes armés qui se sentent visés par ses propos. Il a déjà échappé, en octobre 2012, à une tentative d’assassinat au centre de Bukavu, la capitale du Sud Kivu. Le gardien de sa maison avait été abattu à bout portant.

Devant ce malheureux souvenir, le président Tshisekedi a « engagé le gouvernement et, particulièrement les Ministres ayant l’Intérieur et la Sécurité ainsi que la Justice dans leurs attributions respectives, de prendre toutes les mesures qui s’imposent pour assurer la sécurité du Dr Mukwege et l’ouverture des enquêtes » sur les nouvelles menaces de mort et correspondances haineuses qu’il a reçues.

« Lorsque les crimes restent impunis et que les criminels continuent à vivre avec les victimes, tous nos efforts sont anéantis », déclarait Dr Mukwege il y a moins d’un an à New York, en marge d’une Assemblée générale de l’ONU.

« Tous les groupes armés qui continuent à violer et à tuer dans les villages, et ces groupes armés ont des connexions avec certains commandants militaires qui ont participé à des crimes depuis la première guerre du Congo (1996-1997). Et tant qu’ils ne seront pas punis, malheureusement ils continuent à entretenir des conflits pour leurs intérêts », dénonçait l’icône congolaise, âgée de 65 ans aujourd’hui.

Des pays et organisations étrangers, à l’instar des États-Unis, du Canada et de l’Union Européenne, ont déjà condamné les menaces de mort contre le prix Nobel.

De son côté, la Ville de Bruxelles, en Belgique, a lancé mardi 28 août une campagne de soutien à Denis Mukwege dont l’objectif est de dénoncer les menaces dont il est victime depuis quelques jours.

Soudan du Sud: l’armée se deploie dans la région d’Equatoria

Les troupes gouvernementales se sont régulièrement renforcées dans la région sud-soudanaise d’Equatoria, où les insurgés du Front pour le salut national (NAS) sont actifs.Ce mercredi, une forte présence de troupes a été observée dans le centre d’Equatoria alors que des sources militaires laissent entrevoir une possible confrontation avec des combattants du NAS.

Selon des témoins, des chars et du matériel militaire lourd sont acheminés dans la région. Cela survient quelques jours seulement après que le NAS a ciblé et tué des gardes du corps du vice-président James Wani Igga dans la région.

Le vice-président sud-soudanais ne faisait pas partie du cortège ciblé.

Le mouvement de troupes a commencé lundi dernier alors que l’armée sud-soudanaise intensifie sa chasse aux responsables de cette attaque.

Le Soudan du Sud traverse une instabilité depuis son indépendance en 2011. Un coup d’État avorté en 2013 a ouvert la voie à une sorte de guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts et chassé plus de deux millions de personnes de leurs foyers.

Le plus jeune pays du monde semble avoir pris un tournant lorsque le président Salva Kiir et son adversaire politique de longue date, Riak Machar, ont rejoint un gouvernement d’unité nationale qui partage le pouvoir.

Congo-Brazzaville: décès de l’ancien président Pascal Lissouba

Pascal Lissouba, qui a présidé le Congo-Brazzaville de 1992 à 1997 avant la guerre civile, est décédé lundi matin en France à l’âge de 88 ans.L’octogénaire est le deuxième ancien président congolais à décéder en France cette année.

Le 30 mars dernier, Jacques Joachim Yhombi-Opango, au pouvoir entre 1977 et 1979, a succombé des suites du coronavirus à l’hôpital américain de Neuilly-sur-Seine, en région parisienne, à l’âge de 81 ans.

De son côté, Pascal Lissouba souffrait de la maladie d’Alzheimer. Il n’assurait plus la gestion des affaires de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads), le parti qu’il avait créé au tout début des années 1990 et dont Pascal Tsaty-Mabiala assure aujourd’hui la direction.

Après avoir perdu le pouvoir en octobre 1997 à la suite de la guerre civile congolaise, le défunt ex-chef d’Etat s’était installé en France depuis 2004 après des séjours à Libreville, au Burkina Faso puis à Londres.

Durant plusieurs années, il revendique le statut de président constitutionnel de la République et accuse le président français Chirac et la société française d’extraction pétrolière Elf d’avoir favorisé la prise de pouvoir par la force de Sassou-Nguesso.
Présenté comme le « le premier Président démocratiquement élu du Congo » en août 1992, Pascal Lissouba doit ce résultat à la faveur du retour au multipartisme au début de la décennie 1990.

Sous son magistère, cet agronome de formation et Premier ministre de 1963 à 1966 ouvrira son pays à un libéralisme économique planifié. Par ailleurs, il fera avancer les libertés alors que le Congo vivait sous le marxisme. D’un point de vue historique également, le président Lissouba est vu comme celui qui avait posé les bases d’un développement réel en cinq années de gouvernance difficile.

Un mois avant la fin de son quinquennat, une guerre civile l’oppose à des protagonistes dont le plus remarquable fut Denis Sassou-Nguesso. Ce dernier avait réussi un premier passage à la tête de l’Etat, entre 1979 et 1992, au terme d’un putsch contre le président Yhombi-Opango.

Son second coup d’essai réussira après l’immixtion de forces françaises et angolaises dans le conflit, consacrant du coup la destruction de la capitale Brazzaville et plusieurs autres villes ainsi que la mort de milliers de personnes.

Défait par son adversaire, Pascal Lissouba est contraint d’abandonner le pouvoir le 15 octobre 1997. C’est 10 jours plus tard que Denis Sassou-Nguesso s’est installé dans ses nouvelles fonctions, cumulant jusque-là 35 années de pouvoir. Il devient par cette occasion l’un des plus anciens dirigeants actuellement en place dans le monde.

Kribi Conteneurs Terminal accueille la ligne directe Asie-Afrique

Crib Conteneurs Terminal (KCT) accueillie le navire CMA CGM Cendrillon qui inaugure ainsi la ligne directe Asie-Afrique (ASAF) au Port en eaux profondes de Kribi.Constitué d’un groupe d’actionnaires camerounais, de Bolloré, de CMA CGM et de CHEC, le consortium Kribi Conteneurs Terminal est le concessionnaire du terminal à conteneurs du port en eaux profondes de Kribi.

« La réouverture de la ligne ASAF permet au port de Kribi d’être mieux connecté au reste du monde. Avec la mise en place d’un bureau douanier en 2020 qui complètera l’offre de service existante, nous serons par ailleurs en mesure de diminuer le temps de transit pour un gain de productivité significatif tout en réduisant considérablement les coûts » a déclaré Eric Lavenu, Directeur général de Kribi Conteneurs Terminal.

Asia West Africa Service (ASAF) opéré par la compagnie maritime CMA CGM est en effet un des services majeurs offerts par les armateurs dans le cadre du transport des conteneurs de l’Asie vers l’Afrique. En partenariat avec MAERSK et NILE DUTCH, CMA CGM va offrir grâce à service, un rayonnement au terminal à conteneurs du Port de Kribi qui renforce ainsi sa vocation d’opérateur de référence de la Région Golfe de Guinée.

Grâce à ce service, les opérateurs économiques du Cameroun, du Tchad et de la Centrafrique vont bénéficier d’un transit time favorable pour leurs marchandises au départ ou à destination de l’Asie.

Long de 334 mètres et d’une capacité de 8645 équivalent vingt pieds, il est le fruit d’une concertation bénéfique avec l’ensemble des acteurs de la place portuaire dont le Port Autonome de Kribi.

 KCT offre à la chaîne logistique camerounaise une infrastructure moderne, adaptée à la nouvelle génération de navires transocéaniques, dont des quais de 350 mètres pouvant accueillir des navires ayant une capacité allant jusqu’à 11 000 EVP. Les infrastructures et les équipements sont conformes aux meilleurs standards internationaux.

Véritable porte d’entrée sur le Cameroun et ses pays de l’hinterland, comme le Tchad ou la République Centrafricaine, ce nouveau terminal est appelé à faciliter l’essor du commerce régional et accélérer la croissance économique du pays. Kribi Conteneurs Terminal souhaite également se positionner comme un hub de transbordement.

Plus de 10 000 travailleurs de la santé en Afrique infectés par la Covid-19

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a mis en garde, jeudi, contre la menace que représente la Covid-19 pour les professionnels de la santé en Afrique où plus de 10 000 travailleurs de la santé dans les 40 pays qui ont signalé de telles infections ont été infectés par cette pandémie.Selon l’OMS, cette situation survient au moment où les cas de Covid-19 en Afrique semblent s’accélérer avec plus de 750 000 cas de Covid-19, et plus de 15 000 décès.

« L’augmentation du nombre de cas de COVID-19 en Afrique exerce une pression de plus en plus forte sur les services de santé de tout le continent », a déclaré Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, lors d’une conférence de presse virtuelle.

« Cela a des conséquences très réelles pour les personnes qui y travaillent, et il n’y a pas d’illustration plus frappante de ce phénomène que le nombre croissant d’infections chez les travailleurs de la santé. », a-t-elle poursuivi.

Jusqu’à présent, environ 10 % de tous les cas dans le monde concernent des travailleurs de la santé, bien qu’il y ait une grande différence entre les différents pays.

En Afrique, les informations sur les infections des travailleurs de la santé sont encore limitées, mais les données préliminaires montrent que ces infections représentent plus de 5 % des cas dans 14 pays d’Afrique subsaharienne seulement, et dans quatre de ces pays, les travailleurs de la santé représentent plus de 10 % de toutes les infections.

L’accès insuffisant aux équipements de protection individuelle ou la faiblesse des mesures de prévention et de contrôle des infections augmentent le risque d’infection des travailleurs de la santé.

L’augmentation de la demande mondiale d’équipements de protection ainsi que les restrictions mondiales sur les voyages ont provoqué des pénuries d’approvisionnement. Les travailleurs de la santé peuvent également être exposés à des patients qui ne présentent pas de signes de la maladie et qui se trouvent dans les structures de santé pour d’autres services.

Des risques peuvent également survenir lorsque le personnel de santé est réaffecté à la réponse à la Covid-19 sans avoir reçu un briefing adéquat, ou en raison d’une lourde charge de travail qui entraîne de la fatigue, de l’épuisement professionnel et peut-être une application insuffisante des procédures opérationnelles standard.

Dans de nombreux pays africains, les mesures de prévention et de contrôle des infections visant à prévenir les infections dans les structures de santé ne sont pas encore pleinement mises en œuvre. Lorsque l’OMS a évalué les cliniques et les hôpitaux du continent pour ces mesures, seuls 16 % des quelque 30 000 établissements étudiés ont obtenu un score d’évaluation supérieur à 75 %.

Il a été constaté que de nombreux établissements de santé ne disposaient pas de l’infrastructure nécessaire pour mettre en œuvre les principales mesures de prévention des infections ou pour éviter la surpopulation. Seuls 7,8 % (2213) disposaient de capacités d’isolement et seulement un tiers avait la capacité de trier les patients.

« Une infection parmi les travailleurs de la santé est une infection de trop », a déclaré la patronne de l’OMS en Afrique, Dr Moeti.

« Les médecins, le personnel infirmier et les autres professionnels de la santé sont nos mères, nos frères et nos sœurs. Ils concourent à sauver des vies mises en danger par la Covid-19. Nous devons nous assurer qu’ils disposent du matériel, des compétences et des informations dont ils ont besoin pour assurer leur propre sécurité, celle de leurs patients et de leurs collègues. », a-t-elle ajouté.

Depuis le début de l’épidémie, l’OMS travaille en étroite collaboration avec les ministères de la santé pour réduire les infections des travailleurs de la santé. L’Organisation a formé plus de 50 000 professionnels de la santé en Afrique à la prévention et au contrôle des infections, et prévoit d’en former plus de 200 000 autres.

 Elle fournit également des documents d’orientation et des lignes directrices sur les meilleures pratiques de soins et les schémas de traitement les plus récents.

L’OMS contribue également à pallier les insuffisances dans la fourniture d’équipements de protection individuelle.

Présentement, 41 millions d’équipements de protection individuelle sont prêts à être expédiés de Chine pour couvrir les besoins de 47 pays africains. Les expéditions pour une première vague de 23 pays africains devraient commencer ce week-end.

Grâce aux efforts concertés de l’OMS et de ses partenaires, certains pays africains ont réussi à réduire considérablement les infections parmi le personnel de santé. Par exemple, il y a deux mois, plus de 16 % des infections par Covid-19 en Sierra Leone concernaient des travailleurs de la santé.

Ce chiffre est aujourd’hui tombé à 9 %. La Côte d’Ivoire a réduit la proportion d’infections parmi les travailleurs de la santé de 6,1 % à 1,4 %. L’intensification des mesures de prévention et de contrôle des infections peut encore réduire les infections au sein du personnel de santé.

Ali Bongo nomme une femme Premier ministre, une première au Gabon

Jusque-là ministre gabonaise de la Défense, Rose Christiane Ossouka Raponda, 56 ans, est devenue ce jeudi la première femme à occuper la fonction de Premier ministre dans son pays.Sa nomination a été officialisée cet après-midi par un décret du président Ali Bongo. Elle succède à Julien Nkoghe Bekale qui s’en va après 18 mois à la tête du gouvernement.

Rose Christiane Ossouka Raponda, également maire de la capitale Libreville, était pressentie pour diriger la Primature pendant longtemps selon certaines sources. Elle aura comme missions de former un gouvernement qui devra renforcer la stratégie nationale contre la Covid-19 et de relancer l’économie du Gabon. Ce pays d’Afrique centrale s’apprête à fêter son 60e anniversaire d’accession à l’indépendance. 

Economiste de base, Mme Raponda est diplômée de l’Institut gabonais de l’économie et des finances (IEF) avec une spécialisation en finances publiques. Elle fut directrice générale de l’économie et directrice générale adjointe de la Banque de l’Habitat du Gabon (BHG) au début des années 2000. 

En politique, son entrée dans le gouvernement se fait en 2012 en qualité de ministre du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique. Elle est décrite comme une militante de la première heure du président Bongo-fils et bénéficierait du soutien de la très influente présidente de la Cour constitutionnelle, Marie-Madeleine Mborantsuo.  

La Covid-19 met les gaz au Cameroun

L’inquiétude grandit au Cameroun, pays le plus touché par l’épidémie du coronavirus en Afrique centrale. Avec plus de 15.000 cas et 400 morts environ liés au nouveau coronavirus qui frappe le monde entier, le Cameroun est loin devant la République Démocratique du Congo (RDC) ou encore le Gabon, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

 Paradoxalement, le gouvernement a mis fin, depuis fort longtemps, au point quotidien sur l’évolution de l’épidémie dans le pays. En première ligne, le personnel soigant subit les contrecoups de son exposition au virus mortifère. Il y a quelques jours, Manaouda Malachie, le ministre de la Santé publique s’est dit « profondément touché » par les pertes enregistrées au sein du corps médical, non sans promettre de « poursuivre l’amélioration de la protection du personnel de santé tout au long de cette crise ». 

Dans le souci de désengorger les hôpitaux submergés par le flux de patients, des chapiteaux ont été même dressés au stade militaire de Yaoundé, la capitale, afin d’accueillir des malades. 

En tout cas, soutient le manager de projets Eric Mayang, « le relâchement du gouvernement (dans le suivi) des mesures a entraîné le sentiment, dans une partie de la population, que la maladie a été vaincue ». Ce dernier fait également savoir qu’« il y a une minorité qui ne croit pas en l’existence du coronavirus parce qu’elle n’a pas des proches victimes de la maladie ». 

Pourtant, l’Etat a semblé prendre le taureau par les cornes en mettant en oeuvre un certain nombre de mesures parmi lesquelles la fermeture des frontières, des établissements scolaires et universitaires, des bars et restaurants après 18 heures, etc. 

 Mais dans la ville aux sept collines, certains Camerounais ont vite sacrifié les gestes barrières sur l’autel de la survie du secteur informel qui occupe 90 % de la population active. « Il faut bien manger », explique M. Mayang. 

Il y a de cela quelques mois, Stéphane Nama Mekoua a fait l’objet de moqueries de ses voisins pour avoir porté un masque en vaquant à ses occupations. Ce serait catastrophique, d’après cette Assistante administrative dans une Organisation Non Gouvernementale (ONG), de minimiser l’épidémie de coronavirus au point de la comparer « au paludisme ou à la fièvre typhoïde ». 

Au quotidien, la relance économique a pris le pas sur tout le reste. La Covid-19 s’est déjà introduite dans les prisons. Pour la journaliste Florine Dissake, « le gouvernement aurait dû confiner tout le monde », mais une telle décision devait s’accompagner de mesures compensatoires que l’Etat « n’était peut-être pas capable » d’honorer. 

Contrairement à l’Occident où des populations ont été mises sous cloche, peu d’Etats africains ont pris cette option à cause de la structure de leurs économies. Le Cameroun, qui a fermé ses frontières aériennes depuis le 18 mars dernier, s’apprête à les rouvrir pour éviter un grand plongeon. 

Toutefois, précise le ministre de la Santé publique, un « test PCR (diagnostic virologique) négatif à la Covid-19 datant de moins de trois jours (est) obligatoire pour tous les passagers ». 

Ce grand pays doit aussi faire face, ces dernières semaines, à la résurgence de la rougeole. Des milliers de cas ont été notifiés dans presque toutes les régions. Cette maladie contagieuse tue des enfants de 9 à 59 mois dont les vaccinations sont fortement perturbées par la pandémie. 

Dirigé d’une main de fer par Paul Biya depuis 1982, le Cameroun est également confronté à une crise sécuritaire dans sa partie nord où des mouvements armés anglophones mènent une bataille sécessionniste. 

African Guarantee Fund : l’Ivoirien Félix Bikpo promu PCA, le Camerounais Jules Ngankam nommé DG par intérim

African Guarantee Fund (AGF), une institution financière panafricaine, vient d’opérer une transition dans sa direction avec Félix Bikpo comme Président du Conseil d’administration et le Camerounais Jules Ngankam nommé directeur général par intérim.« M. Felix Bikpo, directeur général du groupe depuis sa création, devient Président du Conseil d’Administration et le directeur général adjoint, M. Jules Ngankam, est nommé directeur général par intérim », annonce l’institution dans une note.

Ce changement intervient après un mandat de neuf ans de M. Felix Bikpo à la tête de l’African Guarantee Fund (AGF). Directeur général du Groupe depuis sa création, il a décidé de se retirer de son poste.

Selon le texte annonçant cette transition de postes, il lui a été proposé de rejoindre le Conseil d’Administration où, conformément aux recommandations des actionnaires, M. Bikpo a été nommé Président du Conseil d’administration à compter du 1er Juillet 2020.

« Ma plus grande satisfaction est que le secteur financier ait pris conscience du rôle des PME comme moteur de la croissance économique ; grâce à nos produits de garantie, nous avons directement facilité l’octroi d’un volume important de financement aux PME avec pour effet un grand impact économique et social sur le continent », s’est félicité M. Bikpo.

« Par ailleurs, l’obtention de la notation AA- par Fitch Ratings en 2017, renouvelé à deux reprises, démontre du positionnement de AGF comme leader sur le marché de la garantie en Afrique, et de son expertise dans le domaine du financement des PME. Je suis fier de la contribution apportée, surtout en faveur de la prochaine génération », a-t-il poursuivi.  

Donnant un aperçu de son bilan, M. Félix Bikpo a déclaré que « depuis notre création, plus de 21 000 PME de divers secteurs d’activités ont bénéficié de financement, autrefois inaccessible, grâce au financement de AGF avec les PFI ».

« Au cours de ces neuf années d’activités, AGF a émis plus d’un milliard de garantie de risque, mettant ainsi à disposition plus de 2 milliards de dollars de financement au bénéfice de PME dans 40 pays africains », a-t-il encore expliqué.

M. Jules Ngankam, l’actuel directeur général adjoint du groupe, a été porté par le Conseil d’Administration au poste de Directeur Général par intérim à compter du 1er juillet 2020. Il a rejoint l’institution en 2013 en tant que directeur financier.

Nommé directeur général Adjoint par le Conseil d’Administration en avril 2017, Jules Ngankam  possède plus de 15 ans d’expérience dans le domaine des services bancaires et financiers au sein d’institutions financières de premier plan.

Avant de rejoindre le groupe, M. Ngankam a travaillé pendant huit ans chez Barclays Capital, la banque d’investissement du Groupe Barclays PLC, où il a occupé différents postes, en tant que gérant de portefeuille de produits dérivés et vice-président au sein de l’équipe de gestion de la trésorerie du groupe.

M. Ngankam est diplômé en statistiques et économie de l’ENSAE Paris et en management de l’ESSEC Business School de Paris. Il est également titulaire d’un master en mathématiques appliquées de l’Université de Paris Dauphine.

« Je suis heureux de participer à réduire les obstacles auxquels font face les PME et à soutenir les institutions financières à surmonter les défis qu’elles rencontrent en finançant ces dernières. AGF demeure déterminé à continuer de fournir un service de qualité à ses partenaires, surtout pendant cette période difficile », a déclaré M. Ngankam. 

Sahel: «La guerre continue malgré la Covid-19» (CICR)

Le cessez-le-feu mondial lancé après l’apparition de la pandémie de Covid-19 n’a pas permis de taire les armes au Sahel, selon le Comité International de la Croix-Rouge (CICR).« Malgré le cessez-le-feu mondial lancé à la suite de l’apparition de la pandémie de Covid-19, la guerre continue au Sahel. Au cours des derniers mois, les conditions de sécurité et la crise humanitaire se sont fortement dégradées dans la région du Liptako-Gourma, à cheval sur le Burkina Faso, le Mali et le Niger », déclare l’organisation dans un communiqué parvenu mercredi à APA.

Pour le CICR, « le Sahel est le théâtre d’un conflit sans frontières ». Les lignes de front ne cessent de bouger et avec elles des populations en quête de refuge.  En plus du conflit, les effets du changement climatique et de la pandémie du coronavirus continuent de peser davantage sur le quotidien de millions de personnes, ajoute-t-il.

Dans la région, la violence armée, la pénurie alimentaire, l’absence ou la « faible présence des autorités publiques » ainsi que la crise économique ont entraîné le déplacement de « plus d’un million de personnes, alors que d’autres ont fait le choix de rejoindre des groupes armés ».

Par ailleurs, Patrick Youssef, directeur régional pour l’Afrique au CICR, souligne « l’urgence » de répondre à la détresse de la population et de créer un espace propice au développement.

En effet, la réponse sécuritaire « ne peut se suffire à elle-même » dans le Sahel qui est « en proie au manque de solutions politiques pour apaiser les tensions et créer un espace propice au développement de l’humain ».

Ainsi, fait savoir le CICR, l’action humanitaire reste « pour l’instant la seule action concrète » pour pallier les conséquences des mouvements de population. « Nous ne pourrons cependant pas répondre seuls à tous les besoins à court terme comme à long terme », a précisé l’organisation.

Covid-19: la BAD prévoit un rebond de la croissance en Afrique de 3% en 2021

L’Afrique devrait connaître un rebond de sa croissance économique de 3% en 2021 contre -3,4% dans le pire des scénarios pour 2020 si la crise de la Covid-19 n’est pas jugulée, prévoit la Banque africaine de développement (BAD) dans le supplément d’un rapport sur les «Perspectives économiques en Afrique 2020 ».Dans une évaluation socio-économique complète de l’impact de la pandémie, la Banque africaine de développement relève que la croissance devrait rebondir à 3% en 2021, contre -3,4% dans le pire des scénarios pour 2020, mentionne une note dont APA a reçu copie.

Selon le supplément du rapport, près de 49 millions d’Africains pourraient être plongés dans l’extrême pauvreté à cause de la pandémie, en particulier en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, où la pandémie continue de progresser.

Les prévisions du supplément aux Perspectives économiques en Afrique de la Banque, publié le 30 janvier, soulignent que la croissance de l’Afrique était, auparavant, prévue à 3,9 % en 2020 et à 4,1 % en 2021.

En outre, le supplément avertit que les perspectives de croissance pour 2021 et au-delà dépendraient largement de l’efficacité des gouvernements africains à aplatir la courbe de l’épidémie et des politiques de réouverture des économies.

Dans ce contexte, les gouvernements et les partenaires au développement doivent intervenir de manière mieux coordonnée, plus ciblée et plus rapide pour limiter efficacement les répercussions de la crise de la Covid-19, fait observer la BAD.

« Pour rouvrir les économies, les décideurs politiques devraient adopter une approche progressive et graduelle qui évalue soigneusement les compromis entre le redémarrage trop rapide de l’activité économique et la préservation de la santé des populations », a déclaré Charles Leyeka Lufumpa, économiste en chef par intérim et vice-président pour la Gouvernance économique et la gestion des connaissances à la Banque.  

Les activités économiques peuvent être relancées progressivement sur la base des risques de transmission des différents secteurs, indique le rapport qui relève que sur le plan clinique, seuls 21 des 54 pays d’Afrique ont les moyens de faire face aux épidémies.

Le supplément ressort que la courbe de la pandémie en Afrique est en train de s’aplatir progressivement. Cependant, compte tenu des insuffisances des systèmes de santé et de la protection sociale, le virus reste une menace pour les vies humaines.

Selon le rapport de la Banque, l’Afrique pourrait perdre entre 145,5 milliards et 189,7 milliards de dollars américains de croissance en 2020.

Hanan Morsy, la directrice du Département des politiques macroéconomiques, des prévisions et de la recherche à la Banque africaine de développement affirme que le supplément des Perspectives économiques en Afrique 2020 montre que pour la première fois depuis un demi-siècle, l’Afrique serait confrontée à une récession économique en raison des retombées de la pandémie de la Covid-19.

Cela affecterait les progrès réalisés en matière de réduction de la pauvreté car on estime que 49 millions d’Africains pourraient être poussés dans la pauvreté, avec environ 30 millions d’emplois sur le point de disparaître.

 L’institution suggère également de nouvelles politiques de régulation du marché du travail destinées à protéger les salariés et les emplois, ainsi que des politiques structurelles devant permettre aux économies africaines de se reconstruire et d’améliorer leur résilience face aux chocs futurs.

Le tourisme, les transports et les loisirs seront certainement les secteurs qui tarderont le plus à repartir. Entre 2017 et 2018, le secteur du tourisme et des voyages en Afrique avait progressé de 5,6 % (moyenne internationale de 3,9 %), poursuit la note.

Selon Morsy, le supplément prévoyait que dans le pire des cas, 49 millions d’Africains supplémentaires pourraient être poussés vers l’extrême pauvreté par les conséquences de la pandémie. Le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté en Afrique (en usant du seuil de pauvreté international de 1,90 $) pourrait atteindre 453,4 millions en 2020 en raison de la pandémie, contre 425,2 millions dans un scénario sans pandémie.

Selon les auteurs du supplément, les populations d’Afrique de l’Ouest et du centre courent un risque plus élevé de tomber dans l’extrême pauvreté en raison de la pandémie, mais le Covid-19 pourrait également aggraver la pauvreté en Afrique orientale et australe.

Les cas confirmés de Covid-19 dans 54 pays africains s’élevaient à 304 642 pour 8 087 décès signalés au 22 juin 2020. Mais selon le supplément, en réalité les chiffres rapportés étaient probablement plus élevés en raison des capacités de test limitées dans la plupart des pays, conclut la note.

L’OIF lance un projet de mobilité des enseignants

Pour promouvoir de la langue française et répondre aux besoins de ses Etats et gouvernements membres, l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) lance un projet de mobilité des enseignants dans l’espace francophone, a appris APA dimanche.« Ce projet vise à renforcer les capacités des établissements scolaires d’un pays donné dans le domaine de l’enseignement et de l’apprentissage du français, en palliant un manque ponctuel d’enseignant(e)s qualifié(e)s de et en français au sein de son système éducatif et en renforçant les compétences professionnelles des enseignant(e)s en exercice dans le pays », explique l’OIF dans un communiqué de presse.

Elle précise que tous les enseignants de l’espace francophone peuvent se porter candidat pour une expérience d’une année, renouvelable une fois.

Une première phase pilote a commencé avec le lancement officiel, le 23 juin 2020, d’un appel à candidatures, pour la rentrée scolaire de septembre 2020, de 20 enseignant(e)s volontaires de français pour les écoles primaires et secondaires du Rwanda.

Lors de cette phase pilote, souligne l’OIF, d’autres appels à candidatures suivront pour tous les pays qui auront manifesté leur intérêt. Ce seront ainsi une cinquantaine de professeurs au moins qui seront mobilisés chaque année jusqu’en 2022.

Elle indique que si le français est actuellement une langue d’enseignement et d’apprentissage dans 35 pays membres de la Francophonie, une partie d’entre eux doit faire face à une pénurie d’enseignants qualifiés de et en français.

« Malgré un système éducatif global en crise, plusieurs pays tentent de relever le défi d’une bonne maîtrise de la langue française en mettant en place d’ambitieuses politiques de formations. Dans ce contexte, plusieurs Etats membres ont demandé à l’OIF la mise à disposition d’enseignants du primaire comme du secondaire dans le cadre de son action en faveur de la langue française et de l’éducation », dit le communiqué.

Sommet de Nouakchott : le G5 Sahel s’engage à combattre «avec détermination» le terrorisme

Les pays du G5 Sahel, réunis hier mardi dans la capitale mauritanienne, ont affiché leur ferme volonté de ne pas céder du terrain aux groupes jihadistes opérant dans leur région.C’est l’une des déclarations fortes issues du communiqué final du Sommet de Nouakchott. La Mauritanie, le Tchad, le Niger, le Maliet le Burkina Faso veulent restaurer à tout prix la paix dans le Sahel où sévissent des extrémistes.

« La lutte contre le terrorisme se poursuit avec détermination et une meilleure cohérence d’ensemble », lit-on dans le document.Face à l’expansion de la menace terroriste dans la sous-région, les chefs d’Etat sahéliens ont souligné « l’urgence d’une action collective et énergique en vue de l’éradiquer ». 

Tout en se félicitant de « la dynamique positive enclenchée », ils ont indiqué le besoin d’intensification du combat sur tous les fronts des forces nationales et internationales contre les groupes terroristes et ont appelé à la poursuite de la mise en oeuvre de la Feuille de route de Pau et du Plan d’action de la Force conjointe du G5 Sahel. 

A cet égard, les présidents ont renouvelé leur engagement « à ne tolérer aucune violation des droits de l’Homme, et au respect du droit international humanitaire ». C’est pourquoi, ils se sont engagés à renforcer la judiciarisation des champs des opérations, notamment en poursuivant la montée en puissance de la composante prévôtale des armées nationales et de la Force conjointe, et l’adhésion de l’ensemble des forces de défense et de sécurité au cadre de conformité en matière des Droits de l’Homme.

Pour triompher du jihadisme, le G5 Sahel a plaidé pour « un engagement militaire accru de la Communauté internationale dans la lutte globale contre le terrorisme au Sahel » et exprimé sa reconnaissance à la France, aux Etats-Unis, ainsi qu’à la Minusma pour « l’appui crucial » apporté à la Force conjointe du G5 Sahel.

Dans leurs discussions, les chefs d’Etat ont salué le renouvellement et le renforcement du mandat de la Minusma, les perspectives de déploiement des premiers soldats de la Force Takuba à l’été 2020, d’une brigade de la Grande Bretagne en appui à la Minusma en 2020, et d’un contingent de 3000 hommes de l’Union Africaine (UA). 

La situation sécuritaire au Mali a été au cœur des discussions lors du Sommet de Nouakchott durant lequel les présidents sahéliens ont réitéré « leur soutien à la mise en oeuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger ». 

De plus, ils se sont félicités de « la reprise du processus de Désarmement, Démobilisation et Réintégration (DDR), et du retour des premières unités des Forces armées maliennes reconstituées (Famar) au nord, qui reste cependant à finaliser à Kidal ». 

Ces dernières semaines, une vague contestataire exige la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta. Pour apaiser les esprits, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest a dépêché une mission ministérielle au Mali. Le G5 Sahel a condamné « toute violence et exhorte les parties au dialogue (et) encourage la Cedeao à poursuivre les efforts en vue d’aboutir à un apaisement social indispensable à la mise en oeuvre des réformes et à la lutte contre le terrorisme ».

Les chefs d’Etat ont salué « l’engagement des effectifs supplémentaires de la Force Barkhane au cours du dernier semestre et l’opérationnalisation du Mécanisme de Commandement conjoint facilitant la coordination entre la Force conjointe du G5 Sahel et la Force Barkhane ».

En outre, le président mauritanien Mohamed Cheikh El Ghazouani et ses hôtes se sont félicités de « la reprise d’opérations soutenues dans la zone des Trois frontières, des succès enregistrés par les forces nationales, la Force conjointe et les forces internationales. Ils ont (aussi) salué la neutralisation du chef d’Aqmi (Abdelmalek Droukdel) le 3 juin 2020 dans la région de Tessalit par la Force Barkhane et ses alliés ».

Les présidents sahéliens ont également apprécié « le succès de l’opération éclair Colère de Boma dans la région du Lac Tchad au mois d’avril 2020 contre les factions de Boko Haram qui imposent un autre front au Tchad et au Niger ».

Dans l’évaluation de leurs forces, les chefs d’Etat se réjouissentde « l’adoption par la Cedeao d’un plan d’actions prioritaires 2020-2024 pour éradiquer le terrorisme (dans l’espace communautaire), encouragent sa mise en oeuvre effective et saluent les concertations avec les parties prenantes ». 

Justement, dans le cadre de ce plan d’actions, ils ont magnifié « la mise à disposition du Mali, du Burkina Faso et du Niger, d’un soutien en vue de participer à la sécurisation des trois frontières de la Zone Liptako ».

Toutefois, les présidents sahéliens ont noté « la persistance d’un second front dans la zone du Lac-Tchad au Niger et au Nigeria et un renforcement des capacités terroristes locales dans ces zones, remettant en cause les résultats obtenus lors de l’opération Colère de Boma », non sans signaler « l’extension de la menace terroriste en direction de la Côte d’Ivoire suite à l’attaque récente de la garnison ivoirienne de Kafolo ». 

Pour plus d’efficacité sur le terrain, le G5 Sahel compte poursuivre le renforcement des capacités militaires des Etats membres. Partant de là, les Chefs d’Etat ont remercié l’Union Européenne (UE) pour « (son) engagement et (son) rôle déterminant en matière de conseil, de formation, d’équipement et d’infrastructures. Ces efforts sont valorisés et mis en cohérence dans le cadre du Partenariat pour la sécurité et la stabilité au Sahel (P3S) ».

Dans le même ordre d’idées, ces pays du Sahel ont salué« l’engagement et les apports des autres partenaires, notamment des Etats-Unis », tout en insistant sur la nécessité de poursuivre et de renforcer l’appui en équipements des Forces de défense et de sécurité des États membres du G5 Sahel et de la Force conjointe. 

Toujours sur ce volet, les présidents sahéliens ont encouragé l’élargissement et la diversification des activités de soutien de tous les partenaires à tous les pays membres du G5 Sahel, y compris en matière de formation, en fonction des besoins et spécificités de chacun.

Conscient que le retour de l’Etat et des administrations dans les zones fragiles est un acte majeur dans la guerre contre les groupes jihadistes, le G5 Sahel a pris note du « redéploiement progressif des administrations et du retour de certains déplacés dans leurs localités d’origine à la faveur des opérations de sécurisation ».

Néanmoins, ont reconnu les chefs d’Etat, des efforts restent à faire, non seulement pour le retour effectif des populations, mais aussi pour la mise en oeuvre de programmes de développement entravée ou retardée avec la survenue de la pandémie du coronavirus.  

Par ailleurs, ils ont souligné « l’importance de mener à bien, dès que possible, des initiatives à l’échelle régionale, nationale et locale, en faveur du dialogue intercommunautaire, de la réconciliation et du traitement des questions de fond sur le partage des ressources ou les litiges fonciers ».

Pour nombre de spécialistes du jihadisme au Sahel, la pauvreté d’une importante frange de la population est un facteur qui facilite le recrutement des groupes jihadistes. C’est la raison pour laquelle, « la mobilisation des ressources pour le développement de (cet) espace se poursuit ».

Ainsi, les chefs d’Etat ont rappelé « l’importance du Programme d’Investissements Prioritaires (PIP) pour les populations du Sahel et pour la lutte contre le terrorisme et (ont invité) la Communauté internationale à libérer l’ensemble des fonds promis lors du Sommet de Nouakchott du 6 décembre 2018 ». 

Ces dirigeants sont satisfaits de la mise en place d’une approche territoriale intégrée en cohérence avec le Cadre d’Actions Prioritaires Intégré (Capi) du G5 Sahel, adopté lors du Sommet de février 2020 à Nouakchott, avant d’appeller à sa mise en oeuvre diligente.

La crise au Sahel, étant aussi une question de développement, les présidents de cette immense zone ont salué la tenue, le 16 juin 2020, de la réunion des ministres en charge du développement des pays membres du G5 Sahel qui s’est penchée sur l’exécution du PIP. Mais, ils ont instruit lesdits ministres d’accélérer « la mise en oeuvre des programmes de développement, en coordination avec les partenaires du G5 Sahel ». 

Sur invitation de Ghazouani, président en exercice du G5 Sahel, les chefs d’État des pays membres de cette organisation et le président de la France, Emmanuel Macron se sont réunis ce 30 juin 2020 à Nouakchott. 

L’objectif était de faire le point sur la mise en oeuvre de la feuille de route convenue lors du Sommet de Pau (France), tenu le 13 janvier 2020 et aussi d’évaluer la situation au Sahel. 

Les présidents Idriss Déby Itno (Tchad), Mahamadou Issoufou (Niger), Ibrahim Boubacar Keïta (Mali), Roch Marc Christian Kaboré (Burkina Faso) et le chef du gouvernement de l’Espagne,Pedro Sanchez ont pris part à la rencontre.

En sa qualité de président de la Commission de l’Union Africaine (UA), Moussa Faki Mahamat était également convié, de même que Louise Mushikiwabo, la Secrétaire Générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).

Par visioconférence et par vidéo enregistrée, Charles Michel, le président du Conseil européen, Angela Merkel, la Chancelière allemande, Giuseppe Conte, le président du Conseil des ministres de l’Italie et Antonio Guterres, le Secrétaire Général de l’Organisation des nations unies (Onu) ont participé à ces moments d’échanges. Le prochain sommet se tiendra courant 2021 dans un pays du G5 Sahel. 

 

Sommet G5 Sahel : Macron en vedette à Nouakchott

Le président français se rend ce mardi 30 juin dans la capitale mauritanienne pour faire le bilan de la lutte contre les groupes jihadistes au Sahel avec ses homologues de la région. Les succès militaires enregistrés ces derniers mois sur le terrain sont menacés par les abus des armées locales et la fragilité des pouvoirs locaux. Éclairage.Emmanuel Macron a bonne mémoire, dit-on. Si cela est vrai, dans l’avion qui le conduira mardi 30 juin à Nouakchott, pour une réunion avec ses homologues du G5 Sahel (Mauritanie, Mali,Burkina Faso, Niger et Tchad), le président français se souviendra sans doute que son dernier séjour en Mauritanie ne s’était pas franchement bien passé. 

C’était du 1er au 2 juillet 2018. A l’époque, invité par Mohamed Ould Abdelaziz, alors au pouvoir en Mauritanie, le chef de l’Etat français devait assister au sommet annuel de l’Union Africaine (UA) que son hôte organisait. Mais accueilli sans enthousiasme par nombre de ses pairs africains, le président français avait vu sa présence jugée « inopportune » par une partie d’entre eux. Macron qui devait surtout prendre part à une « importante » rencontre de haut niveau consacrée au Sahel et à la menace jihadiste dans la région, avait aussi été contraint de voir le dossier, objet majeur de sa visite, traité de manière expéditive et marginale lors d’une discrète session dont rien n’était d’ailleurs sorti d’important.

En retournant à Nouakchott deux ans après ce fameux sommet, Emmanuel Macron risque t-il un déplacement pour rien ?

« Ce sommet est important pour tout le monde. Macron, les Sahéliens mais aussi leurs partenaires étrangers. Il s’agit de faire le bilan des opérations menées sur le terrain depuis les décisions prises lors du sommet franco-sahélien tenu début janvier dernier à Pau, en France. En raison des succès militaires importants réalisés depuis cette rencontre sur le terrain, ce sommet de Nouakchott sera justement l’occasion de se réjouir des résultats importants obtenus ces derniers mois face aux groupes jihadistes », explique Ibrahim Yahaya, chercheur spécialisé sur le Sahel au bureau ouest-africain de l’ONG International Crisis Group (ICG). 

Lors de leur dernière rencontre à Pau, Macron et les présidents sahéliens avaient décidé de renforcer et d’accélérer le rythme de la guerre lancée depuis 2013 contre les groupes jihadistes qui semble alors s’enliser. A l’époque, en dépit de quelques coups portés aux groupes jihadistes, parmi lesquels l’élimination de certains chefs, l’armée française et ses alliés africains paraissent en grande difficulté. Les armées locales et les 4500 éléments français de l’opération « Barkhane » lancée durant l’été 2014 pour succéder à « Serval » qui avait réussi en 2013 à chasser les islamistes des villes du nord du Mali qu’ils occupaient, collectionnent les revers. Les critiques fusent. Les capitales de la région sont le théâtre de manifestations publiques régulières réclamant le départ des militaires tricolores, pourtant accueillis avec une grande ferveur quelques années avant. Paris voit aussi ses soldats subir des pertes parfois importantes, comme en novembre dernier où 13 militaires de Barkhane sont tués lors d’un accident d’hélicoptère. 

Censées progresser et monter en puissance pour remplacer à terme les soldats français, après avoir théoriquement subies des restructurations et mises à niveau, les armées locales font preuve d’une pitoyable incapacité à tenir le moindre rôle, surtout au Mali et au Burkina. 

Dans ces deux pays, maillons faibles dans la crise sahélienne, mais aussi au Niger voisin, les armées locales essuient régulièrement de lourdes défaites, parfois sans même combattre, avec souvent des dizaines de morts lors de chaque attaque jihadiste. Selon des statistiques américaines, entre 2018 et 2019, les attaques jihadistes ont augmenté dans le Sahel de plus de 250 %. 

Au nord et au centre du Mali, mais aussi au Burkina-Faso, ce sont surtout des groupes liés à Al-Qaïda à travers sa filiale locale du GSIM ( Groupe de soutien pour l’Islam et les Musulmans) qui sont à l’œuvre. Dans la zone des « trois frontières », qui réunit des portions des territoires malien, burkinabè et nigérien, c’est l’Etat Islamique dans le Grand Sahara (EIGS) qui donne du fil à retordre aux Français et à leurs alliés locaux. Alors en pleine montée en puissance, l’EIGS se montre si dangereux qu’il paraît imposer son propre agenda à ses adversaires dont la supériorité technologique est pourtant évidente. 

A défaut d’admettre publiquement ce qui est aux yeux de nombre d’observateurs comme un enlisement manifeste, l’état-major des armées françaises est brusquement contraint de revoir ses plans. Les groupes armés touaregs locaux sur lesquels Barkhane s’appuient jusqu’à alors dans certaines zones sont mis à l’écart. Une réflexion est menée à Paris et des discussions avec les plus hautes autorités militaires de la région sont conduites au pas de course, parfois, par le chef d’état-major français en personne. 

Le résultat est sans appel : la France et ses alliés sahéliens doivent changer de méthode et…vite. 

Le sommet de Pau, « convoqué » par Macron le 13 janvier 2020, est l’occasion d’entériner la nouvelle stratégie. 

Ce jour-là, le président français et ses homologues sahéliens décident de réorganiser l’ensemble du dispositif militaire en regroupant Barkhane et la force militaire du G5 Sahel sous un commandement conjoint basé à Niamey, au Niger. Un renfort de quelques 220 soldats français est aussi immédiatement annoncé, avant d’être relevé dès février à 600 hommes pour porter les effectifs de la force Barkhane à un total de près de 5100 éléments. 

A Pau, Macron et les cinq chefs d’Etat du Sahel décident aussi de concentrer les efforts militaires sur les « trois frontières » que les combattants de l’Etat islamique ont transformé en bastion après en avoir chassé les armées locales à l’issue d’opérations souvent aussi audacieuses que meurtrières. 

Encouragés par les premiers résultats obtenus par le nouveau dispositif sur le terrain, les français et leurs alliés s’engagent dans une course contre la montre pour inverser le rapport de force avec les jihadistes. 

L’État islamique, qui doit aussi se battre contre ses anciens alliés liés à Al-Qaïda avec lequel il est depuis peu en guerre ouverte, essuie ses premiers revers. Des zones entières sont arrachées à son emprise. Dans le nord et le centre du Mali, terrain d’action privilégié du GSIM, la filiale locale d’Al-Qaïda, la nouvelle stratégie arrêtée à Pau porte aussi ses fruits. 

Plusieurs chefs islamistes de premier rang sont éliminés. Parmi eux un des hommes les plus recherchés au monde : Abdelmalek Droukdel. Ce vétéran algérien du jihad afghan contre les Soviétiques dans les années 1980, puis de la guerre civile déclenchée au début des années 1990 en Algérie, était l’émir général d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). A ce titre, il fait figure de chef suprême de tous les groupes jihadistes maghrébins et sahéliens affiliés à l’organisation fondée par Oussama Ben Laden.

Officiellement réfugié depuis le début des années 2000 dans les montagnes de Kabylie, dans le nord de l’Algérie, Droukdel est surpris début juin par un commando des forces spéciales françaises dans le désert malien, non loin de la frontière algérienne. 

« Sa mort est un succès indéniable dans la lutte contre les groupes jihadistes au Sahel. Mais elle ne peut justifier que le sommet de Nouakchott se termine par un jet de fleur entre chefs d’Etat », avertit Ibrahim Yahaya en allusion aux nombreux « ratés » qui ont accompagné la montée en puissance epuis le sommet de Pau dans la lutte contre les groupes jihadistes. 

En janvier dernier, Macron et ses hôtes avaient annoncé la création d’une Coalition pour le Sahel censée rassembler tous les pays, organisations internationales et institutions engagées dans lutte contre l’insécurité dans cette région parmi les plus démunis du monde. En dehors d’un lancement officiel en avril et une première conférence ministérielle par vidéoconférence le 12 juin, la nouvelle entité n’a pas à ce jour réalisé grand chose. 

L’accélération promise à Pau de la mise en place de la task force Takuba (sabre en langue touarègue), annoncée par Paris depuis juin 2019 et qui doit être composée d’éléments d’élite des armées européennes, n’a pas non plus eu lieu. 

L’atmosphère générale dans les différents pays du Sahel ne s’est pas améliorée aussi. Au Mali, l’application de l’accord de paix signé en 2015 entre Bamako et les principaux groupes armés non jihadistes du nord du pays traîne. Abus, exactions et exécutions extrajudiciaires attribués aux forces armées et de sécurité locales ou à des milices pro-gouvernementales, y sont régulièrement recensés. Plus de 200 civils auraient été tués illégalement dans le centre du pays par l’armée ou ses milices alliées selon l’Organisation des Nations Unies (Onu). 

Pire, le président Ibrahim Boubacar Keïta fait face à un large mouvement de contestation qui exige son départ. 

Au Burkina, où l’Etat a perdu depuis longtemps le contrôle d’une grande partie du territoire, les violences contre les civils attribuées par les organisations des droits humains aux forces régulières se poursuivent aussi. Au Niger, où l’armée est pourtant réputée plus professionnelle que chez les voisins malien et burkinabè, les mêmes forfaits sont dénoncés alors que « la crédibilité du pouvoir est désormais sapée par un scandale de corruption dans l’achat de matériels et équipements militaires », rappelle Ibrahim Yahaya. 

Autant d’écarts sur lesquels le président français est aussi attendu à Nouakchott, mais que ses pairs sahéliens concernés voudraient sans doute bien passer sous silence.

« La France continue à marcher sur des œufs » au Sahel (chercheur)

Ibrahim Maïga est chercheur à l’Institut d’études de sécurité (ISS) chargé du G5 Sahel. Il analyse pour APA les enjeux du sommet de l’organisation sahélienne qui se tient ce mardi 30 juin en présence du président français à Nouakchott.Quel est l’enjeu du sommet du G5 Sahel qui se tient à présence de Macron à Nouakchott ce mardi ?

Cette rencontre est avant tout symbolique. Son principal objectif est de montrer que le sommet de Pau, dans le sud-ouest de la France, qui s’est tenu en janvier 2020, n’était pas juste un moment comme un autre. Ce n’était pas une petite parenthèse. C’est un moment qui peut presque s’apparenter à un nouveau départ. Je crois que c’est le message que les dirigeants du G5 Sahel et surtout la France veulent faire passer.

Il s’agit d’un nouveau départ notamment dans la façon dont on conçoit et on intervient dans le Sahel. Et d’ailleurs, les présidents français et sahéliens qui étaient à Pau ont voulu, et l’ont bien signifié dans le communiqué final de la rencontre, très rapidement des résultats forts, démontrables et vérifiables. 

Ils voulaient non seulement éviter cette image d’enlisement qui commence à leur coller à la peau, mais aussi faire taire les critiques lancées notamment contre la France par une partie de la population sahélienne.

C’est un point extrêmement important pour les dirigeants du G5 Sahel et la France pour montrer que le sommet de Pau n’était pas juste un moment dans le processus mais une véritable étape fondatrice des relations et de la façon dont on intervient dans le Sahel. 

Quel est le climat qui prévaut dans la région à la veille de ce sommet ?

Le sommet de Nouakchott intervient six mois après celui de Pau. C’est donc un sommet de suivi des engagements de Pau parce que l’une des critiques, qui est régulièrement faite aux chefs d’Etat du G5 Sahel et à d’autres, c’est souvent d’organiser des sommets internationaux sans qu’il y ait de suivi des recommandations prises. 

C’est une façon de rompre avec cette habitude de grands sommets sans lendemain. Le contexte actuel est particulier. Il est caractérisé par la persistance de l’insécurité, par l’intensification des opérations militaires dans la zone dite des trois frontières entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Il y a aussi la mort du chef historique d’Aqmi (Al-Qaïda au maghreb islamique), Abdelmalek Droukdel, tué début juin par l’armée française près de la frontière entre le Mali et l’Algérie. C’est un fait majeur qui va sans doute être mis en avant dans le communiqué final. Il y aura au moins une référence à ce coup d’éclat de la force Barkhane.

Il y a aussi des éléments qui n’étaient pas prévisibles comme la crise du coronavirus. Il ne faut pas oublier qu’au moment où se tient le sommet à Pau, on ne parlait pas de la Covid-19 ou en tout cas très peu. Quand on n’en parlait, c’était pour faire référence à la Chine. C’était donc très loin.

La Covid-19 n’a pas, à mon avis, eu un impact. Certains l’affirment mais les officiers sont clairs : il n’y a pas eu d’impact sur la façon dont ils mènent les opérations sur le terrain. Quand on regarde les statistiques des attaques perpétrées par les groupes armés, il n’y a pas non plus d’effet Covid pour l’instant.

Mais en termes de mobilisation des énergies et des ressources humaines, le coronavirus a eu un impact certain sur les finances publiques des pays du G5 Sahel. Plus précisément, je pense qu’à l’issue de ce sommet, on va davantage faire le bilan de ces six derniers mois en prenant soin de mettre en avant dans le communiqué final les succès pour se rassurer et dégager des perspectives. 

Quelles sont les mesures éventuellement attendues ? 

Je ne pense pas qu’on doit nécessairement s’attendre à des annonces chocs. Je crois qu’il y aura un certain nombre de rappels comme le déploiement prochain de la Task-force européenne Takouba, la nouvelle force de l’Union Africaine (UA) et peut être quelques annonces sur le volet développement de l’action de la Coalition pour le Sahel.

Le sommet sera aussi une occasion pour aborder certains sujets qui ont quand même aussi beaucoup marqué l’actualité au cours de ces six derniers mois. Le premier, ce sont les exactions contre les populations civiles qui, malgré les rapports et les alertes, continuent à s’intensifier. Je pense qu’il y a près de 500 morts dont une partie attribuée aux forces de défense et sécurité et près de la moitié à des milices. C’est un véritable problème.

On sait, sur la base des études de certains instituts dont l’ISS où je travaille, que ces exactions contribuent davantage à grossir les rangs des groupes extrémistes. A un moment ou à un autre, il faut en discuter. Il faut que les Français sentent qu’ils sont pressés de toutes parts pour au moins aborder le sujet. Je crois que c’est un sujet qui va revenir sur la table dans le communiqué final. Reste à savoir quelle formule il faut employer pour éviter de froisser les Sahéliens.

Le sommet intervient au moment où au Mali une large coalition d’associations et de partis politiques demande le départ du président. Est-ce qu’une initiative pour aider les Maliens à sortir de cette crise est possible ? 

Il est clair que la situation au Mali sera en partie au cœur des échanges entre les chefs d’Etat. Il est normal que l’extrême gravité de la situation dans ce pays inquiète et suscite aussi des réactions au-delà des frontières maliennes. Un Mali à nouveau déstabilisé comporte d’énormes risques pour les pays voisins mais aussi pour toute la région ouest-africaine.

La récente attaque à la frontière ivoirienne montre que les pays côtiers de l’Afrique de l’ouest ne sont absolument pas à l’abri d’éventuelles incursions de ces groupes et même d’un risque d’expansion de cette menace dans cette partie de l’Afrique.

Le Mali inquiète, et cette question sera sans doute à l’ordre du jour en plénière ou en coulisses pour tenter de voir comment appuyer les autorités afin d’apaiser le climat politique dans le pays. Les succès militaires, mêmes importantes, ne sont visibles que dans un contexte politique apaisé, favorable aux réformes qui permettent de les bonifier ou de les mettre en exergue.

A la veille du sommet de Pau en janvier dernier, un vaste mouvement avait gagné certaines capitales de la région réclamant la fin de la présence militaire française. Ce mouvement existe-t-il encore ? 

Je crois qu’il y a surtout d’autres urgences comme le coronavirus et son impact sur le quotidien des populations qui ont supplanté la question de la présence française dans le Sahel. Cela ne veut pas dire que tout est réglé. Au contraire, les choses peuvent à nouveau dérailler à la faveur d’un geste de la France, d’une phrase de la France qui pourraient être perçus comme intrusifs ou attentatoires à la souveraineté des pays sahéliens. La France continue à marcher sur des œufs. Je ne pense pas que la page soit définitivement tournée.

Sahel : « Il faut laisser l’initiative aux Sahéliens » (expert)

En raison de sa pertinence, nous rééditons cet entretien, avec le Général à la retraite, Bruno Clément-Bollée, ancien Directeur de la Coopération de sécurité et de défense au ministère français des Affaires étrangères, initialement publié le 15 janvier dernier. Il y estime qu’« il ne faut pas essayer de trouver une solution » au Sahel sans les Sahéliens.L’armée française s’est initialement engagée contre les groupes jihadistes au Sahel le 11 janvier 2013. Sept ans plus tard, le président Macron reçoit ce lundi 13 janvier 2020 à Pau, les cinq chefs d’Etat des pays sahéliens où l’armée française est engagée. Est-ce la preuve d’un engagement grandissant de Paris au Sahel ?

La France est dans l’impasse au Sahel et elle a besoin de trouver une solution urgente pour éviter un échec total de l’opération Barkhane qui depuis 2014 a pris le relais de Serval. Cette opération au Mali avait inauguré en 2013 l’engagement militaire français actuellement en cours dans cette région. Serval puis Barkhane ont permis d’obtenir des succès indéniables sur le terrain : la libération des villes du nord du Mali qui, jusqu’en janvier 2013, étaient occupées par les groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et l’élimination de certains chefs importants de ces groupes. Mais à mesure que cette présence se prolonge, les groupes jihadistes se sont reconstitués, adaptés et arrivent même aujourd’hui à imposer leur agenda aux soldats français et à leurs alliés africains sur le terrain. La plupart des grandes attaques les plus spectaculaires et meurtrières leur reviennent. Désormais, ce sont les jihadistes qui décident de quand, où et comment frapper sur les armées engagées au Sahel.

Quand l’armée française était arrivée au Mali en 2013, les Maliens et les opinions sahéliennes de manière générale avaient largement apprécié et soutenu ce déploiement des militaires français. L’incapacité de Barkhane et de ses alliés africains à venir à bout des groupes jihadistes et l’extension de la menace jihadiste un peu partout dans la région a conduit à un changement dans la perception des opinions locales sur cette présence militaire étrangère. D’une armée de libération en quelque sorte, les soldats français au Sahel sont de plus en plus considérés comme une armée d’occupation.

Comment interprétez-vous ces critiques de plus en plus hostiles à la présence française et étrangère dans le Sahel ?

Quand on se met à la place de populations qui chaque jour voient la violence s’amplifier et s’étendre dans toute la région où des milliers de soldats étrangers et locaux sont engagés sur le terrain, il est normal qu’on se pose des questions. Les Sahéliens ont largement approuvé l’intervention française au Mali en 2013 pour chasser les groupes jihadistes qui avaient occupé la moitié nord du pays et qui menaçaient les pays voisins. Sept ans plus tard, ces mêmes Sahéliens voient leur sécurité menacée quotidiennement. Or, cette présence massive de militaires étrangers parmi les meilleurs du monde ne parvient pas à prévenir ou empêcher les attentats, les assassinats, les massacres de civils et les attaques de garnisons. Comment ne pas comprendre ce changement de perception chez les populations locales ? Si une amélioration notable n’est pas enregistrée rapidement sur le terrain, il ne faut pas s’étonner que ces critiques actuellement limitées, se transforment en une pression populaire massive réclamant le départ des forces étrangères, françaises en tête.

Le sommet de Pau organisé lundi 13 et mardi 14 janvier par le président français autour des cinq chefs d’Etat du Sahel peut-il être l’occasion de calmer les opinions africaines critiques à l’égard de la présence militaire française au Sahel ?

La manière avec laquelle ce sommet a été décidé est maladroite. Cette rencontre a été programmée au lendemain de la mort de treize soldats français au Mali en décembre dernier. En l’annonçant, le président français, Emmanuel Macron avait déclaré qu’il voulait obtenir des chefs d’Etat du Sahel une clarification de leur position sur la présence française dans la région alors que les critiques se multiplient dans ces pays contre Barkhane. Le ton utilisé par Macron a donné à ses propos des allures de convocation qui passe très mal au sein des opinions africaines. Il fallait certes rendre hommage aux militaires français qui ont perdu la vie en décembre au Mali. Mais il fallait adopter un ton moins arrogant que celui avec lequel avait parlé le président Macron, dont les propos ont été ressentis comme très arrogants au Sahel où les populations civiles et les militaires locaux sont les premières victimes des groupes jihadistes.

Tenir ce sommet à Pau est aussi une erreur. La guerre contre les groupes jihadistes se déroule au Sahel et pas en France. Le sommet devait donc avoir lieu dans un des pays du Sahel.

Le contexte international actuel ne plaide pas non plus pour la tenue de cette rencontre en France. S’il y a un message à adresser à l’opinion française ou internationale, la date n’est pas la bonne. Le monde entier est aujourd’hui préoccupé par la situation au Moyen-Orient où un risque de guerre entre les Etats-Unis et l’Iran est perceptible. Il y aussi l’Australie où les incendies gigantesques menacent de ravager ce pays-continent et enfin les grèves qui paralysent la vie des Français sans qu’une solution en soit visible pour le moment.

Le sommet de Pau risque donc de passer inaperçu en France alors qu’en Afrique, il est très suivi, commenté et surtout très critiqué.

Que faut-il faire alors ?

La situation au Sahel concerne avant tout les Sahéliens. Il ne faut pas essayer de trouver une solution sans eux. Les concepts élaborés à New-York, Paris ou Bruxelles ne peuvent pas être appliqués au Sahel sans que les Sahéliens eux-mêmes aient leur mot à dire. Ils connaissent mieux l’environnement local, les problèmes et les populations.

L’idée d’une force conjointe sous-régionale imaginée dans le cadre du G5 Sahel constitue un dispositif sur lequel la France et ses alliés peuvent s’appuyer quitte à pousser à un remodelage du concept originel. Au lieu de bataillons qui patrouillent le long des frontières entre deux des cinq pays, il faudrait envisager des unités sahéliennes composées de soldats des différents pays, intégrées et opérationnelles sur le terrain. Le mode actuel qui est essentiellement bilatéral a prouvé ses limites.

Mais cela ne peut marcher sans certains prérequis : faire confiance aux Africains, les aider sérieusement à élever le niveau de leurs armées pour qu’elles puissent être aussi professionnelles que les armées étrangères, cesser de leur imposer des solutions conçues ailleurs, et enfin donner le temps à ces armées pour se mettre à niveau et être opérationnelles. La situation s’est tellement dégradée au Sahel, qu’il faut au moins une génération pour que la stabilité y revienne. Croire qu’une solution rapide est possible, est illusoire.

Comment faire confiance à des pays dont les gouvernements sont presque tous considérés par leurs propres populations comme peu vertueux ?

Le déficit de confiance qui existe entre certains régimes et leurs populations est un problème urgent à résoudre. Comment faire confiance à un gouvernement dont le pays est amputé de sa moitié, avec une armée en cours de reconstruction, qui se permet d’acheter un avion présidentiel et en plus dans des conditions jugées obscures par tous ?

Le silence sur ce genre de pratiques des partenaires internationaux, dont la France, crée une situation très gênante. En se taisant sur ce genre d’actes, la France paraît aujourd’hui aux yeux de certains Africains comme complice, ne serait-ce que selon l’adage « qui ne dit mot consent ».

Il faut absolument que la France et ses alliés au Sahel se montrent plus regardants sur la qualité de la gouvernance et le respect des lois. La France n’a pas intérêt à être accusée une nouvelle fois d’avoir failli à son devoir moral comme elle l’a été au Rwanda en 1994 lors de l’opération Turquoise.

Des initiatives locales émanant d’Africains sont en cours dans la région. Elles méritent d’être appuyées par la communauté internationale. Au Mali, la plateforme de lutte contre la corruption et le chômage du professeur Clément Dembélé fait un excellent travail qui doit être soutenu. Au Sénégal, la société Transvie qui propose des couvertures médicales très adaptées aux pratiquants des petits métiers en Afrique de l’ouest est à encourager. Au Tchad et en Mauritanie, les forces de défense et de sécurité ont montré qu’elles sont capables d’inventer des solutions adaptées aux réalités sahéliennes en matière militaire. Ces deux pays disposent aujourd’hui d’outils sécuritaires qui ont fait leur preuve avec les unités méharistes mobiles dotées de dromadaires et de véhicules légers très efficaces pour la collecte du renseignement sur le terrain et même le combat. Ce genre d’initiatives locales montre que les Sahéliens sont capables de proposer des solutions adaptées au terrain. Il suffit de les encourager et de leur fournir les moyens nécessaires pour qu’ils puissent être plus performants. Ce qui n’est pas le cas, hélas. C’est scandaleux aujourd’hui, sept ans après le début de la guerre contre les jihadistes au Sahel de voir les chefs d’états-majors des armées sahéliennes obligés de mendier auprès de la communauté internationale du matériel et des armes.

Covid-19 : le Maroc en tête de la riposte africaine

Le Royaume du Maroc a mis en œuvre une opération de solidarité de grande envergure permettant à quinze pays de toutes les sous-régions du continent et à l’Union Africaine (UA) de recevoir des équipements et matériels de lutte contre le coronavirus.Sur instructions du Roi Mohammed VI, des avions de Royal Air Maroc (RAM) ont sillonné l’Afrique de l’ouest à l’est, du nord au sud pour acheminer les dons dans les plus brefs délais.

Dans l’ensemble, ce sont près de 8 millions de masques, 900.000 visières, 600.000 charlottes, 60.000 blouses, 30.000 litres de gel hydroalcoolique, 75.000 boîtes de chloroquine et 15.000 boîtes d’azithromycine qui ont été distribués à quinze pays.

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Il s’agit du Burkina Faso, du Cameroun, des Comores, du Congo, de l’Eswatini, de la Guinée, de la Guinée Bissau, du Malawi, de la Mauritanie, du Niger, de la République Démocratique du Congo, du Sénégal, de la Tanzanie, du Tchad et de la Zambie.

Le Royaume chérifien a également intégré la Commission de l’Union Africaine (UA) dans cet élan de solidarité. Le 22 juin dernier, à l’aéroport d’Addis-Abeba (Ethiopie), l’exécutif de l’organisation panafricaine a réceptionné 500.000 masques, 60.000 visières, 40.000 charlottes, 4000 blouses et 2000 litres de gel hydroalcoolique.

Pour Amira Elfadil, Commissaire aux affaires sociales de l’Union Africaine, « ces dons représentent les valeurs de soutien et de solidarité entre les Etats membres de l’UA ».

Conformes aux normes de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), tous les produits et équipements de protection composant les aides médicales sont confectionnés au Maroc.

Dès lors, la Commissaire a souligné la bonne santé de l’industrie marocaine, non sans rapporter que « la Commission de l’UA appelle les Etats membres à renforcer leurs capacités de fabrication de produits médicaux ».

Selon Mohamed Arrouchi, le représentant permanent du Maroc auprès de l’UA, son pays « est au service de l’Afrique et des intérêts vitaux de ses citoyens ». En outre, le diplomate a déclaré que « le Maroc, en tant que pays fondateur de l’institution (UA), demeure fidèle à sa vision et à sa politique de coopération sud-sud ».

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De son côté, le Professeur Victor Harison, Commissaire aux affaires économiques de l’Union Africaine (UA) a présenté ses « sincères remerciements » au Roi Mohammed VI, au gouvernement et au peuple marocain pour « ce geste oh combien noble ».

Au plan mondial, la rudesse de la crise sanitaire a un tantinet entamé la solidarité avec des nations qui se battent en solitaire sans se soucier du sort de leurs voisins. Tout le contraire du Maroc qui « n’a pas laissé ses frères africains se débrouiller tout seuls », se réjouit M. Harison.

Poursuivant, le Commissaire aux affaires économiques de l’UA a fait savoir « qu’il faut développer cette solidarité que l’on n’a pas trouvé ailleurs ». Dans son analyse prospective, ce spécialiste des questions économiques soutient d’ores et déjà que « l’Afrique, avec 1,3 milliard d’habitants, doit se repositionner » dans le nouvel ordre mondial post-Covid comme « le Maroc est en train de le faire ». A en croire Victor Harison, l’Afrique de demain se prépare aujourd’hui, « et le Maroc fait partie des leaders » du continent.

Covid-19 : le leadership du Maroc reconnu en Afrique

L’aide médicale, apportée par le Maroc à quinze pays africains afin de juguler le nouveau coronavirus, suscite la satisfaction sur le continent.Résilient, le Royaume du Maroc affronte les difficultés nées de la pandémie et entraîne dans son élan tout le continent africain.

La vision panafricaine du Roi Mohammed VI s’est, une fois de plus, manifestée à travers des dons en équipements et matériels de santé au profit de pays frères.

Président du groupe d’amitié Niger-Maroc, Issaka Manzo a qualifié de « louable » l’initiative du Royaume chérifien dans ce contexte si particulier où toutes les économies sont frappées de plein fouet.

Globalement, ce sont près de 8 millions de masques, 900.000 visières, 600.000 charlottes, 60.000 blouses, 30.000 litres de gel hydroalcoolique, 75.000 boîtes de chloroquine et 15.000 boîtes d’azithromycine qui ont été offerts par le Maroc.

Tout comme le Niger, quatorze autres pays du continent sont concernés par cette opération de « solidarité agissante ». 

Il s’agit du Burkina Faso, du Cameroun, des Comores, du Congo, de l’Eswatini, de la Guinée, de la Guinée-Bissau, du Malawi, de la Mauritanie, de la République Démocratique du Congo, du Sénégal, de la Tanzanie, du Tchad et de la Zambie.

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M. Manzo, parlementaire nigérien, est certain « qu’on reconnaît ses vrais amis dans les moments difficiles ». Pour ce dernier, « dans cette situation de pandémie qui n’épargne personne, c’est le moment le plus idéal pour que l’Afrique soit solidaire avec elle-même ».

Pour sa part, Filippe Savadogo, ancien ministre burkinabè de la Culture, du Tourisme et de la Communication a indiqué que le Maroc a impulsé « une nouvelle dynamique décomplexée ». En d’autres termes, poursuit-il, ce pays « a compris que le monde de demain appartient à ceux qui s’organisent et travaillent pour la paix et la solidarité en comptant sur leurs propres moyens, et sur (le soutien) de leurs amis ».

Un paradigme corroboré par Ahmed Tidiane Souaré, ancien Premier ministre de la Guinée qui affirme : « Les problèmes de l’Afrique doivent avoir, en premier lieu, des solutions (endogènes). Le combat contre la Covid-19 est une occasion pour que ce continent se prenne en charge ».

De l’avis de M. Souaré, le Roi Mohammed VI a tout simplement « joint un geste fort à la parole constante ».

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Enfin, Bakary Sambe, Directeur de Timbuktu Institute a rappelé que « les relations entre le Maroc et le reste de l’Afrique se sont toujours inscrites dans une forme de continuité. Mais la nouvelle vision du Roi Mohammed VI est d’aller au-delà des pays qui étaient des partenaires classiques (en s’ouvrant) à de nouvelles régions du continent ».

Dans son propos, M. Sambe a soutenu que les aides médicales marocaines sont « une manière d’appeler les États africains à croire en leur continent, en leur potentialité sachant que de plus en plus la coopération sud-sud va être fondamentale au regard de l’évolution des relations internationales, mais aussi du passé commun entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne ».