Le marocain Banque centrale populaire s’empare de 68,5% de la Bicec (officiel)

Le groupe marocain Banque centrale populaire (BCP), dans un communiqué parvenu mercredi à APA, annonce avoir finalisé la veille l’acquisition de 68,5% du capital de la Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit (Bicec) précédemment détenu par le français Banque populaire et caisse d’épargne (Bpce).Pour le repreneur, cette acquisition stratégique lui permet de déployer dans le pays son modèle unique de banque panafricaine, solidaire et à fort ancrage local, tout en étendant son empreinte géographique à la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac).

Pour le directeur général en charge de l’international de la BCP, Kamal Mokdad, en rejoignant son groupe, la Bicec bénéficiera des meilleures pratiques bancaires, d’innovations et d’expertises adaptées au marché africain. «Avec l’appui de ses nouveaux actionnaires de référence, la BCP et l’État camerounais, la Bicec entame dorénavant une nouvelle phase de son développement, en plaçant la satisfaction de ses clients et la promotion des talents locaux au centre de ses priorités », a-t-il dit.

Cet épilogue vient mettre un terme à l’offensive de deux avocats camerounais, Guy Alain Tougoua et Michel Voukeng, qui avaient entrepris de contester cette cession à travers un appel massif à leurs concitoyens à rentrer dans capital de la Bicec, une manière de s’opposer à l’arrivée annoncée de BCP.

En 2016, la Bicec fut secouée par un scandale de détournements de fonds, les pertes engendrées étant alors estimées, selon des sources concordantes, à plus de 50 milliards FCfa pour la seule année 2015.

Étalées sur une période de 12 ans, ces pratiques se sont en outre soldées par un résultat net avant impôts en baisse de -50.8% par rapport à celui de 2014, et par un fonds pour risques bancaires généraux (Frbg) ayant décru de -63.4% par rapport à décembre de l’année d’avant.

La crise au Congo : denrées chères et rentrée scolaire perturbée

Effective depuis hier mardi, la rentrée scolaire au Congo est loin d’être générale pour le million d’élèves du primaire et du secondaire appelés à retrouver le chemin de l’école. Là où les élèves des établissements publics ont regagné les classes, il en est allé autrement de ceux du privé dont la plupart sont restés chez eux, faute d’avoir de quoi s’acquitter de leurs droits d’inscription.Cette situation est l’un des résultats de la crise économique qui sévit dans le pays, plongeant beaucoup de familles dans la précarité. Obligés de faire face au coût élevé de la vie, beaucoup de chefs de famille dont les parents d’élèves sont surtout préoccupés à trouver de quoi se mettre sous la dent.         

Au vu de la très forte augmentation des prix des denrées au Congo, les énergies sont presque tournées vers la satisfaction des besoins du ventre. Avec plus ou moins de réussite pour les pères de famille qui assistent, impuissants, au renchérissement des prix.

Ainsi, le carton de cuisses de poulet qui coutait 5500 FCFA est passé à 12.000 FCFA là où celui de la côte de porc, vendu il y a peu à 9.000 FCFA, s’achète maintenant 16.000 FCFA. Le carton de poisson salé est, lui, passé de 25.000 FCFA à 34.000 FCFA.

Cette inflation des prix concerne le sac de ciment, passé de 2500 FCFA à 4500 FCFA, le service de transfert d’argent en hausse de 3,5% et l’abonnement à la chaîne cryptée Canal plus qui, selon plusieurs sources, va être majorée de 2,5%.    

Face à ces augmentations consécutives aux nouvelles taxes instituées par le gouvernement sur les produits et services de consommation courante en vue d’assainir les finances de l’Etat, conformément aux prescriptions du Fonds monétaire internationale (FMI), les Congolais sont plus que jamais dans le désarroi. Ainsi, beaucoup n’hésitant pas à faire passer au second plan la scolarité de leurs progénitures.

Concernant cette rentrée fortement impactée par la récession, il convient saluer le geste compréhensif du ministre de l’Education nationale consistant à demander aux élèves des établissements publics de se rendre à l’école avec quelques cahiers et leur tenue de l’année dernière.  

   

Du côté du privé, on reste ferme sur les frais d’inscription, d’où le nombre élevé d’élèves restés à la maison.

« On ne peut pas actuellement envoyer nos enfants à l’école, car même si on peut avoir quelques cahiers et que l’enfant dispose de son ancienne tenue, il y a le problème des frais d’inscription surtout quand on a une famille nombreuse», a confié à APA Arnaud Mbila.

Comme beaucoup de Congolais, ce dernier n’a pas encore perçu son salaire du mois de septembre.

 

Les journaux camerounais font le procès du Grand dialogue national

Les couacs du Grand dialogue national, appelé à trouver une solution à la crise sécessionniste anglophone, font les choux gras des journaux camerounais de ce mercredi.Deux jours après l’ouverture du forum de la capitale, Yaoundé, les premiers incidents se signalent au Palais des congrès avec plusieurs personnalités de premier plan ayant quitté les lieux avec fracas, rapporte Le Jour. «Ils ont claqué la porte à Dion Ngute», renchérit Le Messager, autre quotidien à capitaux privés : ulcérés par la démarche partisane de la conduite des travaux placés sous l’égide du Premier ministre, quatre leaders de l’opposition ont quitté le navire.

Frasques et débordements d’amertume font tanguer le bateau du dialogue national, regrette The Guardian Post qui fait le tour des réactions plutôt mitigées des participants. Ici, c’est le leader de l’opposition parlementaire, Ni Fru Ndi, qui pense que le forum en cours ne résoudra pas la crise anglophone ; là, c’est l’avocat et activiste des droits humains Agbor Balla, un dialogue national qui ne se penche pas sur la forme de l’État n’a pas de sens.

Roi de l’influente tribu des Bamoun et ponte du régime, Ibrahim Mbombo Njoya demande la libération des personnes arrêtées, emprisonnées en raison de crises sociopolitiques, tout comme il préconise la limitation des mandats à la tête de l’État, l’instauration du quinquennat à la magistrature suprême ainsi qu’une élection présidentielle à deux tours. «Respect !» s’écrie Ouest-Échos à propos de la sortie fracassante de ce non moins sénateur : jamais, cette vénérable autorité traditionnelle n’aura autant été en phase avec un peuple camerounais qui rêve d’alternance.

Cela ne veut pour autant pas dire que le train de l’Histoire va s’arrêter, rétorque Le Soir. La preuve qu’on avance est d’ailleurs apportée par le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, qui consacre un dossier spécial sur les travaux en commission «dans une atmosphère de grande ouverture d’esprit, de franchise et de convivialité».

Et Essingan, grincheux, de constater que les Anglophones ont fini par faire main basse sur la grande palabre, eux qui tiennent les principaux postes au sein des huit commissions de travail.

Il a fallu du temps pour faire asseoir les protagonistes autour d’une table et rétablir le contact, nouer le dialogue afin de repartir sur de nouvelles bases, analyse néanmoins Signatures qui revient d’une hibernation de quelques mois. Et d’évoquer une séance d’exorcisme ne consistant pas seulement à se regarder dans les yeux, mais vers la même direction non pas en se rejetant les fautes, mais en confessant ses propres péchés.

«Il faut en effet, acquiesce Mutations, éviter, premièrement, que le dialogue ne soit confisqué par des réseaux d’intérêts, le plus souvent à l’origine de la crise, de son aggravation, ou ayant simplement intérêt à son enlisement, deuxièmement, qu’il ne soit galvaudé dans sa philosophie et sa finalité et dénaturé dans sa conduite, pour servir des intérêts politiques individuels, partisans et à court terme.»

Education et politique au menu de la presse congolaise

Les journaux congolais parus ce mercredi traitent essentiellement de l’effectivité de l’ouverture des classes grâce notamment aux accords conclus entre l’Etat et les acteurs du secteur mais aussi des problèmes internes du Parti congolais du travail (PCT, au pouvoir).Les dépêches de Brazzaville informent que « la rentrée scolaire 2019-2020 (est) effective ». En effet, le quotidien national fait savoir qu’ « après trois mois de vacances, les établissements d’enseignement général, technique et professionnel ont rouvert leurs portes hier mardi sur toute l’étendue du territoire national ».

Et Les dépêches de Brazzaville d’ajouter que « les élèves et les enseignants ont été au rendez-vous dans plusieurs établissements visités par les autorités en charge de l’enseignement à travers le pays ».

La Semaine africaine renseigne que ce sont « les tractations entre le gouvernement et les enseignants prestataires et bénévoles qui ont conduit à cette rentrée apaisée ». En outre, ce journal précise que « les prestataires et les bénévoles ont renoncé à leur préavis de grève déposé deux semaines plus tôt pour le paiement de trois mois de bourse et de leur mise en route ».

En politique, Polélé-Polélé évoque la succession de Pierre Ngollo, l’actuel Secrétaire général du Parti congolais du travail (PCT, au pouvoir) en informant qu’« entre le fils biologique (Denis Christel Sassou N’Guesso) et celui spirituel (Pierre Ngollo), le président de la République a fait son choix ».

Pour Le Patriote, c’est une « guerre de tranchées » au sein du PCT et « pour restaurer l’esprit et l’âme de cette formation politique, la responsabilité des cadres est pleinement engagée ». De son côté, Sel-Piment y voit peut-être « le signe de la fin du règne » du chef de l’Etat Denis Sassou N’Guesso.

Malgré tout, le Secrétaire général du PCT renseigne, dans Les dépêches de Brazzaville, que leur cinquième congrès ordinaire se tiendra en décembre prochain ».

Le Cameroun inaugure un système informatisé de gestion des activités douanières

Un nouveau système informatisé de gestion dématérialisée des activités douanières, dénommé «Camcis» (Cameroon Customs Information System), est entré en expérimentation mardi sur cinq sites pilotes du pays, a-t-on appris d’un communiqué du directeur général des Douanes, Fongod Edwin Nuvaga.Conçu par le système d’information douanier coréen, et appelé à remplacer «Sydonia++», application conçue à l’origine pour des besoins statistiques et dont la faiblesse dans la prise en charge de l’ensemble des procédures de dédouanement a été avérée, le nouvel outil électronique intègre, apprend-on, l’ensemble de la procédure de dédouanement, raccourcit considérablement le délai nécessaire pour effectuer les procédures en matière d’importation, d’exportation en même temps qu’il sécurise davantage les droits et taxes.

L’avènement de Camcis, espèrent les autorités, sera de nature à taire les virulentes critiques des milieux d’affaires locaux se plaignant, avec insistance, des délais de passage à l’export et à l’import, respectivement d’un peu plus de 8 et 11 jours alors que la moyenne, en Afrique subsaharienne, est de 4 et 5 jours respectivement.

Crise anglophone au Cameroun: Washington est un « observateurs neutre du processus » (ambassade)

L’ambassade des États-Unis au Cameroun s’est, par voie de communiqué publié mardi, inscrite en faux contre des informations parues dans la presse locale, décrivant «de manière erronée» le rôle de Washington dans le Grand dialogue national destiné à sortie de la crise sécessionniste anglophone.«Les États-Unis sont des observateurs neutres du processus et, bien que nous ayons proposé de jouer un rôle dans l’identification d’une solution éventuelle, nous aurions eu besoin d’être sollicité par les deux parties avant d’assumer ce rôle», indique le document.

De même, le pays de l’oncle Sam affirme qu’il demeure un partenaire et un ami engagé du Cameroun, son désir étant que tous les Camerounais vivent en paix. L’ambassade exhorte en outre toutes les parties, impliquées dans le conflit dans les régions anglophones du Nord-ouest et du Sud-Ouest, «à renoncer à toute nouvelle violence et à engager un dialogue ouvert sans conditions préalables».

Sur un autre plan, le communiqué précise que l’ex-secrétaire d’État américain aux Affaires africains, aujourd’hui à la retraite, Herman Cohen, annoncé par la rumeur comme ayant accepté de devenir le porte-parole de la république autoproclamée d’Ambazonie, a lui aussi démenti cette assertion.

FCEB/te/APA

Cameroun : le patronat dresse un tableau «peu reluisant» des réformes économiques

Le Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam) a qualifié de «peu reluisant» le tableau des réformes économiques mené actuellement par le gouvernement à l’endroit du secteur privé.Au lendemain d’une rencontre avec le ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze, les milieux d’affaires du pays estiment que la perception dominante, depuis la remise aux pouvoirs publics d’un document portant des propositions de réformes fiscales, traduit leur non satisfaction.

Le président du Gicam, Célestin Tawamba, a tenu à l’exprimer publiquement, le week-end dernier dans la métropole économique, Douala, déplorant que « la récolte (n’ait) pas tenu la promesse des fleurs, car lesdites propositions ont été dévoyées et dénaturées».

Pour Louis Paul Motaze, les attentes du patronat ne peuvent être satisfaites au rythme souhaité par celui-ci, car l’État fait en même temps face à des contraintes telles que la dialectique même de l’impôt, qui veut qu’aucun contribuable ne veuille payer l’impôt.

Le Minfi, tout en mettant en avant les avancées en matière de fiscalité interne et de porte, a également cité, comme contingences, la crise sécuritaire dans l’Extrême-Nord où continue de sévir la secte islamiste Boko Haram ainsi que le conflit sécessionniste anglophone qui fait des ravages dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.

Il a aussi donné comme argument les contraintes du programme économique et financier triennal conclu avec le Fonds monétaire international (FMI), notamment ses exigences en matière de critères quantitatifs.

Par ailleurs, Louis Paul Motaze a demandé au secteur privé de proposer un calendrier optimal de rencontres en tenant compte des repères de référence du calendrier budgétaire de l’État.

Toutefois, selon Célestin Tawamba, l’urgence est dans la consolidation d’un climat de confiance entre l’administration fiscale et les créateurs de richesse, en dépit des propositions nouvelles.

«Nous ne pouvons continuer à céder à la peur et à nous contenter des réformettes», a-t-il indiqué.

L’ouverture du Grand dialogue national en vitrine dans les journaux camerounais

L’ouverture, la veille dans la capitale, Yaoundé, du Grand dialogue national convoqué par le président Paul Biya pour sortir de la crise sécessionniste anglophone, meuble les manchettes des journaux camerounais parus mardi.Voici donc le Cameroun face à son destin, débute l’hebdomadaire Expression économique sur le retour au sujet d’un forum qui charrie tous les espoirs et dont l’inauguration a connu la présence remarquée d’ex-combattants séparatistes, preuve d’une adhésion certaine de la majorité des Camerounais et d’un début de solution.

Le ton est donné, renchérit le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, notant également la prise de parole de repentis, décrivant une cérémonie d’ouverture fort courue et signalant qu’avec la composition des commissions, les travaux entrent dans le vif du sujet.

Sous le titre «Le message d’espoir de Dion Ngute, Mutations note qu’à l’ouverture du Grand dialogue national, le Premier ministre a sagement évité de remuer les plaies causées par les atrocités de ces trois dernières années dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Un jour après le lancement de ce qu’il conviendra d’appeler «le dialogue Dion Ngute», il y a une grosse attente qui flotte dans l’air en même temps qu’une sorte d’indifférence qui divise les Camerounais en deux catégories : les ex-combattants ont fait une sorte de mise en bouche du débat, fustigeant la marginalisation dont la partie anglophone du pays est victime et appelant ceux qui sont encore en brousse à regagner la cité ; les autres, les sceptiques invétérés et intraitables, n’y voient qu’une manœuvre de plus du système pour jeter la poudre aux yeux des Camerounais, magnifier une fois de plus les pontes et brûler des milliards de francs.

Il reste toutefois que, selon The Guardian Post qui rend également compte du repentir d’un groupe d’ex-miliciens à la tribune, les invités du Premier ministre sont optimistes quant à l’aboutissement heureux du Grand dialogue national.

Inévitablement, et au grand dam des organisateurs, la décentralisation et le fédéraliste, en somme la forme de l’État, se sont invités aux débats, note Le Jour. Cette entorse à l’agenda, précise Mutations, est portée par Ibrahim Mbombo Njoya, le vénérable roi des Bamoun et dignitaire du régime qui, alors qu’il énumérait des solutions pour la résolution de la crise anglophone, a axé son discours sur l’alternance en s’attardant sur la nécessité de revoir les modalités d’accès à la magistrature suprême.

«Le sultan Mbombo Njoya demande à Paul Biya de quitter le pouvoir», résume Émergence. «Mbombo Njoya embarrasse le régime», appuie Le Messager, expliquant que la sortie de l’autorité traditionnelle n’a pas été du goût du Premier ministre, modérateur de la grande palabre. «Le sultan sort sa tête de vipère», ironise l’hebdomadaire satirique Le Popoli avec une caricature fort expressive du président Biya également déçu par les propositions indécentes d’un de ses intimes.

La tontine au secours des travailleurs tchadiens

Jusqu’ici apanage des femmes au Tchad, la tontine a fait irruption dans le milieu masculin, notamment au sein des fonctionnaires et des agents du privé qui usent de plus en plus de cette formule de cotisation tournante pour satisfaire leurs besoins. Lesquels portent généralement sur l’acquisition d’un terrain à usage d’habitation, l’achèvement d’une maison ou l’achat d’un véhicule.Satisfaire de tels besoins renvoie à des tontines grandeur nature où les petites sommes que cotisent généralement les femmes sont allégrement dépassées. Leur salaire aidant, les agents de l’administration ou du privé qui se lancent dans les tontines peuvent miser pour des sommes allant jusqu’à 100.000 FCFA par mois.

Pour ce faire, les fonctionnaires désignent parmi eux un chef de groupe chargé de collecter  les cotisations. C’est le cas de Moussa. Enseignant de son état, il est à la tête d’une tontine réunissant dix autres collègues.

« Nous avons décidé de cotiser 100. 000 FCFA par personne. A la fin du mois, on remet 1 million FCFA à un membre du groupe et cela se répète chaque fin du mois jusqu’à dix mois », explique Moussa.

Ahmat, membre du groupe de Moussa, estime que le fait d’adhérer à la tontine est mieux que de contracter un crédit bancaire. « Ici, on a aucun intérêt qui nous pèse. C’est comme si tu épargnes un montant donné, échelonné sur quelques mois ».

Employé d’un hôtel à N’Djaména, Allaïssem, dans l’attente de recevoir l’argent de sa tontine, marchande déjà le prix d’un terrain, situé au quartier Farcha dans le premier arrondissement de la capitale. Une fois tombé d’accord avec le propriétaire, le jeune hôtelier lui a promis de payer en début de semaine, moment où ce sera son tour de recevoir le jackpot de la tontine.

Un cadre d’une banque, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, reconnait, certes, la possibilité pour certains travailleurs de faire de l’épargne via la tontine, mais émet quelques réserves sur la fiabilité du procédé. « Ces personnes trouvent en la tontine un moyen de réaliser certains projets personnels. Mais, j’ai des réserves vis-à-vis de cette pratique d’autant qu’il manque un aspect important du mécanisme : la sécurité et la confiance », souligne le banquier.

Pour sa part, l’économiste Hassan Idriss, décrit la tontine en milieu masculin comme un phénomène nouveau, accéléré par la cherté de la vie et la stagnation des salaires dans les secteurs public et privé.

« C’est, explique-t-il, un mécanisme financier qui permet à ses utilisateurs de mutualiser leurs épargnes pour accéder à tour de rôle à un capital conséquent pour réaliser leurs projets. Le mécanisme est surtout basé sur la confiance et le réseau ».

Revenant à la charge, le banquier soutient que tout ne se passe comme sur des roulettes côté cotisations dans la mesure où beaucoup de ceux qui on perçu trainent les pieds pour continuer à cotiser, s’ils ne cessent carrément pas de le faire.

Moussa, chef d’une tontine de fonctionnaires, donne presque raison au banquier en révélant qu’il est obligé de « faire la police » auprès de certains de ses collègues qui, une fois le jackpot en poche, tardent à cotiser.

Pour faire moderne et, surtout, désireuse de corriger ces mauvais comportements, une société de téléphonie mobile avait jugé bon de créer des comptes de transfert d’argent pour les adhérents aux tontines, mais l’initiative ne dura guère à cause de la persistance de l’indélicatesse de certaines personnes.   

Fustigeant le refus de cotiser des adhérents de tontine, une fois perçu leur argent, Hamadou martèle qu’il n’est pas question pour lui ni pour son épouse de se lancer dans une tontine. « J’ai interdit même à ma femme cette pratique. Je n’aime pas cette histoire qui, souvent, finit en queue de poisson entre les membres d’un groupe » de tontine.

Malgré les réticences de certaines personnes comme Hamadou, les tontines continuent de proliférer au Tchad, au grand bonheur de nombreux travailleurs.

Cameroun : le roi des Bamoun préconise la limitation du mandat présidentiel

Le roi de l’influente tribu des Bamoun (ouest), El Hadj Ibrahim Mbombo Njoya, a proposé que le Cameroun révise sa Constitution en décrétant notamment la limitation du mandat présidentiel à cinq ans renouvelable une seule fois.S’exprimant lundi soir lors du Grand débat national, organisé par le gouvernement en vue d’une résolution pacifique de la crise sécessionniste anglophone, Mbombo Njoya, par ailleurs sénateur, s’est également dit favorable à une élection présidentielle à deux tours ainsi qu’à la révision du Code électoral.

Émanant d’un membre du bureau politique du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC, au pouvoir), cette déclaration a surpris plus d’un dans la mouvance présidentielle.

Selon le sultan, par ailleurs plusieurs fois membre du gouvernement, « au-delà des problèmes qui se présentent à nous aujourd’hui, les Camerounais souhaitent, dans leur grande majorité, l’alternance », présentée comme « le seul remède qui pourrait guérir le mal » dont souffre leur pays.

En avril 2008, l’Assemblée nationale avait adopté une révision constitutionnelle supprimant la limitation du nombre de mandats présidentiels qui, depuis 1996 et sur initiative du pouvoir lui-même, fixait le nombre desdits mandats à deux septennats consécutifs, au maximum. À l’époque, des caciques du régime avaient argué qu’il était « antidémocratique » se débarrasser d’un dirigeant encore aimé et respecté par son peuple.

En outre, Ibrahim Mbombo Njoya, également connu pour être l’un des rares intimes de Paul Biya, a demandé la création d’une Commission en charge de préciser les contours et contenus d’une décentralisation poussée « dont il faut accélérer la mise en place dans les 6 mois qui suivent le dialogue ».

Pour apaiser la tension, le guide de la tribu des Bamoun a souhaité que le chef de l’État use de son pouvoir discrétionnaire pour gracier les personnes condamnées dans le cadre de la crise dans les régions anglophones, mais également celles interpellées durant les manifestations post-présidentielles d’octobre 2018.

Paul Biya, successeur d’Ahmadou Ahidjo, est le président de la République du Cameroun depuis le 6 novembre 1982. Avec 37 ans au pouvoir, il est actuellement le deuxième président africain, derrière Teodoro Obiang Nguema de la Guinée équatoriale, ayant occupé le plus longtemps cette fonction.

Cameroun : les violences se poursuivent en zone anglophone en plein dialogue national

Un gendarme a été tué lundi matin dans la localité camerounaise de Bamenjin (Ouest) située à quelque 450 kilomètres de la capitale, Yaoundé, lors d’une attaque attribuée à des miliciens sécessionnistes venus de la région voisine du Nord-Ouest, a appris APA de sources sécuritaires.Alors que s’ouvrait, le même jour dans la métropole politique, le Grand dialogue national en vue d’une sortie de la crise séparatiste, des renforts de soldats ont été déployés sur la zone limitrophe du département anglophone du Ngo-Ketundjia.

Dans la foulée, l’armée a annoncé avoir «neutralisé» trois combattants de la république autoproclamée d’Ambazonie à Munyengue et Owe, dans le Sud-Ouest, dont «le Général Obi», présenté comme l’un des auteurs d’exactions sur les civils et militaires dans la zone.

Pendant les opérations de ratissage, les soldats loyalistes ont affirmé avoir mis la main sur 301 munitions de chasse, détruit onze motos ainsi que sept positions jusque-là occupées par les insurgés.

C’est dans ce contexte de remontée de la violence que le corps décapité d’une dame, gardienne de prison principale dans le chef-lieu du Nord-Ouest, à Bamenda, a été trouvé aux encablures de la ville.

Au cours du week-end, apprend-t-on, elle rentrait des obsèques d’un proche lorsqu’elle a été kidnappée par une bande armée qui l’a égorgée, avant d’abandonner ses parties sectionnées sur la voie publique.

Lundi, les mêmes sources sécuritaires indiquaient être sans nouvelles d’une vingtaine de passagers d’un véhicule de transport interurbain interceptés quelques heures plus tôt par des hommes armés et conduits vers une destination inconnue.

À l’ouverture des travaux du Grand dialogue national à l’initiative du président Paul Biya, le Premier ministre Joseph Dion Ngute s’est dit satisfait de l’ardent désir, à travers ces assises de cinq jours, de tous les Camerounais épris de paix et de vivre ensemble.

Insistant sur l’urgence de garantir à la jeunesse du pays un bel avenir, il a plaidé pour la responsabilité de tous les acteurs sociopolitiques à contribuer à la construction de l’édifice national.

«Je mesure notre responsabilité historique face à nos enfants. Ce dialogue nous offre l’occasion de transcender nos diversités culturelles, a déclaré le chef du gouvernement. Il nous appartient désormais de décider de quelle façon nous voulons entrer dans l’Histoire », a-t-il souligné.

Le Cameroun reçoit 105,05% de soumissions à une émission de bons du Trésor

L’État du Cameroun a reçu des offres de l’ordre de 105,05% de soumissions à l’émission de bons du Trésor assimilables (BTA), d’un montant de 20 milliards FCFA, lancée le 25 septembre dernier sur le marché de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac).Ainsi, sur la somme sollicitée, les soumissions se sont élevées à 21,010 milliards FCFA auprès de 7 spécialistes en valeurs du Trésor (SVT) du pays émetteur mais aussi du Congo, du Gabon, de la Guinée Équatoriale, de la République centrafricaine et du Tchad, soulignent les résultats publiés ce lundi par le ministère des Finances.

Pour l’année budgétaire 2019, le Cameroun prévoit de lancer des émissions de titres publics pour un montant total de 350 milliards FCFA dont le fruit est destiné au financement de projets de développement.

Le Cameroun veut produire du bitume pour la consommation locale et sous régionale (ministre)

L’État camerounais a lancé un avis de sollicitation à manifestation d’intérêt pour la sélection d’un partenaire en vue de la mise en place d’une unité de production du bitume, rapporte un communiqué du ministère des Travaux publics (Mintp), parvenu lundi à APA.Destinée à un usage local et sous régional, cette unité permettrait, selon le gouvernement, de réduire le coût des travaux routiers, de créer des emplois directs et indirects, de réduire les importations, d’améliorer le solde de la balance commerciale et de développer la chaîne de valeurs.

L’État entend ainsi, à travers cet appel public international, favoriser, encourager et encadrer les initiatives grâce à des facilitations, «voire des prises de participation ou dans un partage de risques de partenariat public/privé, à travers un cadre juridique adapté».

Cette idée a pris corps au cours d’un conseil de cabinet tenu le 23 mai dernier dans la capitale, Yaoundé. Lors de cette session de régulation de l’action gouvernementale, le Mintp avait expliqué que le renchérissement des coûts des infrastructures routières, dans le pays, était en grande partie dû à « l’évolution des prix des principaux intrants tels que le ciment, le fer, le bitume et les granulats ».

Selon les données de l’Institut national de la statistique (INS), les importations de cokes de bitume et autres résidus du pétrole ont augmenté de 304% entre 2017 et 2018, représentant des dépenses en hausse de 303,7% sur la balance de paiements.

Cameroun : plaidoyer pour l’égalité entre Francophones et Anglophones

Plusieurs représentants des mouvements sécessionnistes qui combattent pour l’indépendance des régions anglophones du Nord-ouest et du sud-ouest ont appelé à « l’égalité » entre les Camerounais de culture francophone et ceux de culture anglophone, à l’ouverture lundi à Yaoundé, du Grand dialogue national (GDN) convoqué par le chef de l’Etat camerounais Paul Biya.Délivrant leur message dans un Palais des Congrès comble, lors de la cérémonie officielle d’ouverture diffusée en direct à la radio télévision publique (CRTV), le porte parole des ex –combattants, Mark Kawa, a déclaré que « nous sommes les fils d’un même pays, le Cameroun ».

Toutefois, il a dénoncé « l’hégémonie des Francophones, étant donné que les Anglophones sont traités comme les colonisés dans leur propre pays. C’est cette frustration qui nous a poussé à prendre les armes ».

Le porte-parole des ex-combattants a tour à tour énuméré la faible représentativité des anglophones dans l’administration publique, dans tous les grands corps de l’Etat avant d’appeler à « une égalité entre les Francophones et les Anglophones ».

Il a jouté : « nous lançons un appel à nos frères qui sont en brousse, de sortir et d’abandonner les armes et de regagner la République pour bâtir ensemble notre pays que nous aimons tous ».

En attendant les recommandations et les résolutions qui sortiront des présentes assises, le porte-parole des sécessionnistes à lancé un appel à tous les groupes armés à abandonner les armes.

« Venez vous joindre à nous et célébrer l’union, la paix pour que les enfants aillent à l’école, pour que les gens puissent travailler et nourrir leurs familles », a-t-il lancé.

Dans un message la Nation le 10 septembre 2019, le président camerounais Paul Biya a convoqué un Grand dialogue national afin de trouver une solution définitive à la guerre qui secoue les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Prévus jusqu’au 4 octobre, les travaux sont dirigés par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute.

Cette crise sociopolitique est née des revendications corporatistes des enseignants et des magistrats protestant contre « l’assimilation des Anglophones par les Francophones ».

Depuis trois ans, ces revendications sociales se sont transformées en batailles armées, avec près de 2000 morts enregistrées, plus de 50 000 réfugiés au Nigeria voisin, et plus de 400 000 déplacés internes, selon diverses sources, dont le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).

Pendant quatre jours, les participants venus des dix régions du pays et ceux de la diaspora débattront, lors des plénières et des ateliers, de sujets portant sur le bilinguisme, la démobilisation, la diversité culturelle et cohésion sociale, le système éducatif et judiciaire, la décentralisation et le développement local.

La reconstruction, le retour des réfugiés et des personnes déplacées, le désarmement, la démobilisation et réinsertion des ex-combattants et le rôle de la diaspora dans la crise dans le développement du pays sont les autres sujets inscrits aux travaux.

Le Grand dialogue national fait les choux gras des journaux camerounais

L’ouverture, en milieu de matinée du Grand dialogue national, organisé aux fins de trouver une issue pacifique à la crise sécessionniste dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, s’affiche en gros plan dans les journaux camerounais parus lundi.« Nous voici donc dans le vif du sujet », s’exclame le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune qui parle de «l’aboutissement d’une longue attente» : «Longtemps réclamé par nombre d’acteurs du champ politique national, et même au-delà de nos frontières, le forum qui s’ouvre aujourd’hui offre donc une opportunité historique aux fils et aux filles de notre pays aux fins de prendre langue entre eux, les yeux dans les yeux sans immixtion extérieure.»

Il s’agit aussi d’une grande opportunité pour sauver l’économie nationale, prolonge EcoMatin, revisitant les ravages de la guerre sécessionniste depuis fin 2016 dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. C’est le moment de vérité, confirme The Star : «Peu importent les antécédents, les délégués à ce conclave doivent s’exprimer sans crainte. Les Anglophones s’en tireraient mieux si le gouvernement écoutait le cri d’angoisse de la population et résolvait son problème en utilisant une approche holistique pour des raisons de conformité. Le Cameroun doit prouver à la communauté internationale qu’il peut résoudre ses problèmes internes sans la médiation d’une tierce partie en répondant aux attentes de la population.»

Intégration évoque pourtant le «Grand dialogue de sourds à Yaoundé» et s’interroge : comment sortir de la grave crise politico-sécuritaire qui secoue le pays depuis trois ans ? Pour l’hebdomadaire, le gouvernement manœuvre à fond en insistant sur la décentralisation, alors que les populations de la partie anglophone exigent au minimum le fédéralisme, tout en explorant l’option de la sécession.

C’est l’ultime chance de sauver la paix, répond en écho Diapason, notant que ces assises bénéficient de l’onction des communautés nationale et internationale, mais s’inquiétant de l’absence dans l’agenda de certains thèmes fédérateurs ainsi que d’acteurs de premier plan de la crise, toute chose qui «laisse planer quant à une issue harmonieuse».

Les 8 thématiques à débattre en commission ne cernent pas tous les contours de la crise anglophone, acquiesce Le Financier d’Afrique. Le Grand dialogue national réussira-t-il à corriger les torts commis contre la communauté anglophone ? The Guardian Post semble également en douter.

C’est que le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, désigné comme modérateur des assises, est entre le diable et la mer d’un bleu écarlate, soupire The Sun. «Biya accorde un pénalty aux Anglophones», titre The Median, se demandant toutefois si, avec toutes les concessions que le chef de l’État a accordées pour leur montrer ses bonnes dispositions à tourner la page, ils réussiront à marquer le but ultime.

«Dialoguons donc !», lance L’Anecdote, notant que la forme de l’État, qui a longtemps divisé, devrait être le sujet le mieux à même de réduire les clivages économiques entre les régions, et surtout de donner le sentiment aux deux grandes entités linguistiques nationales de se sentir impliquées dans la gestion des affaires de la République.

Ça passe ou ça casse, renchérit son confrère Repères pour qui il s’agit d’un tournant historique. Pourtant, à en croire Le Messager, la grand-messe qui s’ouvre ce jour s’apparente à un monologue, les leaders sécessionnistes étant absents de la table des négociations alors que la presse privée la plus critique contre le gouvernement, elle, en a été écartée sans ménagement.

Les absents auront tort, appuie La Nouvelle, pour qui ceux qui pratiquent la politique de la chaise vide perdent la meilleure occasion de se faire entendre. Pour le gouvernement, analyse Le Jour, il s’agit tout d’abord de sortir tête haute d’un conflit qui le prend à la gorge depuis 3 ans.

Il faudra se parler «sans mots fuyants», soupire Mutations, rappelant l’espérance nourrie par la majorité silencieuse, et qui doit tenir à cœur tous les participants à cette grande palabre : «Il sera donc important, voire impérieux, de débattre sans a priori, ni tabou, sans flagornerie, ni acrimonie, avec sincérité et franc-parler, avec flexibilité et esprit de fair-play. Les résolutions de ce raout républicain sont particulièrement attendues, mais c’est surtout l’après-dialogue qui est scruté. Il est régulièrement fait reproche au pouvoir de Yaoundé de jouer de ruse pour se tirer d’affaire et poursuivre, plus tard, de manière décomplexée, dans la gouvernance qui a secrété la pétarade.»

«Let’s open our hearts/Ouvrons nos cœurs», supplie L’essentiel, regrettant qu’en cette l’heure cruciale, le pays exhibe son être de dissensions et de profonds éclatements qui font déjà tant jaser. «Pour une importante frange de l’opinion, ce grand rendez-vous de tous les espoirs s’apparente d’ores et déjà, pour le désespoir de beaucoup, à un congrès élargi du Rdpc (Rassemblement démocratique du peuple camerounais, au pouvoir) ; d’autres, plus désabusés, pointent du doigt le profil des participants des différentes tendances, pour dénoncer ce qui ressemble inexorablement à un grand monologue des mêmes, les privilégiés, la minorité suspecte à qui l’on impute déjà les torts antérieurs.»

Le congrès du Rdpc s’ouvre au Palais des congrès, ironise La Voix du Centre, constatant qu’en lieu et place d’un dialogue inclusif, les pontes du régime ont choisi d’organiser une rencontre majoritairement constituée des militants de leur formation. Pour Le Soir, il s’agit effectivement d’un «putsch de la légion Rdpc». Et de se demander de quelle moralité, de quelle légitimité et de quelle crédibilité jouissent ces caciques omnipotents.

Et du coup, confirme L’Avenir, ce grand dialogue se transforme en une conférence nationale du parti au pouvoir, l’initiative du chef de l’État, à travers cette grande palabre, visant manifestement à se relégitimer politiquement en donnant des gages à une communauté internationale dont il est dépendant, et qui n’a cessé de demander la convocation d’une grande table ronde.

Tchad: le directeur de la solde et ses collaborateurs suspendus pour trafic de la masse salariale

Le directeur de la solde du ministère des Finances et ses proches collaborateurs ont été suspendus et une plainte déposée contre eux, a-t-on appris, samedi, auprès de l’inspecteur général des Finances.Rencontrant la presse, l’inspecteur général des finances Loukman Hissein Moustapha a fait savoir que le directeur de la solde a été relevé à l’issue d’une mission de contrôle pour « manipulations dans la chaine de traitement des salaires et le mandatement des agents de l’Etat ».

Tout en informant de la suspension du directeur de la solde et ses complices, M. Loukman, constate que « des pratiques anxieuses ont occasionné une augmentation mensuelle de la masse salariale. Il s’agit, entre autres, des rappels des primes injustifiées, des rappels des salaires injustifiés, des réhabilitations injustifiées des agents suspendus par la mission de l’audit des diplômes et des modifications d’indice salarial ».

Des poursuites judiciaires sont entamées afin de situer la responsabilité de chaque agent impliqué dans cette affaire. Les fonctionnaires tchadiens qui attendaient, selon la programmation de la solde, le paiement de leurs salaires ce 26 septembre, n’ont pas vu leur virement passé dans les banques.

Cameroun : cacophonie dans les rangs avant le Grand dialogue national

Les acteurs de la scène politique camerounaise sont fortement divisés sur le fond et la forme, à la veille du Grand dialogue national (GDN) qui s’ouvre lundi dans la capitale du pays, Yaoundé, en vue de la sortie de crise sécessionniste anglophone, a constaté APA sur place.Ce malaise s’est davantage accentué pendant les deux semaines de consultations préparatoires que vient d’achever le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, nommé coordonnateur des assises de cinq jours par le président Paul Biya. Il est ainsi apparu moult divergences la perception et la finalité d’un tel conclave, selon qu’on se trouve du côté du gouvernement, de l’opposition, de la société civile ou des milices séparatistes.

Pour le régime de Yaoundé en effet, les thématiques à aborder devraient porter sur le bilinguisme, la diversité culturelle et la cohésion sociale, les systèmes éducatif et judiciaire, la décentralisation et le développement local, la reconstruction et le développement des régions touchées par la crise, le retour des réfugiés et des personnes déplacées, le désarmement, la démobilisation et la réinsertion des ex-combattants, le rôle de la diaspora dans la crise et sa contribution au développement du pays.

En rangs dispersés, certains de ses adversaires politiques, tel le Front social démocratique (SDF), premier parti de l’opposition parlementaire, semblent vouloir éviter la politique de la chaise vide, tout en posant quelques préalables portant, notamment, sur le nécessaire débat sur la forme de l’État.

Une autre frange, évoquant déjà un marché de dupes, juste destiné à sortir le pouvoir du brasier anglophone sous la pression de la communauté internationale, a décidé de boycotter ce qu’elle considère comme «une mascarade». «Ce dialogue risque d’être une farce (…). Est-ce que nous nous rappelons même de quoi parle la crise ?», s’emporte ainsi la présidente du Cameroon People’s Party, Édith Kah Wallah.

En milieu de semaine, la Plateforme de la société civile, non conviée aux consultations du Premier ministre et au GDN, a formulé 17 recommandations à l’intention du gouvernement, allant de la proclamation d’un cessez-le-feu préalable dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest à l’amnistie pour les milices armées, en passant par le nécessaire accord préalable entre les différentes familles d’acteurs sur l’agenda des travaux.

Ici et là, plusieurs personnalités accusent également le gouvernement de vouloir vicier le débat en y faisant participer, en masse, des caciques parmi ceux qui, au début de la crise voici trois ans, avaient nié l’existence d’un problème anglophone au Cameroun. Il existe également une bonne frange de l’opinion pour estimer que le pouvoir, qui fait partie du problème, ne peut pas dans le même temps se poser en arbitre et souhaitent, de ce fait, une médiation étrangère et indépendante.

Mais la grande inconnue demeure la participation effective, et massive tel qu’espéré par le régime, des leaders des mouvements armés résidant à l’extérieur. Si le gouvernement a garanti des facilités diverses à cette diaspora, y compris leur sécurité et leur immunité, une partie semble adhérer à cette main tendue alors que les plus radicaux, méfiants, ont délégué comme porte-parole au GDN le secrétaire adjoint américain en charge des Affaires africaines, Herman Cohen.

Tchad : 52 morts dans l’éboulement d’une mine d’or

Le ministre tchadien de la Justice, Djimet Arabi, en déplacement dans l’extrême nord du pays, a fait état, samedi, de l’éboulement d’une mine d’or dans la zone de Kouri Bougoudi qui a fait 52 morts et 37 blessés dont 21 blessés graves.« Le bilan provisoire de l’éboulement d’une mine d’or dans la localité de Kouri Bougoudi dans le Tibesti est revu en hausse, soit 52 morts et 37 blessés dont 21 blessés graves. Les recherches des corps se poursuivent sous le décombre de la mine d’or », a déclaré le ministre Djimet Arabi, accompagné du chef d’état-major des Armées, le général Tahir Erda.

Selon les explications données au ministre et à sa délégation sur place, malgré l’état d’urgence dans la province du Tibesti, frontalière avec la Libye, de milliers d’orpailleurs clandestins continuent à exploiter la mine d’or de Kouri Bougoudi.

« L’exploitation abusive de l’or a rendu le rocher très fragile en s’effondrant à tout moment », a-t-on expliqué au ministre Djimet Arabi qui a décidé d’ouvrir une enquête pour déterminer les causes de cet éboulement.

Des sources locales affirment que beaucoup des personnes sont encore bloquées dans les décombres. Les orpailleurs continuent d’enterrer leurs morts.

Cameroun : l’insécurité sécessionniste représente «l’équivalent de 30,6% des jours ouvrables» (étude)

Les opérations de verrouillage des grandes agglomérations et de «villes mortes», régulièrement décrétées par les milices sécessionnistes dans les régions camerounaises du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, représentent l’équivalent de 30,6% des jours ouvrables depuis deux ans et demi» pour le pays, selon une étude du Groupement interpatronal (Gicam) parvenue vendredi à APA.Dans le même temps, environ 35% du territoire de ces régions n’est plus accessible pour les entreprises, y compris celles de distribution avec, à la clé, des épisodes réguliers d’inflation et de pénuries de certains produits, la fermeture des services sociaux et des administratifs, qui privent les entreprises des supports indispensables pour maintenir des employés dans certaines zones, pour un manque à gagner estimé à plus de 5,5 milliards FCfa par an depuis 2017.

Dans cette partie du pays, indique le Gicam, les entreprises agro-industrielles à capitaux publics ont été particulièrement impactées et sont quasiment à l’agonie pour une perte sèche de l’ordre de 35 milliards FCfa de revenus pour les producteurs. De même, en raison des destructions d’équipements des opérateurs de télécommunications, le service internet ne peut plus être assuré sur plus de 40% desdites régions.

Globalement, et selon le patronat, 86% des chefs d’entreprises du pays estiment que la crise anglophone a des répercussions négatives sur leurs activités. «Pour survivre et préserver un minimum de présence et d’activités dans le Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les acteurs économiques ont dû opérer des ajustements difficiles, conscients de ce qu’un abandon complet aggraverait davantage une situation humanitaire et sociale déjà critique », indique l’étude.

En même temps qu’il apprécie la portée des incitations instaurées par de récents décrets du Premier ministre portant reconnaissance du statut de zones économiques sinistrées, le Gicam pense que «cette démarche mérite aujourd’hui d’être accompagnée dans une approche holistique».

Cela pourrait, proposent les milieux d’affaires, se faire d’une part à travers le soutien aux unités opérationnelles dans ces régions, et d’autre part par le relèvement économique post-crise du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Cameroun : le gouvernement salue la reprise progressive de l’école en zones anglophones

Le ministère de camerounais en charge de l’Éducation de base (Minedub) a affirmé que «la situation s’améliore au quotidien» dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en proie à des années blanches sur fond de revendications sécessionnistes depuis octobre 2016.Selon les services compétents dudit département, près de trois semaines après la rentrée scolaire, «le nombre d’élèves est passé de 2632 à 24.819 dans le Sud-Ouest, et de 1299 à 6118 dans le Nord-Ouest».

Le Minedub indique en outre que des dispositions particulières sont prises en faveur de la scolarisation de 18.019 élèves déplacés internes, recensés dans les différentes régions du pays, en même temps qu’il relève la nécessité de renforcer la sécurisation des établissements scolaires et de poursuivre la construction, ainsi que l’équipement, de salles de classes dans les établissements à effectifs pléthoriques.

S’agissant des institutions universitaires des mêmes régions, également confrontés à des défis sécuritaires, les pouvoirs publics indiquent avoir pris «des mesures spéciales» en vue de garantir le bon déroulement de l’année académique. Il est ainsi annoncé la mise en place de mécanismes d’alerte et d’information rapide des membres de la communauté universitaire, la généralisation de l’identification biométrique des étudiants et le renforcement des dispositifs formels et informels de sécurité préventive, dans les campus et les zones de résidence universitaire.

Décès de Chirac, coopération et médias au menu de la presse congolaise

Les quotidiens congolais parvenus vendredi à APA traitent essentiellement du décès de l’ancien président français Jacques Chirac, la relance attendue des projets entre la Chine et le Congo et l’appel à la responsabilité des journalistes en période de campagne par le CSLC.Le quotidien Les dépêches de Brazzaville et La semaine africaine font leurs Unes sur le décès jeudi de l’ancien président français Jacques Chirac à l’âge de 86 ans.

« L’ancien président français malade, souffrant de troubles de mémoire, hospitalisé à de nombreuses reprises (…) gardait dans l’opinion publique, aussi bien dans l’hexagone qu’en Afrique, l’image d’un chef d’Etat populaire », écrivent Les dépêches de Brazzaville.

Pour sa part, La semaine africaine met l’accent sur le volet relationnel du défunt président avec le continent et souligne que : « le successeur de François Mitterrand, à qui il était opposé des années durant et dont il avait été le premier ministre, a pendant plus de soixante ans entretenu une relation particulièrement riche avec l’Afrique ».

Sur un autre sujet, Les dépêches de Brazzaville font focus sur la coopération entre la Chine et le Congo qui va connaître une « relance », selon l’ambassadeur de la Chine au Congo, Ma Fulin. Il ajoute que celle-ci portera sur « certains projets de coopération entre les deux pays dont l’exécution a connu un ralentissement consécutif à la crise qui a affecté l’économie du Congo ».

Sur un tout autre sujet, Le nouveau regard reprend l’appel du président du Conseil supérieur de la liberté de communication(CSLC), Philippe Mvouo, aux journalistes pour qu’ils prennent leur responsabilité dans la période hors campagne.

Le président du CSLC s’offusque en effet du fait que certains acteurs politiques aient tendance depuis un certain temps à mener une campagne électorale déguisée dans les principales villes du Congo.

Chirac et l’Afrique, une relation faite d’ «ombre et de lumière » (analyste)

La relation entre Jacques Chirac, ex-président français décédé jeudi à l’âge de 86 ans et l’Afrique, aura été marquée par «un mélange d’ombre et de lumière», selon l’analyste camerounais Célestin Bedzigui.Côté ombre, il y eu la permanence de la «Françafrique foccartienne» avec le maintien de système du contrôle du pouvoir politique et des économies des pays dits du pré-carré emballé dans une posture paternaliste et infantilisante des pays hier colonisés par l’Hexagone. «Chirac aura joué, sans états d’âme, la partition et le rôle de la France coloniale, sans fard et sans complexe», explique-t-il à APA.

Côté lumière, Célestin Bedzigui, par ailleurs président du Parti de l’alliance libérale (PAL, opposition modérée), note que certaines saillies de Jacques Chirac, dans le discours reconnaissant ce que l’Afrique souffre de sa relation avec le Nord, ont laissé entrevoir une certaine empathie pour les peuples.

«Il transparaissait, à travers cette attitude, un trait de caractère de l’homme, chaleureux et enthousiaste, humaniste et humain. En définitive, Jacques Chirac aurait été pour la France un homme d’État, qui aura fait entendre la voix de son pays sur la scène internationale.»

Pour l’analyste, M. Chirac n’aura pas contribué à soulager l’Afrique de ce dont le continent souffre : la domination économique par les pays du Nord. Rien que pour cette raison, l’ex président ne laissera pas une trace profonde dans la mémoire des peuples africains, estime Célestin Bedzigui.

Chirac et le Grand dialogue national en vedette dans les journaux camerounais

Les journaux camerounais parus vendredi rendent hommage à l’ex-chef d’État français Jacques Chirac, décédé la veille, et plantent le décor du Grand dialogue national sur la crise sécessionniste anglophone, qui s’ouvre lundi dans la capitale, Yaoundé.L’ancien président français, Jacques Chirac, est mort hier à l’âge de 86 ans, annonce The Post avec un portrait du disparu du temps de sa splendeur. «L’ami de l’Afrique n’est plus», soupire Le Messager, décrivant un être communicatif, un colérique quand il le fallait mais aussi un dirigeant qui savait prendre ses distances avec des régimes africains «qui pratiquent la fraude électorale, la confiscation des ressources, l’emprisonnement et parfois même l’élimination physique» des opposants.

C’était un grand ami du Cameroun, renchérit le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, s’attelant à rappeler le parcours politique d’un leader ayant fait ses humanités en 1960 sous le général De Gaulle jusqu’à se hisser, en 1995, à la tête de son pays.

Mais The Post consacre sa grande manchette au «mélodrame du Grand dialogue national» : entre un Premier ministre qui assure que 70% des délégués seront anglophones, des caciques se préparant à parasiter les assises pour jouer les premiers rôles, au moment où les dirigeants séparatistes de la diaspora indiquent qu’ils ne participeront qu’à une table ronde organisée hors du Cameroun.

Localement, poursuit la publication, la majorité de l’élite des zones sous conflit, qui ne fait pas confiance à la modération confiée au Premier ministre, Joseph Dion Ngute, souhaite plutôt une médiation plus neutre des Nations Unies, de la Grande-Bretagne et la France. Dans le même temps, des défenseurs des droits de l’homme insistent pour que le Grand dialogue aborde la forme de l’État, la coalition de la société civile exigeant pour sa part la création d’une Commission «vérité et réconciliation».

Dans cette ambiance de fébrilité, les leaders de la république autoproclamée d’Ambazonie de l’extérieur vont-ils accepter la main tendue du pouvoir de Yaoundé ? s’interroge The Guardian Post. Selon un diplomate américain, cité par ce quotidien à capitaux privés de langue anglaise, les séparatistes, en optant pour la politique de la chaise vide, perdront indubitablement la sympathie de la communauté internationale qui les considérerait, désormais, comme des va-t-en guerre.

Pendant ce temps, prolonge son confrère Cameroon Tribune, le Grand dialogue national vient de recevoir un soutien de poids à travers la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) dont le président de la Commission, Daniel Ona Ondo, reçu la veille par le président Paul Biya, a apporté son onction à la palabre nationale.

Reste que, tacle Mutations, à lire les intitulés des groupes de travail mis en place, il y a comme une confirmation de l’option du pouvoir de concentrer les débats sur la seule crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, comme si la paix était déjà acquise et les armes rangées.

Il ne s’agit pas de faire de l’esbroufe ou de l’esprit mal placé à des fins égoïstes, répond en écho, dans les colonnes d’InfoMatin, le secrétaire général adjoint du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir), Grégoire Owona. Pour lui, il s’agit bel et bien de résoudre, dans une approche inclusive, un problème majeur que rencontre la nation : celui de la paix dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest en vue du bien-être intégral de toutes ses filles et de tous ses fils.

«Nous voulons cette paix et, si les armes ne se taisent pas volontairement après cette offre, il faudra bien les faire taire avec le concours de tous les Camerounais épris de paix et viscéralement attachés à leur beau pays.»

Sous le titre «La dictature des pyromanes du Rdpc», Le Messager s’en prend, justement, aux dignitaires du régime dont fait partie Grégoire Owona, les mêmes qui dès le début du conflit, en fin 2016, avaient nié le problème anglophone et qui aujourd’hui prennent en otage les listes régionales des délégués au Grand dialogue, tout en entrebâillant la porte des négociations.

Paul Biya rend hommage à son «ami» Jacques Chirac

Le chef de l’État camerounais, Paul Biya, a rendu un vibrant hommage à son «ami» l’ancien président français Jacques Chirac, décédé jeudi à l’âge de 86 ans.

Dans un court témoignage, publié le même jour en début de soirée par ses services, il rappelle avoir «bien connu» le disparu, qui «était un ami et avait un profond attachement à l’Afrique».

Avec sa disparition, affirme-t-il, l’Europe perd l’une de ses plus éminentes personnalités de ces dernières décennies, et le monde un fervent artisan de la paix.

Jacques Chirac avait effectué sa première visite officielle au Cameroun en juillet 1999, un séjour écourté pour rejoindre Rabat où il devait assister aux obsèques du roi Hassan II du Maroc. Par la suite il reçu un accueil chaleureux à Yaoundé du 17 au 19 janvier 2001, à l’occasion du 21ème sommet France-Afrique. Dans l’autre sens, Paul Biya lui a notamment rendu visite en septembre 2002 et en juillet 2006.

La Bourse de Douala officiellement dissoute (notaire)

L’assemblée générale de la Bourse des valeurs mobilières de Douala («Douala Stock Exchange») a décidé de la dissolution anticipée, et sans liquidation, de cette instance financière et de son absorption par la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bmvac) basée à Libreville (Gabon), a-t-on appris jeudi aux termes d’un acte notarial publié par le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune.Son passif est désormais pris en charge par la société absorbante, les actions émises par cette dernière au titre de la fusion étant, directement, attribuées aux actionnaires de la DSX sise dans la métropole économique camerounaise, Douala

Il s’agit, note-t-on, de l’ultime étape du processus d’établissement d’un marché financier unique au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), décidé en octobre 2017 lors d’un sommet des chefs d’État de la sous-région à N’Djamena (Tchad).

Selon la nouvelle reconfiguration dudit marché, la bourse unique de la Cemac sera établie à Douala, alors que régulateur sera basé à Libreville et que le dépositaire central unique sera provisoirement logé au siège de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) à Yaoundé, la capitale camerounaise.

N’Djaména échange avec ses voisins sur la transhumance frontalière

Le déplacement du bétail entre le Tchad, le Nigéria, le Niger, le Cameroun et la République centrafricaine (RCA) est au centre d’une rencontre d’échanges tenue, jeudi à N’Djaména, avec la présence des experts du CILSS et de la CEDEAO.L’objectif de la rencontre, à laquelle prennent part des experts du secteur de l’élevage de cinq pays voisins, est de fournir aux décideurs politiques des informations nécessaires à l’amélioration de la gestion des flux de la transhumance transfrontalière, pour asseoir des actions stratégiques et opérationnelles aux déplacements du bétail.

Le directeur général du ministère tchadien de l’Elevage, Fidèle Molélé, tout en déclarant que le secteur d’élevage a d’importants atouts pour ces pays, reconnait qu’il subsiste de la faiblesse persistante dans les échanges interrégionaux des produits animaux, à cause, dit-il, « de multiples obstacles tarifaires et non tarifaires, qui entravent la circulation des animaux et de leurs produits vers un marché pourtant prometteur ».

Le représentant du Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le sahel (Cilss) dans le Sahel, Philippe Zoungara a fait savoir que les différents facteurs conjugués entrainent des masses de déplacements liées à la rareté des ressources et d’insécurité, qui ne facilitent pas le développement du sous-secteur d’élevage dans la sous-région.

De ce fait, M. Zoungara a rassuré de la disponibilité du CILSS à appuyer toutes les initiatives de facilitation des flux transfrontaliers des animaux.

Rentrée scolaire au Congo : beaucoup de fournitures, peu d’acheteurs

À cinq jours de l’ouverture des classes au Congo, beaucoup de vendeurs de fournitures scolaires se plaignent de la rareté des clients, une situation qu’ils ont du mal à comprendre vu que les prix de leurs marchandises n’ont pas varié.Les marchés, les casinos et les grandes artères de Brazzaville sont inondés de cahiers, sacs, livres de lecture et tenues, mais côté acheteurs « rien ne bouge », ont Confié à APA plusieurs vendeurs.

Trouvé au grand marché de Bacongo dans l’arrondissement 2 à Brazzaville, Yvon Bendo reconnait que « quelques parents » viennent, certes, voir son étal. Mais, au final, ils n’achètent que  « deux à trois cahiers et quelques stylos à bille ».

« Pourtant nous n’avons pas augmenté les prix. Ce sont les mêmes prix depuis l’année passée. On fait même une promotion puisqu’on a réduit de 25% le prix de certains produits tels les gros cahiers de 200 pages », affirme M. Bendo.

A la décharge des parents d’élèves, beaucoup se disent sans le sou, à cause de la crise économique qui affecte le pays depuis plusieurs années.

Cette conjoncture difficile a également perturbé le calendrier de paiement des salaires des fonctionnaires et même des travailleurs du privé.

« On venait de nous verser le salaire du mois d’août le 12 septembre dernier, mais là je ne sais pas quand le prochain salaire, qui devait en principe (servir aux préparatifs) de la rentrée, va être versé », se lamente Grégoire Nzila, un parent d’élève qui vient d’acheter pourtant quelques cahiers.

« Je fais l’essentiel pour que mes quatre enfants aient chacun au moins deux cahiers pour débuter l’année scolaire. Il n’y a pas moyen de faire autrement », soutient-il, notant qu’ils vont toutefois « débuter l’année avec leurs vieux tenues scolaires et les sacs de l’année passée en attendant du mieux »

Pour M. Nzila en effet, « la situation financière du pays nous amène à la prudence, il faut jouer les équilibristes entre la sauvegarde du pain quotidien et les impératifs de la rentrée scolaire des enfants, surtout quand ils sont nombreux ».

Economie, politique et société au menu de la presse congolaise

Les journaux congolais parvenus à APA jeudi traitent d’une diversité de sujets répartis entre les difficultés de transfert des fonds de l’union des patronats d’Afrique centrale, la guerre des clans qui empoisonne le climat au sein de la majorité présidentielle, la possible augmentation des prix des produits des pétroliers et les délestages électriques qui causent parfois des morts.« Afrique centrale : les hommes d’affaires confrontés aux difficultés de transferts des fonds » indique le quotidien Les dépêches de Brazzaville, reprenant l’Union des patronats d’Afrique centrale (Unipace) qui a tenu une session ordinaire le 24 septembre à Brazzaville en se faisant le défenseur des opérateurs économiques de la sous-région.

Sur un autre sujet, La semaine africaine titre sur la récurrence du manque des produits pétroliers au Congo et se demande si on va vers une augmentation des prix à la pompe. « Les prix du carburant à la pompe pourrait augmenter », a prophétisé le journal, faisant foi aux propos d’une autorité nationale qui a répondu aux inquiétudes de certains militants du parti au pouvoir (PCT) lors d’une réunion.

D’après cette autorité du PCT, comme pour préparer l’opinion de son pays, cette augmentation pourrait être liée à l’accord signé le 11 juillet dernier entre le FMI et le gouvernement congolais.

En politique, Le Patriote note que la majorité présidentielle est « parasitée par une guerre des clans aux effets dévastateurs sur le climat politique ».

« Les différents clans s’affrontent par réseaux sociaux et médias interposés (ping-pong). Chaque jour davantage, des documents séditieux jettent en pâture des dirigeants politiques, au point de perturber les équilibres au sein des institutions, ainsi qu’au plus haut niveau du Parti congolais du travail (au pouvoir) et de l’Etat », écrit le journal.

Pour Le nouveau regard, l’éviction du gouvernement de la ministre de la Promotion de la femme, Inès Nefer Bertille Ingani, le 17 septembre dernier, suite à un enregistrement audio qui a circulé sur les réseaux sociaux, est la parfaite « illustration de cette guerre des clans au sein de la majorité présidentielle ».

Mais selon l’hebdomadaire Polélé-polélé, cette éviction d’Inès Nefer Bertille Ingani s’explique par « son amateurisme politique, la politique ne se traite pas au téléphone ».

En fait divers, La semaine africaine rapporte les conséquences macabres des délestages que vit la population congolaise.

Ainsi, informe le journal, « une maison a brûlé causant la mort de deux enfants suite à une bougie allumée, faute d’électricité dans le quartier Diata dans le premier arrondissement de Brazzaville Makélékélé le 16 septembre dernier ».

Plus de 31.500 «entreprises modernes» répertoriées au Cameroun en 2017 (rapport)

Le Cameroun comptait, en 2017, 31.512 «entreprises modernes», c’est-à-dire celles assujetties à la déclaration statistique et fiscale (DSF), contre 28.872 un an plus tôt et 8699 en 2010, selon un rapport rendu public jeudi par l’Institut national de la statistique (INS).Avec 38,4% de ces sociétés implantées dans la métropole économique, Douala 37,4% dans la capitale, Yaoundé, le secteur primaire en concentre 1,1%, emploie 10,0% des effectifs et génère 4,0% du chiffre d’affaires global pour 59,6% entreprises individuelles.

Le secteur secondaire concentre 9,7% des entreprises, emploie 26,4% des effectifs et génère 35,5% du chiffre d’affaires global alors que le tertiaire, lui, concentre 89,1% des  sociétés, emploie 63,6% des effectifs et génère 60,6% du chiffre d’affaires global.

Au total ce sont 12.035 milliards FCfa de chiffre d’affaires, en accroissement de 4,2% par rapport à 2016, que les entreprises modernes ont généré pendant la période étudiée avec un effectif total de 360.912 employés permanents.

Dans ce lot, les sociétés de chiffre d’affaires supérieur à 3 milliards FCfa représentent 1,5% de l’ensemble et cumulent 79,8% du chiffre d’affaires total, les entreprises d’effectifs employés supérieurs à 100 personnes, pour leur part, représentent 1,4% de l’ensemble mais emploient 59,2% des effectifs permanents.

L’INS note que les entreprises individuelles représentent 59,6% de la cartographie, suivies des sociétés à responsabilité limitée (SARL, 30,8%), des sociétés anonymes (SA, 3,6%).

Au plan des performances et selon l’enquête, en 2017, 530 entreprises modernes camerounaises ont eu à exporter des biens et services pour une valeur totale de 979 milliards FCfa, le secondaire à lui seul pointant à 60%.

Économie, Grand dialogue national et football en couverture des journaux camerounais

La surchauffe sur les prix des produits de première nécessité, la montée de fièvre avant le Grand dialogue national et l’échauffement de la sélection de football seniors, s’affichent en bonne place dans les journaux camerounais parus jeudi.C’est donc le branle-bas de combat au ministère du Commerce où, selon la grande manchette de Le Quotidien de l’Économie, la flambée des prix des produits de grande consommation, sur fond de surenchère de commerçants véreux, préoccupe. Pour enrayer le phénomène et assainir les marchés, les pouvoirs publics viennent de créer un «numéro vert» à l’intention des consommateurs.

Le «1502», complète InfoMatin, vise non seulement à lutter contre la hausse fantaisiste des prix et les pénuries artificielles, mais également à protéger le consommateur et à le rapprocher de l’administration de manière à l’inciter à faire des suggestions, à dénoncer les abus dont il est victime et les activités commerciales suspectes dont il pourra être témoin.

La flambée des prix de confirme d’ailleurs, répond en écho Le Jour à propos de la situation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, où les populations sont depuis trois ans victimes d’une situation d’insécurité permanente du fait de la guerre séparatiste.

Pointés du doigt au premier chef, les meneurs sécessionnistes de la diaspora qui, selon The Guardian Post, ont ruiné l’économie des zones anglophones : le secteur de la microfinance a perdu plus de 300 milliards FCfa, les biens détruits représentent plus de 2,1 milliards FCfa, des milliers d’emplois ont été perdus dans le secteur agro-industriel et plus de 8000 personnes risquent, dans les prochains jours, de se retrouver sans emploi.

C’est pour cela, justement, acquiesce Le Détective que le Grand dialogue national, qui s’ouvre lundi prochain dans la capitale, Yaoundé, vient à point nommé. Un rendez-vous crucial, insiste l’hebdomadaire, pour lequel les propositions de sortie de la crise pleuvent depuis deux semaines dans le cabinet du Premier ministre, Joseph Dion Ngute.

Les contours de la grande palabre se précisent, renchérit le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune : prévus du 30 septembre au 4 octobre, les travaux, auxquels prendront part près de 500 délégués, se dérouleront en plénières et au sein de 8 commissions.

Sauf que, objecte L’Anecdote, dans le bal des consultations engagées jusqu’ici par le Premier ministre, apparaît clairement une sous-représentativité des couches sociales défavorisées du pays. Il convient même de se méfier de certains délégués séparatistes conviés à la table des négociations, prolonge Aurore Plus sous le titre « »Ils » préparent une mauvaise surprise à Paul Biya» : les volte-face des radicaux, ces derniers jours, cachent une manœuvre devant conduire au clash.

En donnant l’impression d’avoir mis de l’eau dans leur vin, les fondamentalistes de tout poil, connus pour être des opposants viscéraux au régime, comptent user de la provocation afin de créer une cacophonie, qu’ils espèrent incontrôlable en séance solennelle d’ouverture afin d’installer une situation de chaos, quitte à conduire une réaction répressive du pouvoir en espérant, ainsi, créer une onde de choc qui se propagerait non seulement à travers le Cameroun, mais aussi suscitera de vives réactions à travers le monde.

À quatre jours de l’ouverture des travaux, l’absence de communication sur les milices séparatistes ayant donné un accord de principe en faveur du dialogue, dans un contexte où le mot d’ordre de guerre, a été renouvelé par les leaders anglophone de la diaspora réunis au sein de l’Ambazonia Coalition Team (ACT) – l’aile politique de la sécession –, crée la confusion, appuie Mutations.

Le même quotidien à capitaux privés relaie la convocation, en vue de la rencontre amicale du 12 octobre à Radès contre la Tunisie, de 25 joueurs de la sélection de football. C’est la première liste du nouvel entraîneur portugais Antonio Conceiçao, note Cameroon Tribune.

Globalement, analyse Le Jour, ce sont les mêmes têtes, bien connues du public, qui reviennent. Et la publication de mentionner, dans la liste, la convocation d’un athlète blessé (Tristan Dingomé, Reims-France) ainsi que le retour de quelques cadors.